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HOMMES LIBRES D'ALGERIE : UNISSEZ-VOUS !

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Message  Jonas Lun 12 Oct - 14:02

Livrée depuis plus de 40 ans aux mains perverses d’un gang inamovible avide de pouvoir et de richesses, l’Algérie continue son chemin de croix. Malgré de nombreux soubresauts populaires, s’étant soldés quasi systématiquement par des massacres, le petit groupe, organisé en clans régionaux, qui se partagent le pouvoir réel et donc le gâteau, reste solidement accroché aux leviers du pouvoir. Un pouvoir plus que jamais illégitime, une population plus que jamais désemparée et un pays plus que jamais à la recherche de son identité.

Résultat d’une politique offensive d’arabisation et de falsification historique, le marasme dans lequel se débat l’Algérie depuis des décennies malgré ses richesses tant naturelles que culturelles, est le terreau qui a permis l’émergence de mouvements islamistes aussi sectaires que violents. Instrumentalisés par le régime pour se maintenir, les islamistes ont été les « idiots utiles » que cherchaient les dignitaires du pouvoir, non seulement pour perpétuer leur emprise sur le pays mais également pour étouffer toute opposition démocratique. En assassinant lâchement les intellectuels, les artistes, les journalistes et les militants politiques opposés à leurs vues, les islamistes évitaient au pouvoir de faire le sale boulot. Ainsi, en se débarrassant des démocrates, le pouvoir créait le clivage rêvé : nationalistes arabo-baathistes contre islamistes. En imposant ce clivage spécieux, le pouvoir se parait des vêtements de « rempart » contre le « fascisme vert ». Et se voyait donc soutenu par la communauté internationale, terrorisée par les fanatiques religieux. Ce jeu de dupes a fait une victime de taille : le peuple algérien, qui se voyait piégé et contraint de choisir entre la peste et le choléra. Une partie de la population ne choisira jamais : celle des hommes libres ! (les femmes compris voyons...) Une région symbolise la résistance à cette dure réalité : la Kabylie. Dernière région d’Algérie à avoir été soumise par le colonisateur français, initiatrice de la revendication indépendantiste par l’intermédiaire de l’organisation « l’Etoile Nord-Africaine », bastion du nationalisme algérien et à l’avant-garde du combat contre la France pendant la guerre, son irrédentisme a continué à s’exprimer après l’indépendance. Trahie par ses frères d’arme originaires des autres régions, l’Algérie indépendante s’est construite sans la Kabylie mais, surtout, contre elle. Le premier président de l’Algérie « indépendante », aussi cultivé et politisé que ses chaussettes, Ahmed Ben Bella, ne beuglait-il pas, face à une foule encore euphorique, « nous sommes arabes, nous sommes arabes, nous sommes arabes ! » ?

Ainsi, des dissidents kabyles du FLN, emmenés par Hocine Aït-Ahmed, n’ont pas hésités à prendre les armes contre le nouveau pouvoir et ce, dès 1963. Malgré leur échec retentissant, ceux-ci continueront le combat mais sur le terrain politique, en créant le FFS. Suivent le coup d’état et l’interminable règne de Houari Boumediene qui, après s’être débarrassé du fantoche Ben Bella en 1965, faisait subir une dictature implacable au peuple algérien : ce sont les années de plombs, jusqu’en 1979. C’est pourtant pendant cette période que les militants de la cause identitaire berbère activaient et tentaient de conscientiser la population en Kabylie et à Alger, notamment dans les universités. Avec succès car le « printemps berbère » éclatait en avril 1980, à la suite de l’interdiction d’une conférence que devait tenir Mouloud Mammeri dans une université de Tizi-Ouzou. Durement réprimés, ces évènements vaudront à leurs animateurs des séjours en prison, agrémentés de séances de tortures. La question identitaire investissait le devant de la scène en Kabylie et ne devait plus jamais la quitter.
La grève du cartable en 1994, l’assassinat de Lounès Matoub et les émeutes qui ont suivis, le printemps noir d’avril 2001, qui a vu 126 citoyens de Kabylie périr sous les balles des gendarmes avec pour point d’orgue, la marche du 14 juin 2001 sur Alger, qui a vu près de 3 millions de kabyles se mouvoir dans l’unité dans les rues de la capitale pour protester contre le pouvoir, développaient inexorablement la conscience identitaire des kabyles. Une marche qui constitue un tournant dans l’histoire de la Kabylie : les kabyles se sont révélés au niveau international en tant que peuple à part entière. Le divorce entre le pouvoir algérien et la Kabylie était consommé. La question de l’autonomie de la Kabylie est désormais au centre du débat politique kabyle.
L’autonomie de la Kabylie serait le début de la décomposition du régime algérien et, à ce titre, ce mouvement tant brocardé par les ayatollahs de l’arabo-islamisme réussirait là ou ont échoué tous ceux qui n’ont pas hésité à mettre leur kabylité au placard, voire même à la poubelle, pour offrir des gages de nationalisme : détruire le régime. Cela démontre que l’autonomie de la Kabylie n’est pas une fin mais un moyen : celui d’obtenir la démocratisation du pays tout entier.

Nous n’oublions pas l’Algérie. Nous sommes aussi algériens que ceux qui nous qualifient « d’ennemis intérieurs » ou de « hizb França » mais des algériens dignes, pas des algériens haineux et intolérants. Les kabyles seront plus utiles à l’Algérie en s’affirmant dans leur identité. Au fond, les kabyles qui se renient sont méprisés par le reste des algériens. Personne ne peut respecter un individu prêt à tout, y compris à mépriser sa propre identité, pour plaire et se faire une place dans la communauté. Les kabyles sont respectés lorsqu’ils luttent pour leur dignité pas quand ils jouent les idiots utiles du régime. La Kabylie doit cesser d’être le terrain de jeu du pouvoir et de la guerre des clans. Pour cela, l’influence de ces officines en Kabylie doit être réduite à néant : un statut d’autonomie peut jouer ce rôle de protection.
La nécessité de l’autonomie n’est pas seulement dictée par des considérations identitaires. La prise en charge des besoins sociaux de la population et le développement économique de la région rendent urgente cette évolution institutionnelle. Les kabyles sont des travailleurs sérieux et s'ils mettent leur énergie et leurs compétences au service de leur région, celle-ci sera la locomotive économique du pays et alors, elle contribuera au redressement national.
Cette courte chronologie de l’histoire algérienne nous montre à quel point l’Algérie est loin d’être décolonisée. Nous plaçons notre combat dans le sillage des combattants kabyles de la guerre de libération. Le gang qui a confisqué l’Algérie aux algériens, qui s’enrichit à leurs dépends, qui parasite la vie politique du pays, qui se sert de l’armée et de ses liens étroits avec l’ancienne puissance coloniale et les despotes orientaux pour se maintenir et terroriser tous les citoyens récalcitrants, est la cause de tous les maux de l’Algérie, quels qu’ils soient. Ils peuvent assassiner, emprisonner, confisquer les passeports, intimider, menacer ou torturer : un jour, ils devront répondre de leurs actes devant la justice, nationale ou internationale et rendre ce pays à ses propriétaires : ses habitants.

Ce gang, vestige colonial, est le dernier obstacle à l’indépendance du pays. Les algériens libres doivent s'unir et rompre avec l’héritage jacobin français, mettre fin aux liens pernicieux avec certains régimes orientaux et construire un état à l’image et au service de son peuple. Nous respectons la France et son peuple mais la France est la France, avec un modèle hérité de son histoire. L’Algérie est l’Algérie et nous devons partir de la réalité du pays pour construire l’état et ne pas copier bêtement la France, comme le font ceux qui ont paradoxalement fait métier de lui cracher systématiquement à la figure. La fameuse Algérie algérienne appelée de leurs vœux par tous les moudjahidines authentiques de la guerre de libération sera alors une réalité. La propagande du pouvoir a fait croire au peuple qu’un pays, c’est une surface peuplée de moutons avec un berger qui décide de leur sort. Rien n’interdit qu’il y ait plusieurs centres de décisions. L’Algérie doit se mettre au service de ses habitants et ce sont eux qui vont la dessiner, construire un modèle original, fidèle à la réalité du pays. La construction nationale ne doit pas se faire contre une partie du pays, quelle qu’elle soit. Elle doit faire en sorte que chacun se sente chez lui. C’est cela la « libération nationale » telle que nous la concevons. Si certains, notamment ceux qui soutiennent le pouvoir par orgueil et fierté nationalistes, sont satisfaits de la gestion du pays, tant mieux pour eux. Mais ils doivent accepter le fait que d’autres ne le sont pas et se battent pour une Algérie libre et plurielle : une Algérie et des algériens libres.

Arezki BAKIR

Source:http://www.lematindz.net/news/2797-hommes-libres-dalgerie-unissez-vous-.html
Jonas
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