Les médecins résidents veulent être "traités comme tous les citoyens algériens"
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Les médecins résidents veulent être "traités comme tous les citoyens algériens"
Les médecins résidents veulent être "traités comme tous les citoyens algériens"
© RYAD KRAMDI / AFP | Les internes en médecine lors du sit-in devant l'hôpital Mustapha Pacha à Alger, le 23 janvier 2018.
Texte par Assiya HAMZA
Dernière modification : 30/01/2018
Sit-in devant l’hôpital Mustapha Pacha à Alger, manifestations, cessation du travail… Le mouvement ne s’essouffle pas malgré des échanges parfois musclés avec les forces de l’ordre et une décision de justice qui a déclaré le 24 janvier la grève "illégale". Les résidents, qui étudient la médecine générale pendant sept ans puis une spécialité pendant quatre ou cinq ans, réclament notamment l'abrogation du service civil, qui les oblige à exercer jusqu’à quatre ans dans des zones parfois reculées, en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens.
Interrogé par France 24, le Dr Yassine Balhi, l'un des porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), estime que ces 13 000 médecins souffrent d’une inégalité de traitement et regrette une image quelque peu écornée dans les médias qui les font passer pour des "enfants gâtés".
France 24 : Que reprochez-vous au service civil ?
Dr Yassine Balhi : Nous demandons l’abrogation du caractère obligatoire du service civil. Lorsqu’un médecin termine sa spécialisation, il doit aller travailler dans le Sud ou les Hauts-Plateaux pour obtenir son diplôme et son autorisation d’exercice, ce qui revient à une prise d'otage. Nous sommes conscients que la population a besoin de nous dans ces déserts médicaux et nous ne refusons pas d’y aller. Le problème, c’est l’absence de plateaux techniques et de moyens indispensables à la pratique de notre métier sur place. Sans cette contrainte, les hôpitaux seraient tenus de nous attirer avec de bonnes conditions de travail mais aussi une meilleure prise en charge des patients. Il est impossible de supprimer le service civil pour le moment mais il est envisageable de l’améliorer. Cela permettrait également de donner envie aux médecins spécialistes de rester après ces trois années. Il faudrait créer des pôles d’excellence. Nous avons été faussement accusés de ne pas vouloir aller travailler dans les déserts médicaux. Or, nous voulons ce qu’il y a de mieux pour le patient et le médecin. C’est ce débat que nous souhaitons ouvrir.
Les médecins spécialistes sont-ils les seuls concernés ?
Nous sommes les seuls à faire un service civil obligatoire. Partout dans le monde, le service civil est une alternative au service militaire. En Algérie, les spécialistes – uniquement les hommes – doivent faire les deux. Le service militaire dure douze mois. Quand on est envoyé dans le Sud, il faut attendre longtemps pour avoir un logement qui n’est pas toujours à la hauteur de notre fonction. Nous devons laisser nos familles derrière nous, sans possibilité de procéder au regroupement familial. Par exemple, si un spécialiste est marié avec un médecin lui-même spécialiste, ils ne feront pas leur service civil au même endroit. Si votre conjoint exerce une autre profession, il doit démissionner pour vous suivre. Dans le cas contraire, vous avez deux loyers à payer. Un billet d’avion Alger - Illizi [dans le Sud-Est, NDLR] coûte dans les 30 000 dinars [environ 212 euros, NDLR]. Rentrer voir votre famille une fois par semaine coûte une fortune. À la fin du mois, cela dépasse votre salaire. Ce ne sont pas de bonnes conditions de travail pour le médecin. On ne peut pas accepter d’être isolé après avoir fait douze ans d’études. Concernant le service militaire, il y a une note présidentielle qui dispense les personnes qui ont dépassé l’âge, qui sont malades ou qui sont simplement soutien de famille. Elle permet de régulariser la situation militaire. Cette mesure exclut les médecins et les paramédicaux. Nous ne demandons pas à ne pas faire le service militaire mais juste à être traités comme tous les citoyens algériens.
De nombreux médecins algériens quittent l’Algérie, notamment pour la France. Est-ce lié ?
Aujourd’hui, à l’issue de leur service civil, les assistants de santé publique [les résidents diplômés, NDLR] ne pensent plus à faire carrière dans l’hôpital public. Soit ils vont dans le privé, soit dans un pays étranger. Plus de 13 000 médecins ont quitté l’Algérie pour travailler au Canada, en France ou ailleurs. C’est une véritable fuite des cerveaux. Quand le résident finit sa spécialité, il enchaîne par un service civil de trois à quatre ans, deux ans dans le Sud, puis par le service militaire. Une carrière de médecin spécialisé ne commence véritablement qu’à 35 ans. Travailler dans le privé permet de très bien gagner sa vie mais faire une carrière hospitalo-universitaire est presque impossible. Un médecin spécialiste gagne 70 000 dinars (496 euros) dans le Nord ; le généraliste 50 000 dinars (354 euros) : juste de quoi louer un appartement à Alger. [En Algérie, le Smic s'élève à 20 000 dinars, soit 141 euros et le salaire moyen à 40 000 dinars, soit 283 euros, NDLR.] À l’étranger, il touche environ 3 000 euros. Certains préfèrent donc faire les équivalences, galérer un peu, mais rester en France.
Qu’attendez-vous des autorités qui ont déclaré la grève illégale ?
Nous demandons à notre pays de tout faire pour nous garder. Nous avons proposé aux autorités de faire des services mixtes, c'est-à-dire de ne plus dissocier les deux. Depuis le début du mouvement, il y a eu quatre réunions et l’installation d’une commission intersectorielle avec plusieurs ministères. Les discussions n’ont mené à rien, nous n’avons eu aucune contre-proposition. Nous sommes dans une impasse. La grève a été déclarée illégale alors qu’elle dure depuis deux mois. La justice dit ne pas reconnaître le collectif mais la tutelle s’assoit quand même à la table des négociations. Il y a des cachets ministériels sur les PV de réunion. Ce n’est pas logique. La grève va donc continuer même si nous assurons un service minimum. Nous faisons nos gardes, assurons les urgences… nous ne bloquons pas le fonctionnement des hôpitaux.
© RYAD KRAMDI / AFP | Les internes en médecine lors du sit-in devant l'hôpital Mustapha Pacha à Alger, le 23 janvier 2018.
Texte par Assiya HAMZA
Dernière modification : 30/01/2018
Après plus de deux mois de grève, les médecins résidents algériens doivent une nouvelle fois rencontrer les autorités mardi. Ils demandent de meilleures conditions de travail et une égalité de traitement face au service militaire. Entretien.
Le bras de fer se poursuit en Algérie. En grève depuis plus de deux mois, les médecins résidents, l’équivalent des internes en France, retournent, mardi 30 janvier, à la table des négociations avec les représentants du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.Sit-in devant l’hôpital Mustapha Pacha à Alger, manifestations, cessation du travail… Le mouvement ne s’essouffle pas malgré des échanges parfois musclés avec les forces de l’ordre et une décision de justice qui a déclaré le 24 janvier la grève "illégale". Les résidents, qui étudient la médecine générale pendant sept ans puis une spécialité pendant quatre ou cinq ans, réclament notamment l'abrogation du service civil, qui les oblige à exercer jusqu’à quatre ans dans des zones parfois reculées, en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens.
Interrogé par France 24, le Dr Yassine Balhi, l'un des porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), estime que ces 13 000 médecins souffrent d’une inégalité de traitement et regrette une image quelque peu écornée dans les médias qui les font passer pour des "enfants gâtés".
France 24 : Que reprochez-vous au service civil ?
Dr Yassine Balhi : Nous demandons l’abrogation du caractère obligatoire du service civil. Lorsqu’un médecin termine sa spécialisation, il doit aller travailler dans le Sud ou les Hauts-Plateaux pour obtenir son diplôme et son autorisation d’exercice, ce qui revient à une prise d'otage. Nous sommes conscients que la population a besoin de nous dans ces déserts médicaux et nous ne refusons pas d’y aller. Le problème, c’est l’absence de plateaux techniques et de moyens indispensables à la pratique de notre métier sur place. Sans cette contrainte, les hôpitaux seraient tenus de nous attirer avec de bonnes conditions de travail mais aussi une meilleure prise en charge des patients. Il est impossible de supprimer le service civil pour le moment mais il est envisageable de l’améliorer. Cela permettrait également de donner envie aux médecins spécialistes de rester après ces trois années. Il faudrait créer des pôles d’excellence. Nous avons été faussement accusés de ne pas vouloir aller travailler dans les déserts médicaux. Or, nous voulons ce qu’il y a de mieux pour le patient et le médecin. C’est ce débat que nous souhaitons ouvrir.
Les médecins spécialistes sont-ils les seuls concernés ?
Nous sommes les seuls à faire un service civil obligatoire. Partout dans le monde, le service civil est une alternative au service militaire. En Algérie, les spécialistes – uniquement les hommes – doivent faire les deux. Le service militaire dure douze mois. Quand on est envoyé dans le Sud, il faut attendre longtemps pour avoir un logement qui n’est pas toujours à la hauteur de notre fonction. Nous devons laisser nos familles derrière nous, sans possibilité de procéder au regroupement familial. Par exemple, si un spécialiste est marié avec un médecin lui-même spécialiste, ils ne feront pas leur service civil au même endroit. Si votre conjoint exerce une autre profession, il doit démissionner pour vous suivre. Dans le cas contraire, vous avez deux loyers à payer. Un billet d’avion Alger - Illizi [dans le Sud-Est, NDLR] coûte dans les 30 000 dinars [environ 212 euros, NDLR]. Rentrer voir votre famille une fois par semaine coûte une fortune. À la fin du mois, cela dépasse votre salaire. Ce ne sont pas de bonnes conditions de travail pour le médecin. On ne peut pas accepter d’être isolé après avoir fait douze ans d’études. Concernant le service militaire, il y a une note présidentielle qui dispense les personnes qui ont dépassé l’âge, qui sont malades ou qui sont simplement soutien de famille. Elle permet de régulariser la situation militaire. Cette mesure exclut les médecins et les paramédicaux. Nous ne demandons pas à ne pas faire le service militaire mais juste à être traités comme tous les citoyens algériens.
De nombreux médecins algériens quittent l’Algérie, notamment pour la France. Est-ce lié ?
Aujourd’hui, à l’issue de leur service civil, les assistants de santé publique [les résidents diplômés, NDLR] ne pensent plus à faire carrière dans l’hôpital public. Soit ils vont dans le privé, soit dans un pays étranger. Plus de 13 000 médecins ont quitté l’Algérie pour travailler au Canada, en France ou ailleurs. C’est une véritable fuite des cerveaux. Quand le résident finit sa spécialité, il enchaîne par un service civil de trois à quatre ans, deux ans dans le Sud, puis par le service militaire. Une carrière de médecin spécialisé ne commence véritablement qu’à 35 ans. Travailler dans le privé permet de très bien gagner sa vie mais faire une carrière hospitalo-universitaire est presque impossible. Un médecin spécialiste gagne 70 000 dinars (496 euros) dans le Nord ; le généraliste 50 000 dinars (354 euros) : juste de quoi louer un appartement à Alger. [En Algérie, le Smic s'élève à 20 000 dinars, soit 141 euros et le salaire moyen à 40 000 dinars, soit 283 euros, NDLR.] À l’étranger, il touche environ 3 000 euros. Certains préfèrent donc faire les équivalences, galérer un peu, mais rester en France.
Qu’attendez-vous des autorités qui ont déclaré la grève illégale ?
Nous demandons à notre pays de tout faire pour nous garder. Nous avons proposé aux autorités de faire des services mixtes, c'est-à-dire de ne plus dissocier les deux. Depuis le début du mouvement, il y a eu quatre réunions et l’installation d’une commission intersectorielle avec plusieurs ministères. Les discussions n’ont mené à rien, nous n’avons eu aucune contre-proposition. Nous sommes dans une impasse. La grève a été déclarée illégale alors qu’elle dure depuis deux mois. La justice dit ne pas reconnaître le collectif mais la tutelle s’assoit quand même à la table des négociations. Il y a des cachets ministériels sur les PV de réunion. Ce n’est pas logique. La grève va donc continuer même si nous assurons un service minimum. Nous faisons nos gardes, assurons les urgences… nous ne bloquons pas le fonctionnement des hôpitaux.
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Re: Les médecins résidents veulent être "traités comme tous les citoyens algériens"
http://www.france24.com/fr/20180129-algerie-medecins-residents-greve-service-civil-militaire-hopitaux
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Re: Les médecins résidents veulent être "traités comme tous les citoyens algériens"
https://web.facebook.com/DoctorsAtiba/?hc_ref=ARSUE6Y-X0Td7c9eHMpmBpOjLQVHF2QtdNAMHULtEy8p5OJzgpGbcPjo0wnb47jKdKE&fref=nf
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Re: Les médecins résidents veulent être "traités comme tous les citoyens algériens"
https://web.facebook.com/DoctorsAtiba/?hc_ref=ARSUE6Y-X0Td7c9eHMpmBpOjLQVHF2QtdNAMHULtEy8p5OJzgpGbcPjo0wnb47jKdKE&fref=nf
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Re: Les médecins résidents veulent être "traités comme tous les citoyens algériens"
17 ans de pression et de dépression pour devenir médecin spécialiste… parfois jusqu’à la mort
by Imad BBK
3 heures ago
11
0
4 minutes read
by Imad BBK
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L’amélioration des conditions de travail des médecins résidents (le résidanat est la période d’étude et d’apprentissage pour les futurs médecins spécialistes) est au cœur de leurs revendications depuis l’entame de la protestation, il y a plus de trois mois. Leurs confrères et consœurs spécialistes viennent également de créer un collectif autonome des médecins spécialistes afin de faire entendre, eux aussi, leur détresse.
Les revendications n’ont rien avoir avec les augmentations des indemnités. En fait, ils dénoncent un manque flagrant de moyens et une organisation anarchique des établissements sanitaires, pénalisant les patients mais aussi les médecins qui se trouvent parfois seuls face aux malades et leurs familles. La pression et la charge insupportable du travail imposées au médecin résident et spécialiste causent chaque année des décès et des dépressions.
Deux décès spectaculaires en un mois
Les décès les plus spectaculaires et qui ont provoqué l’émoi sur les réseaux sociaux restent la mort tragique et, en même temps intrigante, du Dr Djamel Abache, originaire de la wilaya de Sétif, résident en anesthésie réanimation des urgences médico-chirurgicales (UMC) du Centre hospitalo-universitaire d’Oran (CHUO). Le corps du jeune médecin a été retrouvé sans vie dans sa chambre à Oran, le 22 janvier dernier. Il avait publié sur son compte Facebook, quelques heures avant sa mort, un message pour le moins intriguant. « Dites à ceux qui nous obligent à travailler durant toute la semaine que nous ne sommes pas des esclaves. Dites-leur que vous nous avez lésés avec votre égoïsme (…) Vous nous avez fatigués et marginalisés », avait écrit le jeune médecin sur son compte Facebook. Il a dénoncé les conditions d’exercice de son métier, laissant entendre qu’il a été soumis à une charge de travail insupportable. Cinq jours plu tard, c’est l’une de ses jeunes consœurs qui décède à l’hôpital de Magra, dans la wilaya de Msila, suite à une forte charge de travail. Dr Souhila Tahraoui, médecin pédiatre, a été terrassée par un AVC alors qu’elle assurait une garde de plusieurs heures. « Chaque année, des médecins spécialistes ou résidents meurent à cause de la charge du travail », nous confie un médecin spécialiste qui a quitté le secteur public récemment. Pour lui, « le système des gardes ainsi que le manque de moyens dépriment le médecin et le soumettent à un rythme de travail effroyable». « Parfois, la garde peut durer dix (10) jours d’affilée 24 heure sur 24 heures», soulève le jeune médecin spécialiste.
17 ans après le bac pour devenir médecin spécialiste
Le bras de fer entre la tutelle et les médecins résidents continue, mais cette fois, les contestataires ne sont pas prêts de renoncer. « Certains de nos confrères qui ont soulevé les mêmes revendications il y a quelques années ont terminé leur service civil et exercent en tant que spécialistes dans le privé ou dans les hôpitaux. Et pourtant, les choses n’ont pas bougé. Nous refusons de sortir les mains vides cette fois-ci », précise un des membres les plus actifs du Collectif autonome des médecins résidents (CAMRA). En effet, pour cette catégorie de médecins, « il n’est pas question de céder ». « Il est hors de question que le service civil et militaire reste en l’état. Il faut se rendre compte que nous passons 17 ans après le bac pour devenir médecin spécialiste », nous déclare la même source affichant un désarroi inégalé. « Nous étudions sept (07) ans à l’université, puis, nous passons une année de préparation du concours de spécialité. Après le succès au concours, il faut faire encore cinq (05) ans de résidanat et ce n’est pas fini. Il faut ajouter à cela 3 ans de service civil et une année du service militaire. En tout, il nous faut 17 ans pour devenir médecin spécialiste », dénonce-t-il.
Il y a une injustice quelque part dans cette histoire. La détresse que vivent les médecins ne peut être tolérée pour plusieurs raisons. D’abord, une médecin en pleine forme prendra bien en charge ses patients et fera fonctionner à merveille le service public. De plus, le patient ne peut comprendre les dysfonctionnements du système sanitaire, donc il jettera son désarroi sur le médecin. Dans toute cette situation où interagissent plusieurs acteurs, à savoir les médecins et leur tutelle ainsi que le citoyen, qui paye ses impôts pour un meilleur service public, finalement personne n’est gagnant. Il va falloir revoir le système sanitaire de fond en comble.
Madona- Nombre de messages : 3426
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: Les médecins résidents veulent être "traités comme tous les citoyens algériens"
https://www.dmalgerie.com/actualite/17-ans-de-pression-de-depression-devenir-medecin-specialiste-parfois-jusqua-mort/
Madona- Nombre de messages : 3426
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Madona- Nombre de messages : 3426
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Madona- Nombre de messages : 3426
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