Des activités diverses s’y multiplient : Bejaia, capitale culturelle algérienne Par Rachid Oulebsir
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Des activités diverses s’y multiplient : Bejaia, capitale culturelle algérienne Par Rachid Oulebsir
Des activités diverses s’y multiplient : Bejaia, capitale culturelle algérienne Par Rachid Oulebsir
Par Algériemondeinfos
19 novembre 2018
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La Bougie refuse de s’éteindre. Sa mèche semble éternelle, sa cire est de miel, sa flamme illumine les chemins obscurs. Festivals, colloques, séminaires, conférences, ateliers, récitals, fêtes, théâtre, sorties en mer, processions, recueillements, randonnées pédestres, soirées musicales, toute la panoplie des actes de sauvegarde et de création de culture alternent pauses et mouvance dans les espaces sociaux traditionnels et dans les récents contenants modernes.
Un capital culturel à fructifier
Dans les villages haut-perchés, avec leurs Agoras, leurs fontaines, leurs mausolées, dans les gros bourgs, leurs salles de fêtes et leurs centres culturels, dans la grand-ville, la belle perle, capitale historique du pays, avec ses places patrimoniales, ses bibliothèques, son théâtre, ses nombreuses librairies, sa grande maison de la culture, des milliers d’acteurs fourmillent autour de l’acte culturel. Il n’a pas une semaine où la société civile ne renoue avec la création culturelle et artistique. Les associations citoyennes, les comités de village, les ligues de sport et de jeunesse, les cercles artistiques et clubs spécialisés dans le théâtre et le cinéma, les ateliers de peinture, les orchestres de musique, tous ces espaces bougent, animent la vie quotidienne , créent la nouveauté, sauvegardent les héritages, transmettent et enrichissent l’identité ancienne avec les apports de l’universalité, apportent ce petit plus qui redonne espoir à la jeunesse , qui contient et retient cet élan suicidaire de la Harga, cette fierté qui nourrit l’envie de rester chez soi , d’être soi et ouvre les yeux sur l’essentiel : la dignité du citoyen. Le secret de ce dynamisme est l’autonomie citoyenne. La majorité des associations ne comptent que sur leurs petits moyens, le soutien limité de l’Etat est très ciblé ; les sponsors privés sont dans une logique plus tactique commerciale que stratégique et philanthropique, aussi seules les énergies villageoises, avec les apports de l’émigration, sont une source de financement pérenne. C’est la vieille loi de Tajmaat, où l’individu pour faire partie du village, doit se plier à l’effort collectif. Il est heureux de constater que dans la conscience collective exprimée dans le mode de vie kabyle, la culture occupe une place centrale. Tout un chacun est tenu d’apporter sa contribution à la vie et l’image du village. Cette culture est portée par l’exode rural dans les quartiers urbains et nous y remarquons les mêmes formes d’organisation socioculturelle avec des moyens plus conséquents.
Les cafés littéraires valorisent la wilaya
Il y a plus de vingt cafés littéraires dans la wilaya de Bejaia. Ils ont, depuis une dizaine d’années, donné à toute la région une image de modernité et d’univer-salité qui rehausse singulièrement sa valeur culturelle et son image à l’interna-tional. Nous l’avons vérifié par la pluralité de personnalités universitaires, le nombre d’artistes, de cinéastes et autres acteurs culturels méditerranéens qui voudraient venir conférer, projeter un film, exposer des toiles, jouer une pièce de théâtre, ou encore activer dans la transmission scientifique à Bejaia. Le tout premier café littéraire de Bejaia a plus de dix ans. Il avait élu domicile au théâtre Abdelmalek Bouguermouh dans le centre historique de la ville. Autonome et citoyen, il a été souvent malmené, censuré et étroitement contrôlé. Et pourtant cet espace de création culturelle et de retissage de la convivialité citadine a plus donné à Bejaia en termes d’image, que tous les espaces institutionnels officiels réunis. Son expérience a essaimé comme un rucher fécond. De nombreuses reines sont sorties de cet essaim originel et créé leur propre colonie dans les villages. C’est le semis et la culture de la diversité et de l’échange citoyen libre et responsable qui a germé et donné les meilleurs nectars.
Une Vieille Etoile toujours scintillante
A coté de la vieille Etoile Culturelle d’Akbou qui brille encore dans le ciel de la wilaya , avec sa pluridisciplinarité, ,son bilan de formation de jeunes bien envié dans tout le pays , son aura acquise même à l’international ,sont venus en constellation éclore dans toute la vallée de la Soummam, de nombreux espaces conviviaux construits sur le modèle ancestrale de Tajmaat, une Agora antique qui a vu nos ancêtres Imazighenes partager l’idée de Démocratie Citoyenne avec les Grecs. D’Horizon , l’association d’awzellaguen, aux multiples espaces villageois des deux rives , pas un seul hameau n’est demeuré sans son vecteur culturel. Le fameux Café littéraire d’Aokas, avec son combat pour la liberté d’expression et ses brillantes performances a donné des petits sur la côte du Saphir, à Tichy , Tamerijt , Souk Letnine , Bakarro, Melbou , Bordj Mira . Adrar N ffad d’Ait Smail, espace des poètes et des ciseleurs du verbe délicat, s’est lui aussi démultiplié en dizaines d’univers poétiques de rêves ; Ikhettaven d’Adekar qui a ressuscité Amghar Uceqquf , le théâtre éphémère d’accueil du Printemps , les associations féminines de Bgayet spécialisées dans les randonnées et la découverte du patrimoine ancestral. De Tazmalt à L’ouest avec son union Main tendue , jusqu’à Kherrata à l’est avec ses associations de préservation du patrimoine historique ; dans les villages des contreforts d’Imessissen bordant la rive droite de la Soummam, jusqu’à Iberbachen , passant par les hameaux d’At Aidel, Seddouk et At-imaouche au sud, le pays des figuiers géants, touchant les limites d’At Chebana au nord de la wilaya de Setif ; sur toute la chaine des Bibans, des confins de Metchik où Bejaia touche les wilayas de Msila , Bordj et Bouira , jusqu’aux coteaux d’At Jellil au dessus de Feraoun et la constellation de hameaux alentour ; Dans les cités historiques du versant méridional du Djurdjura ,d’At Mlikech , jusqu’à l’Akfadou , passant par les crêtes surpeuplées d’Awzellaguen et d’At Waghlis ; d’Adekkar au nord, à la lisière de la grande forêt de Yakouren, basculant sur les routes étroites de Beni Ksila avec le village historique de Djebla ; longeant la côte ouest et ses plages encore vierges dominées par des hameaux à l’activité culturelle surprenante , partout, nous vérifions le reflexe paysan du laboureur semant la graine avec l’espoir d’une récolte fructueuse.
Emulation et créativité citoyenne
Comme une fourmilière, des dizaines d’associations activent dans l’accompa-gnement des créateurs , peintres , poètes , romanciers , musiciens, cinéastes en herbe, photographes , dans l’encadrement de la jeunesse, des enfants en difficulté, dans le soutien des démunis, dans l’aide des catégories aux besoins spécifiques, comme les handicapés moteurs , les non voyants, les diabétiques , les myopathes… dans la protection de l’environnement dans le nettoyage des routes et des villages , dans la sensibilisation au civisme , dans la sauvegarde culturelle et la transmission identitaire . Des confins d’At mansour, à l’historique citadelle « Kalaa n’At Abbas » passant par Ighil Ali, la « Medina des Amrouche » jusqu’au mausolée de Cheikh Aheddad, le père de 1871, pas un seul village des 52 communes n’est demeuré sans espace culturel actif. Une grande frénésie frisant la rivalité s’est emparée des animateurs du mouvement culturel et associatif. Des écrivains, des poètes, des éditeurs, des artistes peintres, des universitaires- chercheurs, des acteurs du microcosme caritatif, des historiens, des étudiants, et autres acteurs du mouvement citoyen, sont sur le terrain socioculturel en permanence. Des joyaux de fierté realisés par la seule volonté citoyenne trônent un peu partout sur les collines de la wilaya
Le théâtre de verdure de Bouteghwa
La cerise sur le gâteau culturel est ce beau théâtre de verdure d’Ait Aissa, sur la colline de Bouteghwa au dessus d’Aokas. Merveille d’architecture construit de pierre et de bois par les villageois avec leur seul génie et leurs petites ressources en toute autonomie il trône sur une bute boisée entre ciel et mer ! Il est de nos jours, visité par tous les acteurs culturels nationaux et étrangers qui passent par la wilaya de Bejaia. L’an dernier, les autorités de la wilaya se sont penchées sur ce phénomène vertueux et valorisant, promettant l’électrifi-cation et le bitumage de la route. Les animateurs de l’association Tadukli n’At Aissa attendent le printemps, mais aucune hirondelle à l’horizon.
Djebla, un village touristique
Ils sont nombreux les sites naturels et les villages historiques dans la wilaya de Bejaia. Le patrimoine naturel et culturel recèle des tresors comme La fameuse grotte d’Afalou classée par l’UNESCO, la Kellaa d’At Abbas , Le fort de Yemma Gouraya , les colonnes romaines d’Ifrane à Toudja ,les ruines de Timzizdekt de Timezrit , la poste romaine d’Allaghan ,les vestiges de Mlakou , et de tres riches autres sites auxquels nous consacrerons un reportage prochainement. Mais le joyau dont la lumière a particulièrement illuminé le blason identitaire de Bgayet, parce qu’il est le résultat du dynamisme associatif et de l’autonomie citoyenne féconde, c’est le village de Djebla, dans la commune de Beni Ksila. Constitué d’une cinquantaine de maisons d’architecture kabyle authentique, il fut restauré par l’association Taddart, pour y célébrer l’accueil du printemps « Amaggar n tefsut », il ya de cela 6 ans. Depuis cette première restauration des maisons à l’ancienne, la réouverture de l’Agora de Tajmaat, le pavage des ruelles, la reconstruction des murailles en pierre sèche, la réouverture des accès et des sorties vers les champs, la protection du patrimoine paysan comme les moulins et les celliers, le village a servi d’espace extérieur et intérieur au tournage de nombreux films. L’association peine à maintenir un tel patrimoine qui devrait être financé par l’effort public. C’est cependant l’exemple illustrant les fruits de l’autonomie citoyenne et du génie et de la solidarité populaires
Libérer l’avenir
Il y a surement une mutation sociétale en profondeur. Le dépit généré par l’échec des partis politiques dans la modernisation de la société, a mué en un fort moteur culturel. Cela participe de l’évolution positive du mouvement citoyen et l’image de la wilaya en profite.
Des centaines d’associations s’exprimant dans les trois langues du pays, par leur activité et le renouvellement perpétuel de leurs composantes avec leurs énergies propres donnent à Bejaia une image de véritable ruche culturelle. Jalouses de leur autonomie, leur liberté d’expression et leur orientation vers l’épanouissement du citoyen beaucoup de ces regroupements humains pacifiques ne demandent rien à l’Etat. Une forte part de ces associations travaille au recouvrement de la dimension amazighe et à sa promotion, Tamazight étant consacrée culture et langue nationale et officielle par la dernière constitution. Ces acteurs culturels porteurs du projet national de promotion de Tamazight, mouvance qui a restauré par son combat reconnu par les pouvoirs publics, la profondeur historique et l’épaisseur culturelle de l’algérianité, sont nombreux à se plaindre des interdictions répétées de leur activité au sein des cafés littéraires. Jusqu’à quand ces interdictions nourries par une vision étroite de la culture nationale vont- elles persister ? Les pouvoirs publics finiront-ils un jour par comprendre que la culture ne peut exister sans libertés de conscience et d’expression. Et « c’est avec la culture que les pays occidentaux nous dépassent » disait feu Mohammed Boudiaf.
R.O.
Par Algériemondeinfos
19 novembre 2018
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La Bougie refuse de s’éteindre. Sa mèche semble éternelle, sa cire est de miel, sa flamme illumine les chemins obscurs. Festivals, colloques, séminaires, conférences, ateliers, récitals, fêtes, théâtre, sorties en mer, processions, recueillements, randonnées pédestres, soirées musicales, toute la panoplie des actes de sauvegarde et de création de culture alternent pauses et mouvance dans les espaces sociaux traditionnels et dans les récents contenants modernes.
Un capital culturel à fructifier
Dans les villages haut-perchés, avec leurs Agoras, leurs fontaines, leurs mausolées, dans les gros bourgs, leurs salles de fêtes et leurs centres culturels, dans la grand-ville, la belle perle, capitale historique du pays, avec ses places patrimoniales, ses bibliothèques, son théâtre, ses nombreuses librairies, sa grande maison de la culture, des milliers d’acteurs fourmillent autour de l’acte culturel. Il n’a pas une semaine où la société civile ne renoue avec la création culturelle et artistique. Les associations citoyennes, les comités de village, les ligues de sport et de jeunesse, les cercles artistiques et clubs spécialisés dans le théâtre et le cinéma, les ateliers de peinture, les orchestres de musique, tous ces espaces bougent, animent la vie quotidienne , créent la nouveauté, sauvegardent les héritages, transmettent et enrichissent l’identité ancienne avec les apports de l’universalité, apportent ce petit plus qui redonne espoir à la jeunesse , qui contient et retient cet élan suicidaire de la Harga, cette fierté qui nourrit l’envie de rester chez soi , d’être soi et ouvre les yeux sur l’essentiel : la dignité du citoyen. Le secret de ce dynamisme est l’autonomie citoyenne. La majorité des associations ne comptent que sur leurs petits moyens, le soutien limité de l’Etat est très ciblé ; les sponsors privés sont dans une logique plus tactique commerciale que stratégique et philanthropique, aussi seules les énergies villageoises, avec les apports de l’émigration, sont une source de financement pérenne. C’est la vieille loi de Tajmaat, où l’individu pour faire partie du village, doit se plier à l’effort collectif. Il est heureux de constater que dans la conscience collective exprimée dans le mode de vie kabyle, la culture occupe une place centrale. Tout un chacun est tenu d’apporter sa contribution à la vie et l’image du village. Cette culture est portée par l’exode rural dans les quartiers urbains et nous y remarquons les mêmes formes d’organisation socioculturelle avec des moyens plus conséquents.
Les cafés littéraires valorisent la wilaya
Il y a plus de vingt cafés littéraires dans la wilaya de Bejaia. Ils ont, depuis une dizaine d’années, donné à toute la région une image de modernité et d’univer-salité qui rehausse singulièrement sa valeur culturelle et son image à l’interna-tional. Nous l’avons vérifié par la pluralité de personnalités universitaires, le nombre d’artistes, de cinéastes et autres acteurs culturels méditerranéens qui voudraient venir conférer, projeter un film, exposer des toiles, jouer une pièce de théâtre, ou encore activer dans la transmission scientifique à Bejaia. Le tout premier café littéraire de Bejaia a plus de dix ans. Il avait élu domicile au théâtre Abdelmalek Bouguermouh dans le centre historique de la ville. Autonome et citoyen, il a été souvent malmené, censuré et étroitement contrôlé. Et pourtant cet espace de création culturelle et de retissage de la convivialité citadine a plus donné à Bejaia en termes d’image, que tous les espaces institutionnels officiels réunis. Son expérience a essaimé comme un rucher fécond. De nombreuses reines sont sorties de cet essaim originel et créé leur propre colonie dans les villages. C’est le semis et la culture de la diversité et de l’échange citoyen libre et responsable qui a germé et donné les meilleurs nectars.
Une Vieille Etoile toujours scintillante
A coté de la vieille Etoile Culturelle d’Akbou qui brille encore dans le ciel de la wilaya , avec sa pluridisciplinarité, ,son bilan de formation de jeunes bien envié dans tout le pays , son aura acquise même à l’international ,sont venus en constellation éclore dans toute la vallée de la Soummam, de nombreux espaces conviviaux construits sur le modèle ancestrale de Tajmaat, une Agora antique qui a vu nos ancêtres Imazighenes partager l’idée de Démocratie Citoyenne avec les Grecs. D’Horizon , l’association d’awzellaguen, aux multiples espaces villageois des deux rives , pas un seul hameau n’est demeuré sans son vecteur culturel. Le fameux Café littéraire d’Aokas, avec son combat pour la liberté d’expression et ses brillantes performances a donné des petits sur la côte du Saphir, à Tichy , Tamerijt , Souk Letnine , Bakarro, Melbou , Bordj Mira . Adrar N ffad d’Ait Smail, espace des poètes et des ciseleurs du verbe délicat, s’est lui aussi démultiplié en dizaines d’univers poétiques de rêves ; Ikhettaven d’Adekar qui a ressuscité Amghar Uceqquf , le théâtre éphémère d’accueil du Printemps , les associations féminines de Bgayet spécialisées dans les randonnées et la découverte du patrimoine ancestral. De Tazmalt à L’ouest avec son union Main tendue , jusqu’à Kherrata à l’est avec ses associations de préservation du patrimoine historique ; dans les villages des contreforts d’Imessissen bordant la rive droite de la Soummam, jusqu’à Iberbachen , passant par les hameaux d’At Aidel, Seddouk et At-imaouche au sud, le pays des figuiers géants, touchant les limites d’At Chebana au nord de la wilaya de Setif ; sur toute la chaine des Bibans, des confins de Metchik où Bejaia touche les wilayas de Msila , Bordj et Bouira , jusqu’aux coteaux d’At Jellil au dessus de Feraoun et la constellation de hameaux alentour ; Dans les cités historiques du versant méridional du Djurdjura ,d’At Mlikech , jusqu’à l’Akfadou , passant par les crêtes surpeuplées d’Awzellaguen et d’At Waghlis ; d’Adekkar au nord, à la lisière de la grande forêt de Yakouren, basculant sur les routes étroites de Beni Ksila avec le village historique de Djebla ; longeant la côte ouest et ses plages encore vierges dominées par des hameaux à l’activité culturelle surprenante , partout, nous vérifions le reflexe paysan du laboureur semant la graine avec l’espoir d’une récolte fructueuse.
Emulation et créativité citoyenne
Comme une fourmilière, des dizaines d’associations activent dans l’accompa-gnement des créateurs , peintres , poètes , romanciers , musiciens, cinéastes en herbe, photographes , dans l’encadrement de la jeunesse, des enfants en difficulté, dans le soutien des démunis, dans l’aide des catégories aux besoins spécifiques, comme les handicapés moteurs , les non voyants, les diabétiques , les myopathes… dans la protection de l’environnement dans le nettoyage des routes et des villages , dans la sensibilisation au civisme , dans la sauvegarde culturelle et la transmission identitaire . Des confins d’At mansour, à l’historique citadelle « Kalaa n’At Abbas » passant par Ighil Ali, la « Medina des Amrouche » jusqu’au mausolée de Cheikh Aheddad, le père de 1871, pas un seul village des 52 communes n’est demeuré sans espace culturel actif. Une grande frénésie frisant la rivalité s’est emparée des animateurs du mouvement culturel et associatif. Des écrivains, des poètes, des éditeurs, des artistes peintres, des universitaires- chercheurs, des acteurs du microcosme caritatif, des historiens, des étudiants, et autres acteurs du mouvement citoyen, sont sur le terrain socioculturel en permanence. Des joyaux de fierté realisés par la seule volonté citoyenne trônent un peu partout sur les collines de la wilaya
Le théâtre de verdure de Bouteghwa
La cerise sur le gâteau culturel est ce beau théâtre de verdure d’Ait Aissa, sur la colline de Bouteghwa au dessus d’Aokas. Merveille d’architecture construit de pierre et de bois par les villageois avec leur seul génie et leurs petites ressources en toute autonomie il trône sur une bute boisée entre ciel et mer ! Il est de nos jours, visité par tous les acteurs culturels nationaux et étrangers qui passent par la wilaya de Bejaia. L’an dernier, les autorités de la wilaya se sont penchées sur ce phénomène vertueux et valorisant, promettant l’électrifi-cation et le bitumage de la route. Les animateurs de l’association Tadukli n’At Aissa attendent le printemps, mais aucune hirondelle à l’horizon.
Djebla, un village touristique
Ils sont nombreux les sites naturels et les villages historiques dans la wilaya de Bejaia. Le patrimoine naturel et culturel recèle des tresors comme La fameuse grotte d’Afalou classée par l’UNESCO, la Kellaa d’At Abbas , Le fort de Yemma Gouraya , les colonnes romaines d’Ifrane à Toudja ,les ruines de Timzizdekt de Timezrit , la poste romaine d’Allaghan ,les vestiges de Mlakou , et de tres riches autres sites auxquels nous consacrerons un reportage prochainement. Mais le joyau dont la lumière a particulièrement illuminé le blason identitaire de Bgayet, parce qu’il est le résultat du dynamisme associatif et de l’autonomie citoyenne féconde, c’est le village de Djebla, dans la commune de Beni Ksila. Constitué d’une cinquantaine de maisons d’architecture kabyle authentique, il fut restauré par l’association Taddart, pour y célébrer l’accueil du printemps « Amaggar n tefsut », il ya de cela 6 ans. Depuis cette première restauration des maisons à l’ancienne, la réouverture de l’Agora de Tajmaat, le pavage des ruelles, la reconstruction des murailles en pierre sèche, la réouverture des accès et des sorties vers les champs, la protection du patrimoine paysan comme les moulins et les celliers, le village a servi d’espace extérieur et intérieur au tournage de nombreux films. L’association peine à maintenir un tel patrimoine qui devrait être financé par l’effort public. C’est cependant l’exemple illustrant les fruits de l’autonomie citoyenne et du génie et de la solidarité populaires
Libérer l’avenir
Il y a surement une mutation sociétale en profondeur. Le dépit généré par l’échec des partis politiques dans la modernisation de la société, a mué en un fort moteur culturel. Cela participe de l’évolution positive du mouvement citoyen et l’image de la wilaya en profite.
Des centaines d’associations s’exprimant dans les trois langues du pays, par leur activité et le renouvellement perpétuel de leurs composantes avec leurs énergies propres donnent à Bejaia une image de véritable ruche culturelle. Jalouses de leur autonomie, leur liberté d’expression et leur orientation vers l’épanouissement du citoyen beaucoup de ces regroupements humains pacifiques ne demandent rien à l’Etat. Une forte part de ces associations travaille au recouvrement de la dimension amazighe et à sa promotion, Tamazight étant consacrée culture et langue nationale et officielle par la dernière constitution. Ces acteurs culturels porteurs du projet national de promotion de Tamazight, mouvance qui a restauré par son combat reconnu par les pouvoirs publics, la profondeur historique et l’épaisseur culturelle de l’algérianité, sont nombreux à se plaindre des interdictions répétées de leur activité au sein des cafés littéraires. Jusqu’à quand ces interdictions nourries par une vision étroite de la culture nationale vont- elles persister ? Les pouvoirs publics finiront-ils un jour par comprendre que la culture ne peut exister sans libertés de conscience et d’expression. Et « c’est avec la culture que les pays occidentaux nous dépassent » disait feu Mohammed Boudiaf.
R.O.
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Re: Des activités diverses s’y multiplient : Bejaia, capitale culturelle algérienne Par Rachid Oulebsir
https://www.algeriemondeinfos.com/2018/11/19/activites-diverses-sy-multiplient-bejaia-capitale-culturelle-algerienne-rachid-oulebsir/
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