Les promesses de Ghannouchi : le guet-apens de l’ex-FIS ?
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Les promesses de Ghannouchi : le guet-apens de l’ex-FIS ?
Rached Ghannouchi a promis aux habitants de Sidi Bouzid qu’ils auraient la priorité des projets économiques. Ses nombreuses opérations de séduction en direction des femmes, des jeunes, sa détermination à se porter garant de l’Etat de droit seraient-elles un avant-goût du traquenard de l’ex-FIS en Algérie ?
Alors que les émeutes se poursuivaient hier à Sidi Bouzid, Rached Ghannouchi exploite la situation explosive à son profit, fort de la victoire de son parti, Ennahdha, aux élections. Il n’a pas hésité à promettre aux citoyens de cette ville tous les privilèges des projets économiques : "Comme nous avons lancé notre campagne électorale à partir de Sidi Bouzid, nous-nous engageons à donner la priorité pour cette région dans les projets économiques et les privilèges dans le progrès." Sur l’origine de la révolte des citoyens qui ont brûlé de nombreux édifices publics, mis à sac et incendié une permanence de son parti, Rached Ghannouchi accuse le RCD, l’ex- parti dissous de Ben Ali : "Ce qui se passe aujourd’hui à Sidi Bouzid est l’œuvre des Rcidistes qui veulent créer la confusion et le désordre dans le pays".
Les promesses d’Ennada, faites en vrac et l’échauffourée aux femmes, à la démocratie, à l’Etat, aux institutions, insistant sur son refus de toute tentative de porter atteinte aux institutions de l’Etat, réitérant garantir le droit d’expression et de manifestation, traduisent un non-dit sémantique et politique par leur caractère artificiel et démagogique dans la mesure où elles présupposent tous les dangers du projet de société que l’islamisme politique porte et impose par la terreur. La décennie noire ou rouge en Algérie n’est pas un phénomène isolé "made in Algéria". Rappelons-nous les paroles mielleuses et tout aussi mirobolantes des chefs politiques du FIS en 1989 (on peut remonter aux années soixante-dix !) et comparons-les avec celles d’Ennahda. Les similitudes seraient plus que troublantes ! Insistons encore une fois sur le fait que le même processus s’est enclenché en Algérie où le FIS est passé, on s’en souvient, par cette phase de promesses, d’opérations de charme éphémères en direction des populations démunies, des chômeurs, des exclus. Pour quelles raisons la localité de Sidi Bouzid, en termes de conditions socioéconomiques, serait-elle privilégiée par rapport à d’autres communes aussi pauvres et démunies dans la Tunisie rurale ?
Aussi, l’opération de séduction lancée en direction de Sidi Bouzid participe-t-elle de la même logique que celle de Ben Ali. L’ex-Président Ben Ali a lui aussi promis et accusé dans son discours à la nation prononcé au lendemain des premières révoltes de Sidi Bouzid : "Nous comprenons le sentiment de tout chômeur, en particulier lorsque sa quête d'un emploi se prolonge… Nous n'épargnons aucun effort pour éviter de tels cas en leur apportant le traitement spécifique approprié » Ben Ali aussi, dans le même discours, avait accusé "l’instrumentalisation politique" des événements "par certaines parties qui ne veulent pas le bien pour leur patrie et recourent à certaines chaînes de télévision étrangères qui diffusent des allégations mensongères sans vérification, et se fondent sur la dramatisation, la fomentation et la diffamation médiatique hostile à la Tunisie". Par cette promesse de plus ou de trop, Rached Ghennouchi ne faillit pas au discours démagogique des islamistes et des pouvoirs autoritaires qui exploitent des situations de troubles, de misère sociale, en pompiers sans eau.
Ainsi Ennahda a choisi, comme il tient à le rappeler à dessein, de lancer sa campagne électorale de la ville de Mohamed Bouazizi, de la même manière que l’a fait Ben Ali en allant au chevet du jeune commerçant ambulant, discuter avec les membres de sa famille sous les caméras de la télévision d’Etat. En accusant l’ex-parti dissous de Ben Ali d’être l’instigateur de la révolte de Sidi Bouzid, Rached Ghannouchi cache maladroitement la propension qu’ont les islamistes et les pouvoirs hégémoniques à cacher leur menace par des engagements socioéconomiques à l’emporte-pièce, pour faire taire une contestation sociale. Le chef d’Ennahdha va sans doute promettre aussi un travail, un logement et un mariage aux milliers de jeunes tunisiens harragas qui ont fui le pays après la chute du régime de Ben Ali.
Avant même que ne soit officiellement installée l’assemblée constituante, Rached Ghennouchi avance précipitamment ses pions: il se propose d’être à la tête – du moins un membre de son parti - du gouvernement de transition, se pose déjà en chef d’Etat par cet engagement fait aux habitants de Sidi Bouzid d’être leur sauveur, aux femmes d’être le défenseur de leur liberté, à l’Etat d’être le gardien de ses institutions. Et toutes ses sorties médiatiques cachent mal la stratégie de séduction manœuvrière dont sont passés maîtres les islamistes. D’autant que celles-ci interviennent avec le retour en Tunisie de Salah Kerkar fondateur du MTI (Mouvement de la Tendance Islamique), ancêtre d'Ennahda) dont l’assignation à résidence surveillée vient d’être levée, et ce, après avoir été exilé à Londres et assigné à résidence en France depuis 1993.
Le camp politique islamiste est ainsi renforcé et soutenu par des activistes propagandistes agissant dans les mosquées tunisiennes qui deviennent, comme en Algérie, des foyers de d’endoctrinement pour l’instauration de la chari’a sous le couvert d’une panacée de propos démagogiques dans lesquelles le mot "frère" s’oppose à "citoyen" : "On demande à tous nos frères, quelles que soient leurs orientations politiques de participer à l’instauration d’un régime démocratique", la démocratie apparait comme un fourre-tout, une foire d’empoigne « La démocratie, c’est pour tout le monde." Rached Ghennouchi tient à rappeler aux émeutiers de Sidi Bouzid que "la Révolution n’a pas eu lieu pour détruire un Etat, mais pour détruire un régime", ajoutant comme sur un ton de menace : "Nous sommes déterminés à protéger l’Etat tunisien". Mais de quel Etat tunisien parle-t-il ? A titre de rappel, la première permanence de son parti ouverte à Sidi Bouzid a été mise à sac et brûlée.
Rachid Mokhtari
Alors que les émeutes se poursuivaient hier à Sidi Bouzid, Rached Ghannouchi exploite la situation explosive à son profit, fort de la victoire de son parti, Ennahdha, aux élections. Il n’a pas hésité à promettre aux citoyens de cette ville tous les privilèges des projets économiques : "Comme nous avons lancé notre campagne électorale à partir de Sidi Bouzid, nous-nous engageons à donner la priorité pour cette région dans les projets économiques et les privilèges dans le progrès." Sur l’origine de la révolte des citoyens qui ont brûlé de nombreux édifices publics, mis à sac et incendié une permanence de son parti, Rached Ghannouchi accuse le RCD, l’ex- parti dissous de Ben Ali : "Ce qui se passe aujourd’hui à Sidi Bouzid est l’œuvre des Rcidistes qui veulent créer la confusion et le désordre dans le pays".
Les promesses d’Ennada, faites en vrac et l’échauffourée aux femmes, à la démocratie, à l’Etat, aux institutions, insistant sur son refus de toute tentative de porter atteinte aux institutions de l’Etat, réitérant garantir le droit d’expression et de manifestation, traduisent un non-dit sémantique et politique par leur caractère artificiel et démagogique dans la mesure où elles présupposent tous les dangers du projet de société que l’islamisme politique porte et impose par la terreur. La décennie noire ou rouge en Algérie n’est pas un phénomène isolé "made in Algéria". Rappelons-nous les paroles mielleuses et tout aussi mirobolantes des chefs politiques du FIS en 1989 (on peut remonter aux années soixante-dix !) et comparons-les avec celles d’Ennahda. Les similitudes seraient plus que troublantes ! Insistons encore une fois sur le fait que le même processus s’est enclenché en Algérie où le FIS est passé, on s’en souvient, par cette phase de promesses, d’opérations de charme éphémères en direction des populations démunies, des chômeurs, des exclus. Pour quelles raisons la localité de Sidi Bouzid, en termes de conditions socioéconomiques, serait-elle privilégiée par rapport à d’autres communes aussi pauvres et démunies dans la Tunisie rurale ?
Aussi, l’opération de séduction lancée en direction de Sidi Bouzid participe-t-elle de la même logique que celle de Ben Ali. L’ex-Président Ben Ali a lui aussi promis et accusé dans son discours à la nation prononcé au lendemain des premières révoltes de Sidi Bouzid : "Nous comprenons le sentiment de tout chômeur, en particulier lorsque sa quête d'un emploi se prolonge… Nous n'épargnons aucun effort pour éviter de tels cas en leur apportant le traitement spécifique approprié » Ben Ali aussi, dans le même discours, avait accusé "l’instrumentalisation politique" des événements "par certaines parties qui ne veulent pas le bien pour leur patrie et recourent à certaines chaînes de télévision étrangères qui diffusent des allégations mensongères sans vérification, et se fondent sur la dramatisation, la fomentation et la diffamation médiatique hostile à la Tunisie". Par cette promesse de plus ou de trop, Rached Ghennouchi ne faillit pas au discours démagogique des islamistes et des pouvoirs autoritaires qui exploitent des situations de troubles, de misère sociale, en pompiers sans eau.
Ainsi Ennahda a choisi, comme il tient à le rappeler à dessein, de lancer sa campagne électorale de la ville de Mohamed Bouazizi, de la même manière que l’a fait Ben Ali en allant au chevet du jeune commerçant ambulant, discuter avec les membres de sa famille sous les caméras de la télévision d’Etat. En accusant l’ex-parti dissous de Ben Ali d’être l’instigateur de la révolte de Sidi Bouzid, Rached Ghannouchi cache maladroitement la propension qu’ont les islamistes et les pouvoirs hégémoniques à cacher leur menace par des engagements socioéconomiques à l’emporte-pièce, pour faire taire une contestation sociale. Le chef d’Ennahdha va sans doute promettre aussi un travail, un logement et un mariage aux milliers de jeunes tunisiens harragas qui ont fui le pays après la chute du régime de Ben Ali.
Avant même que ne soit officiellement installée l’assemblée constituante, Rached Ghennouchi avance précipitamment ses pions: il se propose d’être à la tête – du moins un membre de son parti - du gouvernement de transition, se pose déjà en chef d’Etat par cet engagement fait aux habitants de Sidi Bouzid d’être leur sauveur, aux femmes d’être le défenseur de leur liberté, à l’Etat d’être le gardien de ses institutions. Et toutes ses sorties médiatiques cachent mal la stratégie de séduction manœuvrière dont sont passés maîtres les islamistes. D’autant que celles-ci interviennent avec le retour en Tunisie de Salah Kerkar fondateur du MTI (Mouvement de la Tendance Islamique), ancêtre d'Ennahda) dont l’assignation à résidence surveillée vient d’être levée, et ce, après avoir été exilé à Londres et assigné à résidence en France depuis 1993.
Le camp politique islamiste est ainsi renforcé et soutenu par des activistes propagandistes agissant dans les mosquées tunisiennes qui deviennent, comme en Algérie, des foyers de d’endoctrinement pour l’instauration de la chari’a sous le couvert d’une panacée de propos démagogiques dans lesquelles le mot "frère" s’oppose à "citoyen" : "On demande à tous nos frères, quelles que soient leurs orientations politiques de participer à l’instauration d’un régime démocratique", la démocratie apparait comme un fourre-tout, une foire d’empoigne « La démocratie, c’est pour tout le monde." Rached Ghennouchi tient à rappeler aux émeutiers de Sidi Bouzid que "la Révolution n’a pas eu lieu pour détruire un Etat, mais pour détruire un régime", ajoutant comme sur un ton de menace : "Nous sommes déterminés à protéger l’Etat tunisien". Mais de quel Etat tunisien parle-t-il ? A titre de rappel, la première permanence de son parti ouverte à Sidi Bouzid a été mise à sac et brûlée.
Rachid Mokhtari
Zhafit- Admin
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Date d'inscription : 26/04/2008
Re: Les promesses de Ghannouchi : le guet-apens de l’ex-FIS ?
http://www.lematindz.net/news/6013-les-promesses-de-ghennouchi-le-guet-apens-de-lex-fis.html
Zhafit- Admin
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