Islamisation en Kabylie, les confessions de Nouara
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Islamisation en Kabylie, les confessions de Nouara
Moi Nouara une femme kabyle et chrétienne de 89 ans, je suis révoltée. Malgré mon âge, je suis encore lucide, je sais et je comprends tout ce qui se passe. Mon ouïe, ma vision et mon odorat n'ont rien à envier aux plus jeunes.
Il m'arrive même de sortir, question de marcher un peu pour me dégourdir les jambes et faire par la même quelques courses. Oui oui, cela m'arrive, et je sais encore compter, on ne peut pas me voler. Parfois, je vais jusqu'à l'église pour prier. Juste un local faisant office, sans clocher. Déjà qu’avec cette modeste bâtisse, on veut nous empêcher de confesser notre religion, imaginez qu'est-ce que cela serait avec une église somptueuse. Peu importe le lieu. Nous avons des trous pour prier mais de grands cœurs, eux ils ont de grandes mosquées pour prier mais des cœurs en pierre, et prêchent la haine. C'est parce que je sors encore, que je vois et je constate les changements qui s'opèrent au sein de la société kabyle. Ce que je découvre à chaque fois m'attriste profondément. De toutes mes forces, je m'élève, je proteste contre cet ordre qu'on veut établir dans ma Kabylie.
Moi Nouara la chrétienne kabyle, je sais de quoi je parle, et je tiens beaucoup de choses de mes parents et de mes grands-parents. La femme kabyle a eu des hauts et des bas, mais en ces temps c'était la colonisation, pas française uniquement, turque aussi. Que l'on soit femme ou homme, on était asservi, exploité, considéré comme des sous-êtres. C'est pourquoi dans beaucoup de contrées, surtout urbaines, les hommes en voulant protéger leurs femmes et leurs filles, leurs firent porter des haïks (voile pour tout le corps, visage inclus), pour ne pas attirer les regards et les convoitises sur elles. Nous les Kabyles en particulier et les Berbères en général nous avons vu de tout. Je parlais des Français et des Turcs. Mais bien avant, nous avons vu défiler d'autres peuplades, l'invasion des Arabes pour nous apporter leur religion, les romains et le christianisme. Et bien avant les Arabes, nous avons accueillis des milliers de Juifs, chassés de partout et qui se sont mélangés à nous. Nous avons même adopté leur religion, celle apportée par Moïse dont ils disaient qu'il avait vu Dieu, et lui a même parlé. Le peuple kabyle et berbère en général, est un peu de tout ça. Il était tolérant et accueillant, et destiné à le rester, sauf si l'on cherche à le soumettre. La femme était libre et pouvait même diriger des hommes voir des armées. Les exemples ne manquent pas: La Kahina, Tinhinan, Fatma N' Soumeur, sont les plus connues. Mais c'était sans compter sur l'influence grandissante au cours des siècles, de l'Islam ou du moins de ceux qui le prêchent, souvent de faux dévots.
Moi Nouara une femme à l'aube de sa mort, je témoigne pour rafraîchir la mémoire au peuple kabyle. En Kabylie, notamment en milieu rural, dans nos montagnes, les femmes ne se voilaient pas. Elles étaient libres de vaquer à leurs occupations quotidiennes, allaient dans les champs, dans les oliveraies, fabriquaient les ustensiles en argile, cuisinaient... Elles avaient un rôle économique fondamental. Mais surtout, elles ne portaient aucun habit à connotation religieuse. Le foulard kabyle qui est à ce jour porté par les plus âgées, n'a rien à voir avec la religion. Il n’a aucune similitude ni ressemblance avec celui portées aujourd'hui par des millions de femmes en Algérie, par référence à l'Islam. Il se porte différemment, et pour des raisons très différentes. La femme kabyle le mettait à l'origine, pour tenir et protéger sa chevelure, elle qui était confrontée aux pénibles tâches quotidiennes, et aux rigueurs du milieu, souvent hostile. D'ailleurs il ne couvrait pas tous les cheveux, même pas les oreilles. Les femmes laissaient toujours paraître quelques mèches sur le front (qui les rendaient encore plus belles), ainsi que sa longue chevelure qui longeait son dos. Ce foulard toujours multicolore (nous les Kabyles adorons les couleurs), portait des franges, pour qu'il soit encore plus beau quand il s'agissait de se parer. La robe toujours ornée de dentelle dite kabyle, se porte à ce jour juste sous les genoux ou à mi-jambes selon les régions de Kabylie. Les manches ne sont jamais longues (demi ou trois quarts), car la femme ne se soucie pas de cacher tout son corps. Autour des hanches est nouée une fodha, une étoffe multicolore qui couvre une partie du bas de la robe.
Moi Nouara la chrétienne kabyle, je ne pensais pas vivre jusqu'au jour où je verrai la société kabyle se laisser pénétrer par des valeurs rétrogrades, et qui ne sont pas les siennes. Aujourd'hui quand je vois des femmes kabyles troquer leur tenue, cette belle tenue flamboyante, synonyme de gaieté et de joie de vivre, contre une tenue lugubre la couvrant entièrement de la tête aux pieds ( jusqu'à balayer le sol sur son passage), je ne peux m'empêcher de pleurer. Plus que ça, j'en ai même croisé qui font du prosélytisme. Je suis chrétienne et rien n'a changé en moi, je suis restée cette Kabyle fière et courageuse. Mais ce qui me met encore plus hors de moi, et me donne envie de quitter ce monde pour ne pas voir plus, c'est l'apparition de ce qu'on pourrait appeler « une robe kabyle islamique ». Il s'agit d'une robe kabyle classique, mais longue jusqu'à presque traîner au sol pour tout cacher, tout comme les manches vont jusqu'au poignet. Autour des hanches la fodha (un symbole de kabylité), les cheveux et le cou entièrement couvert par un foulard islamique. Drôle d'association ou un symbole de soumission, de résignation, se mélange à cette multitude de couleurs chatoyantes, symbole de liberté et de gaieté, tout simplement. Alors moi Nouara je m'insurge, je me révolte, la robe kabyle est sacrée, on ne doit pas y toucher. Que celles qui veulent se couvrir entièrement le corps, adoptent le niqab, le jilbab, le hijab et je ne sais pas quoi, mais ne se considèrent plus kabyles. Qu'elles se renient entièrement ! Nous voulons d'une femme kabyle qui s'approprie la modernité, tout en conservant ses valeurs fondamentales. Voir la Kabylie tentée par ces choses qui nous viennent d'ailleurs, qui la ramènent en arrière, qui effacent ses acquis, me fait peur. Non pas que le phénomène soit général, loin de là, il est même mathématiquement insignifiant. Seulement cela commence toujours ainsi. C'est devenu pour moi une obsession, car je voudrais partir tranquille, en emportant avec moi l'image d'une femme kabyle qui avance, qui ne cache pas sa beauté.
Moi Nouara, je lance un appel et j'accuse. Vous femmes et surtout jeunes filles kabyles, méfiez-vous. L'islamisme avance pour vous faire reculer, sans faire de bruit, « il marche sur la pointe des pieds », comme disait Matoub Lounès, que Dieu ait son âme. Je vous en conjure restez vous-mêmes. J'accuse, j'accuse ceux-là même qui veulent nous dépersonnaliser, nous normaliser, nous transformer en tubes digestifs, sans cerveau et sans âme. J'accuse ceux là même qui nous ont fait un cadeau empoisonné, une chaîne en berbère, destinée plutôt (nous ne sommes pas dupes) à islamiser la population kabyle. Il n'y a qu'à voir de près ce qu'on y passe, pour s'en convaincre et la rejeter. J'accuse ceux qui veulent que nous ne prêchions que l'Islam leur religion, et qui nous chassent de nos églises. Je dis « tfou! » A tous ces kabyles qui sont en train de nous trahir, de se trahir, de se renier. Je leur dis honte à vous qui avez perdu votre nif (honneur) kabyle, vous n'êtes plus Kabyles, vous avez perdu votre âme kabyle, vous n'êtes donc plus des nôtres. Et moi Nouara une femme de Kabylie et chrétienne, je m'en remets à Dieu: « Dieu tout puissant, préserve la Kabylie de tous les extrémismes, faites que ses enfants ne soient pas gangrenés par ce phénomène qu'est l'islamisme. Dieu tout puissant, faites qu'ils restent tolérants, qu'ils aillent vers le progrès et non la décadence, vers la lumière et non les ténèbres. Dieu tout puissant éloigne de nous ceux qui prêchent la haine, nous qui prêchons l'amour, Amen »
Propos recueilli par Mus
http://www.la-kabylie.com/article-621-Islamisation-en-Kabylie-les-confessions-de-Nouara.html
Il m'arrive même de sortir, question de marcher un peu pour me dégourdir les jambes et faire par la même quelques courses. Oui oui, cela m'arrive, et je sais encore compter, on ne peut pas me voler. Parfois, je vais jusqu'à l'église pour prier. Juste un local faisant office, sans clocher. Déjà qu’avec cette modeste bâtisse, on veut nous empêcher de confesser notre religion, imaginez qu'est-ce que cela serait avec une église somptueuse. Peu importe le lieu. Nous avons des trous pour prier mais de grands cœurs, eux ils ont de grandes mosquées pour prier mais des cœurs en pierre, et prêchent la haine. C'est parce que je sors encore, que je vois et je constate les changements qui s'opèrent au sein de la société kabyle. Ce que je découvre à chaque fois m'attriste profondément. De toutes mes forces, je m'élève, je proteste contre cet ordre qu'on veut établir dans ma Kabylie.
Moi Nouara la chrétienne kabyle, je sais de quoi je parle, et je tiens beaucoup de choses de mes parents et de mes grands-parents. La femme kabyle a eu des hauts et des bas, mais en ces temps c'était la colonisation, pas française uniquement, turque aussi. Que l'on soit femme ou homme, on était asservi, exploité, considéré comme des sous-êtres. C'est pourquoi dans beaucoup de contrées, surtout urbaines, les hommes en voulant protéger leurs femmes et leurs filles, leurs firent porter des haïks (voile pour tout le corps, visage inclus), pour ne pas attirer les regards et les convoitises sur elles. Nous les Kabyles en particulier et les Berbères en général nous avons vu de tout. Je parlais des Français et des Turcs. Mais bien avant, nous avons vu défiler d'autres peuplades, l'invasion des Arabes pour nous apporter leur religion, les romains et le christianisme. Et bien avant les Arabes, nous avons accueillis des milliers de Juifs, chassés de partout et qui se sont mélangés à nous. Nous avons même adopté leur religion, celle apportée par Moïse dont ils disaient qu'il avait vu Dieu, et lui a même parlé. Le peuple kabyle et berbère en général, est un peu de tout ça. Il était tolérant et accueillant, et destiné à le rester, sauf si l'on cherche à le soumettre. La femme était libre et pouvait même diriger des hommes voir des armées. Les exemples ne manquent pas: La Kahina, Tinhinan, Fatma N' Soumeur, sont les plus connues. Mais c'était sans compter sur l'influence grandissante au cours des siècles, de l'Islam ou du moins de ceux qui le prêchent, souvent de faux dévots.
Moi Nouara une femme à l'aube de sa mort, je témoigne pour rafraîchir la mémoire au peuple kabyle. En Kabylie, notamment en milieu rural, dans nos montagnes, les femmes ne se voilaient pas. Elles étaient libres de vaquer à leurs occupations quotidiennes, allaient dans les champs, dans les oliveraies, fabriquaient les ustensiles en argile, cuisinaient... Elles avaient un rôle économique fondamental. Mais surtout, elles ne portaient aucun habit à connotation religieuse. Le foulard kabyle qui est à ce jour porté par les plus âgées, n'a rien à voir avec la religion. Il n’a aucune similitude ni ressemblance avec celui portées aujourd'hui par des millions de femmes en Algérie, par référence à l'Islam. Il se porte différemment, et pour des raisons très différentes. La femme kabyle le mettait à l'origine, pour tenir et protéger sa chevelure, elle qui était confrontée aux pénibles tâches quotidiennes, et aux rigueurs du milieu, souvent hostile. D'ailleurs il ne couvrait pas tous les cheveux, même pas les oreilles. Les femmes laissaient toujours paraître quelques mèches sur le front (qui les rendaient encore plus belles), ainsi que sa longue chevelure qui longeait son dos. Ce foulard toujours multicolore (nous les Kabyles adorons les couleurs), portait des franges, pour qu'il soit encore plus beau quand il s'agissait de se parer. La robe toujours ornée de dentelle dite kabyle, se porte à ce jour juste sous les genoux ou à mi-jambes selon les régions de Kabylie. Les manches ne sont jamais longues (demi ou trois quarts), car la femme ne se soucie pas de cacher tout son corps. Autour des hanches est nouée une fodha, une étoffe multicolore qui couvre une partie du bas de la robe.
Moi Nouara la chrétienne kabyle, je ne pensais pas vivre jusqu'au jour où je verrai la société kabyle se laisser pénétrer par des valeurs rétrogrades, et qui ne sont pas les siennes. Aujourd'hui quand je vois des femmes kabyles troquer leur tenue, cette belle tenue flamboyante, synonyme de gaieté et de joie de vivre, contre une tenue lugubre la couvrant entièrement de la tête aux pieds ( jusqu'à balayer le sol sur son passage), je ne peux m'empêcher de pleurer. Plus que ça, j'en ai même croisé qui font du prosélytisme. Je suis chrétienne et rien n'a changé en moi, je suis restée cette Kabyle fière et courageuse. Mais ce qui me met encore plus hors de moi, et me donne envie de quitter ce monde pour ne pas voir plus, c'est l'apparition de ce qu'on pourrait appeler « une robe kabyle islamique ». Il s'agit d'une robe kabyle classique, mais longue jusqu'à presque traîner au sol pour tout cacher, tout comme les manches vont jusqu'au poignet. Autour des hanches la fodha (un symbole de kabylité), les cheveux et le cou entièrement couvert par un foulard islamique. Drôle d'association ou un symbole de soumission, de résignation, se mélange à cette multitude de couleurs chatoyantes, symbole de liberté et de gaieté, tout simplement. Alors moi Nouara je m'insurge, je me révolte, la robe kabyle est sacrée, on ne doit pas y toucher. Que celles qui veulent se couvrir entièrement le corps, adoptent le niqab, le jilbab, le hijab et je ne sais pas quoi, mais ne se considèrent plus kabyles. Qu'elles se renient entièrement ! Nous voulons d'une femme kabyle qui s'approprie la modernité, tout en conservant ses valeurs fondamentales. Voir la Kabylie tentée par ces choses qui nous viennent d'ailleurs, qui la ramènent en arrière, qui effacent ses acquis, me fait peur. Non pas que le phénomène soit général, loin de là, il est même mathématiquement insignifiant. Seulement cela commence toujours ainsi. C'est devenu pour moi une obsession, car je voudrais partir tranquille, en emportant avec moi l'image d'une femme kabyle qui avance, qui ne cache pas sa beauté.
Moi Nouara, je lance un appel et j'accuse. Vous femmes et surtout jeunes filles kabyles, méfiez-vous. L'islamisme avance pour vous faire reculer, sans faire de bruit, « il marche sur la pointe des pieds », comme disait Matoub Lounès, que Dieu ait son âme. Je vous en conjure restez vous-mêmes. J'accuse, j'accuse ceux-là même qui veulent nous dépersonnaliser, nous normaliser, nous transformer en tubes digestifs, sans cerveau et sans âme. J'accuse ceux là même qui nous ont fait un cadeau empoisonné, une chaîne en berbère, destinée plutôt (nous ne sommes pas dupes) à islamiser la population kabyle. Il n'y a qu'à voir de près ce qu'on y passe, pour s'en convaincre et la rejeter. J'accuse ceux qui veulent que nous ne prêchions que l'Islam leur religion, et qui nous chassent de nos églises. Je dis « tfou! » A tous ces kabyles qui sont en train de nous trahir, de se trahir, de se renier. Je leur dis honte à vous qui avez perdu votre nif (honneur) kabyle, vous n'êtes plus Kabyles, vous avez perdu votre âme kabyle, vous n'êtes donc plus des nôtres. Et moi Nouara une femme de Kabylie et chrétienne, je m'en remets à Dieu: « Dieu tout puissant, préserve la Kabylie de tous les extrémismes, faites que ses enfants ne soient pas gangrenés par ce phénomène qu'est l'islamisme. Dieu tout puissant, faites qu'ils restent tolérants, qu'ils aillent vers le progrès et non la décadence, vers la lumière et non les ténèbres. Dieu tout puissant éloigne de nous ceux qui prêchent la haine, nous qui prêchons l'amour, Amen »
Propos recueilli par Mus
http://www.la-kabylie.com/article-621-Islamisation-en-Kabylie-les-confessions-de-Nouara.html
fatima- Nombre de messages : 1074
Date d'inscription : 28/02/2009
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