LA RENTE A FAIT DE NOUS DES COMPRADORES
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LA RENTE A FAIT DE NOUS DES COMPRADORES
Il a rappelé au passage son choix
d’acheter de l’or lorsqu’il était encore
gouverneur de la Banque d’Algérie.
«Nous avions un marché monétaire
de la devise ; après mon départ de la
Banque, il a été stoppé sur injonctions
du Fonds monétaire international
(FMI) et de la Banque mondiale (BM),
des institutions qui obéissent aux maîtres
du moment. Pareil pour l’achat
d’or. Conséquence : licenciement de
plus de 500 000 travailleurs et incarcération
de 4000 cadres», regrette
le conférencier. Les conséquences
désastreuses n’étaient pas seulement
d’ordre économique et social, mais
mettaient surtout en danger la souveraineté
nationale. «Nous sommes
passés d’un pays qui dit non à un
pays qui a l’obligation de dire oui. On
subit ce qui est décidé à l’étranger»
même quand cela va à l’encontre de
nos intérêts, regrette Abderrahmane
Hadj-Nacer. «Quand vous n’avez pas
la légitimité populaire, vous ne pouvez
plus dire non», a-t-il encore déploré.
Evitant de se contenter d’une analyse
purement «économissiste», M. Hadj-
Nacer privilégie une approche globale
et plaide pour une réforme globale.
C’est l’essence même de son essai,
La Martingale algérienne, paru aux
éditions Barzakh, qui se veut une
introduction à un débat national. Sans
faire dans le constat mais plutôt dans
«l’analyse des raisons de la reproduction
de l’échec permanent», il
considère que la principale origine
du ratage de toutes les réformes économiques
est la rente : «Elle a fait de
nous des compradores.» «Nous étions
capables de produire d’excellentes
analyses, mais la rente a mis tout à
l’échec», se désole-t-il.
«Cela a commencé 1973 avec la flambée
des prix du pétrole. Nous avions
des plans quinquennaux et quadriennaux
bien élaborés avec d’excellents
objectifs, mais tout a basculé avec
l’augmentation des prix du pétrole et
on a vite oublié la cohérence. Quand
il y a trop d’argent, on demande à
ceux qui pensent de ne plus produire
d’idées», a observé M. Hadj-Nacer,
non sans faire la critique de l’ultraspécialisation
car «en imposant ce
cloisonnement, l’ultraspécialisation
permet aux vrais tenants du pouvoir,
qui n’apparaissent jamais, de continuer
à régner», estime-t-il.
Que faire ? «Il faut construire des
institutions avec comme fondement
la nécessité d’une démocratie. Nous
avons les hommes, une terre et des
richesses, donc il faut se retrousser les
manches», préconise l’ancien patron
de la Banque d’Algérie. Tout en disant
qu’il ne tient pas de solution miracle
pour sortir de l’échec permanent. Son
livre se veut «un cri du coeur pour l’Algérie
» mais également un cri de colère
contre ceux qui maintiennent le pays
dans une spirale meurtrière.
Abderrahmane Hadj-Nacer, dont les
compétences connues et reconnues à
l’échelle internationale, ne jure que
par l’optimisme de voir l’Algérie sortir
de l’ornière du sous-développement.
Mais à une condition : la légitimité et
la conscience de soi, recommande-t-il.
Tout un programme.[/justify]
d’acheter de l’or lorsqu’il était encore
gouverneur de la Banque d’Algérie.
«Nous avions un marché monétaire
de la devise ; après mon départ de la
Banque, il a été stoppé sur injonctions
du Fonds monétaire international
(FMI) et de la Banque mondiale (BM),
des institutions qui obéissent aux maîtres
du moment. Pareil pour l’achat
d’or. Conséquence : licenciement de
plus de 500 000 travailleurs et incarcération
de 4000 cadres», regrette
le conférencier. Les conséquences
désastreuses n’étaient pas seulement
d’ordre économique et social, mais
mettaient surtout en danger la souveraineté
nationale. «Nous sommes
passés d’un pays qui dit non à un
pays qui a l’obligation de dire oui. On
subit ce qui est décidé à l’étranger»
même quand cela va à l’encontre de
nos intérêts, regrette Abderrahmane
Hadj-Nacer. «Quand vous n’avez pas
la légitimité populaire, vous ne pouvez
plus dire non», a-t-il encore déploré.
Evitant de se contenter d’une analyse
purement «économissiste», M. Hadj-
Nacer privilégie une approche globale
et plaide pour une réforme globale.
C’est l’essence même de son essai,
La Martingale algérienne, paru aux
éditions Barzakh, qui se veut une
introduction à un débat national. Sans
faire dans le constat mais plutôt dans
«l’analyse des raisons de la reproduction
de l’échec permanent», il
considère que la principale origine
du ratage de toutes les réformes économiques
est la rente : «Elle a fait de
nous des compradores.» «Nous étions
capables de produire d’excellentes
analyses, mais la rente a mis tout à
l’échec», se désole-t-il.
«Cela a commencé 1973 avec la flambée
des prix du pétrole. Nous avions
des plans quinquennaux et quadriennaux
bien élaborés avec d’excellents
objectifs, mais tout a basculé avec
l’augmentation des prix du pétrole et
on a vite oublié la cohérence. Quand
il y a trop d’argent, on demande à
ceux qui pensent de ne plus produire
d’idées», a observé M. Hadj-Nacer,
non sans faire la critique de l’ultraspécialisation
car «en imposant ce
cloisonnement, l’ultraspécialisation
permet aux vrais tenants du pouvoir,
qui n’apparaissent jamais, de continuer
à régner», estime-t-il.
Que faire ? «Il faut construire des
institutions avec comme fondement
la nécessité d’une démocratie. Nous
avons les hommes, une terre et des
richesses, donc il faut se retrousser les
manches», préconise l’ancien patron
de la Banque d’Algérie. Tout en disant
qu’il ne tient pas de solution miracle
pour sortir de l’échec permanent. Son
livre se veut «un cri du coeur pour l’Algérie
» mais également un cri de colère
contre ceux qui maintiennent le pays
dans une spirale meurtrière.
Abderrahmane Hadj-Nacer, dont les
compétences connues et reconnues à
l’échelle internationale, ne jure que
par l’optimisme de voir l’Algérie sortir
de l’ornière du sous-développement.
Mais à une condition : la légitimité et
la conscience de soi, recommande-t-il.
Tout un programme.[/justify]
Re: LA RENTE A FAIT DE NOUS DES COMPRADORES
La Martingale algérienne ,un trés bon livre à lire ,un véritable réquisitoire et analyse de la situation du pays
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