L’eau de la cascade de Kefrida polluée
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L’eau de la cascade de Kefrida polluée
Site touristique de Taskeriout
L’eau de la cascade de Kefrida polluée
Les analyses effectuées l’année passée ont abouti à la suggestion d’interdire la baignade dans les eaux de la cascade. Le problème du rejet des eaux usées se pose toujours.
Un site « défiguré »
Par Akli Malek
El Watan du 17 juin 2009
L’eau de la cascade de Kefrida polluée
Les analyses effectuées l’année passée ont abouti à la suggestion d’interdire la baignade dans les eaux de la cascade. Le problème du rejet des eaux usées se pose toujours.
L’avenir de la cascade de Kefrida, l’un des sites touristiques les plus attrayants de la wilaya de Béjaïa, risque d’être compromis si des mesures urgentes ne sont pas prises pour sa sauvegarde, à se fier aux propos de M. Boudjit, président de l’APC de Taskeriout. À défaut de réalisation d’un réseau d’assainissement pour les villages Kefrida, Tighzert et Taghzout qui surplombent cette cascade, des quantités importantes d’eaux usées se déversent dans la nature au point qu’ils ont pollué l’eau qui alimente cette cascade. « La contamination des eaux de la cascade a été vérifiée l’année passée. Le laboratoire spécialisé qui a analysé cette eau a suggéré d’y interdire la baignade. Pour cette année, nous attendons avec impatience les résultats des analyses qui sont en cours et je ne pense pas qu’elles puissent être différentes de celles de l’année passée car la cause de cette contamination demeure » nous explique M. Boudjit.
Pourtant, d’après lui, une étude a été effectuée par l’APC pour un projet d’évacuation des eaux usées que dégagent les villages sus cités, et dont le coût de réalisation a été estimé à plus de 50 millions de dinars. Soit un coût dont l’importance est justifiée par le fait que cette opération nécessite, d’après l’étude, la réalisation d’une conduite de plus de 6 km. « L’étude a été effectuée et envoyée en 2006 par nos soins aux instances concernées, à savoir la wilaya et la direction de l’hydraulique, sans qu’une suite favorable ne lui soit accordée, en dépit de la gravité du problème » nous dit le P/APC. Il importe de signaler aussi que les eaux usées rejetées par les localités qui constituent le village Aït Idris, situé à l’est des villages sus cités et dont la population est plus dense que celle de ces derniers, contaminent elles aussi la partie basse de la cascade et cela malgré le raccordement des localités en question au réseau d’assainissement. Ce fait est dû à l’absence d’un bassin de décantation pouvant traiter ces rejets avant de les évacuer plus loin, afin d’éviter toute contamination de la cascade.
Outre ce problème, le couvert végétal qui entoure et embellit cette cascade se trouvant à l’intérieur d’une forêt, aux abords de la RN 9, subit ces derniers temps une dégradation de la part des riverains. D’après le P/APC, la conservation des forêts accorde des bons d’exploitation à des particuliers afin de défricher des parcelles au sein de la forêt pour servir au jardinage. « J’ai écris aux services concernés pour leur signifier ma colère et mon opposition au renouvellement de ces bons d’exploitation. A ma surprise, ils m’ont signifié que le renouvellement ou non de ces bons ne relève pas de mes prérogatives » témoigne le maire. Par ailleurs, pour rendre le site accueillant, un budget de 1 million de dinars a été dégagé par l’APW, pour son aménagement. Les travaux consistent en l’aménagement de parkings et la réalisation de l’éclairage public ainsi que le recrutement d’agents pour assurer la sécurité des lieux aux côtés des éléments de la gendarmerie.
Un site « défiguré »
La cascade de Kefrida n’a jamais cessé de fasciner ceux qui viennent la visiter ou se baigner dans ses eaux. Elle est ces jours-ci bondée de monde. Ce site n’a pas eu, cependant, tout l’égard qui sied à son importance à voir les ravages que subit la forêt qui l’abrite. L’extension du village d’Aït Idris qui s’effectue au détriment de la forêt participe à la destruction du patrimoine forestier. En outre, à chaque grande affluence de touristes, les jeunes chômeurs de cette région dressent pendant tout l’été des baraques aux alentours de cette cascade pour se livrer à tout genre de commerce. Si ces commerces d’été permettent ainsi d’atténuer un tant soit peu le chômage qui sévit dans cette région, l’anarchie dans laquelle ils se tiennent défigure le site. « Il est temps que les autorités, ainsi que les services concernés par la préservation du patrimoine touristique de la wilaya, prennent les mesures nécessaires pour sauvegarder la beauté de ce site naturel » nous déclare un jeune de la région.
Par Akli Malek
El Watan du 17 juin 2009
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