Excellente conférence de Younes Adli le samedi 23 septembre 2017 à Aokas.

excellente conférence de Younes Adli le samedi 23 septembre 2017 à Aokas.
crédits photos: Lounis Chabane

Lyes Mahmoudi C etait une conference tres enrichissante...merci lounis pour vos belles photos.

https://www.youtube.com/watch?v=_iyFlNzvqvk

https://www.youtube.com/watch?v=TbjILqhZCiQ

https://www.youtube.com/watch?v=NOwjkaLugto

S YAL TASLAST
L'hiver est une saison sombre et froide et le printemps lui succède.
Vive le printemps. Vive les printemps, tous les printemps.
Vive le printemps berbère.
Au printemps dernier, on nous a interdit une conférence sur la pensée kabyle et nous sommes revenus là à l'automne pour parler de la pensée kabyle en l'intitulant civilisation rurale au dix-neuvième siècle, cas kabyle. Et nous avons parler de la pensée kabyle qui existe bel et bien. Puisqu'il n' y a pas de civilisation sans pensée.
Qu'à cela ne tienne, Younès Adli a tenu sa conférence au centre culturel Rahmani Slimane d'Aokas en ce samedi automnal du 23 septembre et il a parlé pendant 2 heures et demi de tout ce qui concerne les kabyles et la kabylité.
Avant l'entame de l'activité, nous avons appris que le lieu sera officiellement baptisé du nom de Rahmani Slimane. La plaque qui portera le nom de l'illustre anthropologue sera installée incessamment au dessus de la porte d'entrée et le fronton ne sera que plus beau. Nous nous en féliciterons le moment venu.
Puis un des vice-président d'Azday, Mouloud Tiakout pour ne pas le nommer, a pris la parole pour rappeler les statuts de l'association et inviter les présents à ne pas trop sortir du thème de la conférence lors de leurs interventions dans le débat.
Et enfin, place à la culture. Ouf ! C'est pénible ces moments où il est utile de recadrer les choses et que certains assimilent à de la censure ou à un appel à l'autocensure. N'est-ce pas que le printemps vient après l'hiver et que nous l'aimons.
Nacer Medjdoud a détendu l'atmosphère en interprétant une chanson de Slimane Azem en hommage aux 99 ans qu'il aurait eu cette année s'il était encore du monde des vivants et qu'il aurait franchi 4 jours auparavant. Cependant il est de notre monde puisqu'il habite notre cœur, nos esprits en sont imprégnés et les portes de notre panthéon lui sont ouvertes.
Younès Adli a parlé longuement de Tajmaât et de la gestion des affaires de Taddart et qui fonctionnait à merveille en son temps. Elle était laïque pour ainsi dire puisque toutes les religions et autres croyances étaient représentées. Ce qui justifie le Jemaâ limane survivant de nos jours encore. La société kabyle est organisée en cercles où tout est pris en charge et où la veuve et l'orphelin ne sont pas abandonnés.
La société kabyle n'entretenait pas d'armée régulière. Lors des conflits avec un ennemi extérieur, on mobilisait les jeunes en nombre suffisant et relatif à l'importance numérique des familles et des tribus. Même après l'avènement de l'Islam, on ne se battait pas au nom de Dieu et on entendait pas de Allah Akbar sur les champs de bataille. La première fois que ça a été prononcé, c'était lors de la guerre de 1871 initiée par Mokrani et Cheikh Aheddad et que des populations non kabyles ont rejoint.
Une question très importance a été abordée par le conférencier est celle de la justice que rend par ailleurs Tajmaât dans la société kabyle. Il a rappelé que la prison n'existait pas et que Tajmaât condamnait au bannissement quiconque enfreignait sérieusement les lois qui venait du droit coutumier, ce qui équivalait en clair à sa mort civile. Cette question est magnifiquement traitée dans le roman de Malek Ouary LE GRAIN DANS LA MEULE, qui est paru en 1956 et mal adapté à la télévision sous le titre de LES RAMEAUX DE FEU; c'est l'auteur qui le dit ! Younès Adli nous a aussi appris que la notion de rachat d'un crime ou diya n'existait pas dans la culture kabyle. Azeddine Meddour a traité cette question dans son magnifique film LA MONTAGNE DE BAYA.
Toutes ses valeurs en vigueur sous nos contrées il n'y a pas si longtemps que cela peuvent être réactualisées et adaptées à notre époque. La philosophie qui les sous-tend est contemporaine et humaniste pour peu qu'on s'y attelle afin de s'asseoir à la table de l'universalité.
Merci Lounis Chabane pour ces belle photos.
Nous attendons la vidéo de Reda Kasmi.


Fatah Bouhmila