LETTRE AU MINISTRE DE LA COMMUNICATION
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LETTRE AU MINISTRE DE LA COMMUNICATION
LETTRE AU MINISTRE DE LA COMMUNICATION
Publié: 05/04/11
Faisant
échos à la demande du chef de l’Etat en date du 03 février d’ouvrir les
médias lourds aux partis légaux, la télévision algérienne décide enfin
d’adresser une invitation au président du RCD pour participer à une
émission le mercredi 06 avril 2011 et qui doit être diffusée
ultérieurement. Une fois de plus, le pouvoir veut gagner du temps par
une parodie d’ouverture et ignorer, ainsi, les enjeux fondamentaux de la
révolte populaire en marche. L’instauration d’un état de siège sur la
capitale, à travers une occupation de la rue par les URS, au lendemain
de la levée de l’état d’urgence est la confirmation du refus du régime
de s’amender.
Cette institution est l’instrument majeur de la politique de
stérilisation culturelle et artistique et de la désinformation de la vie
publique. Malgré le tsunami politique et social qui secoue l’Algérie
et notre région, la télévision, inébranlable, n’a rien entendu et rien
appris ; le traitement réservé aux mouvements sociaux ou aux
manifestations politiques ne déroge en rien aux traditionnelles
manipulations qui exaspèrent le peuple algérien depuis toujours. Pire,
la télévision semble, par certains aspects, redoubler de cynisme en
ajoutant la provocation au mensonge. Quand elle rapporte les propos du
ministre de l’intérieur affirmant que le 12 février il y avait 25O
manifestants à la place du 1er mai avant d’annoncer le même jour la
libération des trois cents derniers interpellés, sans donner la parole à
ses contradicteurs, elle exprime et revendique publiquement une volonté
délibérée de continuer à humilier le citoyen. Depuis, cette option n’a
pas manqué de se vérifier puisque les semaines suivantes, des interviews
de personnalités de l’opposition, dont le président du RCD, ont été
présentées au journal de 20 heures alors qu’elles n’ont pas accordé le
moindre entretien à l’ENTV.
Comme toujours en Algérie, ce sont les plus humbles et les plus jeunes
qui redressent la tête. Amplifiant le vent de liberté qui souffle
partout dans le sud, des journalistes du service public se sont
courageusement élevés pour exiger des conditions de travail à la mesure
de leur noble mission. Face à ce sursaut de dignité, les responsables
des diverses institutions du secteur dont vous avez la charge, ont tous
eu la même réaction : menace, chantage ou délation.
Monsieur le ministre,
Le RCD s’est prononcé depuis longtemps pour l’instauration d’une
instance indépendante de surveillance et de régulation des médias. Il
s’agit de restaurer la télévision dans son rôle de service public et de
lui garantir l’impartialité dans le traitement de l’information. Cet
organe ne demande ni investissement lourd ni formation particulière. Il
appelle, si toutefois le souci de l’honneur et de la stabilité du pays
habite les responsables concernés, la volonté politique.
Le RCD milite aussi pour l’ouverture du champ médiatique à travers
l’autorisation de chaines libres. Pour l’heure, les Algériens
s’informent à travers les chaines européennes ou arabes. L’opinion
nationale se construit dans les épreuves quotidiennes, sur la toile ou
dans les médias étrangers. Ce ne sont pas les images truquées, les
propos diffamatoires ou les émissions différées, préalablement filtrées
par les officines du service de l’ombre, qui réconcilieront nos
concitoyens avec leur télévision. Vous conviendrez qu’en attendant de
voir la télévision nationale restituée au peuple, le devoir de tout
Algérien est de ne pas servir d’alibi ou de proie à la désinformation en
boycottant les médias réduit à des structures de propagandes .
Soyez cependant assuré, Monsieur le ministre, que la libération des
médias audio visuels publics est un objectif fondamental de notre combat
et qu’à ce titre, si vous êtes encore en poste, nous aurons surement
l’occasion de nous retrouver dans un débat vital pour la dignité, la
cohésion et le développement de notre pays.
Publié: 05/04/11
Faisant
échos à la demande du chef de l’Etat en date du 03 février d’ouvrir les
médias lourds aux partis légaux, la télévision algérienne décide enfin
d’adresser une invitation au président du RCD pour participer à une
émission le mercredi 06 avril 2011 et qui doit être diffusée
ultérieurement. Une fois de plus, le pouvoir veut gagner du temps par
une parodie d’ouverture et ignorer, ainsi, les enjeux fondamentaux de la
révolte populaire en marche. L’instauration d’un état de siège sur la
capitale, à travers une occupation de la rue par les URS, au lendemain
de la levée de l’état d’urgence est la confirmation du refus du régime
de s’amender.
Cette institution est l’instrument majeur de la politique de
stérilisation culturelle et artistique et de la désinformation de la vie
publique. Malgré le tsunami politique et social qui secoue l’Algérie
et notre région, la télévision, inébranlable, n’a rien entendu et rien
appris ; le traitement réservé aux mouvements sociaux ou aux
manifestations politiques ne déroge en rien aux traditionnelles
manipulations qui exaspèrent le peuple algérien depuis toujours. Pire,
la télévision semble, par certains aspects, redoubler de cynisme en
ajoutant la provocation au mensonge. Quand elle rapporte les propos du
ministre de l’intérieur affirmant que le 12 février il y avait 25O
manifestants à la place du 1er mai avant d’annoncer le même jour la
libération des trois cents derniers interpellés, sans donner la parole à
ses contradicteurs, elle exprime et revendique publiquement une volonté
délibérée de continuer à humilier le citoyen. Depuis, cette option n’a
pas manqué de se vérifier puisque les semaines suivantes, des interviews
de personnalités de l’opposition, dont le président du RCD, ont été
présentées au journal de 20 heures alors qu’elles n’ont pas accordé le
moindre entretien à l’ENTV.
Comme toujours en Algérie, ce sont les plus humbles et les plus jeunes
qui redressent la tête. Amplifiant le vent de liberté qui souffle
partout dans le sud, des journalistes du service public se sont
courageusement élevés pour exiger des conditions de travail à la mesure
de leur noble mission. Face à ce sursaut de dignité, les responsables
des diverses institutions du secteur dont vous avez la charge, ont tous
eu la même réaction : menace, chantage ou délation.
Monsieur le ministre,
Le RCD s’est prononcé depuis longtemps pour l’instauration d’une
instance indépendante de surveillance et de régulation des médias. Il
s’agit de restaurer la télévision dans son rôle de service public et de
lui garantir l’impartialité dans le traitement de l’information. Cet
organe ne demande ni investissement lourd ni formation particulière. Il
appelle, si toutefois le souci de l’honneur et de la stabilité du pays
habite les responsables concernés, la volonté politique.
Le RCD milite aussi pour l’ouverture du champ médiatique à travers
l’autorisation de chaines libres. Pour l’heure, les Algériens
s’informent à travers les chaines européennes ou arabes. L’opinion
nationale se construit dans les épreuves quotidiennes, sur la toile ou
dans les médias étrangers. Ce ne sont pas les images truquées, les
propos diffamatoires ou les émissions différées, préalablement filtrées
par les officines du service de l’ombre, qui réconcilieront nos
concitoyens avec leur télévision. Vous conviendrez qu’en attendant de
voir la télévision nationale restituée au peuple, le devoir de tout
Algérien est de ne pas servir d’alibi ou de proie à la désinformation en
boycottant les médias réduit à des structures de propagandes .
Soyez cependant assuré, Monsieur le ministre, que la libération des
médias audio visuels publics est un objectif fondamental de notre combat
et qu’à ce titre, si vous êtes encore en poste, nous aurons surement
l’occasion de nous retrouver dans un débat vital pour la dignité, la
cohésion et le développement de notre pays.
Alger le 04 avril 2011
Mohcine Belabbas
Secrétaire national à la communication
Mohcine Belabbas
Secrétaire national à la communication
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: LETTRE AU MINISTRE DE LA COMMUNICATION
http://rcd-algerie.org/details_article.php?Rid=37&Aid=1375&titre=LETTRE%20AU%20MINISTRE%20DE%20LA%20COMMUNICATION
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