Rachid Ali-Yahya

Rachid Ali-Yahya, depuis hier, en Algérie





Il revient au pays après un exil de 36 ans

Hier, le hall de l’aéroport d’Alger est transformé en espace de retrouvaille et de rencontre entre les militants de la cause identitaire. Tous les militants réunis, hier, se sont donnés rendez-vous pour accueillir un autre militant, qui rentre au pays après un exil de plusieurs années.


C’est Rachid Ali-Yahya, pionnier de la revendication amazighe depuis les années 40, qui retrouve son pays.
C’était aussi une occasion de rencontre pour plusieurs militants. Hormis les anciens militants du Front uni de l’Algérie algérienne, FUAA, que M. Rachid Ali-Yahya avait crée vers la fin des années 70, et dont Mohamed Nait Abdellah, About Arezki, militants de cette formation, ont été arrêtés lors des éventements du Printemps amazigh d’avril 80, on peut citer aussi plusieurs autres militants, à l’instar de Yaha Abdelhafid, Saïd Khellil, Abdenour Abdesselam, Belaid Abrika, Hamid Farhi, Dr. Falli, Dr. Saïd Chemakh, Arezki Ait Larbi, Aziz Tari, Djaffar Ouchelouche, Ahcène Graïchi…
Accosté juste après sa sortie de l’aéroport, M. Rachid Ali-Yahya a déclaré qu’il est très ému et cela lui fait honneur. " Je suis ému, cela fait plusieurs années que je suis absent. Cet accueil me fait vraiment plaisir ", a-t-il déclaré.
Les militants qui trépignaient d’impatience dans le hall de l’aéroport depuis midi se bousculaient pour accueillir “L’enfant prodige”, disait Saïd Khellil.
Parmi la foule, même des inconnus se sont mêlés pour voir, l’ancien militant de la cause amazighe.
Avant son arrivée, les petits groupuscules que formaient les militants venus à son accueil, ne parlaient que de lui, de son parcours et de son engagement, et ce, depuis les années 40, au sein du Mouvement national.
A son arrivée, Ali-Yahya était surpris d’y trouver un si beau monde pour l’accueillir. Accompagné par sa femme, quelques bagages à la main, l’ancien militant de la cause amazighe des années 40, s’est montré très ému par le chaleureux accueil.
Embrassades et youyous l’accompagnaient devant le regard curieux des présents. On est allé jusqu’à demander aux policiers de qui il s’agissait.
Les retrouvailles d’hier, furent émouvantes entre un ancien militant avec deux générations d’autres militants. Ceux des années 80 et ceux d’aujourd’hui, un ancien les a réunis autour de lui.
Il faut un pionnier du combat amazigh des années 40, aux cotés de Bénaï Ouali, et tant d’autres militants. Cette même génération de premiers militants a légué le trésor de la lutte à une deuxième génération qui a brisé le mur du silence en avril 80. La même, qui, aujourd’hui, accompagne celle de la génération actuelle.
Ceux des années 40 étaient les premiers à défricher le terrain pour qu’aujourd’hui, toute une région porte la revendication identitaire et démocratique même en dehors de ses frontières nationales.
C’est depuis les années 40, que la Kabylie a pris le chemin de la contestation pour qu’aujourd’hui elle en assume plusieurs combats à la fois, mais dans l’essence est purement démocratique et émancipatrice…

Mohamed Mouloudj