BÉJAÏA «Amenzu N'Tefsut » ou la saison du renouveau

rebai_s Mar 2 Mar - 13:38

Le printemps (tafsut), qui vient des mots Fasa, Afsou (défaire, dénouer), marque la renaissance de la végétation, l'éclosion des bourgeons, le jaillissement de verdures profondes, mais aussi la sortie de l'hiver qui confinait les gens dans leurs foyers. Le printemps incite aux travaux des champs. C'est le temps des fleurs et du bien être. Le dieu qui préside à cette saison est appelé « Yder » (le vivant, ou celui qui donne la vie) d'où le mot « Taddart », le village débordant de vie. Le premier jour du printemps, généralement le 1er Mars, est considéré comme le 1er jour de l'an. De ce fait, on le célèbre avec éclat. Ce jour-là, femmes et enfants, vêtus de leurs plus beaux habits, partent à la rencontre du printemps en entonnant un chant populaire de bienvenue à la gloire de cette nouvelle et douce saison. Puis, tout le monde participe à un pique-nique sur l'herbe verte et drue. Au déclin du jour, les femmes emportent des couffins débordant de pousses comestibles et aromatiques avec lesquelles elles apprêteront un délicat souper aux herbes. Mais, traditionnellement, on prépare un bon « Seksu-Uderguis » (couscous cuit à la vapeur incorporé d'oeufs durs). Le lendemain on fait frire le « Sfindj » (fine galette faite d'une pâte liquide) que l'on emporte aux champs, ou que l'on offre aux voisins, et plus particulièrement aux indigents du village. Dans certaines régions, les femmes jeunes et moins jeunes s'enfoncent dans les bois à la recherche d'oeufs de perdrix, car il paraît que leur consommation au début du printemps favorise la beauté physique de ces demoiselles et de ces dames en leur donnant une certaine grâce, semblable à celle de la perdrix appelée « Tasekurt»
Hafit Zaouche