Amirouche, le héros kabyle, sera-t-il trahi cette fois-ci par les siens
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Amirouche, le héros kabyle, sera-t-il trahi cette fois-ci par les siens
Un peuple qui ne retient pas les leçons de son histoire ne pourra pas prétendre à un meilleur avenir et ne sera jamais maitre de son destin. Il subira l’histoire que lui imposeront d’autres peuples.
La guerre d’Algérie est riche en enseignements et faits historiques susceptibles de nous éclairer sur notre avenir pour peu que l’on analyse le rôle décisif et capital joué par la Kabylie, en tant que région autonome, sur les plans, militaires, politique, économique et social.
Dès le début de la guerre, il était question de partager la Kabylie en deux parties, l’une rattachée au Constantinois, l’autre à l’Algérois. Sans la clairvoyance de Krim Belkacem qui avait refusé d’emblée pour des raisons d’efficacité dans le combat, mais surtout pour préserver l’unité, l’identité et l’homogénéité de cette région, l’issue aurait été différente.
L’organisation de la Kabylie par Krim, Abane, puis essentiellement par Amirouche en une région autonome, généreuse, et fraternelle envers les autres wilayas, son apport et son aide logistique et financière puis l’envoi de plusieurs centaines d’hommes en renfort vers les autres régions ont fait d’elle une cible privilégiée à détruire par l’armée coloniale.
Le colonel Amirouche, grand visionnaire et fin stratège militaire, a tenu en échec la quatrième puissance mondiale qui n’a réussi à l’assassiner en 1959 qu’avec la trahison des responsables de l’armée des frontières.
Tous les historiens qui ont écrit sur la guerre d’Algérie s’accordent à dire qu’avec son génie il a donné un tournant décisif et déterminant à l’issue de la révolution par son organisation moderniste des maquis et ses actions militaires et politiques spectaculaires.
En effet, c’est grâce à sa sensibilité, son humanisme, son sens de l’équité et de la justice et ses grandes qualités d’homme d’État qu’Amirouche a réussi à mettre fin à la guerre fratricide entre les combattants des Aurès après la mort de Ben Boulaid.
Le congrès de la Soummam n’aurait jamais pu se tenir sans sa minutieuse organisation de la sécurité de tous les congressistes en provoquant des offensives contre l’ennemi sur un pourtour de plus de cinquante kilomètres pour créer la diversion et détourner son regard d’Ouzelaguene.
Dans son remarquable livre « Amirouche, une vie, deux morts, un testament », le Dr Saadi écrit à la page 38 :
« Comment et par quels moyens a-t-il fait de la wilaya III non seulement une machine de guerre contre l’ennemi, mais également un modèle d’organisation politique, sociale et administrative qui a servi tout à la fois d’exemple, de zone de repli et de source de financement et de soutien organique à de nombreuses autres régions du pays ? »Puis à la page 370 :
« Il y a une qualité que les détracteurs les plus malveillants d’Amirouche lui-même s’interdiront de remettre en cause : la capacité d’organisation. Avec sa nomination, la wilaya III était devenue un mini État. »
Même s’il était un grand nationaliste soucieux de l’unité algérienne, il a toujours défendu et protégé sa région et son peuple en utilisant la langue kabyle comme moyen de communication quotidienne et en y organisant une justice sociale, par l’aide à toutes les familles nécessiteuses de Kabylie. Il était convaincu que ce n’est que par cette politique d’autonomie qu’il renforcera l’unité de l’Algérie.
Le fait que Boumediene et ses alliés par leur haine des Kabyles, démontrée par l’assassinat d’Abane, et plus tard par celui de Krim, l’ont privé de sépulture en cachant les restes de ses ossements dans le sous-sol d’une gendarmerie constitue pour tous les Kabyles une deuxième mort de leur légendaire héros.
Écrire sur Amirouche pour le réhabiliter et montrer aux nouvelles générations son exemple de sacrifice est une très bonne initiative, mais qui ne suffira certainement pas, nous avons le devoir, sinon l’obligation de continuer et de faire aboutir son projet d’organisation de la Kabylie pour pouvoir démocratiser et moderniser le reste de l’Algérie.
Les valeurs de démocratie et de liberté que les Kabyles en tant que minorité s’entêtent, à appliquer à toute l’Algérie depuis plus de 25 ans seront toujours rejetée et combattues. Elles n’ont aucune chance de s’enraciner dans le reste de l’Algérie, traditionnellement et fondamentalement hostile à l’émancipation et le développement de la langue et de la culture kabyles.
De très nombreux Algériens souhaitent ardemment l’application de la charia en sachant que c’est le seul outil avec lequel ils éradiqueront définitivement cette langue. Les ennemis de cette dernière s’acharnent sur la démocratie même en prenant le risque de diviser ou de détruire entièrement ce pays par leur promotion de la violence et leur soutien au terrorisme islamiste.
Depuis bientôt un demi-siècle avec les organisations politiques et culturelles telles que le FFS, le MCB, le RCD, le mouvement citoyen (aarouch), que nous quémandons, tels des mendiants nos droits identitaires, nos droits linguistiques, nos droits de citoyens Algériens à part entière. De cette Algérie, que pourtant nos parents ont libérée du colonialisme Français, nous n’avons obtenu comme réponses que la violence ou dans le meilleur des cas le mépris.
Si pour des raisons aussi diverses que variées propres à chacun d’entre nous, par peur, par simple naïveté, par démission face à l’injustice ou encore par calcul politique étroit nous ne pouvions un jour démocratiser la Kabylie, par le projet d’autonomie, à l’image de l’organisation initiée par Amirouche, pendant la guerre, nous aurions alors trahi ce dernier une fois de plus. Nous donnerions alors raison de façon active ou passive à Boumediene, Boussouf, Ben Bella et à tous ceux qui s’opposent encore à une Algérie moderne, libre démocratique et sociale.
L’élite politique kabyle actuelle sera doublement responsable devant l’histoire par sa complaisance devant le processus de dépersonnalisation et de normalisation de la Kabylie qui, s’il arrive à son terme fera de l’Algérie une dictature théocratique irréversible à l’image de ses consœurs où le pouvoir héréditaire repose sur la violence, le népotisme, le rejet de l’humanisme, de la tolérance et du savoir.
Le destin de l’Algérie dépend de celui de la Kabylie, notamment par la capacité du personnel politique kabyle à bien décoder le message d’Amirouche afin de redonner à la Kabylie son autonomie.
Kader Dahdah
source : Tmurt.info
aâvri- Nombre de messages : 28
Date d'inscription : 05/08/2009
Re: Amirouche, le héros kabyle, sera-t-il trahi cette fois-ci par les siens
Le colonel Amirouche, grand visionnaire et fin stratège militaire, a tenu en échec la quatrième puissance mondiale qui n’a réussi à l’assassiner en 1959 qu’avec la trahison des responsables de l’armée des frontières.
est ce que il a des preuves de ce qu'il avance comme accusations sur nos responsables actuels????
est ce que il a des preuves de ce qu'il avance comme accusations sur nos responsables actuels????
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