EN MARCHE VERS LA TUNISIE
Page 1 sur 1
EN MARCHE VERS LA TUNISIE
EN MARCHE VERS LA TUNISIE
Mon nom est Chabi Hocine. Je suis né le 19 janvier 1932. Je suis monté au maquis en 1956, à l’âge de 24 ans. Mes compagnons d’armes m’ont surnommé « Chapi ». Mes chefs m’ont enrôlé dès le premier jour dans un groupe de combat employé pour les opérations rapides, isolées ou pour la subversion. L’accomplissement de mes différentes missions m’a valu le grade de sergent-chef et la hiérarchie militaire me confia le commandement d’un groupe de onze hommes. J’ai toujours fait partie d’un commando jusqu’à l’indépendance de mon pays.
A un moment de notre lutte pour la liberté, la question de l’armement des troupes s’est posée avec acuité dans la wilaya III. Parfois, la proportion est réduite à un fusil de chasse pour cinq hommes ! En conséquence, notre état major a pris la décision d’envoyer en Tunisie une compagnie de 160 hommes pour ramener de ce pays les armes indispensables à nos effectifs. Le lundi 27 mai 1957, vers seize heures, l’unité militaire se met en marche vers les frontières orientales du pays.
Après une progression de quelques heures, nous nous arrêtons à Farnou pour nous reposer et nous restaurer. Pour la préparation du dîner, notre commandant Rabie Mélikchi achète chez un paysan un veau à 14 000 francs de l’époque.
Le lendemain, à midi, nous arrivons à
Texena, près de Jijel. Là, on apprend que depuis plusieurs jours, deux avions bombardiers tournoient à tour de rôle dans le ciel en lâchant continuellement leur cargaison de bombes meurtrières sur la campagne. Si bien que les habitants, contraints pendant la journée de se réfugier dans la forêt, attendent la nuit pour aller effectuer leurs multiples travaux agricoles. Heureusement, on ne déplore pas de victimes humaines, mais bon nombre d’animaux domestiques et sauvages sont trouvés morts dans la nature. En outre, plusieurs habitations sont détruites.
A la suite d’une halte nocturne dans un hameau, notre commandant nous présente une personne en tenue militaire, répondant au nom de Si Ali, dont l’allure grave et digne laisse penser qu’il s’agit d’un homme de guerre important ; nous essayons de l’identifier, mais son visage plongé dans la pénombre rend difficile notre tentative. Cependant, au moment où il prononce les premières paroles de son discours, je reconnais instantanément la voix du grand colonel Amirouche pour l’avoir déjà entendue en d’autres circonstances. Son accent guerrier exerce d’emblée son ascendant sur toute la compagnie. Il proclame en substance :
« Mes frères, notre cause est juste, et notre glorieuse Révolution suit son chemin vers l’indépendance de notre beau pays spolié par le pouvoir colonial. Aujourd’hui, notre armée est forte de 100 000 hommes. Nous comptons sur vous pour rapporter de la Tunisie les armes qui nous mèneront vers d’autres victoires. N’oubliez pas que l’espoir réside dans la capacité de chacun d’agir avec sang-froid. Bon courage. Vive l’Algérie. Tahia El Djazaïr !
»
Après une marche forcée, nous parvenons à El Kala, dans les parages de la frontière Est. Là, notre commandant est relayé par son homologue Rabah Ouna. Pour atteindre la Tunisie, deux itinéraires sont possibles.
L’un plus long mais offrant une relative sécurité, l’autre plus court mais dangereux. En d’autres termes, on a le choix entre couvrir en vingt jours ou en trois jours la distance qui nous sépare de Ghardimaou. Finalement la compagnie sera divisée en deux unités, et chacune prendra un parcours différent pour favoriser la mobilité des troupes. Je fais partie de celle qui ralliera la Tunisie en trois jours.
Après une longue et harassante randonnée par monts et par vaux, le début du mois de juin nous surprend dans un refuge où nous nous affalons à même le sol à bout de forces. Une seule pensée occupe nos esprits : dormir, dormir comme une souche. Nous n’avons pas mangé depuis plusieurs heures, mais nos estomacs ne nous réclament aucun aliment. Le besoin irrésistible de sommeil est plus intense que le besoin vital de nourriture.
Au petit matin, une alerte maximale nous arrache brutalement au sommeil. Une bombe lâchée d’un avion éclate tout près de notre refuge sans faire de victime. Dans un mouvement de fuite pour me soustraire au danger, je me trouve nez à nez avec un mastodonte ; la machine de guerre avance inexorablement en écrasant tout sur son passage avec ses chenilles d’acier. S’élevant et s’abaissant dans un mouvement alternatif au gré de sa progression sur les plis de terrain, son long canon tonnant par intermittence, le char d’assaut semble indestructible.
Le seul moyen d’arrêter cet engin infernal est de lancer une grenade à l’intérieur. Pensée et action s’enchaînent d’une manière fulgurante. Instinctivement, je passe à l’acte et réussis mon coup. Le char fait un soubresaut, et s’arrête net au milieu de sa course effrénée.
Des détonations et des tirs de mitraillettes retentissent dans l’espace alentour. La bataille dure toute la journée. De lourdes pertes sont constatées dans les deux camps ennemis. Chez nous, on déplore vingt-quatre morts et neuf blessés. Cachés dans la forêt, nous attendons l’obscurité totale, à la faveur du mouvement de repli de l’armée française, pour poursuivre notre route. A la tombée de la nuit, des fusées éclairantes éclatent au-dessus des arbres et retombent en pluie d’étincelles. Pour éviter de nous faire repérer, nous nous déplaçons par groupe de deux hommes dans une manœuvre rapide et furtive.
Après une longue marche, notre unité arrive à un pauvre hameau composé d’une dizaine de maisons qui semblent désertes. En fouillant les parages, nous découvrons un groupe de femmes affairées dans une aire de battage. Notre chef, Arezki Aboucheri, lance à la cantonade :
« Bonjour, mes sœurs ! Nous sommes fatigués et affamés, pouvez-vous nous donner l’hospitalité ? »
Une grosse femme répond en pointant son index en direction du village.
« Demandez-le à l’homme qui se repose à l’écart. »
Un respectable vieillard décharné est en effet assis dans l’embrasure d’une porte. A notre vue, il se lève précipitamment et nous accueille avec empressement. Un instant après, il hurle un ordre et quelques femmes accourent pour nous servir du petit lait et de la galette à volonté.
Ayant repris quelques forces, nous repartons vers la frontière algéro-tunisienne où nous attendent des guides. Ces derniers sont passés maîtres dans le maniement de la cisaille pour couper le fil de fer barbelé électrifié. Les poignées des gros ciseaux sont garnies de bandes de caoutchouc servant d’isolant. Avec mille précautions, les Moussebline nous fraient un chemin au milieu du terrain miné dont la clôture est connectée à la H.T.[1]
Mais la haute tension qu’il faut contrôler est celle qui agit sur nos esprits. Un seul faux pas, une seule fausse manœuvre, une petite négligence, et nous sautons en l’air ! La mort est partout, derrière nous, mais surtout devant nous. Nous la frôlons à chaque seconde ! Les images de nos compatriotes déchiquetés ou ayant perdu un membre dans cette zone diabolique traversent nos pensées. Avançant pas à pas en file indienne, nous suivons scrupuleusement les instructions de nos pilotes qui sont de véritables trompe-la-mort.
Enfin, au matin du 20 juillet 1957, après une longue randonnée de 55 jours, nous apercevons la forêt où sont installés les réfugiés algériens. A une encablure du camp de toile, un brouhaha diffus arrive jusqu’à nous.
Les voix des élèves d’une école coranique en plein air récitant en chœur une sourate, le ronflement des moteurs des jeeps[2] et des camions de l’ALN, le bourdonnement de la foule d’où jaillissent des interpellations bruyantes à notre égard... nous nous abreuvons de tout ce tumulte comme on prendrait un bol d’oxygène après une plongée en apnée de plusieurs minutes. Les retrouvailles à la fois joyeuses et émouvantes avec les compagnons d’armes renferment un côté miraculeux. En effet, quel bonheur peut égaler celui de sortir d’une mort quasi certaine pour entrer derechef dans une vie sauve ?
Quelques minutes plus tard, un officier nous rend visite pour prendre de nos nouvelles, recueillir les informations et nous donner les instructions relatives au règlement en vigueur en dehors du cantonnement. Par exemple, il nous est interdit de sortir en ville en tenue militaire.
Cinq semaines plus tard, nous recevons l’ordre de rentrer au pays pour y transporter les armes. Celles-ci sont réparties équitablement entre les hommes à raison de deux fusils, 550 cartouches et quatre grenades par personne. En outre, dix-huit mulets lourdement chargés portent d’autres équipements militaires. A la livraison, le combattant conservera de plein droit une arme à feu, 150 balles et une grenade.
Nous arrivons sous la pluie vers la mi-septembre aux abords du massif constantinois. A bout de forces, deux mules ont succombé en cours de route. A part cet imprévu, le retour s’est effectué sans autre entrave. Nous sommes fourbus, mais heureux d’avoir accompli notre mission.
La Révolution vaincra. La Révolution triomphera. Il ne peut être autrement quand un peuple uni et en armes se lève comme un seul homme...
[1] Haute tension
[2] Automobiles tout-terrain à quatre roues motrices.
Mon nom est Chabi Hocine. Je suis né le 19 janvier 1932. Je suis monté au maquis en 1956, à l’âge de 24 ans. Mes compagnons d’armes m’ont surnommé « Chapi ». Mes chefs m’ont enrôlé dès le premier jour dans un groupe de combat employé pour les opérations rapides, isolées ou pour la subversion. L’accomplissement de mes différentes missions m’a valu le grade de sergent-chef et la hiérarchie militaire me confia le commandement d’un groupe de onze hommes. J’ai toujours fait partie d’un commando jusqu’à l’indépendance de mon pays.
A un moment de notre lutte pour la liberté, la question de l’armement des troupes s’est posée avec acuité dans la wilaya III. Parfois, la proportion est réduite à un fusil de chasse pour cinq hommes ! En conséquence, notre état major a pris la décision d’envoyer en Tunisie une compagnie de 160 hommes pour ramener de ce pays les armes indispensables à nos effectifs. Le lundi 27 mai 1957, vers seize heures, l’unité militaire se met en marche vers les frontières orientales du pays.
Après une progression de quelques heures, nous nous arrêtons à Farnou pour nous reposer et nous restaurer. Pour la préparation du dîner, notre commandant Rabie Mélikchi achète chez un paysan un veau à 14 000 francs de l’époque.
Le lendemain, à midi, nous arrivons à
Texena, près de Jijel. Là, on apprend que depuis plusieurs jours, deux avions bombardiers tournoient à tour de rôle dans le ciel en lâchant continuellement leur cargaison de bombes meurtrières sur la campagne. Si bien que les habitants, contraints pendant la journée de se réfugier dans la forêt, attendent la nuit pour aller effectuer leurs multiples travaux agricoles. Heureusement, on ne déplore pas de victimes humaines, mais bon nombre d’animaux domestiques et sauvages sont trouvés morts dans la nature. En outre, plusieurs habitations sont détruites.
A la suite d’une halte nocturne dans un hameau, notre commandant nous présente une personne en tenue militaire, répondant au nom de Si Ali, dont l’allure grave et digne laisse penser qu’il s’agit d’un homme de guerre important ; nous essayons de l’identifier, mais son visage plongé dans la pénombre rend difficile notre tentative. Cependant, au moment où il prononce les premières paroles de son discours, je reconnais instantanément la voix du grand colonel Amirouche pour l’avoir déjà entendue en d’autres circonstances. Son accent guerrier exerce d’emblée son ascendant sur toute la compagnie. Il proclame en substance :
« Mes frères, notre cause est juste, et notre glorieuse Révolution suit son chemin vers l’indépendance de notre beau pays spolié par le pouvoir colonial. Aujourd’hui, notre armée est forte de 100 000 hommes. Nous comptons sur vous pour rapporter de la Tunisie les armes qui nous mèneront vers d’autres victoires. N’oubliez pas que l’espoir réside dans la capacité de chacun d’agir avec sang-froid. Bon courage. Vive l’Algérie. Tahia El Djazaïr !
»
Après une marche forcée, nous parvenons à El Kala, dans les parages de la frontière Est. Là, notre commandant est relayé par son homologue Rabah Ouna. Pour atteindre la Tunisie, deux itinéraires sont possibles.
L’un plus long mais offrant une relative sécurité, l’autre plus court mais dangereux. En d’autres termes, on a le choix entre couvrir en vingt jours ou en trois jours la distance qui nous sépare de Ghardimaou. Finalement la compagnie sera divisée en deux unités, et chacune prendra un parcours différent pour favoriser la mobilité des troupes. Je fais partie de celle qui ralliera la Tunisie en trois jours.
Après une longue et harassante randonnée par monts et par vaux, le début du mois de juin nous surprend dans un refuge où nous nous affalons à même le sol à bout de forces. Une seule pensée occupe nos esprits : dormir, dormir comme une souche. Nous n’avons pas mangé depuis plusieurs heures, mais nos estomacs ne nous réclament aucun aliment. Le besoin irrésistible de sommeil est plus intense que le besoin vital de nourriture.
Au petit matin, une alerte maximale nous arrache brutalement au sommeil. Une bombe lâchée d’un avion éclate tout près de notre refuge sans faire de victime. Dans un mouvement de fuite pour me soustraire au danger, je me trouve nez à nez avec un mastodonte ; la machine de guerre avance inexorablement en écrasant tout sur son passage avec ses chenilles d’acier. S’élevant et s’abaissant dans un mouvement alternatif au gré de sa progression sur les plis de terrain, son long canon tonnant par intermittence, le char d’assaut semble indestructible.
Le seul moyen d’arrêter cet engin infernal est de lancer une grenade à l’intérieur. Pensée et action s’enchaînent d’une manière fulgurante. Instinctivement, je passe à l’acte et réussis mon coup. Le char fait un soubresaut, et s’arrête net au milieu de sa course effrénée.
Des détonations et des tirs de mitraillettes retentissent dans l’espace alentour. La bataille dure toute la journée. De lourdes pertes sont constatées dans les deux camps ennemis. Chez nous, on déplore vingt-quatre morts et neuf blessés. Cachés dans la forêt, nous attendons l’obscurité totale, à la faveur du mouvement de repli de l’armée française, pour poursuivre notre route. A la tombée de la nuit, des fusées éclairantes éclatent au-dessus des arbres et retombent en pluie d’étincelles. Pour éviter de nous faire repérer, nous nous déplaçons par groupe de deux hommes dans une manœuvre rapide et furtive.
Après une longue marche, notre unité arrive à un pauvre hameau composé d’une dizaine de maisons qui semblent désertes. En fouillant les parages, nous découvrons un groupe de femmes affairées dans une aire de battage. Notre chef, Arezki Aboucheri, lance à la cantonade :
« Bonjour, mes sœurs ! Nous sommes fatigués et affamés, pouvez-vous nous donner l’hospitalité ? »
Une grosse femme répond en pointant son index en direction du village.
« Demandez-le à l’homme qui se repose à l’écart. »
Un respectable vieillard décharné est en effet assis dans l’embrasure d’une porte. A notre vue, il se lève précipitamment et nous accueille avec empressement. Un instant après, il hurle un ordre et quelques femmes accourent pour nous servir du petit lait et de la galette à volonté.
Ayant repris quelques forces, nous repartons vers la frontière algéro-tunisienne où nous attendent des guides. Ces derniers sont passés maîtres dans le maniement de la cisaille pour couper le fil de fer barbelé électrifié. Les poignées des gros ciseaux sont garnies de bandes de caoutchouc servant d’isolant. Avec mille précautions, les Moussebline nous fraient un chemin au milieu du terrain miné dont la clôture est connectée à la H.T.[1]
Mais la haute tension qu’il faut contrôler est celle qui agit sur nos esprits. Un seul faux pas, une seule fausse manœuvre, une petite négligence, et nous sautons en l’air ! La mort est partout, derrière nous, mais surtout devant nous. Nous la frôlons à chaque seconde ! Les images de nos compatriotes déchiquetés ou ayant perdu un membre dans cette zone diabolique traversent nos pensées. Avançant pas à pas en file indienne, nous suivons scrupuleusement les instructions de nos pilotes qui sont de véritables trompe-la-mort.
Enfin, au matin du 20 juillet 1957, après une longue randonnée de 55 jours, nous apercevons la forêt où sont installés les réfugiés algériens. A une encablure du camp de toile, un brouhaha diffus arrive jusqu’à nous.
Les voix des élèves d’une école coranique en plein air récitant en chœur une sourate, le ronflement des moteurs des jeeps[2] et des camions de l’ALN, le bourdonnement de la foule d’où jaillissent des interpellations bruyantes à notre égard... nous nous abreuvons de tout ce tumulte comme on prendrait un bol d’oxygène après une plongée en apnée de plusieurs minutes. Les retrouvailles à la fois joyeuses et émouvantes avec les compagnons d’armes renferment un côté miraculeux. En effet, quel bonheur peut égaler celui de sortir d’une mort quasi certaine pour entrer derechef dans une vie sauve ?
Quelques minutes plus tard, un officier nous rend visite pour prendre de nos nouvelles, recueillir les informations et nous donner les instructions relatives au règlement en vigueur en dehors du cantonnement. Par exemple, il nous est interdit de sortir en ville en tenue militaire.
Cinq semaines plus tard, nous recevons l’ordre de rentrer au pays pour y transporter les armes. Celles-ci sont réparties équitablement entre les hommes à raison de deux fusils, 550 cartouches et quatre grenades par personne. En outre, dix-huit mulets lourdement chargés portent d’autres équipements militaires. A la livraison, le combattant conservera de plein droit une arme à feu, 150 balles et une grenade.
Nous arrivons sous la pluie vers la mi-septembre aux abords du massif constantinois. A bout de forces, deux mules ont succombé en cours de route. A part cet imprévu, le retour s’est effectué sans autre entrave. Nous sommes fourbus, mais heureux d’avoir accompli notre mission.
La Révolution vaincra. La Révolution triomphera. Il ne peut être autrement quand un peuple uni et en armes se lève comme un seul homme...
[1] Haute tension
[2] Automobiles tout-terrain à quatre roues motrices.
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Sujets similaires
» Jihad du sexe : vers une grève des imams pour l’Aïd el-Kébir en Tunisie ?
» La marche des islamistes vers le pouvoir
» La marche inexorable de l'Europe vers l’islamisation
» Les contractuels et du Cela poursuivent leur marche vers Alger
» 03 decembre 2012 à Bejaia en marche vers la tombe de Said Mekbel
» La marche des islamistes vers le pouvoir
» La marche inexorable de l'Europe vers l’islamisation
» Les contractuels et du Cela poursuivent leur marche vers Alger
» 03 decembre 2012 à Bejaia en marche vers la tombe de Said Mekbel
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum