Récit de la marche des étudiants à Alger
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Récit de la marche des étudiants à Alger
Récit de la marche des étudiants à Alger
« Ceux qui nous gouvernent imposent des lois sans réfléchir, ils font n'importe quoi »
Hakim Arous
Les forces de police déployées en masse ce mardi matin autour de la Grande poste et aux carrefours stratégiques de la capitale n'ont rien pu faire. Les étudiants, présents par milliers – entre 20 000 et 30 000, selon les estimations –, et dont beaucoup sont venus d'autres régions du pays, ont réussi à marcher. Dans une capitale où les autorités mobilisent toujours des moyens impressionnants pour éviter les manifestations, c'est déjà un exploit en soi. D'ailleurs, à plusieurs reprises, sur le parcours qui les a menés vers la Présidence de la République, les étudiants ont dû franchir des cordons de policiers, impuissants à les arrêter.
« Harroubia Dégage », « y en a marre de ce système, « marche pacifique »,… les étudiants se sont fait entendre tout au long du parcours. Sur leurs banderoles, on pouvait lire : « Où sont vos promesses ? », « On veut l'augmentation des bourses », « Non à la dévalorisation du diplôme d'ingénieur » ou encore « Rendez‑nous notre université ». Certains portaient de grands drapeaux algériens. L'ambiance était calme dans le cortège, même si les revendications étaient proférées avec détermination.
La motivation des étudiants est en effet sans faille. Cela fait des mois que la colère gronde dans les universités et les grandes écoles contre la réforme de l'enseignement supérieur et l'instauration du système LMD, mais aussi contre le manque de moyens dont souffrent les universités. Des rassemblements ont déjà eu lieu dans les facultés et devant le ministère de l'Enseignement supérieur. Hier déjà, des étudiants de huit grandes écoles s'étaient rassemblés devant la Présidence de la République. Ils avaient été violement réprimés.
« En sport à Delly Ibrahim, on manque d'infrastructures, on manque de tout. La bourse ne suffit pas, elle est seulement de 4000 dinars pour trois mois. En plus, ils ont fait le système LMD sans jamais nous préparer. Du coup, aujourd’hui, des étudiants qui ont fait trois ans vont avoir le même niveau que nous après 4 ans, c'est pas normal. L'université algérienne, c'est un laboratoire et nous ne sommes que des cobayes », s'indigne Hassen, un étudiant. « On ne demande que nos droits. On demande à ce qu'on soit jugés à notre juste valeur. Il n'y a pas de démocratie dans l'université algérienne, que la hogra. Ceux qui nous gouvernent imposent des lois sans réfléchir, ils font n'importe quoi », proteste Nassim, étudiant en économie.
C'est la première fois depuis très longtemps qu'une telle marche de protestation est organisée à Alger. En fait, depuis la marche des aarouchs en juin 2001. Depuis, les marches sont interdites à Alger même si des manifestations ont été tolérées, début 2009, pour soutenir les Palestiniens de Ghaza. Les récentes tentatives du RCD puis de la CNCD se sont soldées par un échec. Les gardes communaux ont réussi à marcher. Mais c’était sur quelques centaines de mètres, entre la Place des Martyrs et l’Assemblée nationale. Rien à voir avec la marche des étudiants de ce mardi.
Sur le parcours de la manifestation, les habitants de la capitale regardaient avec étonnement les étudiants. Beaucoup se disent solidaires avec ces jeunes. Des femmes jetaient des bouteilles d'eau des fenêtres pour les ravitailler, d'autres ont entonné des youyous de leurs balcons. « J'ai moi‑même manifesté quand j'étais étudiant sous Boumediene. Je suis vraiment content de voir ces jeunes se révolter d'une façon pacifique. Il y a des garçons, il y a des filles, c'est formidable. J'espère que ça apportera un changement dans le bon sens », commente un commerçant du boulevard Mohamed V.
La marche a été stoppée à 100 mètres de la Présidence par un important dispositif. Plusieurs dizaines d’étudiants et de policiers ont été blessés dans des affrontements qui ont duré plus de deux heures. Pour l'instant, la manifestation des étudiants n'a pas encore été commentée par les autorités. Seront‑elles plus enclines à écouter les revendications des jeunes ? Depuis le début des tensions dans le milieu universitaire, elles assurent qu'elles ont pris en compte leurs doléances et que les réformes ne seront que bénéfiques pour les étudiants.
http://www.tsa-algerie.com/divers/ceux-qui-nous-gouvernent-imposent-des-lois-sans-reflechir-ils-font-n-importe-quoi_15197.html
« Ceux qui nous gouvernent imposent des lois sans réfléchir, ils font n'importe quoi »
Hakim Arous
Les forces de police déployées en masse ce mardi matin autour de la Grande poste et aux carrefours stratégiques de la capitale n'ont rien pu faire. Les étudiants, présents par milliers – entre 20 000 et 30 000, selon les estimations –, et dont beaucoup sont venus d'autres régions du pays, ont réussi à marcher. Dans une capitale où les autorités mobilisent toujours des moyens impressionnants pour éviter les manifestations, c'est déjà un exploit en soi. D'ailleurs, à plusieurs reprises, sur le parcours qui les a menés vers la Présidence de la République, les étudiants ont dû franchir des cordons de policiers, impuissants à les arrêter.
« Harroubia Dégage », « y en a marre de ce système, « marche pacifique »,… les étudiants se sont fait entendre tout au long du parcours. Sur leurs banderoles, on pouvait lire : « Où sont vos promesses ? », « On veut l'augmentation des bourses », « Non à la dévalorisation du diplôme d'ingénieur » ou encore « Rendez‑nous notre université ». Certains portaient de grands drapeaux algériens. L'ambiance était calme dans le cortège, même si les revendications étaient proférées avec détermination.
La motivation des étudiants est en effet sans faille. Cela fait des mois que la colère gronde dans les universités et les grandes écoles contre la réforme de l'enseignement supérieur et l'instauration du système LMD, mais aussi contre le manque de moyens dont souffrent les universités. Des rassemblements ont déjà eu lieu dans les facultés et devant le ministère de l'Enseignement supérieur. Hier déjà, des étudiants de huit grandes écoles s'étaient rassemblés devant la Présidence de la République. Ils avaient été violement réprimés.
« En sport à Delly Ibrahim, on manque d'infrastructures, on manque de tout. La bourse ne suffit pas, elle est seulement de 4000 dinars pour trois mois. En plus, ils ont fait le système LMD sans jamais nous préparer. Du coup, aujourd’hui, des étudiants qui ont fait trois ans vont avoir le même niveau que nous après 4 ans, c'est pas normal. L'université algérienne, c'est un laboratoire et nous ne sommes que des cobayes », s'indigne Hassen, un étudiant. « On ne demande que nos droits. On demande à ce qu'on soit jugés à notre juste valeur. Il n'y a pas de démocratie dans l'université algérienne, que la hogra. Ceux qui nous gouvernent imposent des lois sans réfléchir, ils font n'importe quoi », proteste Nassim, étudiant en économie.
C'est la première fois depuis très longtemps qu'une telle marche de protestation est organisée à Alger. En fait, depuis la marche des aarouchs en juin 2001. Depuis, les marches sont interdites à Alger même si des manifestations ont été tolérées, début 2009, pour soutenir les Palestiniens de Ghaza. Les récentes tentatives du RCD puis de la CNCD se sont soldées par un échec. Les gardes communaux ont réussi à marcher. Mais c’était sur quelques centaines de mètres, entre la Place des Martyrs et l’Assemblée nationale. Rien à voir avec la marche des étudiants de ce mardi.
Sur le parcours de la manifestation, les habitants de la capitale regardaient avec étonnement les étudiants. Beaucoup se disent solidaires avec ces jeunes. Des femmes jetaient des bouteilles d'eau des fenêtres pour les ravitailler, d'autres ont entonné des youyous de leurs balcons. « J'ai moi‑même manifesté quand j'étais étudiant sous Boumediene. Je suis vraiment content de voir ces jeunes se révolter d'une façon pacifique. Il y a des garçons, il y a des filles, c'est formidable. J'espère que ça apportera un changement dans le bon sens », commente un commerçant du boulevard Mohamed V.
La marche a été stoppée à 100 mètres de la Présidence par un important dispositif. Plusieurs dizaines d’étudiants et de policiers ont été blessés dans des affrontements qui ont duré plus de deux heures. Pour l'instant, la manifestation des étudiants n'a pas encore été commentée par les autorités. Seront‑elles plus enclines à écouter les revendications des jeunes ? Depuis le début des tensions dans le milieu universitaire, elles assurent qu'elles ont pris en compte leurs doléances et que les réformes ne seront que bénéfiques pour les étudiants.
http://www.tsa-algerie.com/divers/ceux-qui-nous-gouvernent-imposent-des-lois-sans-reflechir-ils-font-n-importe-quoi_15197.html
aokas-aitsmail- Nombre de messages : 1819
Date d'inscription : 01/03/2010
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