La réforme constitutionnelle en Algérie : la Kabylie n’est pas concernée
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La réforme constitutionnelle en Algérie : la Kabylie n’est pas concernée
La réforme constitutionnelle en Algérie : la Kabylie n’est pas concernée
Mardi 21 juin, le printemps est mort. Pour ceux qui en attendaient quelques bourgeons politiques sur l’arbre de l’officialité, la messe est dite. La commission Bensalah en clôturant ses consultations sur les réformes constitutionnelles a symboliquement choisi d'acter l'enterrement de la saison de l'espoir. Seuls les islamo-baathistes ont été entendus. Les Kabyles ont tous boycotté cette mascarade de concertation. Il n'aura dialogué qu'avec lui-même. Maintenant que, selon Ben Bella, quoi que fassent les Kabyles, ils sont désormais «plus Kabyles qu’Algériens » à quoi bon devraient-ils se prêter à ce numéro de cirque ?
On s’en souvient, c’est d’une mine contrite que Bouteflika a annoncé la mise sur pied de cette structure qui a pris cet étrange nom d’Instance de consultations.
Deux mois plus tard, on vérifie par le manque de volonté des tenants du pouvoir à consulter en dehors d’eux-mêmes que cette révision constitutionnelle est plus dictée par l’extérieur qu’elle n’est la volonté du "président". Dès lors, le pouvoir algérien traîne du pied. Il la fait pour la forme et non pour le fond. La communauté internationale n’avait qu’à ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas !
Alger oublie que nous sommes à l’ère de la mondialisation et que tout retard dans les réformes d’un pays est un obstacle préjudiciable à la marche du monde et de l’humanité vers la modernité et la liberté. Le pouvoir algérien qui n’utilise les nouvelles technologies que pour mieux écouter les conversations téléphoniques et lire les mails de ses opposants kabyles, estime que le stock de pétrodollars dont il dispose comme réserve de change (stock plus virtuel que réel) est suffisant pour acheter le silence interne et externe. Le régime pense qu’il est suffisamment fort pour être épargné par ce vent de révolte qui affecte un certain nombre de ses semblables auxquels il refuse de s’identifier. Kadhafi pensait la même chose.
Parmi les «pointures» du régime ayant rendu publiques ses propositions, par voie de presse, il y a cet ex-membre dirigeant du pays (1992-1994) au sein du Haut comité d’Etat (HCE). Il a donné un tel ton à son intervention qu’on croirait qu’il est un opposant au régime et qu’il n’est mû que par l’intérêt du pays, lui, l’un des dignitaires du régime assassin !
On lui doit, à sa décharge, un récapitulatif intéressant de l’histoire constitutionnelle algérienne. Pour autant, dans sa bouche certaines vérités sont des aveux d’échec. Tout en déplorant les dérives de l’armée et des dirigeants du pays, il préconise des solutions pour le pouvoir et non pour les citoyens. De par ce qui en ressort, il y a lieu de s’attendre à une réforme qui reprenne à peu près ce qui est déjà dans la constitution en place, avec comme nouveauté, l’officialisation de la langue amazighe en guise de gage à la Kabylie contre ses revendications autonomistes qui seront ignorées. Mais y compris dans ce domaine linguistique, le pouvoir ne le fera que parce que le voisin marocain l’a déjà fait. La mise en œuvre de cette officialisation sera sujette à des obstacles qui, à la longue, la rendront caduque.
Or le problème de la Kabylie est celui de son existence, de sa reconnaissance et de ses droits en tant que peuple. Il n’est plus celui de la langue mais celui de la maîtrise de son destin par elle-même. On vient de le vérifier avec le drame d’Azazga de ce 23 juin 11 2011, les 162 kidnappings d’entrepreneurs en 4 ans, les incendies criminels qu’allument les militaires chaque été, l’insoutenable pression fiscale sur les, la promotion du salafisme et la protection du terrorisme islamiste…
Les Kabyles cooptés par le régime sont ceux qui, par peur d’être démasqués, évitent au sein du pouvoir d’être favorables à la Kabylie. Même s’ils adhèrent en cachette au Gouvernement Provisoire Kabyle, ils ne doivent jamais le montrer.
Le sort de cette révision constitutionnelle est scellé. Tant que la Kabylie n’a pas sa propre constitution, les réformes constitutionnelles, en cours ou à venir, ne concernent pas le peuple kabyle.
Ferhat Mehenni
http://www.lematindz.net/news/4686-la-reforme-constitutionnelle-en-algerie-la-kabylie-nest-pas-concernee.html
Mardi 21 juin, le printemps est mort. Pour ceux qui en attendaient quelques bourgeons politiques sur l’arbre de l’officialité, la messe est dite. La commission Bensalah en clôturant ses consultations sur les réformes constitutionnelles a symboliquement choisi d'acter l'enterrement de la saison de l'espoir. Seuls les islamo-baathistes ont été entendus. Les Kabyles ont tous boycotté cette mascarade de concertation. Il n'aura dialogué qu'avec lui-même. Maintenant que, selon Ben Bella, quoi que fassent les Kabyles, ils sont désormais «plus Kabyles qu’Algériens » à quoi bon devraient-ils se prêter à ce numéro de cirque ?
On s’en souvient, c’est d’une mine contrite que Bouteflika a annoncé la mise sur pied de cette structure qui a pris cet étrange nom d’Instance de consultations.
Deux mois plus tard, on vérifie par le manque de volonté des tenants du pouvoir à consulter en dehors d’eux-mêmes que cette révision constitutionnelle est plus dictée par l’extérieur qu’elle n’est la volonté du "président". Dès lors, le pouvoir algérien traîne du pied. Il la fait pour la forme et non pour le fond. La communauté internationale n’avait qu’à ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas !
Alger oublie que nous sommes à l’ère de la mondialisation et que tout retard dans les réformes d’un pays est un obstacle préjudiciable à la marche du monde et de l’humanité vers la modernité et la liberté. Le pouvoir algérien qui n’utilise les nouvelles technologies que pour mieux écouter les conversations téléphoniques et lire les mails de ses opposants kabyles, estime que le stock de pétrodollars dont il dispose comme réserve de change (stock plus virtuel que réel) est suffisant pour acheter le silence interne et externe. Le régime pense qu’il est suffisamment fort pour être épargné par ce vent de révolte qui affecte un certain nombre de ses semblables auxquels il refuse de s’identifier. Kadhafi pensait la même chose.
Parmi les «pointures» du régime ayant rendu publiques ses propositions, par voie de presse, il y a cet ex-membre dirigeant du pays (1992-1994) au sein du Haut comité d’Etat (HCE). Il a donné un tel ton à son intervention qu’on croirait qu’il est un opposant au régime et qu’il n’est mû que par l’intérêt du pays, lui, l’un des dignitaires du régime assassin !
On lui doit, à sa décharge, un récapitulatif intéressant de l’histoire constitutionnelle algérienne. Pour autant, dans sa bouche certaines vérités sont des aveux d’échec. Tout en déplorant les dérives de l’armée et des dirigeants du pays, il préconise des solutions pour le pouvoir et non pour les citoyens. De par ce qui en ressort, il y a lieu de s’attendre à une réforme qui reprenne à peu près ce qui est déjà dans la constitution en place, avec comme nouveauté, l’officialisation de la langue amazighe en guise de gage à la Kabylie contre ses revendications autonomistes qui seront ignorées. Mais y compris dans ce domaine linguistique, le pouvoir ne le fera que parce que le voisin marocain l’a déjà fait. La mise en œuvre de cette officialisation sera sujette à des obstacles qui, à la longue, la rendront caduque.
Or le problème de la Kabylie est celui de son existence, de sa reconnaissance et de ses droits en tant que peuple. Il n’est plus celui de la langue mais celui de la maîtrise de son destin par elle-même. On vient de le vérifier avec le drame d’Azazga de ce 23 juin 11 2011, les 162 kidnappings d’entrepreneurs en 4 ans, les incendies criminels qu’allument les militaires chaque été, l’insoutenable pression fiscale sur les, la promotion du salafisme et la protection du terrorisme islamiste…
Les Kabyles cooptés par le régime sont ceux qui, par peur d’être démasqués, évitent au sein du pouvoir d’être favorables à la Kabylie. Même s’ils adhèrent en cachette au Gouvernement Provisoire Kabyle, ils ne doivent jamais le montrer.
Le sort de cette révision constitutionnelle est scellé. Tant que la Kabylie n’a pas sa propre constitution, les réformes constitutionnelles, en cours ou à venir, ne concernent pas le peuple kabyle.
Ferhat Mehenni
http://www.lematindz.net/news/4686-la-reforme-constitutionnelle-en-algerie-la-kabylie-nest-pas-concernee.html
Zhafit- Admin
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Date d'inscription : 26/04/2008
Re: La réforme constitutionnelle en Algérie : la Kabylie n’est pas concernée
la kabylie n'est pas consernée
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