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Virée dans la wilaya de Béjaïa

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Message  Azul Mar 17 Mai - 18:51

Virée dans la wilaya de Béjaïa
Des attractions et des privations !
Par Kamel Imarazène



L’antique Saldae regorge de sites naturels et d’attractions touristiques qui ne demandent qu’à être exploités. Vaga comme appelée du temps des Phéniciens, ce sont aussi des localités dépourvues de tout ou presque !

Pour le commun des Algériens, Béjaïa ce sont les belles plages de Boulimat et d’Aokas, le parc national de Gouraya ou encore les cascades de Kefrida. Mais en réalité, la région ne se résume pas qu’à cela.
L’antique Saldae regorge de sites historiques et naturels qui ne demandent qu’à être exploités. Elle foisonne également d’attractions touristiques qui restent encore méconnues du grand public.
Vaga comme elle était appelée du temps des Phéniciens, ce sont aussi des localités dépourvues de tout ou presque ! Autrement dit, elle n’est pas uniquement un décor de carte postale.
Une virée dans trois communes différentes nous a permis de voir de près le potentiel inexploité de cette wilaya et les difficultés auxquelles sont confrontées au quotidien les populations locales. A Chelata, la nature se dévoile dans toute sa beauté avec ces paysages féeriques qui s’offrent aux yeux à partir du col éponyme, perché à quelque 1 500 mètres d’altitude.
En hiver, la neige y est omniprésente alors qu’en été, la fraîcheur y est la règle. Un peu plus bas, à Tifrit, un village de la commune d’Akbou, un particulier a mis en place ce qui doit être le seul et unique parc zoologique privé en Algérie.
Malgré tous les obstacles qui se sont dressés devant lui, Hocine Keffous, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a réussi son pari : celui de permettre aux habitants de la région, notamment les enfants, de voir de près des animaux sauvages tels que lion, porc-épic et hyène entre autres. A une trentaine de kilomètres de là, la commune de Boudjellil, qui a vu le jour en 1948 pourtant, fait face à une multitude de problèmes.
Sa population estimée à 12 000 habitants, se plaint de l’état des routes, du manque de couverture sanitaire et de l’inexistence d’infrastructures sportives et culturelles à même de permettre aux jeunes de se distraire un tant soit peu.
«Ici, nous ne vivons pas, nous survivons plutôt», dit l’un d’entre eux. Pour résumer, la wilaya dispose d’un énorme potentiel qui n’est malheureusement pas exploité. Pour quelle raison ? Telle est la question que d’aucuns se posent…

Col de Chellata, à 1 500 mètres d’altitude
La beauté des lieux est telle que l’automobiliste qui passe par là pour la première fois peut facilement «s’oublier» à force de contempler les paysages. On se croirait dans une station de ski française ou suisse, les infrastructures et les touristes en moins !

La voiture avance lentement ! Une file de véhicules s’est formée en quelques minutes. «Le camion avance lentement, c’est pour cela», explique notre chauffeur. Il faut dire qu’une épaisse nappe de brouillard enveloppe les lieux. Il y a de la neige des deux côtés de la chaussée, une trentaine de centimètres environ. Mais la route est bien dégagée. Nous sommes au col de Chellata, à cheval entre les wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa, à quelque 1 500 mètres d’altitude.
En cette journée hivernale de février, la circulation sur le chemin de wilaya numéro 9 (CW 9) reliant la commune d’Illoula Oumalou, dans la wilaya de Tizi Ouzou à celle de Chellata est plus ou moins dense. «Cette route était fermée ces derniers jours à cause de la neige, elle vient juste d’être rouverte à la circulation», nous apprendra plus tard un chauffeur routier. La beauté des lieux est telle que l’automobiliste qui passe par là pour la première fois peut facilement «s’oublier» à force de contempler les paysages. On se croirait dans une station de ski française ou suisse, les infrastructures et les touristes en moins ! «Dommage qu’il n’y a pas d’hôtels ici, autrement j’aurais passé la nuit ici», regrette notre chauffeur encore sous le charme de…Dame Nature ! Il faut dire que le calme qui règne ici est unique en son genre. Il contraste énormément avec le climat d’insécurité qui s’y est installé, ces dernières années. Sur ce registre, il y a lieu de signaler que de nombreux citoyens ont été délestés de leurs véhicules par des groupes armés qui y dressent de faux barrages.
Qu’à cela ne tienne, de nombreux automobilistes continuent d’emprunter cette route, notamment en été. «Pourquoi rien n’a été construit ici ? », s’interroge encore notre chauffeur. Pour les autorités locales, le budget qui leur est alloué est trop «petit» pour être consacré à un projet d’investissement destiné à exploiter le potentiel touristique de la commune. «Il suffit à peine à financer les traditionnelles opérations de développement», relèvent-elles. Comme on peut l’imaginer, le chômage est bien enraciné dans cette région montagneuse. Il touche particulièrement les jeunes dont beaucoup sont partis sous d’autres cieux plus cléments…

Boudjellil ou la commune «où il n’y a rien»
Des tonneaux et des troncs d’arbres au beau milieu de la chaussée ! Des routes secondaires impraticables ou presque. Le réseau routier de la commune de Boudjellil, distante de quelque 15 kilomètres du chef-lieu de la daïra de Tazmalt dont elle dépend, se trouve dans un état des plus lamentables.

«Cette situation dure depuis des années », déplore Mourad Latouz, un habitant du coin. Certes, la route menant au chef-lieu de commune a été bitumée il y a quelques mois, mais les automobilistes doivent faire très attention aux «obstacles» qui ont été placés au beau milieu de la chaussée pour signaler la présence de regards d’évacuation dont les couvercles ont été volés. Mais à dire vrai, l’état de cette route est de loin meilleur que celui des chemins communaux qui regorgent de nids-de-poule.
C’est le cas, notamment, de celui qui mène de Bouaâziz à Passala, à la sortie de Béni Mansour. Cela étant, il n’y a pas que les routes qui posent problème à Boudjellil. «Rien ne marche ici», résume Mourad. Ainsi, la seule infrastructure sanitaire dont dispose la commune – un centre de santé – n’assure pas de permanence la nuit. Après 16 heures, les malades doivent se déplacer jusqu’à Tazmalt ou Akbou pour avoir accès aux soins nécessaires.
Ce qui n’est pas une mince affaire sachant que les moyens de transport manquent. «Si tu as une urgence le soir et que tu n’as pas de véhicule, tu n’as pas d’autres choix que de recourir aux services d’un clandestin qui exige pas moins de 800 dinars.
Même à ce prix-là, tu n’es pas sûr parfois de trouver quelqu’un qui accepte de faire la course», témoigne un groupe d’habitants. Autre problème crucial auquel sont confrontés un grand nombre d’habitants de la région : le chômage. Pratiquement, la moitié de la population locale ne travaille pas, nous a-t-on affirmé. Sur un autre plan, Boudjellil ne dispose ni de centre culturel, ni de bibliothèque, ni de salle de sport.
«Les jeunes s’ennuient à mourir car il n’y a aucun loisir ici», dit-on. «On ne vit pas ici, on survit plutôt.
Il est vraiment temps que les choses changent, il ne faut pas attendre qu’il y ait du grabuge pour agir, la population ne demande pas la lune, elle veut juste voir ses problèmes pris en charge», conclut Mourad.

Rostom toujours présent
L’histoire de la famille Keffous avec les animaux remonte à plusieurs années. «Mon père s’y intéressait dès son jeune âge», nous apprend Zahir. «Avant d’ouvrir ce parc, nous en élevions plusieurs espèces à la maison, dont un lion qui s’appelait Rostom. Celui-ci avait 5 mois quand nous l’avons ramené. Il a vécu avec nous 8 ans et demi, il ne nous a jamais posé de problème, il vivait parmi nous, il n’avait rien d’un animal sauvage», poursuit-il. Rostom est mort en 1999 mais son souvenir est encore et toujours vivace chez les Keffous. «La peau que vous voyez à l’entrée du parc est la sienne, il est toujours vivant pour nous», dit encore Zahir.

Un parc zoologique pas comme les autres
Depuis qu’il a ouvert ses portes en 1996, le parc qui est implanté sur un terrain familial, est régulièrement visité par des familles, des associations sportives et des écoles.

C’est en pleine campagne, au lieu dit Tagnits Gwakli, dans le village de Tifrit situé à quelques encablures du chef-lieu de la commune d’Akbou, que Hocine Keffous, la soixantaine, a mis en place un parc zoologique qui fait le bonheur des bambins de la région. «C’est pour eux que je l’ai fait», dit-il avec beaucoup d’amertume.
C’est que l’homme est confronté à beaucoup de problèmes qu’il ne veut pas aborder toutefois. «Cela ne sert à rien de revenir là-dessus», souligne-t-il avant de demander à son fils Zahir, la trentaine environ, de nous parler à sa place de ce site original qui abrite quelque 28 espèces d’animaux, dont une hyène, un lion, un porc-épic, une autruche, des paons et des oies.
Depuis qu’il a ouvert ses portes en 1996, le parc qui est implanté sur un terrain familial, est régulièrement visité par des familles, des associations sportives et des écoles.
«Bien évidemment, c’est en été, au printemps et quand il fait beau généralement qu’on reçoit beaucoup de monde», relève Zahir, précisant que le prix du billet d’entrée est de 30 dinars pour les adultes et de 15 dinars pour les enfants. «Cela ne couvre pas ce qu’on engage comme frais franchement», ajoute-t-il.
Et d’expliquer que beaucoup d’animaux du parc sont carnivores, «et comme vous le savez, la viande coûte très cher». Fort heureusement, «des chasseurs de la région nous ramènent régulièrement du gibier», poursuit-il. Comment a-t-on fait pour avoir les 28 espèces d’animaux ? «On fait des échanges avec le Jardin d’essai d’El-Hamma.
C’est de là-bas qu’on a ramené le lion, par exemple. C’est nous qui avons élevé certaines espèces, alors que d’autres nous ont été offertes par des habitants de la région, c’est le cas par exemple de la hyène qui a été ramenée ici par un jeune de Boudjellil.
Pour leur part, les gardes-forestiers nous ont fait don de quelques animaux», répond Zahir qui s’occupe en compagnie de son père et de ses frères de l’entretien du parc. «Les enfants nous aident aussi», poursuit-il. Selon lui, la tâche n’est pas du tout facile : «Il faut surveiller sans cesse les animaux et leur donner à manger, nettoyer les lieux et faire les travaux qui s’imposent.» Il y a lieu de signaler que le parc est doté de manèges pour enfants. Mais il ne dispose toutefois pas de parking, alors que la route qui y mène est quasiment impraticable.

Une expérience à méditer
Belle initiative que celle de l’Assemblée populaire communale (APC) de Chellata d’installer un peu partout des poubelles au niveau du chef-lieu de commune afin d’éviter le jet d’ordures dans la nature.
«C’est une très bonne chose franchement, on en avait marre de voir notre région envahie par les détritus», nous dira un habitant du coin. Selon lui, la collecte des ordures se fait de manière régulière également. Pourvu que ça dure…

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