CHASSEURS CHASSÉS OCTOBRE 1960
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CHASSEURS CHASSÉS OCTOBRE 1960
CHASSEURS CHASSÉS OCTOBRE 1960
La guerre de libération nationale de 1954 était parsemée de hauts faits d’armes ; et au cours de ces grandes opérations militaires, de grands moyens étaient mis en œuvre ; mais elle était aussi émaillée d’actions soudaines, de coups de main menés par des maquisards isolés.
Incontestablement, l’une des principales caractéristiques de la guerre de libération algérienne était la guérilla, guerre de harcèlement et d’embuscades consistant à éparpiller les forces ennemies par des attaques multiples. Menée rarement en terrain découvert, par de petits groupes dotés d’armes légères, elle est basée sur le mouvement rapide, l’effet de surprise et l’initiative quant au choix du lieu et du moment...
Nos sommes en 1960. Ce jour-là, une bruine froide de fin d’automne tombait doucement sur le lieudit Anar Ouakchour. Ouazène Saadi et Kerkadi Essaid, deux maquisards de 1956, tapis derrière les buissons se sont mis à l’affût car on venait de leur signaler la présence dans les parages de deux chasseurs français. Ceux-ci, les C., père et fils, propriétaires d’une boucherie à Bougie, ne tardèrent pas à se montrer.
Ils s’arrêtèrent à quelques mètres des Moudjahidine et discutaient à propos de traces relevées dans le sol :
- Ce sont des traces de sanglier, affirma le père.
- Non, ce sont celles d’un homme, corrigea le fils.
Ils en étaient là à défendre leur point de vue respectif quand le coup de feu parti des buissons. C’était Ouazène Saadi qui tira sur le fils ; touché à l’épaule gauche, celui-ci tenta de riposter avec l’autre main, mais n’eut pas le temps de retirer son revolver de son étui car un autre tir de plein fouet l’atteignit à la poitrine. Il tomba de tout son long en poussant un cri rauque de douleur. Avec une vivacité de lézard, les deux Moudjahidine s’emparèrent du fusil et du pistolet de calibre 8 et s’évaporèrent dans la nature...
Quant au père C., il l’avait échappé belle, car au premier coup de fusil il s’était enfui à toutes jambes en tirant dans tous les sens. Moins de trente minutes après, l’espace terrestre et aérien d’Anar Ouakchour fut envahi par les forces militaires coloniales ; quatre chasseurs anglais lançaient des roquettes à l’aveuglette ; toute la zone fut quadrillée et l’opération de ratissage dura toute la journée.
Mais Ouazène Saadi et Kerkadi Essaid étaient loin. Très loin. Bien avant le déclenchement des manœuvres militaires, les deux compagnons d’armes avaient déjà atteint le refuge de Djebel Hit.
Refuge secret et inaccessible.
Sur tout le territoire de l’Algérie colonisée, des actions de bravoure sont accomplies en portant un sérieux coup à l’occupant français ; en même temps, cette guérilla nourrissait la lueur d’espoir des combattants de voir se profiler à l’horizon le soleil de la liberté ; et de recouvrer l’indépendance du pays pour vivre dans la dignité.
En 1962, Ouazène Saadi assurera les fonctions de maire à Ait Bouissi…
La guerre de libération nationale de 1954 était parsemée de hauts faits d’armes ; et au cours de ces grandes opérations militaires, de grands moyens étaient mis en œuvre ; mais elle était aussi émaillée d’actions soudaines, de coups de main menés par des maquisards isolés.
Incontestablement, l’une des principales caractéristiques de la guerre de libération algérienne était la guérilla, guerre de harcèlement et d’embuscades consistant à éparpiller les forces ennemies par des attaques multiples. Menée rarement en terrain découvert, par de petits groupes dotés d’armes légères, elle est basée sur le mouvement rapide, l’effet de surprise et l’initiative quant au choix du lieu et du moment...
Nos sommes en 1960. Ce jour-là, une bruine froide de fin d’automne tombait doucement sur le lieudit Anar Ouakchour. Ouazène Saadi et Kerkadi Essaid, deux maquisards de 1956, tapis derrière les buissons se sont mis à l’affût car on venait de leur signaler la présence dans les parages de deux chasseurs français. Ceux-ci, les C., père et fils, propriétaires d’une boucherie à Bougie, ne tardèrent pas à se montrer.
Ils s’arrêtèrent à quelques mètres des Moudjahidine et discutaient à propos de traces relevées dans le sol :
- Ce sont des traces de sanglier, affirma le père.
- Non, ce sont celles d’un homme, corrigea le fils.
Ils en étaient là à défendre leur point de vue respectif quand le coup de feu parti des buissons. C’était Ouazène Saadi qui tira sur le fils ; touché à l’épaule gauche, celui-ci tenta de riposter avec l’autre main, mais n’eut pas le temps de retirer son revolver de son étui car un autre tir de plein fouet l’atteignit à la poitrine. Il tomba de tout son long en poussant un cri rauque de douleur. Avec une vivacité de lézard, les deux Moudjahidine s’emparèrent du fusil et du pistolet de calibre 8 et s’évaporèrent dans la nature...
Quant au père C., il l’avait échappé belle, car au premier coup de fusil il s’était enfui à toutes jambes en tirant dans tous les sens. Moins de trente minutes après, l’espace terrestre et aérien d’Anar Ouakchour fut envahi par les forces militaires coloniales ; quatre chasseurs anglais lançaient des roquettes à l’aveuglette ; toute la zone fut quadrillée et l’opération de ratissage dura toute la journée.
Mais Ouazène Saadi et Kerkadi Essaid étaient loin. Très loin. Bien avant le déclenchement des manœuvres militaires, les deux compagnons d’armes avaient déjà atteint le refuge de Djebel Hit.
Refuge secret et inaccessible.
Sur tout le territoire de l’Algérie colonisée, des actions de bravoure sont accomplies en portant un sérieux coup à l’occupant français ; en même temps, cette guérilla nourrissait la lueur d’espoir des combattants de voir se profiler à l’horizon le soleil de la liberté ; et de recouvrer l’indépendance du pays pour vivre dans la dignité.
En 1962, Ouazène Saadi assurera les fonctions de maire à Ait Bouissi…
laic-aokas- Nombre de messages : 14034
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: CHASSEURS CHASSÉS OCTOBRE 1960
source:
AOKAS : Histoire et faits d'armes (livre édité par l'association "Aokas mémoires") . un livre très intéressant à lire assurément !
AOKAS : Histoire et faits d'armes (livre édité par l'association "Aokas mémoires") . un livre très intéressant à lire assurément !
laic-aokas- Nombre de messages : 14034
Date d'inscription : 03/06/2011
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