Alcool et prostitution :Traquer le pathos

Se saoûler est chose courante au Maroc. Pourtant, l’alcool est légalement interdit à la consommation pour les mêmes Marocains de foi musulmane. Il en est de même pour la fornication dite illégitime. Allez donc comprendre quoi que ce soit à cette flagrante duplicité !

Le foie et la foi sont bien malmenés dans notre pays. Et cela n’est point nouveau. Dès le XVIème siècle, des écrits de voyageurs arabes et européens relatent des soûleries gargantuesques au sein même des centres de pouvoirs temporels et spirituels. D’ailleurs, le Maroc au temps des Romains était célèbre à travers tout le bassin méditerranéen par la qualité de ses vignobles. A l’époque de la colonisation tant espagnole que française, dans le sillage de la « souveraineté chérifienne » à la manière de Lyautey, on a établi des règles à l’hypocrisie criarde. Aujourd’hui, l’alcool qui est, «en principe», réservé aux non-Musulmans est consommé quasi-exclusivement par les Musulmans. On a confié la gestion d’une telle hypocrisie aux Renseignements Généraux (RG) dont certains de ses fonctionnaires ripoux ont trouvé là un terrain fertile au rançonnage et à la corruption. Nier ces pratiques reviendrait à nier la consommation pandémique de l’alcool par les Marocains. Chacun sait que des enveloppes sont mises de côté pour les «limiers» de l’administration de tutelle tous les jours ou toutes les semaines que Dieu fait.
En vérité, l’alcool et la prostitution sont devenus, chez nous, des abreuvoirs féconds pour la corruption qui plombe l’administration. Au Maroc, on «mange et on fait manger» à loisir quand on exerce les métiers d’aubergiste, de prostituée ou de proxénète. Face à cela, il n’y a aucune politique de prévention. Quand à la répression, elle ne s’exerce qu’arbitrairement, à la «tête du client», c’est-à-dire selon le volume de l’enveloppe qu’on «met de côté» pour les préposés à la répression des délits éthyliques et de la fornication «illégitime». Il existe, bien sûr, ce discours moralisateur de la classe politique et des tenants de l’islam rigoriste. Mais point de politique visant à observer, traiter et prévenir les dégâts sociaux et sanitaires de l’alcoolisme et de la prostitution. Pourtant, nous figurons à la tête des nations exportatrices de filles de joie et le «meilleur pays du monde» consomme en alcool, par tête d’habitant, 2,5 plus que le Japon, 7 fois plus que la Libye et 15 fois plus que l’Arabie Saoudite ! Un score que nous jalouse le département du Calvados en France !
En vérité, il est temps d’abandonner à la fois le discours moralisateur des «bien-pensants» de l’islam et la nonchalance vicelarde des autorités. Le coût social et sanitaire de la prostitution débridée et de l’alcoolisme, notamment au volant, est chaque année plus exorbitant. Il ne s’agit pas d’aller en croisade contre les fidèles de Bacchus et les adorateurs de l’Eros. C’est le pathos qu’il faut aujourd’hui traquer !

l'alcool rime bien avec prostitution ,et les deux donne la violence ,et la violence appele la violence , le cercle infernal prend place.