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AOKAS :Les citoyens marchent contre la débauche

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Message  sonia06 Dim 6 Déc - 1:23

La prostitution à Aokas prend des proportions alarmantes ces dernières années. Après les sorties fracassantes de quatre citoyens d’Aokas et du collectif des associations de la même daïra, le temps semble arriver et les citoyens veulent aller à une vitesse vitesse supérieure et c’est ainsi qu’ils ont répondu à l’appel du collectif des associations pour l’organisation d’une marche contre la prostitution. Une centaine de citoyens ont marché donc du siège de l’ancienne APC jusqu’au siège de la daïra d’Aokas. Les citoyens ont brandi les slogans suivants « Aokas n’est pas Pigalle, Préservons-nous des maladies sexuellement transmissibles et de la déchéance morale ! Et non à la loi des proxénètes ! ». A la fin de la marche de protestation, les représentants des citoyens ont tenu une réunion avec le chef de la daïra, en présence des autorités locales d’Aokas à leur tète le président d’APC et les différents services concernés. Le débat fut houleux et il s’est concentré beaucoup plus sur le phénomène de location d’appartements à des prostituées. Les services concernés ont promis de sévir.

AOKAS, UNE PLAQUE TOURNANTE DU SEXE !
La région d’Aokas est célèbre pour son tourisme, sa culture et sa beauté. Habitants de la région, émigrés en vacances au pays, touristes algériens et même étrangers y viennent en nombre admirer ses collines plongeant dans la mer d’un bleu profond et les criques protectrices aux plages accueillantes. Hélas, en l’espace de quelques années, cette magnifique côte devient, de plus en plus, une plaque tournante de la prostitution.

AOKAS ET LES ACTEURS DE LA PROSTITUTIONDes centaines de prostituées séjournent à Aokas et derrière chaque fille se cache un proxénète. La moyenne d’âge de ces filles de joie varie entre 18 et 25 ans ; certaines sortent à peine des jupons de leur mère. Elles ne sont pas encore sorties de l’adolescence et voilà déjà qu’elles arpentent les rues sombres de la région à la recherche de nouveaux clients. Elles viennent d’Alger, d’Oran, de Tlemcen, d’Annaba, de Sétif… Se terrer dans l’inconnu et préfèrent s’exiler, loin des leurs de peur de l’humiliation et du déshonneur.

LE CORPS HUMAIN N’EST PAS UNE MARCHANDISE
Aujourd’hui, on peut encore acheter un corps humain. Partout dans le monde, ou en bas de chez soi. Aujourd’hui, les réseaux de proxénétisme sont en pleine expansion. Des milliers de femmes venues des quatre coins du pays, sont réduites en esclavage et obligées de vendre leur corps, dans toute la cote est de Béjaïa. Et pourtant, aujourd’hui encore, la prostitution est l’objet d’une acceptation tacite, ou d’une bienveillance complice. On la tient pour un mal nécessaire né de la misère sexuelle. Sous le couvert de la tolérance égrillarde, certains la rattachent à un folklore immémorial et somme toute sympathique. D’autres la voilent du drapeau de la liberté sexuelle en distinguant fallacieusement entre le «commerce volontaire du sexe», qui relèverait de la liberté de chacun, et la traite organisée, contrôlée par le milieu, qui seul serait à combattre. Nous le disons haut et fort: ce laisser-faire douteux couvre une entreprise dégradante, un trafic déshonorant, un monde de violence et de cruauté. Il est temps de réfléchir sur lidéologie et les archaïsmes qui légitiment la vente des corps. La mise sur le marché du corps humain piétine les principes universels de dignité de la personne humaine.Tout être humain à droit à l’intégrité physique et psychique, au respect de la vie privée, à la santé, à la liberté d’aller et venir, à la dignité. Dans la prostitution, tous ces droits sont bafoués. Il faut affirmer clairement que le droit d’exploiter ou de louer le corps d’autrui, fûtce avec son consentement, n’est pas un droit de l’homme. La prostitution perpétue une forme d’esclavage. Il ne s’agit pas de stigmatiser les prostituées mais de s’interroger sur un système. A de rares exceptions près, il n’y a pas de prostitution sans proxénétisme. Il n’y a pas de prostitution sans traitements inhumains, sans violences physiques ou psychiques. Tout est fait pour nier l’identité des victimes, les réduire au silence ou, pis encore, les amener à revendiquer le sort qu’elles subissent. Il ne s’agit pas d’une lutte d’arrière-garde. A l’heure où les citoyens se mobilisent pour dire que «le monde n’est pas une marchandise», nous ne nous résignons pas à ce que le corps des plus pauvres ou des plus faibles devienne l’objet de trafics. Il est interdit de vendre son sang ou ses organes. Comment tolérer que la vente du sexe devienne une industrie, générant d’énormes profits clandestins? Nous refusons que la prostitution soit considérée comme un métier. Nous refusons que les proxénètes soient reconnus comme des entrepreneurs. Il ne s’agit pas d’une croisade contre la liberté sexuelle. C’est justement parce nous tenons à cette liberté qu’il nous paraît urgent de dénoncer l’asservissement d’une partie de l’humanité par un système qui se nourrit de la misère et des frustrations sexuelles, de l’instinct de domination et du mépris de l’autre.
Hafit Zaouche (le courrier d algerie)

sonia06

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