N.Medjdoub interprète "Terwi teberwi" de Slimane Azem
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Re: N.Medjdoub interprète "Terwi teberwi" de Slimane Azem
https://www.youtube.com/watch?v=M_HfVVB6Slc&feature=share
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Re: N.Medjdoub interprète "Terwi teberwi" de Slimane Azem
N.Medjdoub interprète "Terwi teberwi" de Slimane Azem
lors du café littéraire d' Aokas par Pr Abdelmadjid Merdaci
Aokas le 08/12/2018
lors du café littéraire d' Aokas par Pr Abdelmadjid Merdaci
Aokas le 08/12/2018
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Re: N.Medjdoub interprète "Terwi teberwi" de Slimane Azem
Rénia Aouadène Chanson toujours d'actualité ! Slimane était un visionnaire !!!!!!!!!!!
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Re: N.Medjdoub interprète "Terwi teberwi" de Slimane Azem
[size=40]Dr Abdelmadjid Merdaci : « Libérer l’histoire de la guerre d’indépendance des peurs et des mensonges »[/size]
L’association « Ciné Plus » de Timezrit, chef-lieu des At Yemmel, sur la rive droite de la Soummam a reçu, hier après midi dans la grande salle de Cinéma du village, le professeur Abdelmadjid Merdaci de l’université de Constantine à l’occasion de la sortie de son dernier livre sur le Gouvernement Provisoire de La République Algérienne (GPRA) et son rôle fondamental dans l’indépendance du pays durant sa courte existence du 19 septembre 1958 au 3 Aout 1962.
Après la présentation du Docteur Merdaci, connu comme historien de la guerre de libération avec pas moins de 10 ouvrages, mais aussi comme grand sportif fondateur du journal « Sports Actualités » comme Musicologue ayant écrit un gros « Dictionnaire sur les musiques citadines de Constantine »et versé dans l’histoire de la dramaturgie locale, avec deux ouvrages sur « Les Sources du théâtre à Constantine » et « Constantine sur scènes », le jeune animateur de Ciné Plus , Réda Bouamara informa le public de la vente dédicace qui suivra le débat et du programme de l’association pour les semaines à venir.
« GPRA, un mandat historique »
Tel est le titre de ce précieux document de 150 pages construit en 12 chapitres autour de l’idée qu’il « faut libérer l’histoire de la guerre d’indépendance des peurs et des mensonges ».Le professeur Merdaci qui se présente comme « un artisan de la recherche scientifique libre dépendant de ses seules envies et compétences », s’interroge d’emblée sur l’éradication du sigle GPRA du langage officiel post indépendance . Le discours officiel parle du FLN mais jamais du GPRA ! Le professeur Merdaci va en parler durant cette conférence. Il commencera comme un bon journaliste par expliquer la problématique. Le GPRA c’est quoi ? Il faut beaucoup de pédagogie pour aborder un problème qui n’intéresse pas la jeunesse hanté par le visa et la Harga vers le monde libre ! Oui, le conférencier ira justement aux racines de cette absence de liberté.
« Le 23 Octobre 1954 fut crée le FLN par 22 hommes tous issus de l’école du PPA/MTLD en rupture avec le Messalisme ambiant. Le programme était clair : l’indépendance par la lutte armée. La guerre est déclenchée par une insurrection armée le 1er Novembre 1954, une réunion est programmée pour Janvier 1955 en vue de l’évaluation de l’impact de ce déclenchement .Cette réunion n’a pas eu lieu, faute de liaison et à cause de la précarité des moyens matériels. Des 6 membres de la première direction originelle seront progressivement éliminés ou arrêtés par l’armée française. Didouche Mourad en janvier 55, Ben Boulaid en février 55, Rabah Bitat en Mars 55, De la direction originelle du FLN seul Krim Belkacem était encore libre au maquis (qu’il avait rejoint depuis 1945). Ben Mhidi était au Caire pour chercher des armes, Boudiaf à Madrid pour chercher des soutiens. »
« Netratgou ha ou nchoufou »
« On met le feu et on verra » tel était l’état d’esprit des déclencheurs de l’insurrection du 1er Novembre 54 résumé par Boudiaf, qui sera repris par Ben Mhidi disant « mettez la révolution dans la rue, le peuple s’en chargera ». Le mouvement connut une sorte de repli après le choc de l’insurrection et ce n’est qu’au 20 Aout 55 que Zighoud Youcef, adjoint de Didouche Mourad tué par l’armée française en janvier 55, relancera la lutte par les armes dans l’insurrection populaire du Constantinois. Zighoud était le produit du processus de maturation que connut l’élite politique nationaliste depuis les années 20, il exerçait une sorte de fascination sur ses interlocuteurs. Il dira à ses adjoints « j’ai toujours craint que le destin de la révolution repose un jour sur mes épaules ». Le 20 aout 55 à midi, les moudjahidines attaquent 35 cibles coloniales comme pour répéter le mode opératoire du 1ernovembre 54. La zone 3 (Kabylie) et la zone 4 (Algérois) ne purent participer faute de contacts et à cause de rivalités intestines. Cette révolte du Constantinois change complètement la nature de la guerre obligeant la France à réagir et entrer effectivement en guerre avec les appelés du contingent, impliquant ainsi les familles françaises à travers leurs enfants, instaurant un arsenal juridique anti algérien (responsabilité collective) qui poussera les algériens dans les bras du FLN. La répression fut féroce. Les algériens choisissent leur camp. On passe de l’insurrection à la Guerre.
L’emprunte de Abane Ramdane
Début 1955 Abane est libéré de prison. L’ancien de l’OS est tout de suite requis par Krim et Ouamrane. On lui dit « Le FLN a besoin de toi ». Abane va s’attacher à changer la nature du front de libération nationale. Il était persuadé que la guerre allait se gagner sur le terrain de l’opinion, il fallait mobiliser l’opinion populaire, et surtout l’opinion influente. Il prend contact avec les tendances historiques du nationalisme algérien (UDMA, Oulémas, PCA, Centralistes …). Il met en place les structures du FLN, les bases sociales et les fondements doctrinaux. Et décide des règles de recru-tement au sein du FLN. Abane était très intelligent. Il était sans doute le seul à avoir fait une lecture dynamique et pertinente de la proclamation du premier novembre et il décida de la mettre en pratique. Il donnera progressivement une identité au FLN après l’étincelle de Zighoud Youcef le 20 Aout 55. La consécration de tout cet effort d’implication de toutes les énergies du mouvement national dans la guerre fut le congrès de la Soummam du 20 Aout 56. Une plateforme de 32 chapitres est rédigée où un projet de société est élaboré : on fait la guerre pour l’indépendance et le changement social total du pays. Le congrès sortira avec une transformation totale du FLN, avec des organes de direction, le Conseil National de la Révolution Algérienne(CNRA) de 34 membres ( 17 suppléants et le Comité de Coordination et d’Exécution (CCE)de 5 membres comme nouvelle direction du FLN à la place de la direction originelle des 6 membres fondateurs.
28 Aout 57 : Mise à l’écart d’Abane
Le CCE rejoint Alger entre sept 56 et mars 57 ; mais après l’arrestation de Ben Mhidi, il s’installera à Tunis et au Caire. Il fallait remplacer Ben Mhidi ! A partir d’Avril 1957 il y a une compétition pour le pouvoir au sein du FLN. Cette question du pouvoir va accompagner l’histoire du pays après l’indépendance. Le CNRA se réunit au Caire le 28 aout 1957 .La réunion sera statutairement irrégulière. Un groupe d’officiers de l’intérieur est coopté. Houari Boumediene, inconnu qui a rejoint le FLN en 1955 est devenu membre du CNRA en 1957 ! Krim Belkacem était à la manœuvre. Sa ligne politique : réhabiliter les maquisards. C’était l’exclusion d’Abane qui était en ligne de mire. Résultat : mise à l’écart de Ramdane Abane qui fut versé à la rédaction d’El Moudjahid. Cette réunion du 28 Aout 57 fut décisive dans l’histoire du FLN et dans la suite de la guerre. Les structures issues du congrès de la Soummam furent balayées et remplacées par des instances du moment. Le CNRA de 34 membres passa à 54 membres de plein droit. Le CCE de 5 membres passa à 14 qui constituent la direction effective du FLN. C’est la mise à l’écart de la plateforme de la Soummam et de son concepteur. Elimination politique des Centralistes, des Udmistes, et des Oulémas. Les orientations de la Soummam sont remises en cause.
GPRA : Implication d’Ait Ahmed et de Benbella
C’est en Février 1957 Hocine Ait Ahmed envoie un courrier au CCE indiquant qu’il « faut passer à une étape qualitative et mettre un gouvernement en place » le CCE répond « Nous allons y travailler ». C’est cette perspective qui déclencha sans doute cette compétition politique. Ben Bella fera une lettre de rappel : « Où en est –on ? Pourquoi ce retard » Le CCE va organiser cette étape avec une commission de réflexion sur la faisabilité du Gouvernement. Sept commissions ont travaillé sur le projet de gouvernement provisoire. Le 9 septembre 1958 le GPRA est constitué. La formation est annoncée le 19 sept 1958 par Mhemed Yazid après l’étude des conditions d’annonce par Mebrouk Belhocine . Ferhat Abbas désigné président du GPRA rappelle la ligne politique, fixant les objectifs de la nouvelle étape de la lutte des algériens pour leur indépendance. A Tunis Krim Belkacem fait la même déclaration. Les autorités françaises font un retour sur cette annonce et menacent de répression tout Etat qui exprimerait sa reconnaissance du GPRA. Malgré ces menaces une première vague de 17 Etats, dont l’Irak fut le premier, reconnut le GPRA. A la veille des accords d’Evian 37 Etats avaient reconnu le gouvernement provisoire de la république algérienne.
Israël et la Turquie
Lors du débat une question claire fut posée. « La Turquie n’a pas reconnu le GPRA alors qu’Israël l’a fait, est ce vrai ? » Le professeur, supporter du Mouloudia de Constantine, bottera en touche. Il évitera cette question qui fâche et insistera sur les mots clés de la déclaration de naissance du GPRA, à savoir « Restauration de l’Etat Algérien et République Algérienne ». Pourquoi Ferhat Abbas comme président ? Il y avait deux personnalités en vue. Le docteur Lamine Debaghine, animateur du PPA clandestin et Krim Belkacem dernier fondateur du FLN en vie et en liberté. Krim sera bloqué par Boussouf et Bentobbal qui lui ont opposé la légitimité du groupe des 22 auquel il n’a pas participé. Le GPRA dirigé par Abbas comprendra 18 ministres, installés en exil. Il y a eu trois GPRA les deux premiers dirigés par Ferhat Abbas le dernier par Benyoucef Benkhedda dans la courte histoire de 58 à 62. L’ouvrage de Merdaci traitera de la formation du GPRA originel et des luttes internes pour le pouvoir , de l’épreuve du pouvoir avec notamment le conclave des colonels ,la fronde de l’Etat Major Général , l’OAS et la crise de l’exécutif provisoire , de la stratégie de guerre sur le terrain de l’opinion et de la culture et de l’épreuve des négociations que le GPRA mènera de main de maitre pour arracher une victoire diplomatique sur la France qui avait sur le plan militaire assis sa suprématie. L’histoire du GPRA est un moment clé pour comprendre la formation des clans du pouvoir actuel.
Le basculement populaire du 11 décembre 1960
Le général de Gaulle va tenter de garder l’Algérie dans le giron de la France en lançant un plan de développement socio-économique dit « Plan de Constantine » dirigé vers la réhabilitation du citoyen indigène avec l’objectif de « Libérer les algériens de l’emprise du FLN ». Le 4 juin il prononcera sa fameuse devise « Je vous ai compris » mais il a compris qui ? Puisque le 9 juin à Mostaganem, il évoquera encore « l’Algérie Française » Il décidera d’aller aux négociations, mais il lui fallait battre l’ALN, sur le terrain militaire. Ce sera l’enfer des opérations du général Challe qui isoleront les maquis de l’ALN en no ‘man’s land dans des zones interdites après avoir cantonné les paysans dans des villages de regroupement. En Mai 1958 la population algérienne est sortie par l’administration française dans de grandes manifestations profrançaises. Le 11 décembre de la même année la population sort dans les rues manifestant pour l’indépendance, affrontant les blindés et les armes françaises ! Comment s’est opéré ce retournement quels sont les secrets de ce basculement. L’ouvrage du docteur Merdaci répond profondément à cette question, notamment en explicitant le concept de « Réseau de Capillarité ». Le 16 septembre 1959 le General De Gaule reconnait « Le droit des algériens à l’autodétermination » Ce qui provoqua de profondes déchirures dans les rangs français. Le 11 décembre 1960 l’Algérie sort dans la rue face aux fusils français. Le GPRA est plébiscité par les manifestations populaires. Après les premiers contacts diplomatiques, le FLN entre en négociations sous la direction de Krim Belkacem. Le GPRA accomplira brillamment la mission d’indépendance lancée le 1er novembre 1954.
Une statue pour Krim Belkacem à Alger
Lors du débat, le public insistera sur les luttes politiques internes au FLN, les mutations forcées et l’émergence des militaires à la place des politiques. Entre de nombreuses interrogations Merdaci répondra aux plus récurrentes : Pourquoi La date de l’indépendance qui est réellement le 3 juillet fut déplacée au 5 juillet, date de capitulation du Dey face à la France coloniale ? Quel est le contenu politique de l’épisode d’Abderrahmane Farès, la nature des accords FLN –OAS, Les assassinats d’Abane Ramdane, de Krim, de Khider. Le positionnement de Benjamin Stora sur l’histoire de la guerre d’indépendance fut longuement débattu. « L’accès aux archives étant encore impossible, La déconstruction de la mythologie officielle du FLN nécessite un retour à la lecture des textes de base de la révolution. » dira le conférencier, ajoutant :
« Un de mes rêves tenaces est de voir ériger une statue de Krim Belkacem signant les accords d’Evian au centre de la capitale ».
Nous pouvons lire dans l’introduction de l’ouvrage « GPRA, un mandat historique… » : « Il est légitime de faire d’abord état de la méconnaissance de l’événement et de sa portée par la grande majorité des algériens , d’avoir l’ambition de récuser les rites commémoratifs établis pour ouvrir droit à l’approche historienne que peuvent autoriser la documentation et les témoignages disponibles ». Il conclura en dénonçant l’exclusion du GPRA de la mémoire collective : « Soixante ans après sa proclamation le GPRA continue d’être le lieu d’un imposant silence. Le 19 septembre 1958 n’est toujours pas inscrit au calendrier des fêtes légales»
Rachid Oulebsir
L’association « Ciné Plus » de Timezrit, chef-lieu des At Yemmel, sur la rive droite de la Soummam a reçu, hier après midi dans la grande salle de Cinéma du village, le professeur Abdelmadjid Merdaci de l’université de Constantine à l’occasion de la sortie de son dernier livre sur le Gouvernement Provisoire de La République Algérienne (GPRA) et son rôle fondamental dans l’indépendance du pays durant sa courte existence du 19 septembre 1958 au 3 Aout 1962.
Après la présentation du Docteur Merdaci, connu comme historien de la guerre de libération avec pas moins de 10 ouvrages, mais aussi comme grand sportif fondateur du journal « Sports Actualités » comme Musicologue ayant écrit un gros « Dictionnaire sur les musiques citadines de Constantine »et versé dans l’histoire de la dramaturgie locale, avec deux ouvrages sur « Les Sources du théâtre à Constantine » et « Constantine sur scènes », le jeune animateur de Ciné Plus , Réda Bouamara informa le public de la vente dédicace qui suivra le débat et du programme de l’association pour les semaines à venir.
« GPRA, un mandat historique »
Tel est le titre de ce précieux document de 150 pages construit en 12 chapitres autour de l’idée qu’il « faut libérer l’histoire de la guerre d’indépendance des peurs et des mensonges ».Le professeur Merdaci qui se présente comme « un artisan de la recherche scientifique libre dépendant de ses seules envies et compétences », s’interroge d’emblée sur l’éradication du sigle GPRA du langage officiel post indépendance . Le discours officiel parle du FLN mais jamais du GPRA ! Le professeur Merdaci va en parler durant cette conférence. Il commencera comme un bon journaliste par expliquer la problématique. Le GPRA c’est quoi ? Il faut beaucoup de pédagogie pour aborder un problème qui n’intéresse pas la jeunesse hanté par le visa et la Harga vers le monde libre ! Oui, le conférencier ira justement aux racines de cette absence de liberté.
« Le 23 Octobre 1954 fut crée le FLN par 22 hommes tous issus de l’école du PPA/MTLD en rupture avec le Messalisme ambiant. Le programme était clair : l’indépendance par la lutte armée. La guerre est déclenchée par une insurrection armée le 1er Novembre 1954, une réunion est programmée pour Janvier 1955 en vue de l’évaluation de l’impact de ce déclenchement .Cette réunion n’a pas eu lieu, faute de liaison et à cause de la précarité des moyens matériels. Des 6 membres de la première direction originelle seront progressivement éliminés ou arrêtés par l’armée française. Didouche Mourad en janvier 55, Ben Boulaid en février 55, Rabah Bitat en Mars 55, De la direction originelle du FLN seul Krim Belkacem était encore libre au maquis (qu’il avait rejoint depuis 1945). Ben Mhidi était au Caire pour chercher des armes, Boudiaf à Madrid pour chercher des soutiens. »
« Netratgou ha ou nchoufou »
« On met le feu et on verra » tel était l’état d’esprit des déclencheurs de l’insurrection du 1er Novembre 54 résumé par Boudiaf, qui sera repris par Ben Mhidi disant « mettez la révolution dans la rue, le peuple s’en chargera ». Le mouvement connut une sorte de repli après le choc de l’insurrection et ce n’est qu’au 20 Aout 55 que Zighoud Youcef, adjoint de Didouche Mourad tué par l’armée française en janvier 55, relancera la lutte par les armes dans l’insurrection populaire du Constantinois. Zighoud était le produit du processus de maturation que connut l’élite politique nationaliste depuis les années 20, il exerçait une sorte de fascination sur ses interlocuteurs. Il dira à ses adjoints « j’ai toujours craint que le destin de la révolution repose un jour sur mes épaules ». Le 20 aout 55 à midi, les moudjahidines attaquent 35 cibles coloniales comme pour répéter le mode opératoire du 1ernovembre 54. La zone 3 (Kabylie) et la zone 4 (Algérois) ne purent participer faute de contacts et à cause de rivalités intestines. Cette révolte du Constantinois change complètement la nature de la guerre obligeant la France à réagir et entrer effectivement en guerre avec les appelés du contingent, impliquant ainsi les familles françaises à travers leurs enfants, instaurant un arsenal juridique anti algérien (responsabilité collective) qui poussera les algériens dans les bras du FLN. La répression fut féroce. Les algériens choisissent leur camp. On passe de l’insurrection à la Guerre.
L’emprunte de Abane Ramdane
Début 1955 Abane est libéré de prison. L’ancien de l’OS est tout de suite requis par Krim et Ouamrane. On lui dit « Le FLN a besoin de toi ». Abane va s’attacher à changer la nature du front de libération nationale. Il était persuadé que la guerre allait se gagner sur le terrain de l’opinion, il fallait mobiliser l’opinion populaire, et surtout l’opinion influente. Il prend contact avec les tendances historiques du nationalisme algérien (UDMA, Oulémas, PCA, Centralistes …). Il met en place les structures du FLN, les bases sociales et les fondements doctrinaux. Et décide des règles de recru-tement au sein du FLN. Abane était très intelligent. Il était sans doute le seul à avoir fait une lecture dynamique et pertinente de la proclamation du premier novembre et il décida de la mettre en pratique. Il donnera progressivement une identité au FLN après l’étincelle de Zighoud Youcef le 20 Aout 55. La consécration de tout cet effort d’implication de toutes les énergies du mouvement national dans la guerre fut le congrès de la Soummam du 20 Aout 56. Une plateforme de 32 chapitres est rédigée où un projet de société est élaboré : on fait la guerre pour l’indépendance et le changement social total du pays. Le congrès sortira avec une transformation totale du FLN, avec des organes de direction, le Conseil National de la Révolution Algérienne(CNRA) de 34 membres ( 17 suppléants et le Comité de Coordination et d’Exécution (CCE)de 5 membres comme nouvelle direction du FLN à la place de la direction originelle des 6 membres fondateurs.
28 Aout 57 : Mise à l’écart d’Abane
Le CCE rejoint Alger entre sept 56 et mars 57 ; mais après l’arrestation de Ben Mhidi, il s’installera à Tunis et au Caire. Il fallait remplacer Ben Mhidi ! A partir d’Avril 1957 il y a une compétition pour le pouvoir au sein du FLN. Cette question du pouvoir va accompagner l’histoire du pays après l’indépendance. Le CNRA se réunit au Caire le 28 aout 1957 .La réunion sera statutairement irrégulière. Un groupe d’officiers de l’intérieur est coopté. Houari Boumediene, inconnu qui a rejoint le FLN en 1955 est devenu membre du CNRA en 1957 ! Krim Belkacem était à la manœuvre. Sa ligne politique : réhabiliter les maquisards. C’était l’exclusion d’Abane qui était en ligne de mire. Résultat : mise à l’écart de Ramdane Abane qui fut versé à la rédaction d’El Moudjahid. Cette réunion du 28 Aout 57 fut décisive dans l’histoire du FLN et dans la suite de la guerre. Les structures issues du congrès de la Soummam furent balayées et remplacées par des instances du moment. Le CNRA de 34 membres passa à 54 membres de plein droit. Le CCE de 5 membres passa à 14 qui constituent la direction effective du FLN. C’est la mise à l’écart de la plateforme de la Soummam et de son concepteur. Elimination politique des Centralistes, des Udmistes, et des Oulémas. Les orientations de la Soummam sont remises en cause.
GPRA : Implication d’Ait Ahmed et de Benbella
C’est en Février 1957 Hocine Ait Ahmed envoie un courrier au CCE indiquant qu’il « faut passer à une étape qualitative et mettre un gouvernement en place » le CCE répond « Nous allons y travailler ». C’est cette perspective qui déclencha sans doute cette compétition politique. Ben Bella fera une lettre de rappel : « Où en est –on ? Pourquoi ce retard » Le CCE va organiser cette étape avec une commission de réflexion sur la faisabilité du Gouvernement. Sept commissions ont travaillé sur le projet de gouvernement provisoire. Le 9 septembre 1958 le GPRA est constitué. La formation est annoncée le 19 sept 1958 par Mhemed Yazid après l’étude des conditions d’annonce par Mebrouk Belhocine . Ferhat Abbas désigné président du GPRA rappelle la ligne politique, fixant les objectifs de la nouvelle étape de la lutte des algériens pour leur indépendance. A Tunis Krim Belkacem fait la même déclaration. Les autorités françaises font un retour sur cette annonce et menacent de répression tout Etat qui exprimerait sa reconnaissance du GPRA. Malgré ces menaces une première vague de 17 Etats, dont l’Irak fut le premier, reconnut le GPRA. A la veille des accords d’Evian 37 Etats avaient reconnu le gouvernement provisoire de la république algérienne.
Israël et la Turquie
Lors du débat une question claire fut posée. « La Turquie n’a pas reconnu le GPRA alors qu’Israël l’a fait, est ce vrai ? » Le professeur, supporter du Mouloudia de Constantine, bottera en touche. Il évitera cette question qui fâche et insistera sur les mots clés de la déclaration de naissance du GPRA, à savoir « Restauration de l’Etat Algérien et République Algérienne ». Pourquoi Ferhat Abbas comme président ? Il y avait deux personnalités en vue. Le docteur Lamine Debaghine, animateur du PPA clandestin et Krim Belkacem dernier fondateur du FLN en vie et en liberté. Krim sera bloqué par Boussouf et Bentobbal qui lui ont opposé la légitimité du groupe des 22 auquel il n’a pas participé. Le GPRA dirigé par Abbas comprendra 18 ministres, installés en exil. Il y a eu trois GPRA les deux premiers dirigés par Ferhat Abbas le dernier par Benyoucef Benkhedda dans la courte histoire de 58 à 62. L’ouvrage de Merdaci traitera de la formation du GPRA originel et des luttes internes pour le pouvoir , de l’épreuve du pouvoir avec notamment le conclave des colonels ,la fronde de l’Etat Major Général , l’OAS et la crise de l’exécutif provisoire , de la stratégie de guerre sur le terrain de l’opinion et de la culture et de l’épreuve des négociations que le GPRA mènera de main de maitre pour arracher une victoire diplomatique sur la France qui avait sur le plan militaire assis sa suprématie. L’histoire du GPRA est un moment clé pour comprendre la formation des clans du pouvoir actuel.
Le basculement populaire du 11 décembre 1960
Le général de Gaulle va tenter de garder l’Algérie dans le giron de la France en lançant un plan de développement socio-économique dit « Plan de Constantine » dirigé vers la réhabilitation du citoyen indigène avec l’objectif de « Libérer les algériens de l’emprise du FLN ». Le 4 juin il prononcera sa fameuse devise « Je vous ai compris » mais il a compris qui ? Puisque le 9 juin à Mostaganem, il évoquera encore « l’Algérie Française » Il décidera d’aller aux négociations, mais il lui fallait battre l’ALN, sur le terrain militaire. Ce sera l’enfer des opérations du général Challe qui isoleront les maquis de l’ALN en no ‘man’s land dans des zones interdites après avoir cantonné les paysans dans des villages de regroupement. En Mai 1958 la population algérienne est sortie par l’administration française dans de grandes manifestations profrançaises. Le 11 décembre de la même année la population sort dans les rues manifestant pour l’indépendance, affrontant les blindés et les armes françaises ! Comment s’est opéré ce retournement quels sont les secrets de ce basculement. L’ouvrage du docteur Merdaci répond profondément à cette question, notamment en explicitant le concept de « Réseau de Capillarité ». Le 16 septembre 1959 le General De Gaule reconnait « Le droit des algériens à l’autodétermination » Ce qui provoqua de profondes déchirures dans les rangs français. Le 11 décembre 1960 l’Algérie sort dans la rue face aux fusils français. Le GPRA est plébiscité par les manifestations populaires. Après les premiers contacts diplomatiques, le FLN entre en négociations sous la direction de Krim Belkacem. Le GPRA accomplira brillamment la mission d’indépendance lancée le 1er novembre 1954.
Une statue pour Krim Belkacem à Alger
Lors du débat, le public insistera sur les luttes politiques internes au FLN, les mutations forcées et l’émergence des militaires à la place des politiques. Entre de nombreuses interrogations Merdaci répondra aux plus récurrentes : Pourquoi La date de l’indépendance qui est réellement le 3 juillet fut déplacée au 5 juillet, date de capitulation du Dey face à la France coloniale ? Quel est le contenu politique de l’épisode d’Abderrahmane Farès, la nature des accords FLN –OAS, Les assassinats d’Abane Ramdane, de Krim, de Khider. Le positionnement de Benjamin Stora sur l’histoire de la guerre d’indépendance fut longuement débattu. « L’accès aux archives étant encore impossible, La déconstruction de la mythologie officielle du FLN nécessite un retour à la lecture des textes de base de la révolution. » dira le conférencier, ajoutant :
« Un de mes rêves tenaces est de voir ériger une statue de Krim Belkacem signant les accords d’Evian au centre de la capitale ».
Nous pouvons lire dans l’introduction de l’ouvrage « GPRA, un mandat historique… » : « Il est légitime de faire d’abord état de la méconnaissance de l’événement et de sa portée par la grande majorité des algériens , d’avoir l’ambition de récuser les rites commémoratifs établis pour ouvrir droit à l’approche historienne que peuvent autoriser la documentation et les témoignages disponibles ». Il conclura en dénonçant l’exclusion du GPRA de la mémoire collective : « Soixante ans après sa proclamation le GPRA continue d’être le lieu d’un imposant silence. Le 19 septembre 1958 n’est toujours pas inscrit au calendrier des fêtes légales»
Rachid Oulebsir
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Re: N.Medjdoub interprète "Terwi teberwi" de Slimane Azem
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