Ouzellaguen: L’inquisition contre les non-jeûneurs continue
3 participants
Page 1 sur 1
Ouzellaguen: L’inquisition contre les non-jeûneurs continue
Ouzellaguen: L’inquisition contre les non-jeûneurs continue
Dix personnes dont un restaurateur arrêtes près de béjaïa
Par : Djilali Benyoub
Pendant le Ramadhan, cette tendance s’exacerbe avec les dénonciations et les interventions parfois “intempestives” de la police dont l’action s’appuie principalement sur l’article 144 bis 2 du code pénal.
Un restaurateur et neuf autres personnes ont été arrêtés mardi dernier dans la ville d’Ouzellaguen, dans la wilaya de Béjaïa, pour ne pas avoir observé le jeûne. La police a procédé à l’interpellation des 10 personnes alors qu’elles se trouvaient dans un fast-food fermé, établi au 2e étage d’un immeuble situé à côté de la place du Marché jouxtant la RN26. Selon les services de la police d’Ouzellaguen, cette irruption a fait suite à des renseignements faisant état de l’existence d’un restaurant qui travaille à porte fermée et où l’on sert des repas en plein jour durant le Ramadhan.
“Pris en flagrant délit”, selon la police, le propriétaire de cet établissement s’affairait à servir ses clients ; ces derniers ont tenté de s’échapper. Les plus habiles ont atteint le toit mais les policiers avaient bouclé toutes les issues. Ils seront sommés de descendre avant d’être arrêtés.
Présenté au parquet, le propriétaire du fast-food a été mis sous mandat de dépôt, tandis que les neuf non-jeûneurs seront cités à comparaître devant la justice, a-t-on appris de même source. “L’article 144 bis 2 du code de dogme sera appliqué sur les dix individus”, selon les services de sécurité d’Ouzellaguen. Le grief retenu contre ces derniers dans cette affaire est “dénigrement et non-respect des préceptes de l’islam”.
Depuis quelques années, la montée du salafisme aidant, le code pénal est intimement accolé au mois sacré du Ramadhan en ce sens qu’il est régulièrement invoqué en soutien juridique au comportement inquisiteur de certains zélés qui ne tolèrent aucune différence “confessionnelle”. Pendant le Ramadhan, cette tendance s’exacerbe avec les dénonciations et les interventions parfois “intempestives” de la police dont l’action s’appuie principalement sur l’article 144 bis 2 du code pénal qui condamne quiconque offense le Prophète et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’Islam que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre à une peine d’emprisonnement de 3 ans à 5 ans et à une amende de 50 000 à 100 000 DA. C’est sur cette base que des policiers sont intervenus dans un chantier à Aïn El-Hammam pour arrêter deux ouvriers en train de boire de l’eau, ou cette “opération” menée hier dans un petit restaurant à Ouzellaguen où des repas étaient servis dans la journée. Les policiers sont intervenus après enquête suite à des dénonciations. Selon des informations, le restaurant travaillait, mais discrètement en gardant la porte fermée. Détail qui enlève le caractère ostentatoire ou public de l’acte des non-jeûneurs qui est précisé dans l’article du code pénal en question. Car, en réalité, les policiers sont intervenus non pas en raison d’atteinte à l’ordre public ou à la morale, mais pour débusquer des “mécréants”, selon la formule des salafistes, dans des endroits privés ou clos.
La réaction immédiate des services de police dans ces cas, comme fut le cas l’année dernière, à la même période, à Biskra, renseigne sur le glissement dangereux vers la généralisation de l’intolérance même si les cas rapportés demeurent limités à certaines localités. D’où le risque de l’élargissement du phénomène à tout le pays et le retour, inéluctable alors, aux prémices de la décennie noire.
Autre paradoxe : si le non-jeûneur même en cachette est passible certainement des peines de l’article 144 bis 2, puisque les poursuites sont automatiques et engagées d’office par le ministère public, pourquoi “tolérer” des restaurants à Alger et dans les grandes villes ? Pourquoi s’échiner à vanter une image touristique de l’Algérie qui dans les faits ne tolère pas, surtout pas pendant le Ramadhan, les autres confessions ? Un double comportement contradictoire des autorités qui par une sorte d’insidieuse démission laisse le terrain de la confrontation entre les mains des salafistes qui s’appuient sur la police et une population qui n’incarne ni une menace ni un danger tant elle se place aux avant-postes du combat contre le terrorisme qui continue de sévir.
Que faire ? Comme cette population de Aïn El-Hammam, faire des rassemblements devant les tribunaux le jour du procès pour rappeler aux autorités le principe du respect de la liberté du culte consacré dans la Constitution et leur devoir de le protéger ! Cette même population qui a fait preuve d’une rare mobilisation lorsqu’il s’agit de lutte contre les groupes armés.
Le plus surprenant est cette attitude laxiste et permissive des autorités devant ces dérives porteuses de risques certains d’escalades. Car ce procédé inquisitoire qui implique la police tend à inverser l’axe des facteurs de risque et à ouvrir la voie, par ce silence coupable des autorités, devant les nostalgiques du Fis dissous et de ses violentes campagnes de moralisation.
Avec ces cas de dénonciation de non-observation du jeûne, les interventions automatiques de la police, c’est l’islamisme radical qu’on croyait vaincu qui revient avec la bénédiction de certains responsables politiques dont la conception de la réconciliation nationale semble s’accoupler naturellement avec la mansuétude vis-à-vis des islamistes. Ces derniers, fort de cette complaisance, continuent de grignoter horizontalement et verticalement dans la société, patiemment pour arriver à terme à envahir tous les rouages de l’état et s’imposer.
source:
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=141932&titre=L’inquisition%20contre%20les%20non-jeûneurs%20continue
Dix personnes dont un restaurateur arrêtes près de béjaïa
Par : Djilali Benyoub
Pendant le Ramadhan, cette tendance s’exacerbe avec les dénonciations et les interventions parfois “intempestives” de la police dont l’action s’appuie principalement sur l’article 144 bis 2 du code pénal.
Un restaurateur et neuf autres personnes ont été arrêtés mardi dernier dans la ville d’Ouzellaguen, dans la wilaya de Béjaïa, pour ne pas avoir observé le jeûne. La police a procédé à l’interpellation des 10 personnes alors qu’elles se trouvaient dans un fast-food fermé, établi au 2e étage d’un immeuble situé à côté de la place du Marché jouxtant la RN26. Selon les services de la police d’Ouzellaguen, cette irruption a fait suite à des renseignements faisant état de l’existence d’un restaurant qui travaille à porte fermée et où l’on sert des repas en plein jour durant le Ramadhan.
“Pris en flagrant délit”, selon la police, le propriétaire de cet établissement s’affairait à servir ses clients ; ces derniers ont tenté de s’échapper. Les plus habiles ont atteint le toit mais les policiers avaient bouclé toutes les issues. Ils seront sommés de descendre avant d’être arrêtés.
Présenté au parquet, le propriétaire du fast-food a été mis sous mandat de dépôt, tandis que les neuf non-jeûneurs seront cités à comparaître devant la justice, a-t-on appris de même source. “L’article 144 bis 2 du code de dogme sera appliqué sur les dix individus”, selon les services de sécurité d’Ouzellaguen. Le grief retenu contre ces derniers dans cette affaire est “dénigrement et non-respect des préceptes de l’islam”.
Depuis quelques années, la montée du salafisme aidant, le code pénal est intimement accolé au mois sacré du Ramadhan en ce sens qu’il est régulièrement invoqué en soutien juridique au comportement inquisiteur de certains zélés qui ne tolèrent aucune différence “confessionnelle”. Pendant le Ramadhan, cette tendance s’exacerbe avec les dénonciations et les interventions parfois “intempestives” de la police dont l’action s’appuie principalement sur l’article 144 bis 2 du code pénal qui condamne quiconque offense le Prophète et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’Islam que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre à une peine d’emprisonnement de 3 ans à 5 ans et à une amende de 50 000 à 100 000 DA. C’est sur cette base que des policiers sont intervenus dans un chantier à Aïn El-Hammam pour arrêter deux ouvriers en train de boire de l’eau, ou cette “opération” menée hier dans un petit restaurant à Ouzellaguen où des repas étaient servis dans la journée. Les policiers sont intervenus après enquête suite à des dénonciations. Selon des informations, le restaurant travaillait, mais discrètement en gardant la porte fermée. Détail qui enlève le caractère ostentatoire ou public de l’acte des non-jeûneurs qui est précisé dans l’article du code pénal en question. Car, en réalité, les policiers sont intervenus non pas en raison d’atteinte à l’ordre public ou à la morale, mais pour débusquer des “mécréants”, selon la formule des salafistes, dans des endroits privés ou clos.
La réaction immédiate des services de police dans ces cas, comme fut le cas l’année dernière, à la même période, à Biskra, renseigne sur le glissement dangereux vers la généralisation de l’intolérance même si les cas rapportés demeurent limités à certaines localités. D’où le risque de l’élargissement du phénomène à tout le pays et le retour, inéluctable alors, aux prémices de la décennie noire.
Autre paradoxe : si le non-jeûneur même en cachette est passible certainement des peines de l’article 144 bis 2, puisque les poursuites sont automatiques et engagées d’office par le ministère public, pourquoi “tolérer” des restaurants à Alger et dans les grandes villes ? Pourquoi s’échiner à vanter une image touristique de l’Algérie qui dans les faits ne tolère pas, surtout pas pendant le Ramadhan, les autres confessions ? Un double comportement contradictoire des autorités qui par une sorte d’insidieuse démission laisse le terrain de la confrontation entre les mains des salafistes qui s’appuient sur la police et une population qui n’incarne ni une menace ni un danger tant elle se place aux avant-postes du combat contre le terrorisme qui continue de sévir.
Que faire ? Comme cette population de Aïn El-Hammam, faire des rassemblements devant les tribunaux le jour du procès pour rappeler aux autorités le principe du respect de la liberté du culte consacré dans la Constitution et leur devoir de le protéger ! Cette même population qui a fait preuve d’une rare mobilisation lorsqu’il s’agit de lutte contre les groupes armés.
Le plus surprenant est cette attitude laxiste et permissive des autorités devant ces dérives porteuses de risques certains d’escalades. Car ce procédé inquisitoire qui implique la police tend à inverser l’axe des facteurs de risque et à ouvrir la voie, par ce silence coupable des autorités, devant les nostalgiques du Fis dissous et de ses violentes campagnes de moralisation.
Avec ces cas de dénonciation de non-observation du jeûne, les interventions automatiques de la police, c’est l’islamisme radical qu’on croyait vaincu qui revient avec la bénédiction de certains responsables politiques dont la conception de la réconciliation nationale semble s’accoupler naturellement avec la mansuétude vis-à-vis des islamistes. Ces derniers, fort de cette complaisance, continuent de grignoter horizontalement et verticalement dans la société, patiemment pour arriver à terme à envahir tous les rouages de l’état et s’imposer.
source:
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=141932&titre=L’inquisition%20contre%20les%20non-jeûneurs%20continue
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Re: Ouzellaguen: L’inquisition contre les non-jeûneurs continue
commentaire 1
Azul,
Heureusement qu'il y a des gens comme vous qui sont là pour nous informer et nous proteger, merci. Quand j'ai lu cet article, je me suis dit "oui, tout est mis en oeuvre pour nous eradiquer, nous faire fondre dans ce moule arabo-musulman de force".
Il ne faut pas nous laisser faire, il faut resister, désobeir, j'ai lu dans le journal "tamurt" qu'il y aurait à Tizi Ouzou la marche du casse-croute, des manifestants marcheront la semaine prochaine en mangeant des casse croutes dans la ville, est ce que la police arretera tous ces gens, je ne crois pas donc c'est une arme imparable et pacifique, j'ai envie de manger, je ne jeune pas, je ne suis pas musulman, dernièrement à Lyon une personne s'est fait tabassée parce qu'elle prenait un café dans un bar ! Vous imaginez ! En Kabylie çà ne devrait pas exister, nous sommes libres, j'ai toujours mangé dans des restos à Aokas pendant le ramadan avec ou sans alcool, alors maintenant c'est la dictature tafukt tehma ! Je suis en France et vous devez vous dire que de parler de loin c'est chose facile, c'est un peu vrai mais je suis de tout coeur avec vous, concentrons nous avec le MAK, c'est la dernière chance qui nous reste pour ne pas etre emportés avec cette deferlante de malheur, quand mon fils de cinq ans me dit "tu te rappelles chez nenesse en Algerie ?" je lui dit "Non ! Chez nenesse en Kabylie", je crois fermement que pour moi l'Algerie n'existe plus, vive la Kabylie majestueuse et éternelle, ne nous laissons pas faire !
Azul,
Heureusement qu'il y a des gens comme vous qui sont là pour nous informer et nous proteger, merci. Quand j'ai lu cet article, je me suis dit "oui, tout est mis en oeuvre pour nous eradiquer, nous faire fondre dans ce moule arabo-musulman de force".
Il ne faut pas nous laisser faire, il faut resister, désobeir, j'ai lu dans le journal "tamurt" qu'il y aurait à Tizi Ouzou la marche du casse-croute, des manifestants marcheront la semaine prochaine en mangeant des casse croutes dans la ville, est ce que la police arretera tous ces gens, je ne crois pas donc c'est une arme imparable et pacifique, j'ai envie de manger, je ne jeune pas, je ne suis pas musulman, dernièrement à Lyon une personne s'est fait tabassée parce qu'elle prenait un café dans un bar ! Vous imaginez ! En Kabylie çà ne devrait pas exister, nous sommes libres, j'ai toujours mangé dans des restos à Aokas pendant le ramadan avec ou sans alcool, alors maintenant c'est la dictature tafukt tehma ! Je suis en France et vous devez vous dire que de parler de loin c'est chose facile, c'est un peu vrai mais je suis de tout coeur avec vous, concentrons nous avec le MAK, c'est la dernière chance qui nous reste pour ne pas etre emportés avec cette deferlante de malheur, quand mon fils de cinq ans me dit "tu te rappelles chez nenesse en Algerie ?" je lui dit "Non ! Chez nenesse en Kabylie", je crois fermement que pour moi l'Algerie n'existe plus, vive la Kabylie majestueuse et éternelle, ne nous laissons pas faire !
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Re: Ouzellaguen: L’inquisition contre les non-jeûneurs continue
commentaire 2
Au mois d’Avril 1988 , mois de Ramadan ,à l’hôtel Albert 1er à Alger à midi ,les serveurs ne se génaient pas pour fumer .
Pourquoi 2 poids et 2 mesures dans un pays où la liberté de religion est dans la constitution ?
Au mois d’Avril 1988 , mois de Ramadan ,à l’hôtel Albert 1er à Alger à midi ,les serveurs ne se génaient pas pour fumer .
Pourquoi 2 poids et 2 mesures dans un pays où la liberté de religion est dans la constitution ?
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13508
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: Ouzellaguen: L’inquisition contre les non-jeûneurs continue
AKBOU :
Report du procès des «non-jeûneurs» d’Ouzellaguène
Report du procès des «non-jeûneurs» d’Ouzellaguène
Programmé pour la journée d’hier lundi au niveau du tribunal d’Akbou territorialement compétent, le procès des neuf personnes arrêtées mardi dernier par la police à Ifri Ouzellaguène, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Béjaïa, pour non-respect du jeûne sacré musulman a été finalement renvoyé au 8 novembre prochain. Suite...
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13508
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: Ouzellaguen: L’inquisition contre les non-jeûneurs continue
Actualités : AKBOU
Report du procès des «non-jeûneurs» d’Ouzellaguène
Programmé pour la journée d’hier lundi au niveau du tribunal d’Akbou territorialement compétent, le procès des neuf personnes arrêtées mardi dernier par la police à Ifri Ouzellaguène, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Béjaïa, pour non-respect du jeûne sacré musulman a été finalement renvoyé au 8 novembre prochain.
Un report motivé, a-t-on appris, par la nécessité de convocation de témoins lors de la prochaine audience. Les neuf personnes arrêtées pour «non-observation du jeûne», dont le propriétaire des lieux, qui a été immédiatement, faut-il le souligner, mis sous mandat de dépôt après la descente policière sous l’accusation d’avoir aménagé son local en lieu de restauration pour y servir des repas pendant le mois de Ramadan, ont toutes été remises en liberté provisoire par le juge. L’affaire dite désormais des «casseurs de Ramadan» a profondément indigné la population locale. Des appels à la solidarité en faveur des mis en cause dans cette affaire ont été lancés par des animateurs de la société civile et le bureau de Béjaïa et la section d’Akbou de la LADDH. Tôt hier avant l’ouverture de l’audience, une foule nombreuse constituée de militants politiques et des droits de l’homme, des animateurs du mouvement citoyen, de simples citoyens anonymes venus des localités de la vallée de la Soummam, scandalisés par cette affaire, ont tenu à observer un sit-in devant le tribunal pour exiger le respect de la liberté de culte, telle que garantie par la Constitution. Condamnant avec force cette politique de «diabolisation», Sofiane Adjlane, l’un des animateurs du mouvement citoyen présent au rassemblement de soutien aux non-jeûneurs, s’est interrogé sur le fait que «des lois de la République qui garantissent la liberté de culte peuvent poursuivre des citoyens pour rupture de jeûne». «Doit-on également pour les mêmes raisons de respect des préceptes et dogme de l’Islam interdire la vente de l’alcool ?» explose le délégué d’Akbou, tout en signalant au passage qu’un lieu de culte chrétien a pourtant bien été autorisé par les mêmes pouvoirs publics, à quelques encablures seulement de la descente la policière de mardi. Dans un communiqué commun, le bureau de la LADDH à Béjaïa et la section d’Akbou ont violemment dénoncé ces poursuites judiciaires à l’encontre d’un groupe de personnes sous le chef d’inculpation de «dénigrement du dogme et des préceptes de l’islam» pour avoir, affirme- t-on, dans le même document, «dans un lieu privé et à portes closes, contrevenu à l’obligation d’observance du jeûne de Ramadan». La LADDH note, dans son document à l’adresse des autorités et de l’opinion publique, quelques observations. Tout en se félicitant de la décision de renvoi du procès et surtout de la mise en liberté provisoire du citoyen incarcéré, «ce qui écarte les risques d’un jugement précipité et sans garantie de défense sérieusement préparée», précise- t-elle, elle relève la voie de fait et l’abus d’autorité des services de police qui se sont autorisés à investir un lieu fermé et à procéder à l’arrestation de citoyens sans aucun mandat de perquisition et souligne le caractère aberrant de la qualification tirée, de l’article 144bis-2 du code pénal inconsidérément appliqué à des faits non constitutifs d’infraction légale, sauf à user du droit pénal comme procédé par dénaturation. La LADDH a tenu également à attirer l’attention de l’élite algérienne et de l’opinion publique en général que la Constitution contient trente articles consacrés à la protection des droits de l’homme, autant que la Déclaration universelle du 10 décembre 1948 et qu’en l’occurrence, elle consacre la défense de la liberté de culte et de la foi. En conséquence, alerte la LADDH, «il est légitime de s’alarmer aujourd’hui plus que jamais sur les dérives qui annoncent une ère d’inquisition et d’intolérance portées par un retour d’un Islam de la décadence qui inflige à nos sociétés blocage et régression historiques ». Enfin, la LADDH annonce qu’elle sera présente au procès du 8 novembre 2010. Pour rappel, six autres non-jeûneurs avaient été condamnés par le tribunal de Béjaïa à 3 et 6 mois de prison en 2005. Ils avaient été surpris dans deux gargotes ouvertes clandestinement durant le mois de Ramadan dans la ville de Béjaïa.
A. Kersani
Report du procès des «non-jeûneurs» d’Ouzellaguène
Programmé pour la journée d’hier lundi au niveau du tribunal d’Akbou territorialement compétent, le procès des neuf personnes arrêtées mardi dernier par la police à Ifri Ouzellaguène, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Béjaïa, pour non-respect du jeûne sacré musulman a été finalement renvoyé au 8 novembre prochain.
Un report motivé, a-t-on appris, par la nécessité de convocation de témoins lors de la prochaine audience. Les neuf personnes arrêtées pour «non-observation du jeûne», dont le propriétaire des lieux, qui a été immédiatement, faut-il le souligner, mis sous mandat de dépôt après la descente policière sous l’accusation d’avoir aménagé son local en lieu de restauration pour y servir des repas pendant le mois de Ramadan, ont toutes été remises en liberté provisoire par le juge. L’affaire dite désormais des «casseurs de Ramadan» a profondément indigné la population locale. Des appels à la solidarité en faveur des mis en cause dans cette affaire ont été lancés par des animateurs de la société civile et le bureau de Béjaïa et la section d’Akbou de la LADDH. Tôt hier avant l’ouverture de l’audience, une foule nombreuse constituée de militants politiques et des droits de l’homme, des animateurs du mouvement citoyen, de simples citoyens anonymes venus des localités de la vallée de la Soummam, scandalisés par cette affaire, ont tenu à observer un sit-in devant le tribunal pour exiger le respect de la liberté de culte, telle que garantie par la Constitution. Condamnant avec force cette politique de «diabolisation», Sofiane Adjlane, l’un des animateurs du mouvement citoyen présent au rassemblement de soutien aux non-jeûneurs, s’est interrogé sur le fait que «des lois de la République qui garantissent la liberté de culte peuvent poursuivre des citoyens pour rupture de jeûne». «Doit-on également pour les mêmes raisons de respect des préceptes et dogme de l’Islam interdire la vente de l’alcool ?» explose le délégué d’Akbou, tout en signalant au passage qu’un lieu de culte chrétien a pourtant bien été autorisé par les mêmes pouvoirs publics, à quelques encablures seulement de la descente la policière de mardi. Dans un communiqué commun, le bureau de la LADDH à Béjaïa et la section d’Akbou ont violemment dénoncé ces poursuites judiciaires à l’encontre d’un groupe de personnes sous le chef d’inculpation de «dénigrement du dogme et des préceptes de l’islam» pour avoir, affirme- t-on, dans le même document, «dans un lieu privé et à portes closes, contrevenu à l’obligation d’observance du jeûne de Ramadan». La LADDH note, dans son document à l’adresse des autorités et de l’opinion publique, quelques observations. Tout en se félicitant de la décision de renvoi du procès et surtout de la mise en liberté provisoire du citoyen incarcéré, «ce qui écarte les risques d’un jugement précipité et sans garantie de défense sérieusement préparée», précise- t-elle, elle relève la voie de fait et l’abus d’autorité des services de police qui se sont autorisés à investir un lieu fermé et à procéder à l’arrestation de citoyens sans aucun mandat de perquisition et souligne le caractère aberrant de la qualification tirée, de l’article 144bis-2 du code pénal inconsidérément appliqué à des faits non constitutifs d’infraction légale, sauf à user du droit pénal comme procédé par dénaturation. La LADDH a tenu également à attirer l’attention de l’élite algérienne et de l’opinion publique en général que la Constitution contient trente articles consacrés à la protection des droits de l’homme, autant que la Déclaration universelle du 10 décembre 1948 et qu’en l’occurrence, elle consacre la défense de la liberté de culte et de la foi. En conséquence, alerte la LADDH, «il est légitime de s’alarmer aujourd’hui plus que jamais sur les dérives qui annoncent une ère d’inquisition et d’intolérance portées par un retour d’un Islam de la décadence qui inflige à nos sociétés blocage et régression historiques ». Enfin, la LADDH annonce qu’elle sera présente au procès du 8 novembre 2010. Pour rappel, six autres non-jeûneurs avaient été condamnés par le tribunal de Béjaïa à 3 et 6 mois de prison en 2005. Ils avaient été surpris dans deux gargotes ouvertes clandestinement durant le mois de Ramadan dans la ville de Béjaïa.
A. Kersani
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13508
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: Ouzellaguen: L’inquisition contre les non-jeûneurs continue
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/09/07/index.php
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13508
Date d'inscription : 26/04/2008
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Sujets similaires
» Tizi-Ouzou : des non-jeûneurs veulent organiser un déjeuner contre « l’inquisition »
» Des Kabyles de Montréal solidaires de l'appel des non-jeûneurs de Tizi-Ouzou contre «l’Inquisition»
» Rassemblement à Aokas contre l'inquisition
» Kabylie : le ministère de l'inquisition tente de se dédouaner de la répression des non-jeûneurs
» Kabylie : le ministère de l'inquisition tente de se dédouaner de la répression des non-jeûneurs
» Des Kabyles de Montréal solidaires de l'appel des non-jeûneurs de Tizi-Ouzou contre «l’Inquisition»
» Rassemblement à Aokas contre l'inquisition
» Kabylie : le ministère de l'inquisition tente de se dédouaner de la répression des non-jeûneurs
» Kabylie : le ministère de l'inquisition tente de se dédouaner de la répression des non-jeûneurs
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum