L’antikabylisme comme programme politique
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L’antikabylisme comme programme politique
Si un jour l’Algérie revient à la raison, les futures générations découvriront que longtemps avant, un chef terroriste avait traîné en justice un journal qui avait osé rappeler sa “qualité” d’ancien terroriste. C’était en 2001, au début de l’ère de la “concorde”.
Ils s’apercevront, ensuite, que ce même journal a, plus tard, ouvert ses pages à ce même terroriste, lui offrant un support pour y faire l’apologie de son projet. C’était en 2011, à l’apothéose de la “réconciliation”.
Il y cible — comme il savait le faire au maquis — un symbole de l’amazighité, Mouloud Mammeri, pour rééditer la provocation de Ben Bella : le tueur sauvé des griffes du GIA par le régime voit dans ce grand esprit “un Kabyle plus qu’un Algérien”. Une forme d’invective tout droit inspirée de la pratique d’État : en juin 2001, les officiels ont appelé les Algérois à défendre leur ville contre les envahisseurs kabyles et depuis que le mouvement de Kabylie y est venu faire la démonstration de sa popularité, Alger est interdite à toute manifestation publique ; pour contrer les marches suscitées par la CNCD, les autorités ont appris à leurs baltaguias à suggérer aux manifestants d’aller “marcher dans leurs villages”.
Et si, aujourd’hui, un “émir” peut médiatiser sa délectation d’avoir donné le prénom du tueur de la Kahina à son fils, c’est que la presse n’est plus ce qu’elle était. Même si elle se revendique — double trahison — sans distinction du combat de Djaout et Mekbel. L’argent, seul, fait courir les éditeurs dont à peine deux ou trois n’osent pas encore passer la ligne rouge au-delà de laquelle tout devient possible pourvu qu’il puisse se répercuter dans les comptes du journal. L’insertion sociale des terroristes s’est traduite en insertion morale du terrorisme. Il n’est plus scandaleux d’avoir tué au nom de l’idéologie islamiste. Et la société s’est soumise à ce viol moral : elle conçoit parfaitement que Hattab soit mis à l’abri de toute menace pendant que Gherbi se meurt au fond d’une cellule ; en tout cas, elle ne manifeste aucun émoi devant un tel paradoxe.
Naturellement, l’arabisme a toujours traqué la berbérité et, donc, la “kabylité” comme base-arrière culturelle, terreau de la conscience identitaire, bref, d’une projection autonome de la perspective nationale. L’arabisme, lui, a pour fonction de lier le destin national à une entité arabe qui l’englobe. L’arabisme est un antinationalisme ; il procède, par exclusion, de tout ce qui remet en cause l’amarrage culturel et, donc, géopolitique de l’Algérie, puis du Maghreb, à une supra-entité arabe.
Jusqu’ici, c’est la conscience berbère que les forces antinationales pourchassaient. Aujourd’hui, l’arabisme primaire, type Ben Bella — mais tout à fait conforme à la “pensée” de l’establishment politique actuel, s’attaque à la kabylité, faisant de l’antikabylisme un programme politique, un programme commun islamo-arabiste.
A posteriori, le séparatisme type MAK s’en trouve légitimé. En voulant refouler, aux sens physique et psychique, la Kabylie, comme matrice revendicative, on veut déplacer l’affrontement politique entre progrès et régression vers un affrontement régionaliste entre “Arabes” et Kabyles. Et c’est l’État qui s’emploie à allumer l’incendie pour étouffer un débat.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
Liberté du 23 Mai 2011
Ils s’apercevront, ensuite, que ce même journal a, plus tard, ouvert ses pages à ce même terroriste, lui offrant un support pour y faire l’apologie de son projet. C’était en 2011, à l’apothéose de la “réconciliation”.
Il y cible — comme il savait le faire au maquis — un symbole de l’amazighité, Mouloud Mammeri, pour rééditer la provocation de Ben Bella : le tueur sauvé des griffes du GIA par le régime voit dans ce grand esprit “un Kabyle plus qu’un Algérien”. Une forme d’invective tout droit inspirée de la pratique d’État : en juin 2001, les officiels ont appelé les Algérois à défendre leur ville contre les envahisseurs kabyles et depuis que le mouvement de Kabylie y est venu faire la démonstration de sa popularité, Alger est interdite à toute manifestation publique ; pour contrer les marches suscitées par la CNCD, les autorités ont appris à leurs baltaguias à suggérer aux manifestants d’aller “marcher dans leurs villages”.
Et si, aujourd’hui, un “émir” peut médiatiser sa délectation d’avoir donné le prénom du tueur de la Kahina à son fils, c’est que la presse n’est plus ce qu’elle était. Même si elle se revendique — double trahison — sans distinction du combat de Djaout et Mekbel. L’argent, seul, fait courir les éditeurs dont à peine deux ou trois n’osent pas encore passer la ligne rouge au-delà de laquelle tout devient possible pourvu qu’il puisse se répercuter dans les comptes du journal. L’insertion sociale des terroristes s’est traduite en insertion morale du terrorisme. Il n’est plus scandaleux d’avoir tué au nom de l’idéologie islamiste. Et la société s’est soumise à ce viol moral : elle conçoit parfaitement que Hattab soit mis à l’abri de toute menace pendant que Gherbi se meurt au fond d’une cellule ; en tout cas, elle ne manifeste aucun émoi devant un tel paradoxe.
Naturellement, l’arabisme a toujours traqué la berbérité et, donc, la “kabylité” comme base-arrière culturelle, terreau de la conscience identitaire, bref, d’une projection autonome de la perspective nationale. L’arabisme, lui, a pour fonction de lier le destin national à une entité arabe qui l’englobe. L’arabisme est un antinationalisme ; il procède, par exclusion, de tout ce qui remet en cause l’amarrage culturel et, donc, géopolitique de l’Algérie, puis du Maghreb, à une supra-entité arabe.
Jusqu’ici, c’est la conscience berbère que les forces antinationales pourchassaient. Aujourd’hui, l’arabisme primaire, type Ben Bella — mais tout à fait conforme à la “pensée” de l’establishment politique actuel, s’attaque à la kabylité, faisant de l’antikabylisme un programme politique, un programme commun islamo-arabiste.
A posteriori, le séparatisme type MAK s’en trouve légitimé. En voulant refouler, aux sens physique et psychique, la Kabylie, comme matrice revendicative, on veut déplacer l’affrontement politique entre progrès et régression vers un affrontement régionaliste entre “Arabes” et Kabyles. Et c’est l’État qui s’emploie à allumer l’incendie pour étouffer un débat.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
Liberté du 23 Mai 2011
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: L’antikabylisme comme programme politique
Kader Dah
tanemmirt-ik
a ḥafid s usmekti-inek n umagrad-a n gma-tneɣ mstafa ḥammuc. anagar s
tdukli n merra iqbayliyen ay nzemmer id ner tilelli-nneɣ. mi d-inili d
ilelliyen, d izayriyen s lekmal-nneɣ, ass-n nzemmer ad sellek lzayer
merra seg yir abrid.
tanemmirt-ik
a ḥafid s usmekti-inek n umagrad-a n gma-tneɣ mstafa ḥammuc. anagar s
tdukli n merra iqbayliyen ay nzemmer id ner tilelli-nneɣ. mi d-inili d
ilelliyen, d izayriyen s lekmal-nneɣ, ass-n nzemmer ad sellek lzayer
merra seg yir abrid.
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: L’antikabylisme comme programme politique
si un jour les "démocrates " cessent leur politique d'opposition poiur s'opposer ,là et seulement là ils pourront proposer au peuple algérien peut étre un projet politique ,une alternative peutv étre fiable
pour le moment ,le seul parti valable et bien le FLN ,le reste des partis ne font que dans la figuration
pour le moment ,le seul parti valable et bien le FLN ,le reste des partis ne font que dans la figuration
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Re: L’antikabylisme comme programme politique
Halte a l'antikabylisme
Aokas Revolution- Nombre de messages : 3967
Date d'inscription : 30/06/2009
Aokas Revolution- Nombre de messages : 3967
Date d'inscription : 30/06/2009
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Re: L’antikabylisme comme programme politique
Si un jour l’Algérie revient à la raison, les futures générations découvriront que longtemps avant, un chef terroriste avait traîné en justice un journal qui avait osé rappeler sa “qualité” d’ancien terroriste. C’était en 2001, au début de l’ère de la “concorde”.
Ils s’apercevront, ensuite, que ce même journal a, plus tard, ouvert ses pages à ce même terroriste, lui offrant un support pour y faire l’apologie de son projet. C’était en 2011, à l’apothéose de la “réconciliation”.
Il y cible — comme il savait le faire au maquis — un symbole de l’amazighité, Mouloud Mammeri, pour rééditer la provocation de Ben Bella : le tueur sauvé des griffes du GIA par le régime voit dans ce grand esprit “un Kabyle plus qu’un Algérien”. Une forme d’invective tout droit inspirée de la pratique d’État : en juin 2001, les officiels ont appelé les Algérois à défendre leur ville contre les envahisseurs kabyles et depuis que le mouvement de Kabylie y est venu faire la démonstration de sa popularité, Alger est interdite à toute manifestation publique ; pour contrer les marches suscitées par la CNCD, les autorités ont appris à leurs baltaguias à suggérer aux manifestants d’aller “marcher dans leurs villages”.
Et si, aujourd’hui, un “émir” peut médiatiser sa délectation d’avoir donné le prénom du tueur de la Kahina à son fils, c’est que la presse n’est plus ce qu’elle était. Même si elle se revendique — double trahison — sans distinction du combat de Djaout et Mekbel. L’argent, seul, fait courir les éditeurs dont à peine deux ou trois n’osent pas encore passer la ligne rouge au-delà de laquelle tout devient possible pourvu qu’il puisse se répercuter dans les comptes du journal. L’insertion sociale des terroristes s’est traduite en insertion morale du terrorisme. Il n’est plus scandaleux d’avoir tué au nom de l’idéologie islamiste. Et la société s’est soumise à ce viol moral : elle conçoit parfaitement que Hattab soit mis à l’abri de toute menace pendant que Gherbi se meurt au fond d’une cellule ; en tout cas, elle ne manifeste aucun émoi devant un tel paradoxe.
Naturellement, l’arabisme a toujours traqué la berbérité et, donc, la “kabylité” comme base-arrière culturelle, terreau de la conscience identitaire, bref, d’une projection autonome de la perspective nationale. L’arabisme, lui, a pour fonction de lier le destin national à une entité arabe qui l’englobe. L’arabisme est un antinationalisme ; il procède, par exclusion, de tout ce qui remet en cause l’amarrage culturel et, donc, géopolitique de l’Algérie, puis du Maghreb, à une supra-entité arabe.
Jusqu’ici, c’est la conscience berbère que les forces antinationales pourchassaient. Aujourd’hui, l’arabisme primaire, type Ben Bella — mais tout à fait conforme à la “pensée” de l’establishment politique actuel, s’attaque à la kabylité, faisant de l’antikabylisme un programme politique, un programme commun islamo-arabiste.
A posteriori, le séparatisme type MAK s’en trouve légitimé. En voulant refouler, aux sens physique et psychique, la Kabylie, comme matrice revendicative, on veut déplacer l’affrontement politique entre progrès et régression vers un affrontement régionaliste entre “Arabes” et Kabyles. Et c’est l’État qui s’emploie à allumer l’incendie pour étouffer un débat.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
Liberté du 23 Mai 2011
Ils s’apercevront, ensuite, que ce même journal a, plus tard, ouvert ses pages à ce même terroriste, lui offrant un support pour y faire l’apologie de son projet. C’était en 2011, à l’apothéose de la “réconciliation”.
Il y cible — comme il savait le faire au maquis — un symbole de l’amazighité, Mouloud Mammeri, pour rééditer la provocation de Ben Bella : le tueur sauvé des griffes du GIA par le régime voit dans ce grand esprit “un Kabyle plus qu’un Algérien”. Une forme d’invective tout droit inspirée de la pratique d’État : en juin 2001, les officiels ont appelé les Algérois à défendre leur ville contre les envahisseurs kabyles et depuis que le mouvement de Kabylie y est venu faire la démonstration de sa popularité, Alger est interdite à toute manifestation publique ; pour contrer les marches suscitées par la CNCD, les autorités ont appris à leurs baltaguias à suggérer aux manifestants d’aller “marcher dans leurs villages”.
Et si, aujourd’hui, un “émir” peut médiatiser sa délectation d’avoir donné le prénom du tueur de la Kahina à son fils, c’est que la presse n’est plus ce qu’elle était. Même si elle se revendique — double trahison — sans distinction du combat de Djaout et Mekbel. L’argent, seul, fait courir les éditeurs dont à peine deux ou trois n’osent pas encore passer la ligne rouge au-delà de laquelle tout devient possible pourvu qu’il puisse se répercuter dans les comptes du journal. L’insertion sociale des terroristes s’est traduite en insertion morale du terrorisme. Il n’est plus scandaleux d’avoir tué au nom de l’idéologie islamiste. Et la société s’est soumise à ce viol moral : elle conçoit parfaitement que Hattab soit mis à l’abri de toute menace pendant que Gherbi se meurt au fond d’une cellule ; en tout cas, elle ne manifeste aucun émoi devant un tel paradoxe.
Naturellement, l’arabisme a toujours traqué la berbérité et, donc, la “kabylité” comme base-arrière culturelle, terreau de la conscience identitaire, bref, d’une projection autonome de la perspective nationale. L’arabisme, lui, a pour fonction de lier le destin national à une entité arabe qui l’englobe. L’arabisme est un antinationalisme ; il procède, par exclusion, de tout ce qui remet en cause l’amarrage culturel et, donc, géopolitique de l’Algérie, puis du Maghreb, à une supra-entité arabe.
Jusqu’ici, c’est la conscience berbère que les forces antinationales pourchassaient. Aujourd’hui, l’arabisme primaire, type Ben Bella — mais tout à fait conforme à la “pensée” de l’establishment politique actuel, s’attaque à la kabylité, faisant de l’antikabylisme un programme politique, un programme commun islamo-arabiste.
A posteriori, le séparatisme type MAK s’en trouve légitimé. En voulant refouler, aux sens physique et psychique, la Kabylie, comme matrice revendicative, on veut déplacer l’affrontement politique entre progrès et régression vers un affrontement régionaliste entre “Arabes” et Kabyles. Et c’est l’État qui s’emploie à allumer l’incendie pour étouffer un débat.
M. H.
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Azul- Nombre de messages : 29959
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