Après Kadhafi, qui profitera du pétrole libyen ?
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Après Kadhafi, qui profitera du pétrole libyen ?
Après Kadhafi, qui profitera du pétrole libyen ?
La guerre contre le régime Kadhafi n’est pas encore terminée mais déjà, les principaux acteurs mondiaux du secteur pétrolier scrutent la Libye, qui dispose des plus grandes réserves d’or noir d’Afrique. Qui sera le mieux servi ?
L’économie libyenne est une caricature de ce qu’on appelle une économie pétrolière : elle est complètement dépendante de ses exportations de pétrole, qui représentent 95% du volume global. Elle n’exporte que ça, et importe tout le reste, notamment les biens de consommation.
Nous en avons bien vu les conséquences ces derniers mois, lors du conflit. Puisque la Libye n’exportait plus son pétrole, elle ne pouvait plus importer, ce qui a conduit à une situation de pénurie.
Il faut dire que le pays détient les premières réserves en pétrole d’Afrique et les huitièmes du monde, sans qu’elles soient toutes exploitées à leur maximum. La Libye détient également la quatrième réserve de gaz d’Afrique, secteur au potentiel de développement très élevé. Les prix du pétrole s’étant relevés depuis 2009, le FMI a apporté son satisfecit à l’économie libyenne en février 2011.
Les grandes compagnies étrangères aux aguets
En 2010, la Libye était le troisième fournisseur de pétrole de l’Europe (sur les huit premiers mois). 80% du pétrole utilisé en Italie provient de ce pays.
Beaucoup d’incertitudes demeurent quant au retour à une production et une exportation identiques à celles de l’avant-guerre, même si généralement, la première chose que fait un nouveau gouvernement dans ces cas-là est de rétablir l’économie pétrolière.
Les principaux acteurs scrutent la Libye, dans la mesure où toutes les grandes entreprises pétrolières mondiales (Exon Mobil, l’italien Eni, Total, Shell, Conoco, etc) sont installées dans ce pays depuis 2006, date à laquelle la communauté internationale a jugé Kadhafi à nouveau fréquentable.
Certaines ont déjà pris contact avec le Conseil national de transition (CNT) pour préparer l’avenir à moyen et long terme, sachant que cette autorité a d’ores et déjà assuré que tous les contrats passés avec Kadhafi seront honorés pendant la période de transition.
A présent, le débat porte autour de cette question : y aura-t-il des gagnants et des perdants dans le secteur pétrolier ?
Récompenses contre soutien militaire ?
Une hypothèse circule selon laquelle les compagnies occidentales seront avantagées par rapport aux autres pour leur soutien à la rébellion contre Kadhafi. Et qu’à l’inverse, les Russes et les Chinois pourraient rencontrer plus de difficultés.
Sachant que 11% du pétrole libyen va en Chine, les compagnies chinoises essaient certainement en ce moment d’arrondir les angles.
Mais si les groupes pétroliers affiliés à des pays qui ont participé à la lutte contre Kadhafi récolteront sans doute la sympathie du CNT, il n’est pourtant pas certains que les transactions pétrolières augmenteront de manière significative par rapport à leur niveau d’avant-guerre.
Le pétrole est très symbolique pour une nation, en l’occurrence on peut dire qu’il fait partie de l’identité nationale de la Libye. Le gouvernement de transition essaiera donc vraisemblablement de garder un minimum de contrôle, de ne pas tout ouvrir aux étrangers.
D’autre part, la Libye n’a pas besoin d’argent. C’est un pays qui dispose de 150 milliards de dollars de réserves de devises et avant la guerre la Libyan investment authority – fonds souverain aux 53 milliards de dollars d’actifs – investissait partout dans le monde, y compris dans la Société générale par exemple.
On a beaucoup entendu parler de la Libye comme d’un pays en perdition, en crise, mais la Banque mondiale lui attribuait de bons indicateurs, notamment au niveau de l’éducation : 98% de participation dans le secondaire et 46% dans le supérieur. C’est supérieur à la moyenne de la région Afrique du Nord – Moyen-Orient. Le taux de participation des filles a cru de 12% cette dernière décennie, à tous les niveaux d’éducation.
Une bonne gestion, enjeu clé de l’après-guerre
Le vrai défi à présent pour la Libye, c’est de parvenir à construire des institutions et à adopter une gestion de qualité. La chose est loin d’être aisée. La Libyan investment authority était par exemple gérée de manière très opaque.
Malheureusement, une bonne gestion est encore plus difficile à mettre en place dans une démocratie. Quand une seule famille détient tout, comme dans les Emirats arabes unis, elle fait à peu près ce qu’elle veut et les choses sont relativement simples. Dans une démocratie, la gestion est plus compliquée.
La transparence et la bonne administration des revenus du gaz et du pétrole seront un enjeu clé dans cette Libye qui a tout le potentiel pour opérer un véritable développement économique.
(nouvelobs.com)
La guerre contre le régime Kadhafi n’est pas encore terminée mais déjà, les principaux acteurs mondiaux du secteur pétrolier scrutent la Libye, qui dispose des plus grandes réserves d’or noir d’Afrique. Qui sera le mieux servi ?
L’économie libyenne est une caricature de ce qu’on appelle une économie pétrolière : elle est complètement dépendante de ses exportations de pétrole, qui représentent 95% du volume global. Elle n’exporte que ça, et importe tout le reste, notamment les biens de consommation.
Nous en avons bien vu les conséquences ces derniers mois, lors du conflit. Puisque la Libye n’exportait plus son pétrole, elle ne pouvait plus importer, ce qui a conduit à une situation de pénurie.
Il faut dire que le pays détient les premières réserves en pétrole d’Afrique et les huitièmes du monde, sans qu’elles soient toutes exploitées à leur maximum. La Libye détient également la quatrième réserve de gaz d’Afrique, secteur au potentiel de développement très élevé. Les prix du pétrole s’étant relevés depuis 2009, le FMI a apporté son satisfecit à l’économie libyenne en février 2011.
Les grandes compagnies étrangères aux aguets
En 2010, la Libye était le troisième fournisseur de pétrole de l’Europe (sur les huit premiers mois). 80% du pétrole utilisé en Italie provient de ce pays.
Beaucoup d’incertitudes demeurent quant au retour à une production et une exportation identiques à celles de l’avant-guerre, même si généralement, la première chose que fait un nouveau gouvernement dans ces cas-là est de rétablir l’économie pétrolière.
Les principaux acteurs scrutent la Libye, dans la mesure où toutes les grandes entreprises pétrolières mondiales (Exon Mobil, l’italien Eni, Total, Shell, Conoco, etc) sont installées dans ce pays depuis 2006, date à laquelle la communauté internationale a jugé Kadhafi à nouveau fréquentable.
Certaines ont déjà pris contact avec le Conseil national de transition (CNT) pour préparer l’avenir à moyen et long terme, sachant que cette autorité a d’ores et déjà assuré que tous les contrats passés avec Kadhafi seront honorés pendant la période de transition.
A présent, le débat porte autour de cette question : y aura-t-il des gagnants et des perdants dans le secteur pétrolier ?
Récompenses contre soutien militaire ?
Une hypothèse circule selon laquelle les compagnies occidentales seront avantagées par rapport aux autres pour leur soutien à la rébellion contre Kadhafi. Et qu’à l’inverse, les Russes et les Chinois pourraient rencontrer plus de difficultés.
Sachant que 11% du pétrole libyen va en Chine, les compagnies chinoises essaient certainement en ce moment d’arrondir les angles.
Mais si les groupes pétroliers affiliés à des pays qui ont participé à la lutte contre Kadhafi récolteront sans doute la sympathie du CNT, il n’est pourtant pas certains que les transactions pétrolières augmenteront de manière significative par rapport à leur niveau d’avant-guerre.
Le pétrole est très symbolique pour une nation, en l’occurrence on peut dire qu’il fait partie de l’identité nationale de la Libye. Le gouvernement de transition essaiera donc vraisemblablement de garder un minimum de contrôle, de ne pas tout ouvrir aux étrangers.
D’autre part, la Libye n’a pas besoin d’argent. C’est un pays qui dispose de 150 milliards de dollars de réserves de devises et avant la guerre la Libyan investment authority – fonds souverain aux 53 milliards de dollars d’actifs – investissait partout dans le monde, y compris dans la Société générale par exemple.
On a beaucoup entendu parler de la Libye comme d’un pays en perdition, en crise, mais la Banque mondiale lui attribuait de bons indicateurs, notamment au niveau de l’éducation : 98% de participation dans le secondaire et 46% dans le supérieur. C’est supérieur à la moyenne de la région Afrique du Nord – Moyen-Orient. Le taux de participation des filles a cru de 12% cette dernière décennie, à tous les niveaux d’éducation.
Une bonne gestion, enjeu clé de l’après-guerre
Le vrai défi à présent pour la Libye, c’est de parvenir à construire des institutions et à adopter une gestion de qualité. La chose est loin d’être aisée. La Libyan investment authority était par exemple gérée de manière très opaque.
Malheureusement, une bonne gestion est encore plus difficile à mettre en place dans une démocratie. Quand une seule famille détient tout, comme dans les Emirats arabes unis, elle fait à peu près ce qu’elle veut et les choses sont relativement simples. Dans une démocratie, la gestion est plus compliquée.
La transparence et la bonne administration des revenus du gaz et du pétrole seront un enjeu clé dans cette Libye qui a tout le potentiel pour opérer un véritable développement économique.
(nouvelobs.com)
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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