à propos des cafés littéraires par Pascale Cier.

"Le café littéraire appartient à l'univers de la génération spontanée.
Né avec l'exotisme de ce breuvage importé à grands frais, dont les intellectuels s'approprièrent sans tarder les vertus stimulantes, le café devint en Europe le symbole du foisonnement intellectuel aussi bien que celui de la vie publique.
Le café est une informelle institution plutôt européenne. [...] Oui, c'est en Europe et dans les cafés que sont nées toutes les révolutions du XIX ème et du XX ème siècles, politiques, artistiques ou littéraires, dans le Vieux Monde ou le Tiers-Monde, romantiques ou réalistes, dadaîstes ou d'avant-garde, surréalistes ou existentialistes.
Le café est de ces lieux qui, on ne sait pourquoi, deviennent un jour lieu de liberté et source d'inspiration. [...] L es cafés étaient les phares pour les phalènes de la bohème de cette Europe d'avant les guerres, les "Procope et Nouvelle Athènes, Greco et Slavia", aujourd'hui disparus ou simples vestiges d'un monde perdu.
Ils ont migré et muté, sans cesse renaissant, accueillant toujours des spéculations fiévreuses.
Le café littéraire échappe aux modes. Alambic indispensable à la fermentation des idées, il se survit inlassablement."
Ce sont là des extraits d'un texte, de Pascale Cier, intitulé "A propos des cafés littéraires" paru dans le catalogue d'une exposition intitulée "Les Cafés littéraires" (Institut français de Barcelone, 1998). Ces passages donnent une idée de l'importance des cafés littéraires pour l'évolution d'une société.
On comprend mieux l'inquiétude des régimes non démocratiques lorsque les cafés littéraires se développent dans les pays qu'ils dirigent.

à propos des cafés littéraires par Pascale Cier. On pense forcément au café littéraire d'Aokas et celui de Bougie et de Bouzguen...espérant la naissance d'autres cafés littéraires en Kabylie et ailleurs