Beni Mansour: une caserne au coeur des habitations

La garde communale réside dans un nouveau cantonnement livré vers 2008. Insolite, incroyable, leur caserne actuelle est située dans un coin dans un quartier de Tighilt Nbâagou au coeur d'une multitude d'habitations. A sa gauche( côté nord) se trouve un logement de fonction d'un fonctionnaire des forêts en retraite. A droite,( à l'est) il y a 5 logements de fonctions occupés par des enseignants. Plus loin, tenez -vous bien, sur un rayon de 100 m on trouve à la ronde 20 logements sociaux, un centre de santé et un CEM. Mystère et paradoxe: pour construire un poulailler ou une étable pour vaches, il y a tout une commission de services techniques qui se rend sur les lieux pour octroyer ou pas à l'éleveur ou au commerçant " une autorisation" , condition si ne qua non pour obtenir le droit d'exercer l'activité agricole ou artisanale. Par contre, installer une poudrière dans un quartier bondé n'a jamais apparemment suscité une moindre question technique pour la bonne raison que ceux qui ont choisi d’installer cette caserne à cet endroit ne semblent pas du tout s'inquiéter de la sécurité des riverains. A quoi sert une caserne initialement prévue pour sécuriser si au final c'est tout un quartier qui se retrouve jouant le rôle d'un bouclier humain pour protéger ladite caserne. Au fait: qui sécurise qui dans ces conditions? On aurait pu très bien comme dans la wilaya de Bouira mettre ces gardes communaux dans des guérites complétement isolées mais comme l'Algérie ne semble pas un pays spacieux pour " les architectes" du projet, on l'a collée au coeur des habitations. Dans un quartier, ou ces forces de sécurité ont des voisins dans tous les sens, il leur est difficile de contrôler la situation: donc le premier inconvénient de la proximité du cantonnement. Autres inconvénients, des sacs de sable sont posés et pourraient servir à des tireurs: mais il se trouve que ces lieux conçus pour tirer sans être touchés sont orientés vers les maisons des riverains. On se demande à quoi ils pourraient servir car en cas d'attaque terroriste, ils n'auront pas d'autre option de se défendre que de tirer sur tous les habitants du voisinage. Pour l'information de l'opinion, au temps de la colonisation, le quartier où aucune habitation n'existait fut utilisé pour servie d'une garnison à l'armée d'occupation. Les soldats français avaient à eux-seuls ce territoire où ils faisaient le guet depuis quatre guérites distinctes. Personne ne pouvait s'en approcher d'où la sécurité des soldats occupants passait au premier plan et les colonisateurs n'ont accepté aucune masure ou cabane sur tout le territoire où ils étaient opérationnels d'où indirectement, ils mettaient les habitants( leurs ennemis jurés) en dehors de tout danger. Au jour d’aujourd’hui, le spectre d'une attaque terroriste plane puisqu'on a la capacité de prendre à partie des commissariats et des convois militaires: chaque nuit se passe dans l'angoisse pour les riverains. Le moindre moteur qui ronfle entre minuit et 4h du matin s'apparente à une incursion. L'obsession c'est une attaque qui déclenchera une riposte donc un accrochage. A-t-on vraiment apprécié les risques encourus par les riverains en implantant ce cantonnement à la place actuelle. C'est déjà effrayant rien que d'imaginer une fusillade dans un quartier où s'amusent les enfants de jour comme de nuit. Le seul motif invoqué pour un choix aussi suicidaire autant pour les gardes communaux que pour le habitants est " qu'on n'a pas trouvé de poches foncières ailleurs" Argument fallacieux puisque on aurait pu leur bâtir leur caserne sur d'autres sites éloignés du village. Qui va prendre la responsabilité si les civils sans défense y habitant venaient un jour à être pris en sandwich entre d'éventuels terroristes agresseurs et des gardes communaux et des militaires qui seraient contraints à organiser leur riposte? On laisse libre cours à l'opinion d'apprécier la légèreté et la précipitation dans lesquels on a tenu vaille que vaille à ériger ce caserne d'où l'on ne peut même pas se défendre en cas d'attaque sans décimer les riverains innocents. y a-t-il vraiment une fatalité quelconque qui a dicté ce choix absurde et irresponsable des autorités civiles et militaires?