La démocratie ne se décrète pas
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La démocratie ne se décrète pas
La démocratie ne se décrète pas.
La démocratie ne se décrète pas. Elle n'est pas non plus l'apanage des seuls pays riches ou avancés. Sans aller loin dans cette démonstration, contentons-nous de rappeler que la Kabylie a vécu des siècles durant dans une démocratie qui a, par ailleurs, surpris les plus éminents historiens qui, comme Honoteaux, s'étaient penchés, à la fin du 19e siècle, sur l'étude de nos us et coutumes.
Il est vrai en effet que, depuis des temps immémoriaux et jusqu'à l'indépendance, la sagesse, prise au sens strict du mot, avait prévalu dans la gestion des affaires essentielles du village. C'étaient bien les meilleurs de nos ancêtres qu'on habilitait unanimement à décider pour le compte de la communauté. Et un tel qualificatif n'avait strictement rien à voir avec l'embourgeoisement ou la faconde de ces heureux élus. Seuls étaient pris en considération les facteurs principaux de l'intelligence, de la conduite morale et de la capacité avérée à conduire les hommes. En particulier, l'instruction même poussée, dont pouvait se targuer un villageois, ne le désignait pas pour autant parmi les membres de l'élite dirigeante. Il pouvait tout juste servir de conseil en faisant état de ses connaissances avancées sur un sujet, sans avoir à interférer sur la décision finale du comité de sages. Il n'est pas inutile d'ajouter ici que l'autorité attribuée alors au membres de ce conseil était telle que le silence s'établissait prestement dès que l'un d'eux s'avisait de prendre la parole en assemblée.
Malheureusement, et c'est là le côté sans doute négatif du bouleversement véhiculé par la guerre de libération, ce type d'organisation sociale bien enviable s'est éteint dès les premiers jours de cette lutte. Les moussebilines, ayant d'autorité décidé de prendre eux-mêmes le relais, ont commencé à installer leur ordre. Or cet ordre était trop souvent improvisé par des jeunes gens aussi incultes qu'inintelligents et ne connaissant rien aux affaires humaines par nature extrêmement complexes. Féraoun, qui a décrit d'ailleurs les bévues comme les excès invraisemblables et souvent impardonnables de ces effrontés, en était arrivé à douter de l'issue de cette guerre, dont il faudra bien un jour ouvrir un débat serein sur les réalités parfois méprisables.
L'indépendance venue, au lieu de revenir à l'organisation ancestrale qui avait fait la fierté de notre contrée, d'autres jeunes, servant sous l'étiquette de délégués spéciaux et plus tard d'élus d'APC, ont pris place et entendent y rester. Le résultat est là, avec sa foultitude d'errements de toutes espèces, assortis très souvent d'actes de népotisme, de détournements, de dilapidations, etc.
Nous avons donc rompu avec notre système démocratique exemplaire, où les hommes géraient leurs affaires dans une parfaite fraternité sinon convivialité - à l'abri de l'administration turque puis française -, et sans même recourir à l'usage de la force et de la privation de liberté. Nous nous retrouvons aujourd'hui piégés par cet espèce de totalitarisme qui nous impose souvent hélas des gens n'ayant même pas recueilli nos suffrages électoraux.
Par akhroub
La démocratie ne se décrète pas. Elle n'est pas non plus l'apanage des seuls pays riches ou avancés. Sans aller loin dans cette démonstration, contentons-nous de rappeler que la Kabylie a vécu des siècles durant dans une démocratie qui a, par ailleurs, surpris les plus éminents historiens qui, comme Honoteaux, s'étaient penchés, à la fin du 19e siècle, sur l'étude de nos us et coutumes.
Il est vrai en effet que, depuis des temps immémoriaux et jusqu'à l'indépendance, la sagesse, prise au sens strict du mot, avait prévalu dans la gestion des affaires essentielles du village. C'étaient bien les meilleurs de nos ancêtres qu'on habilitait unanimement à décider pour le compte de la communauté. Et un tel qualificatif n'avait strictement rien à voir avec l'embourgeoisement ou la faconde de ces heureux élus. Seuls étaient pris en considération les facteurs principaux de l'intelligence, de la conduite morale et de la capacité avérée à conduire les hommes. En particulier, l'instruction même poussée, dont pouvait se targuer un villageois, ne le désignait pas pour autant parmi les membres de l'élite dirigeante. Il pouvait tout juste servir de conseil en faisant état de ses connaissances avancées sur un sujet, sans avoir à interférer sur la décision finale du comité de sages. Il n'est pas inutile d'ajouter ici que l'autorité attribuée alors au membres de ce conseil était telle que le silence s'établissait prestement dès que l'un d'eux s'avisait de prendre la parole en assemblée.
Malheureusement, et c'est là le côté sans doute négatif du bouleversement véhiculé par la guerre de libération, ce type d'organisation sociale bien enviable s'est éteint dès les premiers jours de cette lutte. Les moussebilines, ayant d'autorité décidé de prendre eux-mêmes le relais, ont commencé à installer leur ordre. Or cet ordre était trop souvent improvisé par des jeunes gens aussi incultes qu'inintelligents et ne connaissant rien aux affaires humaines par nature extrêmement complexes. Féraoun, qui a décrit d'ailleurs les bévues comme les excès invraisemblables et souvent impardonnables de ces effrontés, en était arrivé à douter de l'issue de cette guerre, dont il faudra bien un jour ouvrir un débat serein sur les réalités parfois méprisables.
L'indépendance venue, au lieu de revenir à l'organisation ancestrale qui avait fait la fierté de notre contrée, d'autres jeunes, servant sous l'étiquette de délégués spéciaux et plus tard d'élus d'APC, ont pris place et entendent y rester. Le résultat est là, avec sa foultitude d'errements de toutes espèces, assortis très souvent d'actes de népotisme, de détournements, de dilapidations, etc.
Nous avons donc rompu avec notre système démocratique exemplaire, où les hommes géraient leurs affaires dans une parfaite fraternité sinon convivialité - à l'abri de l'administration turque puis française -, et sans même recourir à l'usage de la force et de la privation de liberté. Nous nous retrouvons aujourd'hui piégés par cet espèce de totalitarisme qui nous impose souvent hélas des gens n'ayant même pas recueilli nos suffrages électoraux.
Par akhroub
aokas-aitsmail- Nombre de messages : 1819
Date d'inscription : 01/03/2010
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