Le choix du pire
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Le choix du pire
Le choix du pire
Publié: 16/04/11
Pour
laborieuse qu’elle soit, l’intervention du chef de l’Etat a le mérite de
confirmer une donnée : le système politique algérien est fossilisé.
Aucun écho de l’exaspération populaire ne l’atteint et, inversement, son
propos ne s’adresse pas au citoyen. Après des mois d’émeutes et de
manifestations, onze morts, dont six par immolation, un spectre sort de
l’ombre pour annoncer que le système en place revendique un bilan moral,
politique, économique, social et sécuritaire des plus honorables. Il
suffirait donc d’y apporter quelques retouches pour lui assurer plus de
crédibilité et de performance. La corruption qui ronge l’Etat et la
société, les manifestations violemment réprimées, la misère sociale, la
détresse de la jeunesse, la censure qui étouffe la nation n’ont même pas
été évoquées.
D’entrée, le chef de l’Etat minimise les bouleversements historiques
caractérisant les scènes nationale et régionale et qui, ailleurs, ont
conduit certains dirigeants à la lucidité, au courage, mobilisant, dans la foulée,
intelligence et énergie. Plus fondamentalement, le discours du 15 avril
souligne le refus obstiné du régime de se départir de sa tentation
tutélaire pour se concevoir comme un acteur politique parmi d’autres.
Cette hégémonie originelle est à la base de toutes les annonces faites
par le chef de l’Etat.
La révision de la constitution subira les mêmes procédures que les
précédentes : la scène politique, noyée par une multitude d’intervenants
décongelés pour la circonstance, sera invitée à présenter des
amendements au chef de l’Etat à qui il reviendra d’en apprécier la
pertinence et la conformité avec « les valeurs fondamentales de la
société » avant de les soumettre à adoption au parlement ou,
accessoirement, par voie référendaire.
Les media audio-visuels, instrument de transmission de la désinformation
et de la régression nationales, sont encouragés à parfaire leur
propagande.
Sur la scène internationale, l’Algérie, toujours nostalgique de la
pensée unique, assume ses solidarités voire ses complicités avec les
massacres des dictateurs de Tripoli, Damas, Sanâa, Khartoum ou Abidjan ;
cette parenté cache mal la volonté de délivrer un message implicite à
la revendication démocratique algérienne.
Au delà des luttes de clans, probablement à l’origine de cette
intervention, la dernière sortie du chef de l’Etat porte la marque de
fabrique d’un système solidaire qui essaie de rejouer le scénario
d’octobre 1988 au cours duquel le détournement et la perversion des
luttes démocratiques des années 80 ont permis la relance d’une doctrine
finissante par la pollution politique et le contrôle médiatique.
Le replâtrage du système auquel invite le chef de l’Etat a été testé à
maintes reprises. Il a systématiquement conduit à la prolongation et
l’aggravation de la crise, faisant de l’Algérie le terrain de
prédilection du terrorisme international et, plus généralement, le champ
d’action du crime organisé à partir duquel se recycle l’argent des
prédateurs nationaux et étrangers.
Pathétique et dangereux à la fois, ce discours a le mérite de couper
court à toute spéculation sur les virtualités de réformes qui
émaneraient de l’intérieur du système. La décantation se précipite. Les
patriotes veulent sauver l’Algérie par un changement de système, les
potentats travaillent à son maintien par un statu quo suicidaire qui
tourne le dos à l’Histoire.
Publié: 16/04/11
Pour
laborieuse qu’elle soit, l’intervention du chef de l’Etat a le mérite de
confirmer une donnée : le système politique algérien est fossilisé.
Aucun écho de l’exaspération populaire ne l’atteint et, inversement, son
propos ne s’adresse pas au citoyen. Après des mois d’émeutes et de
manifestations, onze morts, dont six par immolation, un spectre sort de
l’ombre pour annoncer que le système en place revendique un bilan moral,
politique, économique, social et sécuritaire des plus honorables. Il
suffirait donc d’y apporter quelques retouches pour lui assurer plus de
crédibilité et de performance. La corruption qui ronge l’Etat et la
société, les manifestations violemment réprimées, la misère sociale, la
détresse de la jeunesse, la censure qui étouffe la nation n’ont même pas
été évoquées.
D’entrée, le chef de l’Etat minimise les bouleversements historiques
caractérisant les scènes nationale et régionale et qui, ailleurs, ont
conduit certains dirigeants à la lucidité, au courage, mobilisant, dans la foulée,
intelligence et énergie. Plus fondamentalement, le discours du 15 avril
souligne le refus obstiné du régime de se départir de sa tentation
tutélaire pour se concevoir comme un acteur politique parmi d’autres.
Cette hégémonie originelle est à la base de toutes les annonces faites
par le chef de l’Etat.
La révision de la constitution subira les mêmes procédures que les
précédentes : la scène politique, noyée par une multitude d’intervenants
décongelés pour la circonstance, sera invitée à présenter des
amendements au chef de l’Etat à qui il reviendra d’en apprécier la
pertinence et la conformité avec « les valeurs fondamentales de la
société » avant de les soumettre à adoption au parlement ou,
accessoirement, par voie référendaire.
Les media audio-visuels, instrument de transmission de la désinformation
et de la régression nationales, sont encouragés à parfaire leur
propagande.
Sur la scène internationale, l’Algérie, toujours nostalgique de la
pensée unique, assume ses solidarités voire ses complicités avec les
massacres des dictateurs de Tripoli, Damas, Sanâa, Khartoum ou Abidjan ;
cette parenté cache mal la volonté de délivrer un message implicite à
la revendication démocratique algérienne.
Au delà des luttes de clans, probablement à l’origine de cette
intervention, la dernière sortie du chef de l’Etat porte la marque de
fabrique d’un système solidaire qui essaie de rejouer le scénario
d’octobre 1988 au cours duquel le détournement et la perversion des
luttes démocratiques des années 80 ont permis la relance d’une doctrine
finissante par la pollution politique et le contrôle médiatique.
Le replâtrage du système auquel invite le chef de l’Etat a été testé à
maintes reprises. Il a systématiquement conduit à la prolongation et
l’aggravation de la crise, faisant de l’Algérie le terrain de
prédilection du terrorisme international et, plus généralement, le champ
d’action du crime organisé à partir duquel se recycle l’argent des
prédateurs nationaux et étrangers.
Pathétique et dangereux à la fois, ce discours a le mérite de couper
court à toute spéculation sur les virtualités de réformes qui
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tourne le dos à l’Histoire.
Alger le 16 avril 2011
Le RCD
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laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: Le choix du pire
http://rcd-algerie.org/details_article.php?Rid=37&Aid=1377&titre=Le%20choix%20du%20pire
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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