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Café littéraire de Bejaïa, arrestation de membres de cafés littéraires et de la présidente du CMA La tyrannie s’installe

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Café littéraire de Bejaïa, arrestation de membres de cafés littéraires            et de la présidente du CMA                                La tyrannie s’installe Empty Café littéraire de Bejaïa, arrestation de membres de cafés littéraires et de la présidente du CMA La tyrannie s’installe

Message  Azul Lun 21 Sep - 13:53

Café littéraire de Bejaïa, arrestation de membres de cafés littéraires et de la présidente du CMA

La tyrannie s’installe

La police a agi avec des procédés des hors-la-loi. Elle a fait un assaut à l’intérieur de la bibliothèque communale de Tichy pour procéder à une arrestation manu militari des présidents des cafés littéraires de Tichy et d’Aokas, respectivement Karim Smaïli et Mouloud Tiakout, ainsi que de la présidente du Congrès Mondial Amazigh (CMA), Kamira Naït-Sid ainsi que deux autres personnes.

Ils ont été immédiatement embarqués dans des véhicules de police pour les emmener au commissariat sans qu’on leur notifiât le moindre motif.

Les personnes arrêtées s’étaient rendues aujourd’hui (jeudi 17 septembre 2020) à la bibliothèque pour préparer l’installation de l’équipement nécessaire au déroulement d’une rencontre culturelle sur la langue et culture amazighes qui devait avoir lieu le lendemain et surlendemain (vendredi et samedi 18 et 19 septembre 2020). L’activité a été préalablement autorisée par le maire de la localité après qu’une demande lui eût été adressée par le café littéraire de Tichy.

Au commissariat, on a signifié aux organisateurs que l’activité est interdite. Le motif : un mystérieux arrêté du wali. Que dit-il exactement ? Nul ne le sait. Toutefois, on tient à dénoncer avec force cette intolérable interdiction. Et nous condamnons l’arrestation mafieuse des organisateurs. Pourquoi interdire ces activités alors que les autorités locales ont organisé tout récemment deux évènements politico-religieux à la maison de la culture : une conférence animée par un conseiller du Président de la république le 22 août passé, et l’autre, une cérémonie de remise de 90 exemplaires d’un livre de tafsir el qor’an (exégèse du Coran).

Le pouvoir est en train de faire main basse sur des établissements culturels, qui sont un bien du peuple, alors qu’il les interdit par la force à toute la société. Pourquoi la société civile et la classe politique de Bejaïa n’ont-elles pas condamné les autorités pour leur attitude caporaliste ? La récupération de ces établissements culturels constitue pourtant un enjeu politique extrêmement important.

Que vaut un maire dans sa ville, celui que sa population a élu pour la représenter ? Des flics peuvent-ils le piétiner sans le moindre égard à son autorité, même à titre formel ? Un wali, parachuté par le pouvoir central, peut-il continuer à agir comme un hors-la-loi tout en confisquant la liberté et la dignité de la population ? Ce wali, et les militaires qui l’ont installé, ne savent-ils donc pas que l’outrage qu’ils font à la population est une violente attaque à leur dignité ?

Aujourd’hui, dénoncer, condamner, ne suffit plus, on le sait bien. Il faut s’organiser, s’unir, se battre ensemble pour abattre la tyrannie.

Bejaïa le 17 septembre 2020
Kader Sadji.


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Message  Azul Lun 21 Sep - 13:53

Café littéraire de Bejaïa, arrestation de membres de cafés littéraires et de la présidente du CMA
La tyrannie s’installe
La police a agi avec des procédés des hors-la-loi. Elle a fait un assaut à l’intérieur de la bibliothèque communale de Tichy pour procéder à une arrestation manu militari des présidents des cafés littéraires de Tichy et d’Aokas, respectivement Karim Smaïli et Mouloud Tiakout, ainsi que de la présidente du Congrès Mondial Amazigh (CMA), Kamira Naït-Sid ainsi que deux autres personnes.
Ils ont été immédiatement embarqués dans des véhicules de police pour les emmener au commissariat sans qu’on leur notifiât le moindre motif.
Les personnes arrêtées s’étaient rendues aujourd’hui (jeudi 17 septembre 2020) à la bibliothèque pour préparer l’installation de l’équipement nécessaire au déroulement d’une rencontre culturelle sur la langue et culture amazighes qui devait avoir lieu le lendemain et surlendemain (vendredi et samedi 18 et 19 septembre 2020). L’activité a été préalablement autorisée par le maire de la localité après qu’une demande lui eût été adressée par le café littéraire de Tichy.
Au commissariat, on a signifié aux organisateurs que l’activité est interdite. Le motif : un mystérieux arrêté du wali. Que dit-il exactement ? Nul ne le sait. Toutefois, on tient à dénoncer avec force cette intolérable interdiction. Et nous condamnons l’arrestation mafieuse des organisateurs. Pourquoi interdire ces activités alors que les autorités locales ont organisé tout récemment deux évènements politico-religieux à la maison de la culture : une conférence animée par un conseiller du Président de la république le 22 août passé, et l’autre, une cérémonie de remise de 90 exemplaires d’un livre de tafsir el qor’an (exégèse du Coran).
Le pouvoir est en train de faire main basse sur des établissements culturels, qui sont un bien du peuple, alors qu’il les interdit par la force à toute la société. Pourquoi la société civile et la classe politique de Bejaïa n’ont-elles pas condamné les autorités pour leur attitude caporaliste ? La récupération de ces établissements culturels constitue pourtant un enjeu politique extrêmement important.
Que vaut un maire dans sa ville, celui que sa population a élu pour la représenter ? Des flics peuvent-ils le piétiner sans le moindre égard à son autorité, même à titre formel ? Un wali, parachuté par le pouvoir central, peut-il continuer à agir comme un hors-la-loi tout en confisquant la liberté et la dignité de la population ? Ce wali, et les militaires qui l’ont installé, ne savent-ils donc pas que l’outrage qu’ils font à la population est une violente attaque à leur dignité ?
Aujourd’hui, dénoncer, condamner, ne suffit plus, on le sait bien. Il faut s’organiser, s’unir, se battre ensemble pour abattre la tyrannie.
Bejaïa le 17 septembre 2020
Kader Sadji.
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Message  Azul Lun 21 Sep - 13:55

Je tiens à m'excuser auprès du public et des amis du café littéraire de TIchy que les activités culturelles prévues pour les journées de vendredi et samedi, en collaboration avec le congrés mondial amazigh CMA, sont annulées pour cause l'interdication des services de sécurité de TIchy de la tenue des activités en question. Une déclaration se fera ultérieurement pour plus d'éclaircissements.
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Karim Smaili
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Café littéraire de Tichy.
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Message  Azul Lun 21 Sep - 13:56

Arrestation de militants associatifs à Tichy
Que font les associations ?
A quoi servent les associations de Tichy et d’ailleurs ? Pourquoi refusent-elles toujours de réagir à chaque fois qu’il y a nécessité de le faire ? Sont-elles si platement soumises à ce point ? A l’exception notable d’Aokas qui a bâti une belle société civile, pourquoi dans d’autres villes les associations ont-elles pris cette très aliénante habitude de ne se manifester que lorsqu’il est peut-être temps…de constituer un monumental dossier de demande de subvention dont les aléas sont tels qu’elle devient leur principale, sinon leur l’unique activité.
Une subvention qu’on obtient en surcroît en contrepartie d’une soumission à l’administration, donc à l’autorité, et qu’on appelle diplomatiquement : le partenariat. Et qu’ont-elles apporté à leur société, à leur population, à la culture, à l’environnement, au cadre de vie, toutes ces associations qu’on alimente financièrement chaque année. L’heure des bilans est arrivée.
A contrario, à Tichy, c’est bien l’association Asaki (Eveil), qui n’a jamais été subventionnée depuis sa création en 2018, qui anime la scène culturelle sans discontinuer, douze mois sur douze, à travers la tenue de cafés littéraires. Cela parait bizarre, mais on doit savoir que se sont finalement les convictions et la passion de servir sa société qui font la différence.
Si elles ne servent pas leur société, pourquoi ces associations doivent-elles continuer à exister ? Ne doivent-elles pas enfin rendre le tablier et cesser de bouffer inutilement l’argent du contribuable ?
Enfin, par leur apathie et leur soumission, ces associations ne son-elles devenues les meilleures alliées du système ?
Bejaïa
Vendredi 18 septembre 2020
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Message  Azul Lun 21 Sep - 13:56

Azday Adelsan n Weqqas
Café littéraire d'Aokas

Au moment où les cafés littéraires se préparent pour la reprise de leurs activités, le pouvoir quant à lui semble renouer avec les pratiques répressives et moyenâgeuses.
C'est aux alentours de 15 heures 45 mns du jeudi 17 Septembre que les policiers de la sûreté de Daira de Tichy ont été dépêchés à la bibliothèque communale de Tichy pour interpeller des militants associatifs et leur signifier l'interdiction de l'activité culturelle prévue le vendredi 18 et le samedi 19 septembre à ladite bibliothèque, organisée par le café littéraire de Tichy et proposée par le congrès Mondial Amazigh CMA.
Il a été procédé malgré l'autotisation délivrée par le maire de la localité à l'évacuation des lieux puis à l'escorte des personnes qui s'y trouvaient vers le commissariat de police de Tichy.
Il s'agit Smaili A/krim et Mersel Zahir du café littéraire de Tichy, Tiakout Mouloud du café littéraire d'Aokas et Kamira Nait Sid et Youva Miridja respectivement présidente et menbre fédéral du congrès mondial amazigh CMA.
Parallèlement des activités d'ordre politique et religieuses sont autorisées, encadrées, subventionnées et même sécurisées par les services de sécurité...
Azday Adelsan n Weqqas et son café littéraire dénoncent vigoureusement cet acharnement policier et son attitude répressive à l'égard de la culture et du savoir et surtout de ce qui concerne la culture et l'identité Amazigh mille fois millénaire et appellent la population à se mobiliser pscifiquement pour faire face à cette énième provocation.

Non à la politique de deux poids deux mesures.
Non à la criminalisation de la culture
Pour le respect des droits et libertés fondamentales.
Aokas le 18 septembre 2020
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Message  Azul Lun 21 Sep - 13:57

Le pays qui «déteste» les cafés littéraires !
«L’Algérie cesse de plus en plus d’être un pays», me dis-je dès le premier post pour le moins éclaboussant. La tête baissée, l’échine ployée, défaite, l’Algérie prend-elle la route de la sortie de l’histoire ? Pourquoi n’arrive-t-elle plus à faire des enfants à son espace-temps ? Occupée à créer et réinventer le passé, elle oublie le présent à habiter, l’avenir à semer du possible. Sans ces rares gens qui ont leurs rêves plus grands que leurs peurs, elle serait sans doute réduite à n’être plus que de la géographie. Un tas de lignes courbes et brisées pour une topographie de l’insignifiance sur l’atlas du monde. Une infinité de terre et de sable, saupoudrée de quelques ruisseaux mourants et monts érectiles avec des touffes de présence çà et là pour ponctuer le regard, assoir ne serait qu’un souvenir indécis dans la mémoire.
Après les militants, les marcheurs, les journalistes et les clameurs, après le rêve, les chansons et les youyous coupants, après les viols et les arrestations, l’État ou le pseudo-Dieu-sait-quoi actionne la machine de l’abracadabrantesque. 8 ou 9 sur l’échelle Richter de la connerie. Une sismologie qui échappe à l’entendement où on fabrique du policier et du gendarme comme des videurs postés au portail de la pègre. Ils ont droit de vie et de mort sur la piétaille. Rare peuple qui a plus peur de ses policiers et gendarmes que de ses petits voyous. Nous, le peuple, le petit peuple revendiqué pour l’anniversaire et les ripailles.
«Arrêtez-moi tout ce peuple !» ordonne, baveux, le président à l’issue du énième détournement fluvial. « Tout le peuple ?», rétorque, perplexe, le policier. « Qu’on le bastonne et terrorise, étaye le président au costume taillé dans le tissu râpeux du 1%. Qu’on l’emprisonne ! Qu’on en fasse un élevage de canes ! ».
Une révolution donc pour un peu de manchettes. Que les croupes de nos femmes ondoient devant nos yeux arides de délicatesse, que d’aucuns parlent de nous. L’inexistence dans le concert des nations n’a que trop duré. Une révolution, tiens, qui a horreur des idées face à un ogre qui en a plein. Une révolution pour l’avènement du pire!
Au pays de la cigogne, dirait-on, quand l’ultime fête proposée aux yeux est le bal des injustices, le voleur continue de détourner, le violeur de gouverner, et les autorités, qui ne savent plus rien hormis de sophistiquer la détestation du peuple, d’apeurer.

Dernière trouvaille : arrêter les cafés littéraires ! Les livres en quarantaine ! Les lecteurs au banc des accusés ! Convoquons les présidents des cafés littéraires ! Les associations. Les berbéristes qui refusent de devenir arabéens! Éteignez-moi un à un ces foyers de l’idée ! Les idées inspiratrices qui actionnent la sortie de la cessation. Colmatez les éclosions de sources pour qu’il ne pleuve plus que l’arabo-islamisme comme une pluie de crétinisation caractéristique devant le droit seigneurial de pucelage. Empêchez ce peuple d’être heureux! Il ne faut pas qu’il soit heureux ! S’il est heureux, il pensera, il réclamera, il voudra, il osera, il désirera, il aimera, il se surpassera, et il créera. Sera libre. Autonome. Adulte avec d’immenses yeux d’enfants pour qu’il se souvienne de demain. La dernière chose qu’il voudra alors est d’être gouverné par de brigands doublés de clowns aseptisés et gonflés. Faites donc, avant qu’il ne soit trop tard, de ce peuple un tas «mineur» à vie ! Et de l ’école, une forgerie des servilités dorées !
Dans un État comme un funambule perché sur la fragilité de notre avenir, débile, la pègre pense sérieusement pouvoir réguler le débit des mots, rationner au compte-goutte les joies irrigatrices des jardins de l’âme, distribuer parcimonieusement l’air et le temps.
Tiakout Lmouloud, un ami, président du plus célèbre café littéraire en Algérie, où j’ai été accueilli à chaque fois comme on accueille un membre de la famille, celui sans doute à l’origine ne serait-ce que d’un peu de cette Algérie rebelle descendue dans les rues, enseignant philosophe, infatigable militant des libertés démocratiques, humaniste, berbériste, papa et frère attentionné, est convoqué par la police. De quoi est-il coupable? Il sort des sentiers battus, mon ami le philosophe pour qui les livres sont les gâteries de l’être. Il réfléchit donc, pense à une Algérie après les murailles, un «Je» après l’élevage, une vérité de la raison après les manuels du plomb et des clous doctrinaires, un horizon après les slogans et les oraisons de l’abêtissement massifié.
Karim Smaili, un autre ami, président du café littéraire de Tichy, l’espace culturel dont j’ai eu l’honneur d’être le premier invité, lui aussi est escorté au commissariat. Me reviennent en tête nos croustillantes discussions, l’envie de l’homme de porter le monde sur ses frêles épaules, de sortir Tichy, la ville balnéaire, de son sommeil intellectuel et prorogé. Émacié, l’œil luisant, une eau or et feu comme une lampe refoulée qui allume son âme de l’intérieur, Karim comme Lmouloud croient que les livres sont les compositeurs de l’aube ; ils sont persuadés que les discussions revendiquent les ponts, que les débats apprennent la marche sur les œufs fragiles du vivre-ensemble, que s’il faut un village pour élever un enfant, il faut tout un monde pour élever un peuple.
Mes amis Tiakout Mouloud et Karim Smaili ont été donc «terrorisés» par un État qui a la peur des quintessences alors que les terroristes, le vrais, courent les rues. Gouvernent carrément. Parce que, eux, ils ne sont pas à la tête d’associations conçus pour être des somnifères idéologiques que l’on gave pour expliquer au peuple que le bonheur n’est pas pour la terre, mais pour le ciel.

Voici donc un État qui ne veut pas du meilleur de ses enfants. Ne veut pas d’un peuple qui aime les livres, qui affectionne l’art, qui pense, produit, écrit. Les intelligences, il s’en fout comme de l’an quarante. Ou pire, il en est horrifié. Vivement les débiles ! Les ignares ! Les ignorants ! Les corrompus ! Les réceptacles altiers de la connerie ! Les cagots qui soupent à la bondieuserie et s’abreuvent aux couillonnades des constantes. Versez-leur les milliards, les associations qui débilitent et qui déplacent l’épicentre des séismes aux cheveux des femmes.
Un État, les quelconques s’entend, faute de promettre le paradis ici et maintenant, il édifie dans l’imaginaire un paradis après la tombe. Vivement les associations, organismes et organisations qui accélèrent l’aliénation pour usiner un peuple à convenance qui n’aspire à rien hormis de priver les autres de leurs libertés ! Une piétaille plongée dans la farine du sacré et noyée dans l’huile trompeuse des constantes ! Un peuple comme une multitude rodée à la génuflexion devant le seigneur autoproclamé, subordonnée aux mémoires meurtrières et mortifères !
Kamira Naït-Sid, présidente du congrès mondial amazigh (CMA), arrêtée. Pareillement. Selon le journaliste Kader Sadji : « Les personnes arrêtées s’étaient rendues aujourd’hui (jeudi 17 septembre 2020) à la bibliothèque pour préparer l’installation de l’équipement nécessaire au déroulement d’une rencontre culturelle sur la langue et culture amazighes qui devait avoir lieu le lendemain et surlendemain (vendredi et samedi 18 et 19 septembre 2020). L’activité a été préalablement autorisée par le maire de la localité après qu’une demande lui eût été adressée par le café littéraire de Tichy ». Elle aussi, elle a quitté la tribu de l’impensé imposée par une idéologie de l’abolition des altérités. S’affranchir du désert géographique et mental.
Autorisée ou pas, la rencontre pour préparer la rencontre amazigh, la pègre s’en fout. Elle ne veut pas de cette Algérie qui discute et qui rêve. Une Algérie immanquablement à venir. Plurielle, amazigh d’abord, plurimillenaire de souvenir. Une mémoire qui ne date pas du 1er novembre ou du 7e siècle. Un livre scolaire qui n’enseigne pas qu’Okba est un héros, mais un violeur. Un pays qui ne sera pas que musulman, mais chrétien aussi, juif, animiste, athée, théiste… Une terre pour qui n’importera plus le slogan creux d’une Algérie absurde et unie, mais d’une Algérie d’Algériennes et d’Algériens d’abord et surtout. Une terre du mérite qui n’aura plus des voleurs et des criminels à sa tête.
Se contentera-t-on désormais de grossir la marche et d’ombrer les ruelles chaque vendredi ? Ou alors ira-t-on enfin vers le pays que nous méritons ? Un pays qu’on n’aura pas envie de quitter. Où les bancs publics seront remplis de gens qui lisent, d’hommes et de femmes qui devisent, de cœurs qui se nourrissent aux sucreries délicieuses de l’âme.
Il était une fois, nous dira-t-on, un pays qui ne détestait pas que les femmes et les hommes libres, mais les cafés littéraires aussi. Les livres. Les lecteurs. Aokas alors, suivie de Tichy, de toute la Kabylie, de l’Algérie et de la diaspora au quatre coins du monde, avant l’assaut final de l’obscurité, clamait les livres. Un certain 27 juillet, elle a marché dans les rues. Pour que les livres se réapproprient une place dans le langage, une empreinte dans la référence. Des hommes et des femmes avaient marché armés de livres. Ils avaient l’impression de brandir des lampes aveuglantes de lumière susceptibles d’éteindre morceau par morceau la nuit inquisitrice. Les samedis, chaque samedi, rare contrée qui sortait des sentiers battus, les gens sortaient de chez eux. Un après-midi pour fumer des rêves, emprunter le tapis volant du multiple et atteindre les contrées verdoyantes des mille et un possibles. Les gens parlaient, discutaient, concevaient le pays à venir.
En somme, la question est : prendra-ton enfin les rênes de notre destin pour continuer le rêve grandiose d’une Algérie à libérer de ses ennemis intérieurs pour une terre qui aimera enfin les livres et les cafés littéraires ?
Par =AZWEP5bENhD194CjnTHRuZ81Hbc6EIDDG8l9TDFrlsIZCLYfIIhdTFLzwa_Wqnp5wzTWyhFdDgPImv18gOOaJz0MIAdvPGCkClZaWiwaMhztOpaYqkHgDMYrXaB8OzjrB84&__tn__=-]K-R]
Louenas Hassani
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Azul
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