Interview de Wissem Zizi du Collectif des Femmes de Vgayet
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Interview de Wissem Zizi du Collectif des Femmes de Vgayet
Interview de Wissem Zizi du Collectif des Femmes de Vgayet
Par Amar BENHAMOUCHE le sam 14/04/2018 - 20:22
Interview
Wissem Zizi, originaire d’Aokas, est étudiante à l’université de Vgayet en Kabylie. Militante féministe depuis plusieurs années déjà, elle est membre actif du CFB, un collectif destiné au combat des femmes dans la wilaya de Vgayet et au-delà. Dans cette entretien, elle revient sur les activités de son organisation et sur les idées dont il fait la promotion.
Bonjour Wissem et merci d'avoir accepté cette interview. Premièrement, une présentation de votre collectif CFB à nos lecteurs.
Le Collectif Femmes de Béjaia (Vgayet) se compose de militantes de longue date, d'étudiantes et de travailleuses. Il a été créé après plusieurs réunions, le 25 novembre, lors des préparatifs de la commémoration de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Sa mission est de combattre toute forme de violence exercée contre les femmes.
Le combat féministe et pour l’égalité des sexes semble en recul ces dernières années et votre collectif a relevé le défi de relancer le combat. D'ailleurs, on en parle beaucoup dans la presse, les réseaux sociaux etc. Comment vous est venue l'idée de sa création et qui sont les personnes impliquées?
L'idée de la création du CFB était venue comme une réponse à notre désir de créer un espace de débat autour de la condition de la femme et de structurer les énergies féminines qui adhèrent à nos idées et à notre combat.
Pensez-vous que la société adhère facilement à vos idées ou éprouvez-vous des difficultés et des obstacles à transmettre vos messages d'émancipation de la femme des préjugés qui minent notre société?
Certainement, il est difficile d'exposer nos idées progressistes à une société telle que la nôtre sans se heurter à quelques réactions négatives mais compréhensibles. Sur le terrain, on trouve toujours des difficultés mais n'empêche que ce n’est pas cela qui va nous arrêter. Nous savons où nous avons mis les pieds, c’est l’essence même de notre combat. On croit à une société égalitaire et on luttera pour l'imposer sans relâche et malgré les entraves qui peuvent se dresser sur notre chemin
Pensez-vous que les idées égalitaires ont une chance d’être acceptées dans une société qui, semble-t-il, est de plus en plus gagnée par l’islamisme et où la tradition pèse encore de tout son poids ?
Justement, c’est parce qu’il y a cet état de fait que nous avons décidé d’agir. Notre combat se situe à ce niveau, car, il faut le dire, nous évoluons dans une société misogyne, patriarcale et il est de notre devoir, d’abord en tant que femmes, puis en tant que collectif féministe, de lutter pour changer autour de nous la vision ségrégative qui étouffe la femme et la subordonne.
Être féministe ne veut pas dire être contre l'homme mais plutôt contre le patriarcat, contre toute forme d'oppression envers les femmes.
Et la question de l'égalité concerne aussi bien l'homme que la femme. Aussi, la question de l’égalité des sexes ne concerne pas uniquement les sociétés dites musulmanes, car partout dans le monde, y compris dans les sociétés occidentales dites développées, la femme est toujours victime de discrimination et de violence, et ce à cause du système capitaliste qui est foncièrement inégalitaire et que se nourrit même des inégalités. C’est pour toutes ces raisons que notre ligne, en tant que collectif investi dans la lutte féministe, s’inscrit dans une démarche anticapitaliste (lutte de classes), puisque nous sommes convaincus que sans la disparition de la domination de classe et l’exploitation de l’homme par l’homme, des inégalités il y en aura toujours.
Un dernier mot d'une féministe, un message !
Nous profitons de cette tribune que vous nous avez offerte pour lancer un appel à toutes les femmes de s'organiser en associations et collectifs afin d'agrandir le mouvement et d'aboutir à une plus large sensibilisation.
Il ne peut y avoir d'émancipation des femmes sans l'émancipation de toute la société et il ne peut y avoir d'émancipation de toutes les sociétés sans l'émancipation des femmes.
Entretien réalisé par Benhamouche Amar
Diaporama
Interview de Wissem Zizi du Collectif des Femmes de Vgayet
Par Amar BENHAMOUCHE le sam 14/04/2018 - 20:22
Interview
Wissem Zizi, originaire d’Aokas, est étudiante à l’université de Vgayet en Kabylie. Militante féministe depuis plusieurs années déjà, elle est membre actif du CFB, un collectif destiné au combat des femmes dans la wilaya de Vgayet et au-delà. Dans cette entretien, elle revient sur les activités de son organisation et sur les idées dont il fait la promotion.
Bonjour Wissem et merci d'avoir accepté cette interview. Premièrement, une présentation de votre collectif CFB à nos lecteurs.
Le Collectif Femmes de Béjaia (Vgayet) se compose de militantes de longue date, d'étudiantes et de travailleuses. Il a été créé après plusieurs réunions, le 25 novembre, lors des préparatifs de la commémoration de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Sa mission est de combattre toute forme de violence exercée contre les femmes.
Le combat féministe et pour l’égalité des sexes semble en recul ces dernières années et votre collectif a relevé le défi de relancer le combat. D'ailleurs, on en parle beaucoup dans la presse, les réseaux sociaux etc. Comment vous est venue l'idée de sa création et qui sont les personnes impliquées?
L'idée de la création du CFB était venue comme une réponse à notre désir de créer un espace de débat autour de la condition de la femme et de structurer les énergies féminines qui adhèrent à nos idées et à notre combat.
Pensez-vous que la société adhère facilement à vos idées ou éprouvez-vous des difficultés et des obstacles à transmettre vos messages d'émancipation de la femme des préjugés qui minent notre société?
Certainement, il est difficile d'exposer nos idées progressistes à une société telle que la nôtre sans se heurter à quelques réactions négatives mais compréhensibles. Sur le terrain, on trouve toujours des difficultés mais n'empêche que ce n’est pas cela qui va nous arrêter. Nous savons où nous avons mis les pieds, c’est l’essence même de notre combat. On croit à une société égalitaire et on luttera pour l'imposer sans relâche et malgré les entraves qui peuvent se dresser sur notre chemin
Pensez-vous que les idées égalitaires ont une chance d’être acceptées dans une société qui, semble-t-il, est de plus en plus gagnée par l’islamisme et où la tradition pèse encore de tout son poids ?
Justement, c’est parce qu’il y a cet état de fait que nous avons décidé d’agir. Notre combat se situe à ce niveau, car, il faut le dire, nous évoluons dans une société misogyne, patriarcale et il est de notre devoir, d’abord en tant que femmes, puis en tant que collectif féministe, de lutter pour changer autour de nous la vision ségrégative qui étouffe la femme et la subordonne.
Être féministe ne veut pas dire être contre l'homme mais plutôt contre le patriarcat, contre toute forme d'oppression envers les femmes.
Et la question de l'égalité concerne aussi bien l'homme que la femme. Aussi, la question de l’égalité des sexes ne concerne pas uniquement les sociétés dites musulmanes, car partout dans le monde, y compris dans les sociétés occidentales dites développées, la femme est toujours victime de discrimination et de violence, et ce à cause du système capitaliste qui est foncièrement inégalitaire et que se nourrit même des inégalités. C’est pour toutes ces raisons que notre ligne, en tant que collectif investi dans la lutte féministe, s’inscrit dans une démarche anticapitaliste (lutte de classes), puisque nous sommes convaincus que sans la disparition de la domination de classe et l’exploitation de l’homme par l’homme, des inégalités il y en aura toujours.
Un dernier mot d'une féministe, un message !
Nous profitons de cette tribune que vous nous avez offerte pour lancer un appel à toutes les femmes de s'organiser en associations et collectifs afin d'agrandir le mouvement et d'aboutir à une plus large sensibilisation.
Il ne peut y avoir d'émancipation des femmes sans l'émancipation de toute la société et il ne peut y avoir d'émancipation de toutes les sociétés sans l'émancipation des femmes.
Entretien réalisé par Benhamouche Amar
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