bouteflika ,fin tacticien ,une véritable légende vivante
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bouteflika ,fin tacticien ,une véritable légende vivante
Pour analyser les récents développements intervenus sur la scène nationale, nous avons sollicité le concours de notre ami Mohamed Chafik Mesbah qui a bien voulu répondre à nos questions à travers l’entretien que nous publions. Voici la première partie de cet entretien.
Le Soir d’Algérie : La conjoncture politique nationale connaît des évolutions importantes qui nous renvoient, cependant, à des interrogations qui se rapportent aux origines de la crise politique que traverse, encore, le pays. Commençons par l’arrivée au pouvoir de Abdelaziz Bouteflika. En 1999, l’actuel président de la République avait accédé au pouvoir grâce à l’appui déterminant du Commandement militaire. Depuis lors, s’est-il affranchi de cette tutelle ?
Mohamed Chafik Mesbah : Sur le plan formel, comme sur le plan pratique, le président Bouteflika s’est, incontestablement, affranchi de cette tutelle. La démission de l’ancien chef d’état-major de l’ANP, le général Mohamed Lamari, a constitué un véritable tournant dans les rapports de M. Bouteflika avec l’institution militaire. Le général Mohamed Lamari, avec sa personnalité exultante, était le seul officier capable de s’opposer frontalement au chef de l’Etat. Ce départ qui a sonné le glas de ce que nous pourrions appeler «le commandement politique» a ouvert, aussi, la voie aux jeunes officiers qui ont pu accéder aux postes de commande dans les unités de feu et des services. Ces jeunes officiers dotés d’une solide formation militaire et technique sont fermés, aussi bien, aux sirènes de la politique. En résumé, l’autorité du président de la République sur la hiérarchie militaire ne souffre pas de contestation. Les propos rapportés par WikiLeaks sur la question ne sont pas erronés.
L’institution militaire a subi des évolutions substantielles depuis l’accession au pouvoir du président Bouteflika. Quel bilan dressez-vous de ces évolutions ?
Redoutable tacticien, le président Bouteflika, sitôt parvenu au pouvoir, a vite fait de comprendre qu’il était urgent de se défaire d’un commandement militaire qui manifestait une trop forte propension à interférer dans le champ politique. Ce choix lui semblait d’autant plus nécessaire qu’il ne lui fallait pas rester tributaire d’une hiérarchie à qui il devait son intronisation. M. Bouteflika a agi, intelligemment, en trois étapes successives. Première étape, de manière pacifique et presque consensuelle, il a poussé vers la sortie les chefs militaires qui pouvaient le plus porter ombrage à son pouvoir, il s’agit des chefs appelés communément «janviéristes» par référence à l’interruption du processus électoral en janvier 1992. Deuxième étape, il a placé les chefs militaires restés en activité dans une position de rivalité potentielle au sommet de la hiérarchie, les contraignant, en permanence, à livrer des combats épuisants et sans fin où ils se neutralisent mutuellement. Troisième étape, il a favorisé l’émergence aux postes de commandement les plus sensibles de jeunes officiers compétents et ne traînant pas d’antécédents professionnels ou moraux fâcheux. Le bilan peut être jugé positif, sauf que l’indispensable clarification de la doctrine de défense, notamment, en matière de définition des rapports de l’armée à la société et de détermination des menaces étrangères, n’a pas suivi.
Le Soir d’Algérie : La conjoncture politique nationale connaît des évolutions importantes qui nous renvoient, cependant, à des interrogations qui se rapportent aux origines de la crise politique que traverse, encore, le pays. Commençons par l’arrivée au pouvoir de Abdelaziz Bouteflika. En 1999, l’actuel président de la République avait accédé au pouvoir grâce à l’appui déterminant du Commandement militaire. Depuis lors, s’est-il affranchi de cette tutelle ?
Mohamed Chafik Mesbah : Sur le plan formel, comme sur le plan pratique, le président Bouteflika s’est, incontestablement, affranchi de cette tutelle. La démission de l’ancien chef d’état-major de l’ANP, le général Mohamed Lamari, a constitué un véritable tournant dans les rapports de M. Bouteflika avec l’institution militaire. Le général Mohamed Lamari, avec sa personnalité exultante, était le seul officier capable de s’opposer frontalement au chef de l’Etat. Ce départ qui a sonné le glas de ce que nous pourrions appeler «le commandement politique» a ouvert, aussi, la voie aux jeunes officiers qui ont pu accéder aux postes de commande dans les unités de feu et des services. Ces jeunes officiers dotés d’une solide formation militaire et technique sont fermés, aussi bien, aux sirènes de la politique. En résumé, l’autorité du président de la République sur la hiérarchie militaire ne souffre pas de contestation. Les propos rapportés par WikiLeaks sur la question ne sont pas erronés.
L’institution militaire a subi des évolutions substantielles depuis l’accession au pouvoir du président Bouteflika. Quel bilan dressez-vous de ces évolutions ?
Redoutable tacticien, le président Bouteflika, sitôt parvenu au pouvoir, a vite fait de comprendre qu’il était urgent de se défaire d’un commandement militaire qui manifestait une trop forte propension à interférer dans le champ politique. Ce choix lui semblait d’autant plus nécessaire qu’il ne lui fallait pas rester tributaire d’une hiérarchie à qui il devait son intronisation. M. Bouteflika a agi, intelligemment, en trois étapes successives. Première étape, de manière pacifique et presque consensuelle, il a poussé vers la sortie les chefs militaires qui pouvaient le plus porter ombrage à son pouvoir, il s’agit des chefs appelés communément «janviéristes» par référence à l’interruption du processus électoral en janvier 1992. Deuxième étape, il a placé les chefs militaires restés en activité dans une position de rivalité potentielle au sommet de la hiérarchie, les contraignant, en permanence, à livrer des combats épuisants et sans fin où ils se neutralisent mutuellement. Troisième étape, il a favorisé l’émergence aux postes de commandement les plus sensibles de jeunes officiers compétents et ne traînant pas d’antécédents professionnels ou moraux fâcheux. Le bilan peut être jugé positif, sauf que l’indispensable clarification de la doctrine de défense, notamment, en matière de définition des rapports de l’armée à la société et de détermination des menaces étrangères, n’a pas suivi.
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