Ahmed Rouadjia : "On s’achemine vers un rétrécissement des libertés publiques"
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Ahmed Rouadjia : "On s’achemine vers un rétrécissement des libertés publiques"
Ahmed Rouadjia : "On s’achemine vers un rétrécissement des libertés publiques"
Dans un entretien au quotidien El Watan, le politique est revenu à chaud sur le projet de réformes en discussion dans certaines sphères du pouvoir.
Loi sur les partis. Pour le politique, le projet de loi dont la presse a révélé la teneur d'un texte de lois qui conduit "non pas vers une plus grande ouverture du champ politique, comme cela a été affirmé officiellement et à maintes reprises, mais vers un rétrécissement des libertés publiques faites sous le couvert de "réformes" annoncées au son de trompe, et sous le couvert trompeur de "consultations politiques"".
Deux poids deux mesures. "L’article "le parti politique ne peut avoir un lien organique, d’allégeance, de dépendance ou de contrôle avec un syndicat, une association ou toute autre organisation qui n’a pas à caractère politique",, reproduit dans la presse, qui a le plus retenu mon attention. Par sa forme comme par son contenu, cet article semble renouer avec les réflexes du temps du parti unique qui plaçait sous sa dépendance étroite les organisations de masse (UGTA, UNJA, associations cultuelles et culturelles, organisations paysannes…). Le but de cet article vise à soumettre tous les partis et les associations qui se prévalent d’une certaine autonomie ou qui revendiquent un certain type de démocratie, de nationalisme et d’islam particulier, sous la coupe réglée de l’administration et du pouvoir politique qui ne s’accommodent pas d’une pluralité véritable qui pourrait remettre en cause «l’unité de pensée» soudain retrouvée, et re-convoquée après coup. Faire aligner les partis et les associations autonomes ou qui se prétendent comme tels sur les positions des partis, des associations et des syndicats déjà inféodés à l’Etat, tel semble être l’objectif, entres autres, poursuivi par ce projet de loi qui ne dit pas son nom, et qui n’a pas encore révélé tous ses secrets, ses ambiguïtés et ses deux poids, deux mesures… »
Ruse politique. Selon l’analyse d’Ahmed Rouadjia, les réformes qu’entend mener le pouvoir n’augurent rien de bon pour pays. Il estime que le régime ne donne aucun signe d’une éventuelle volonté politique de réformes sérieuses. Pire encore : «Il est inexact de dire que nous sommes en démocratie. S’il en était ainsi, de telles lois scélérates ne seraient pas produites en catimini et à l’insu de tous, sans débats contradictoires sur la place publique. Ce projet de loi, comme d’autres lois décrétées, échafaudées dans la précipitation et imposées à la hâte, n’ont rien d’étonnant. Elles obéissent à la logique d’un système politique ancré dans la conviction profonde que seule la ruse politique, le refus de tout débat et la démonstration de la force brute sont l’unique moyen de gouverner une nation en lui assurant l’ordre et la stabilité. En partant de cette fiction, le régime se rassure en se donnant du répit lui permettant d’échafauder d’autres scénarios pour gagner du temps et prolonger sa survie… L’histoire du demi-siècle écoulé lui a appris qu’il pourrait, à partir du «bricolage politique» dont il s’est fait le champion, l’expert en titre, perdurer. Mais pour combien de temps ce bricolage va-t-il durer ? Pour combien de temps encore va-t-il prouver son efficacité éprouvée par le passé ? »
En lieu et place d’un projet de réformes en profondeur du système politique algérien, Ahmed Rouadjia ne voit que du "bricolage". "Ces élaborations de lois organiques » sont « en complète contradiction avec la Constitution et ses articles testamentaires constamment violés, détournés de leurs objectifs ou réinterprétés à l’aune de la subjectivité du pouvoir en place, et des intérêts qu’il entend préserver." (…) "La main basse sur le champ politique n’est pas nouvelle. Il y a tout juste un certain raffinement dans l’élaboration du texte dans le sens d’une emprise accrue du pouvoir politique sur la «société civile» dont les libertés se réduisent de plus en plus en peau de chagrin. La loi sur la presse est l’illustration vivante de cette volonté d’étouffer dans l’œuf les voix libres qui pourraient s’élever contre les entraves faites aux libertés publiques et aux graves entorses portées à l’encontre de la Constitution du pays…"
Synthèse Y. K.
Dans un entretien au quotidien El Watan, le politique est revenu à chaud sur le projet de réformes en discussion dans certaines sphères du pouvoir.
Loi sur les partis. Pour le politique, le projet de loi dont la presse a révélé la teneur d'un texte de lois qui conduit "non pas vers une plus grande ouverture du champ politique, comme cela a été affirmé officiellement et à maintes reprises, mais vers un rétrécissement des libertés publiques faites sous le couvert de "réformes" annoncées au son de trompe, et sous le couvert trompeur de "consultations politiques"".
Deux poids deux mesures. "L’article "le parti politique ne peut avoir un lien organique, d’allégeance, de dépendance ou de contrôle avec un syndicat, une association ou toute autre organisation qui n’a pas à caractère politique",, reproduit dans la presse, qui a le plus retenu mon attention. Par sa forme comme par son contenu, cet article semble renouer avec les réflexes du temps du parti unique qui plaçait sous sa dépendance étroite les organisations de masse (UGTA, UNJA, associations cultuelles et culturelles, organisations paysannes…). Le but de cet article vise à soumettre tous les partis et les associations qui se prévalent d’une certaine autonomie ou qui revendiquent un certain type de démocratie, de nationalisme et d’islam particulier, sous la coupe réglée de l’administration et du pouvoir politique qui ne s’accommodent pas d’une pluralité véritable qui pourrait remettre en cause «l’unité de pensée» soudain retrouvée, et re-convoquée après coup. Faire aligner les partis et les associations autonomes ou qui se prétendent comme tels sur les positions des partis, des associations et des syndicats déjà inféodés à l’Etat, tel semble être l’objectif, entres autres, poursuivi par ce projet de loi qui ne dit pas son nom, et qui n’a pas encore révélé tous ses secrets, ses ambiguïtés et ses deux poids, deux mesures… »
Ruse politique. Selon l’analyse d’Ahmed Rouadjia, les réformes qu’entend mener le pouvoir n’augurent rien de bon pour pays. Il estime que le régime ne donne aucun signe d’une éventuelle volonté politique de réformes sérieuses. Pire encore : «Il est inexact de dire que nous sommes en démocratie. S’il en était ainsi, de telles lois scélérates ne seraient pas produites en catimini et à l’insu de tous, sans débats contradictoires sur la place publique. Ce projet de loi, comme d’autres lois décrétées, échafaudées dans la précipitation et imposées à la hâte, n’ont rien d’étonnant. Elles obéissent à la logique d’un système politique ancré dans la conviction profonde que seule la ruse politique, le refus de tout débat et la démonstration de la force brute sont l’unique moyen de gouverner une nation en lui assurant l’ordre et la stabilité. En partant de cette fiction, le régime se rassure en se donnant du répit lui permettant d’échafauder d’autres scénarios pour gagner du temps et prolonger sa survie… L’histoire du demi-siècle écoulé lui a appris qu’il pourrait, à partir du «bricolage politique» dont il s’est fait le champion, l’expert en titre, perdurer. Mais pour combien de temps ce bricolage va-t-il durer ? Pour combien de temps encore va-t-il prouver son efficacité éprouvée par le passé ? »
En lieu et place d’un projet de réformes en profondeur du système politique algérien, Ahmed Rouadjia ne voit que du "bricolage". "Ces élaborations de lois organiques » sont « en complète contradiction avec la Constitution et ses articles testamentaires constamment violés, détournés de leurs objectifs ou réinterprétés à l’aune de la subjectivité du pouvoir en place, et des intérêts qu’il entend préserver." (…) "La main basse sur le champ politique n’est pas nouvelle. Il y a tout juste un certain raffinement dans l’élaboration du texte dans le sens d’une emprise accrue du pouvoir politique sur la «société civile» dont les libertés se réduisent de plus en plus en peau de chagrin. La loi sur la presse est l’illustration vivante de cette volonté d’étouffer dans l’œuf les voix libres qui pourraient s’élever contre les entraves faites aux libertés publiques et aux graves entorses portées à l’encontre de la Constitution du pays…"
Synthèse Y. K.
Taremant.Ighil.Alemmas- Nombre de messages : 562
Date d'inscription : 17/08/2011
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