Berkouk Azedine: l’artiste et son village
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Berkouk Azedine: l’artiste et son village
Berkouk Azedine: l’artiste et son village
by Rachid C
Ait Aissa
Tout homme réduit à la simplicité de sa nature par un savoir de ce qu’il est, est naturellement bon. (Socrate*)
Berkouk Azedine
Ça, c’est pour le coté universel de la chose. Coté local, dans son village, le chanteur Berkouk Azedine, après avoir été écouté et apprécié une trentaine d’années durant, se retrouve, aujourd’hui, dans sa cinquantaine, comme au crépuscule d’une carrière qu’il n’a jamais débutée. Après avoir égayé des dizaines de mariages et de naissances, il se trouve aujourd’hui méconnu auprès de ceux qui sont nés de ces unions sacrées consommées sous les airs de sa propre musique. Si les murs ont des oreilles, ceux des bars d’Aokas garderont les empreintes de sa musique qui aidait à faire couler les liquides à flot. Dans notre tendre jeunesse, on se soustrayait dans le silence de ces nuits qui ne portaient pas conseil, au sommeil complice de nos parents, pour aller se mettre sur nos cols et collines afin de mieux recevoir, sur les airs du plaisir, les airs mélodieux de sa guitare qui nous parvenaient par dessus les rivières et les collines, de ces fêtes de mariage, auxquelles on était pas invite, pour venir embaumer les rêves innocents de notre tendre enfance en mal de tendresse. Gardez de ces nuits, disait Lamartine, gardez belle nature, au moins le souvenir. C’est ce que je tente de faire dans ce récit pour me reconnecter avec mon enfance et parler de mes souvenirs avec notre chanteur Berkouk Azzedine qui a égayé , Dieu sait combien de fois ,les viellées aokassiennes. Un chanteur que je n’ai pas revu depuis, probablement 30 ans. En matière de souvenirs, disent les anglo-saxons, the deepest are the warmest (les plus profonds sont les plus chauds).
Comme dans l’amour il y’a toujours un perdant et, à l’inverse de ce poète qui avait la chance de gagner souvent, Azedine n’a eu la malchance de perdre qu’une fois, et une fois était de trop. Fidele à sa guitare, à ses fans et à un amour qu’il n’a jamais marchandé, Azedine, quels que soient ses manques et ses excès, mérite sans aucun doute, la palme de fidélité et la médaille d’or de l’authenticité.
http://kabyleuniversel.com/2011/09/22/berkouk-azedine-l%e2%80%99artiste-et-son-village/
by Rachid C
Ait Aissa
Tout homme réduit à la simplicité de sa nature par un savoir de ce qu’il est, est naturellement bon. (Socrate*)
Berkouk Azedine
S’il y’a bien une chose dans ce monde qui échappe à la pesanteur c’est bien la légèreté des hommes. Beaucoup de choses, dans cette vie, de par leur importance, ont disparu sans impact pour faire, à titre posthume, le nid des déductions spéculatives. D’autres, plutôt, impondérables, ont fait l’objet de guerres et de paix entre les hommes ; leur importance résiderait dans leur façon astucieuse, voire, plutôt, vicieuse, de remplir le vide concédé par la substance matricielle à la légèreté des hommes. Tels gens, avec des cœurs gros comme ça, avaient quitté ou quitteront cette planète sans avoir eu le mérite d’être, un jour, comblés. Ils sont partis ou partiront avec le regret de ne pas avoir reçu le mérite qui leur est dû. La postérité risquerait de les venger auprès des hommes au quadruple de ce dont ils ont été privés. Karl Marx, né d’une famille aisée, après avoir passé sa vie à combattre l’exploitation de l’homme par l’ homme, dans le sens où il l’entendait, était mort en Angleterre très pauvrement et, seulement, 11 personnes avaient participé à son enterrement. Ses idées contenues dans son livre fleuve, Le Capital, publié à titre posthume, ont failli le venger en déclenchant une guerre froide qui a failli faire payer cher leur ingratitude aux hommes.
Ça, c’est pour le coté universel de la chose. Coté local, dans son village, le chanteur Berkouk Azedine, après avoir été écouté et apprécié une trentaine d’années durant, se retrouve, aujourd’hui, dans sa cinquantaine, comme au crépuscule d’une carrière qu’il n’a jamais débutée. Après avoir égayé des dizaines de mariages et de naissances, il se trouve aujourd’hui méconnu auprès de ceux qui sont nés de ces unions sacrées consommées sous les airs de sa propre musique. Si les murs ont des oreilles, ceux des bars d’Aokas garderont les empreintes de sa musique qui aidait à faire couler les liquides à flot. Dans notre tendre jeunesse, on se soustrayait dans le silence de ces nuits qui ne portaient pas conseil, au sommeil complice de nos parents, pour aller se mettre sur nos cols et collines afin de mieux recevoir, sur les airs du plaisir, les airs mélodieux de sa guitare qui nous parvenaient par dessus les rivières et les collines, de ces fêtes de mariage, auxquelles on était pas invite, pour venir embaumer les rêves innocents de notre tendre enfance en mal de tendresse. Gardez de ces nuits, disait Lamartine, gardez belle nature, au moins le souvenir. C’est ce que je tente de faire dans ce récit pour me reconnecter avec mon enfance et parler de mes souvenirs avec notre chanteur Berkouk Azzedine qui a égayé , Dieu sait combien de fois ,les viellées aokassiennes. Un chanteur que je n’ai pas revu depuis, probablement 30 ans. En matière de souvenirs, disent les anglo-saxons, the deepest are the warmest (les plus profonds sont les plus chauds).
Ce récit ne fait que relater mes souvenirs d’enfance sans aucune forme d’investigation. Auprès de ceux qui y trouveront des imprécisions reliées aux dates ou aux personnages, l’innocence de l’enfance me servira d’excuse.
Aokas et la malédiction de la muse contrariée.
Aokas est un beau village à qui il a toujours manqué une musique. Entre les sommets de nos majestueuses montagnes et le niveau zéro de la plage, sur tous ses paysages où le ciel se mire, il y’a bien des beautés qu’on n’a pas su chanter. Déjà dans les années 40 il y’avait un certain Hadjadj Mohammed qui diffusait ses chansons à partir de Radio Soummam sous le nom de Mohammed El Waqasi. Mais ses élans pris à une époque prématurée ont dû faire face à la résistance d’une culture hostile à l’art et les tabous ont fini par le réduire au silence en l’envoyant, en pâtre kabyle, rejoindre la culture de la terre pour labourer les champs qu’il avait, plutôt, chantés. Face à tous ces tabous à la peau blindée, Mohammed le pionnier, était vaincu. Depuis, chanter n’est plus un exemple à suivre, Aokas devait sombrer dans son silence artistique comme si la production musicale n’ait pu échapper à la malédiction de la muse contrariée de Mohammed El Waqasi.
Les monts, les versants, la vallée et les vagues.
Vue de sa plage par un amateur de films western, Aokas ressemblerait à un fer à cheval. Vu par un pélerin, les maisons alignées comme des perles sur les versants qui descendent lui donneraient plutôt les airs d’un chapelet. Au milieu, entre le monts Issek et le mont Mesbah, se trouve cette montagne sans nom au pied de laquelle repose, en toute quietude, l’heroique village de Tazrourt declaré Zone Interdite par la France Coloniale pour ses intenses activités révolutionaires. Son statut de Zone Interdite continue toujours sous l’égide de l’Algérie libre et “reconnaissante ” qui fait de lui le village le moins servi dans la région en matiére d’infrastructures … comme par chatiment pour son engagement révolutionnaire.
A partir du sud, les imposantes montagnes se laissent dégringoler au gré de l’altitude, pour contenir le village dans une vallée qui se laisse interrompre à l’ouest comme pour le temps de donner, au niveau des vagues, un baiser au pied de la vénérable montagne Imma Thadrart. A quelques mètres plus loin, la vallée, à l’ouest, reprend son petit bonhomme d’extension pour s’effacer 20 kms plus loin par une espèce de génuflexion éternelle auprès de la montagne- icône- régionale- d ’Imma Gouraya. Vers l’est, cette vallée se prolonge d’une dizaine de kms vers Jijel où elle sera stoppée, cette fois ci, sans complaisance, par un lieu nommé à juste titre Les Falaises. C’est ici, disait un ami de Melbou, que s’achève la baie de Bougie pour laisser place à la corniche Jijelienne.
Au niveau de Souk Eltenine, la RN 9 nous fait quitter la mer en abordant sa descente vers le sud à travers les gorges de Kherrata , les hauts plateaux et le Grand Sud que, si, techniquement, on pouvait suivre son allure transafricaine ,on ne retrouvera la mer qu’à l’autre bout de l’Afrique , dans le Cap de Bonne Esperance où les 2 océans, Indien et Atlantique, se rencontrent dans une large étendue d’eau qui a fait rebrousser chemin au 15eme siècle à l’explorateur portugais Bartholomé Dias lors de sa tentative d’ atteindre l’Extrême Orient par les Indes. Au nord de l’Afrique, La Méditerranée qui s’étend du Detroit de Gibraltar, à l’ouest, jusqu’au Canal de Suez, à l’est, relie, via la Mer Rouge, l’océan atlantique à l’océan indien pour donner au continent africain son artificiel statut de ‘’continent –Ile’’.
Qu’est-ce qu’ avait à voir, Aokas, avec un coup d’état en Haute Volta?
Cette idée de traverser l’Afrique d’un bout à l’autre, en latitude, avait taraudé, au tout début des années 80, l’esprit de 3 aokassiens, en l’occurrence Achène Amara , Madjid Abdelli et Achour Boualem, au point de leur faire prendre la décision de tenter l’aventure par auto-stop. Alors qu’Ahcene et Madjid avaient eu suffisamment de souffle pour atteindre la Haute Volta, aujourd’hui, Burkina Faso, Boualem, quant à lui, nous a avoué que son manque d’endurance l’avait contraint à faire demi-tour de la ville de Tamanrasset. Arrivés en Haute Volta, nos 2 voyageurs se sont retrouvés, dans la melée, dos au mur, dans un rapt d’attentat à l’africaine et, parait-il, arretés et utilisés à leur insu pour les besoins de “la cause révolutionnaire”. Comme cela s’ était passé aux débuts des années 80 et que la Haute Volta avait connu 3 attentats successifs, notamment en 80, 82 et 83, je ne sais, avec exactitude, lequel de ces 3 événements concerne nos 2 voyageurs. Mais comme, selon ma source, il y’avait eu des morts, il est fort à croire qu’il s’agissait de l’attentat de Aout 83 qui a vu Thomas Sankara renverser le président Jean Baptiste au prix de 13 morts dont 6 citoyens francais, et15 blessés. J’ai tenté de vérifier cette information par un message via facebook à Ali, le frére d’ Ahcéne, mais il parait ne s’être pas connecté au reseau depuis belle lurette.
Le mont Issek, un mont polygame
Cette orogénèse qui a façonné durant le cénozoïque le relief de la région d’Aokas est la même que celle qui a façonné les Alpes. Elle est connue aux géologues sous le nom de l’orogenèse alpine. Nos montagnes font partie de cette ceinture alpine formée par la collision des masses continentales, composée de massifs s’étirant du Maroc jusqu’à la péninsule indochinoise, via l’Afrique du Nord et l’Europe, alignant des grands noms comme Les Pyrénées, Les Alpes, Les Balkans, Les Carpates, Le Caucase et l’Himalaya. Cette violence géologique, comme par anticipation à toute forme de vie, bien avant les civilisations, a eu, en politique, comme une sorte d’incidence sur les tempéraments des gens qui y habitent faisant correspondre à chaque pic son dictateur respectif. Ainsi les Pyrenées avaient donné Napoleon, Les Alpes, Hitler, Les Carpates, Ceausescu, Le Caucase, Staline, et l’Himalaya, Pol-pot. Nos montagnes qui culminent modestement avec le Mont Chelia avaient donné un dictateur de moindre stature, en l’occurrence Boumediene. Nos peuples, autant naïfs que mefiants, avaient fait dans notre région les frais des civilisations avortées. Nos 2 montagnes saintes, Imma Thadrart et Imma Gouraya, sont sous la surveillance du majestueux mont Issek qui se retrouverait, par la force du relief et des croyances locales, polygame. N’ayant pas de sainteté à son attribut, il contient en son sein un bien fictif et mystérieux mausolée qu’on appelle Ljama3 N’Siah ou mausolée des lamentations. Au sud- est, le mont Mesbah sans couronne, ne semble pas de taille à prétendre à un concubinat orogénique. Il se contente, au loin, comme un eunuque à admirer, dans la direction de la Mecque la reine montagne Thavavourt couronnée de neige, quasiment, toute l’année. La dégradation altimétrique fait achever au mont Mesbah son souffle à 2 kms de la plage. Telles montagnes n’ont pas fait la moitié de leur descente qu’elles sont au bout de leur relief.
Naissance d’un insaisissable papillon
C’est là où s’est installée depuis des lustres la communauté des Ait Aissa dans un village surélevé de quelques mètres par rapport au niveau de la mer, juste la hauteur qu’il faut pour se donner le privilège d’admirer à partir de son balcon, par-dessus la belle vallée d’Aokas, s’écraser les vagues sur le rivage , et plus loin, durant le crépuscule, dans le bleu nuit de la nuit, s’écraser dans un festival de bleu, le bleu du ciel sur le bleu de l’horizon. C’est ici, à l’ endroit de l’essoufflement du mont Mesbah, dans le village des Ait Aissa, qu’était né, en plein milieu de la guerre d’Algérie, le chanteur Berkouk Azedine. C’est ici, aussi, à quelques mètres plus loin, que sera née, après l’indépendance, celle qui sera son amour ultime, qui lui fera entamer au gré des destins asynchrones, la traversée du desert à la poursuite d’un papillon insaisissable auquel il était pourtant prêt à offrir des perles de pluie du pays où il ne pleut pas. Pour tant d’ artistes à qui la malchance n’avait pas programmé de rendez-vous sentimental, ça se passe comme ça quand on n’a que sa guitare.
L’arrogante toponymie baathiste avait affecté à nos rivières un statut d’homo.
La vallée d’Aokas est fertilisée par les 2 rivières auxquelles l’intuition locale avait désigné des genres ou peut-être des sexes. La rivière de Mesbah, au masculin (assif), et celle au féminin (thasift), qui descend du mont Issek dans la commune de Tizi N Berber, vont véhiculer des eaux qui iront se mélanger dans leurs ébats, dans un amour tranquille et sans estuaire, dans les eaux salées de la mer pour se fertiliser dans l’imaginaire populaire par opposition de sexes. Dans les eaux abondait le poisson, et dans la vallée, les fruits et les légumes faisaient la joie des agriculteurs qui se partageaient les dividendes contre leur gré et, au gré de Venus, l’ Etoile du Berger, avec les bergers-voleurs qui fertilisaient de leurs troupeaux les endroits. Puis, dés la fin de la décennie 70, la rivière Thassift par un décret du pouvoir baathiste d’Alger s’était vu masculinisée en Oued Thabelout. Le mariage harmonieux entre Assif et Tthassift était rompu. Cela devait coïncider, avec une décennie de retard, avec le début de la révolution homo qui avait démarré à partir de Stone Wall à New York vers la fin des années 60. Cela avait donné comme résultat, et pour la première fois dans l’histoire de la virile Aokas, un homosexuel qui a eu le courage ou, peut-etre, la folie d’assumer publiquement son homosexualité. Dans les eaux salées, le poisson a foutu le camp, dans les eaux douces, il n’y avait plus d’anguille sous roche, et dans la vallée, les fruits et légumes n’étaient plus qu’une pâle copie d’un paradis d’autrefois. Entre les 2 rivières on a fait naitre la CAPS et le Souk el Fellah pour accueillir la sauce tomate du Danemark, les oranges du Maroc, la patate de l’Idaho et les céréales du Nebraska. Dans les bureaux où faisaient semblant de travailler des embauchés qu’on faisait semblant de payer, les horaires étaient continus pour un repos ininterrompu.
Ihjarsiyene et la reconstruction d’une Kabylie dévastée par la guerre.
Sur le bord ouest de la rivière Thassift s’était installée, avant l’indépendance, dans une totale précarité immobilière,une population arabophone très pauvre, probablement venue de la région de M’Sila. On les appelle localement Ihjarseyene ou, plus péjorativement, sans doute, Ivou3dhazene. Témoins des ravages causés par la guerre d’Algérie à la Kabylie, ces ‘’gitans’’ de l’Afrique du nord étaient venus pour répondre à une demande d’entrepreneurs insolites, bon marché, dans une Kabylie qui devait aborder une phase de reconstruction cruciale. Ils se faisaient leur gagne -pain en se faisant embaucher par des particuliers kabyles pour le transport à dos d’ânesses des matériaux de construction le long des chemins qui montent suivant un relief accidenté, vierge de toute touche d’engin de la révolution technique.
A l’autre bout de la destinée, un siècle plutôt, Levi Strauss était en Allemagne, lui aussi, quand avait démarré la ruée vers l’or aux Etats-Unis en 1849. Ayant entendu que les chercheurs d’or s’étaient plaint du manque de résistance de leurs pantalons à la dureté de leurs travaux, il s’en alla aux Etats-Unis pour installer sa fabrique de Djean’s qui deviendra mondialement célèbre sous son propre nom, Levi’s Strauss. Si Levi Strauss était devenu le milliardaire qu’on connait aujourd’hui, les Ihjarsiyene ,atteints de misère générationnelle dénuée de toute forme de transcendance dans leurs traditions d’entreprise, ont été réduits à concevoir leur destin au quotidien et à vivre au jour le jour. Ils ont conservé, en toute fidélité, la misère que leur ont léguée leurs ancêtres. Avec la réalisation des pistes et des routes qui sillonnent désormais la Kabylie, leur business en déclin, a dû fermer boutique ; ils ont fini, pour certains d’entre eux, dans les années 80, par être relogés, en non- agriculteurs, dans le village agricole de Lota où les agriculteurs locaux, réduits au rôle de cigales de la propagande baathiste, passaient leur temps à jouer au domino alors que sous leurs yeux fanaient à l’ombre de la grandeur de Boumediene des plants qu’ils avaient plantés plus tôt et qui attendaient pour se revigorer quelques poignées de fertilisants qui arriveront trop tard de quelque part d’outre -mer ou d’outre- atlantique, d’un quelconque pays où les dirigeants élus en toute légitimité avaient conditionné leurs peuples à construire et à produire d’ abord et, à applaudir ensuite.
Visite idéologique au village agricole: On ne s’ y rend pas comme on le quitte.
L’inauguration du village agricole de Lota, puisque on y est, a eu lieu au milieu des années 70. Ce jour là, les autorités locales, très excitées, nous ont disposé, écoliers et travailleurs, des bus pour nous transporter d’Aokas et des communes environnantes pour observer, en chair et en os, le président Boumediene faire son discours d’inauguration après avoir bien sûr coupé le ruban. L’orateur- inaugurateur qui devait arriver à 4 heures était finalement arrivé avec 3 heures de retard. En plus, à notre grande déception, ce n’était finalement pas Boumediene mais son ministre de je- ne- sais- plus- quel- ministère, Mohammed Cherif Mesaadia. Déçus de savoir que ce n’était pas le président, après le discours qui durera une bonne dizaine de minutes, on est allé rejoindre les bus du retour pour se rendre compte qu’il n’y avait point de bus du tout. On s’est tapé une dizaine de kilomètres à pieds, mus par cette énergie de la triple déception servie en une, contre laquelle on y pouvait rien. Mesaadia, quant à lui, n’aura pas l’air d’être déçu de voir, quelques années plus tard, que le village qu’il avait inauguré n’avait, au fait, rien d’agricole. Après tout, il a essayé, ça n’a pas marché, et la vie continue. Et ainsi va la vie au pays de l’économie planifiée par des putschistes imprévus qui n’ont de compte à rendre à personne: dés que ça échoue, on passe à l’échec suivant.
Ivou3dhazene: l’intégration par effritement.
Pour ces familles aokassiennes installées ici depuis la mémoire des hommes, parlant le même langage et adoptant les mêmes coutumes, il n’est pas facile pour cette population “gitane” de se greffer facilement dans le tissu social local. Les populations d’Aokas au même titre que celles de tous les villages de l’est de Bougie sont arrivées dans la région à partir du Rio D’Oro à la suite des bouleversements qui ont suivi la chute de Grenade. Elles parlent une variante du Berbère appelée Thasahlith proche du Kabyle du reste de la Kabylie. Pour ses Ihjarsiyenes, l’intégration était presque impossible. Ils avaient, tout de même, réussi à esquisser un lien d’intégration avec la société locale grâce à la popularité de certains éléments comme El Hargati et Madani. En apprenant le kabyle et en changeant leurs habitudes vestimentaires en troquant leurs Kechabia traditionnelles contre des Djeans et des costumes, il sont parvenus à s’attirer progressivement le respect des populations locales en se frottant à de la consommation contemporaine genre achat des mobylettes et apprentissage d’autres fonctions telles que chauffeurs d’engins, qui leur épargnaient , quelque peu, des jugements stereotypiques genre…ils ne savent pas faire autre chose que conduire des troupeaux d’ânesses.
Do we remember Achour?
Cette communauté allait pousser plus loin son intégration en donnant au club local du CR Aokas, un arrière latéral de talent appelé Achour Ivou3dhazene. Très bien portant et très athlétique, sa gentillesse et son humble contenance ont fini par gagner le cœur des aokassiens. Au stade, il se dépensait comme un vrai brave et était considéré comme de ceux qui défendaient le plus les couleurs locales. Les jeunes supporters du CRA ne tarissaient pas d’éloges à son sujet et n’hésitaient pas à le comparer à Achour, le fameux défenseur du Grand CR Belcourt. On disait de lui, que de ses dégagements fulgurants, il parvenait à faire tomber les branches des arbres environnants. Tôt, dans les années 70, le football n’étant pas parvenu à le nourrir, le temps a sonné pour lui pour aller trouver un travail dans une entreprise algérienne qui sonnait comme SONA- quelque- chose. Des noms que la propagande baathiste faisait sonner partout devant les oreilles fermées de la réalité économique. Quant à Achour, pour beaucoup d’entre- nous, on l’a plus revu depuis.
La vie de Azedine. Le coté trompeur des beaux chemins de fantasmes.
C’est dans cet environnement, disais-je, qu’était né, en plein milieu de la guerre d’Algérie, le chanteur local Berkouk Azzedine dans l’héroïque village des Ait Aissa. Extrait à la mort par les miracles de la vie, les conditions de départ qui ont ponctué le décor de sa naissance, à savoir les rafales et les cris des torturés ne semblent pas avoir eu un quelconque impact sur les traits apparents, voir profonds de sa personnalité. Comme tous les nouveaux nés de sa génération, il a dû, probablement naitre à la suite d’une accumulation d’événements négatifs. A lire le livre colonial de l’écolier indigène, on peut comprendre que la seule étoile sous laquelle un indigéne pouvait naitre était l’Etoile du Berger. Dans son petit fleuve normalement perturbé, Azzedine, par la seule force de son instinct, a su se frayer dans sa déstination inconnue un chemin le long des lignes de faible viscosité pour ne pas trop avoir à résister à l’écoulement. Sur la route des fantasmes , la seule façon d’ avancer c’est de ne pas calculer.
Dans les années 70, il était probablement le seul à jouer de la guitare, aussi bien, dans toute cette population de 15000 habitants. Dans le même quartier, pas loin de la demeure de Mohammed El Waqasi ,2 autres prétendants malheureux au hit parade local étaient nés mais, par manque de chance et de foi en leur talent, il n’ont pu sauter par-dessus le mur de l’anonymat. Il s’agit d’Aziz Chekkal et de Djamel Abdelli. Comme si la graine semée par le pionnier avait donné dans les limites permises par sa muse, à proximité immédiate de chez-lui, la plus grande densité d’artistes par nombre d’habitants et au mètre carré. Des artistes, certes modestes, mais qui ont eu le mérite d’être les premiers à produire des cassettes dans toute la région d’Aokas. Cependant ,si leurs cassettes n’avaient pas dépassé, quelque peu, les frontières immédiates de la région, beaucoup considèrent qu’elles n’ont rien à envier, en qualité, à celles de certains chanteurs comme Hamidouche, ou Amirouche, pour ne citer que ceux-là , et qui jouissaient ,pourtant, d’un succès assez retentissant. A l’autre bout de leurs frustrations, il leur arrive, parfois, d’attribuer leur relatif insuccès à cet esprit malsain de ces mogols de producteurs de la Grande Kabylie et de la Vallée de La Soummam, qui pratiquaient, pensent-ils, une forme de marketing régionaliste pas du tout artistique vis-à-vis des artistes de la région du Sahel.
Azedine était, sans doute, celui qui s’est investi le plus et les événements qui l’ont contrarié l’ont aidé, en quelque sorte, à se forger un profile d’artiste digne d’une petite histoire bannie dans le relief social et où se retrouve à bien des égards, dans ses préoccupations, une bonne partie de la jeunesse. Sa générosité et son sens du partage ont fait de lui un être sollicité aussi bien par les jeunes que par les plus âgés. Il a toujours répondu à toutes les attentes avec une disponibilité et une simplicité inouïes. Aux yeux des vieux, il était ce maudit garçon, joueur d’un instrument satanique qui produit des sons destinés à adoucir les mœurs pour éloigner la jeunesse de son devoir d’arroser les jardins. Quand il lui arrive de nous venir à l’école avec sa guitare, il était obligé d’emprunter les routes peu fréquentées par ces partisans de la mentalité immuable ou de porter un manteau pour cacher son instrument. Le culte de l’ainé était là sur le qui-vive pour empêcher, par fidélité pour les ancêtres, toute tentative de changement. Pendant plus de 2000 ans, notre société vivait de la même façon, il n’était, donc, pas concevable de penser à une quelconque idée de changement. Tout d’un coup, on avait senti ce besoin chez les jeunes d’un coup de guitare pour que dansent nos coutumes, et un peu de gel pour que se dégèlent nos mentalités trop longtemps enfouies sous le turban de l’adhésion à un ordre ancestral censé être définitivement établi. Aux yeux des conservateurs d’archaïsmes, le turban serait vu comme un moyen de garder les esprits en place.
Le CEM mixte d’Aokas: une incroyable attraction
A l’école primaire, dans les années 70, c’est l’algérianisation de l’école, et, donc l’émergence d’un corps enseignant algérien au sein duquel des aokassiens qui, à vrai dire, pour la plupart d’entre-eux, se donnaient à fond pour former les générations qui allaient satisfaire inconsciemment,sur un fond de lacheté concedée aux putschistes, au défi algérien propulsé par cette grande énergie procurée par l’enthousiasme d’une liberté retrouvée et, combien chèrement payée. En classe, toute leçon non apprise est sanctionnée par un châtiment corporel qui dépendait, à la chance, à la bonne heure, du tempérament et de l’humeur du professeur. Vus sous le contexte d’aujourd’hui, certains de ces professeurs ont été de véritables tortionnaires. A la question de ‘’ qui veut passer au tableau’’, les têtes de derrière s’alignaient derrière celles de devant pour éviter tout contact visuel avec l’instituteur. Ce terrible supplice continuait parfois jusqu’à la délivrance par le coup de sonnerie de la cloche de l’école. Le seul salut, pour nous, était de gagner sa sixième et de se retrouver de l’autre côté de la rue, au CEM où le châtiment corporel était interdit. C’était le seul CEM mixte, dans toute la région, et l’un des rares édifices publics à être construit dans le village en 20 ans d’indépendance. Composé de 6 classes avec comme matériel basique, des tables, des tableaux et des chaises, son budget n’excédait pas une insignifiante fraction de ce qui a été ramassé dans le cadre du” Ssendouk Ettadhamone” qu’on peut traduire par Caisse de Solidarité. Il devait accueillir les filles de Tichy jusqu’à Souk El Tenine, voire de Melbou et de Darguina. Le CEM n’était entouré que d’un grillage, ce qui facilitait le contact visuel entre les filles à l’intérieur et les garçons à l’extérieur. On peut bien imaginer la prouesse qu’il fallait pour s’octroyer une décente place, le long du grillage, parmi tous ces dragueurs de bonnes mines, venus de partout admirer toutes ces beautés bien vêtues exposées aux regards de la soif musculine, hautement pénétrants .
Azedine, éjecté un peu trop tôt par le système scolaire était de ces dragueurs de mine bien spéciaux qu’on sollicitait très souvent pour nous dicter les chansons d’Ait Menguellet, qu’on écrivait sur des bouts de papiers à fin de les chanter en classe devant les filles dans les cours d’animation culturelle ou dans les cours d’éducation physique, les journées de mauvais temps. Les voies vers l’autre sexe étant impénétrables, no voix se dissipaient dans les airs devant le pot- aux -roses qui ne répondait pas.
Azedine venait, lui-même, suivre des yeux son amour de toujours qui venait de rejoindre le collège. Il se frottait à moi dans le but de se rapprocher d’elle par l’étroit lien de parenté qui me reliait à elle. Au fait c’était une cousine que je n’ai pas eu l’occasion, à ce jour de suffisamment connaitre. Le hasard, la nécessité ainsi que mon penchant pour l’exotisme m’ont fait trimballer dans de larges limites à travers les coordonnées de la vie au moment où il était peut-être temps de laisser le temps nous créer une occasion de se connaitre. Les aléas de la vie qui travaillent à contre-courant des flots de nos désirs ont eu raison de la géographie restreinte et des liens de famille. Enfin vu mon bas âge et le caractère résolu de la fille, je ne pouvais être d’aucune utilité dans des transactions de ce genre à notre artiste vraissemblablement amoureux.
Il l’a accompagnée du regard depuis son enfance jusqu’à son adolescence mais, celle-ci semblait avoir ses préoccupations ailleurs. Si, elle, sophistiquée, nous rappelait par sa blondeur Marylin Monroe, lui, il n’avait pas la chance d’un Clark Gable. Son extrême simplicité qui se lisait aussi dans ses chansons sans façon ne lui permettait pas de se faire accepter ses orchidées par miss Blendish. Du primaire au collège, du collège au lycée , du lycée à l’université , il l’a toujours suivie de la même façon comme un soleil qui lui procurait l’énergie nécessaire à sa vie de tous les jours, avec l’inébranlable espoir de la voir un jour comme épouse. La chance n’étant pas de son coté, l’échec scolaire prématuré avait sérieusement hypothéqué la réalisation de son rêve ultime. La tradition voulait, pour qu’un mariage soit possible, que l’homme surpasse la femme dans tous les domaines qui ne sont pas relatifs à la popote. Dans la logique d’un tel état d’esprit, on pouvait dire qu’Azedine avait rêvé trop gros. Pourtant, aux conseils de la mer et de l’ambition, il avait toujours fermé les oreilles. Certains diront que c’est dommage pour Aokas qui aurait assisté à un mariage où la raison du cœur aurait pris sa revanche sur le mythe de l’incompatibilité des genres. Après tout, l’artiste et le médecin ont tous les deux la même vocation, à savoir celle de soulager ou d’atténuer la douleur des hommes. Hélas ! Quelque part, le Do de DO-RE-MI a raté son ‘’ t’’ pour former une dot. Et, dommage qu’ aucun ‘’t’’ du stéthoscope ne peut être prêté au solfège. Et, pourtant, elle et lui, étaient tous les deux formés dans l’anticonformisme social. Elle, aussi, a dû se battre dur pour s’arracher quelques libertés contre une mère autoritaire résolument attachée au mode de vie ancestral.
Quand on n’a que sa guitare
15 ans passés, en célibataire endurci, Azedine trainait éperdument son célibat contre le gré de sa famille qui voulait le voir marié coute que coute. Les gens qui ont perdu de vue cette histoire d’amour unipolaire, avaient cru à un moment donné qu’il y’a longtemps qu’elle a dû prendre fin. Et, dans le village, personne n’en parlait vraiment. Alors que la fille était sur le point de finir ses études de médecine , et voilà qu’Azedine sort une cassette où il dédie jusqu’à émouvoir une chanson à son amour de toujours. Faute de mieux, il continue, la cinquantaine passée, au rythme de sa guitare avec un cœur vacant fermée à double- tour, à raconter à sa guitare, à titre de consolation, les choses qu’elle va lui répéter à son tour dans le langage qu’il veut, lui-même, entendre. Pour garder le sourire il faut garder le souvenir. Dans son cœur brisé à ne jamais s’incliner, il continue à recevoir des visites sporadiques de son fantôme d’amour comme dans le film Forever Young. Quant à elle, après s’être mariée avec un mari qu’elle s’est choisi et au rythme d’une vie qu’elle avait toujours planifiée, elle se retrouve, quelque part, en occident, où elle vit en famille avec son mari et ses enfants. Quant à lui qui a toujours vécu de fantasmes et qui n’avait jamais rien planifié, il continue, faute d’amour charnel, à vivre de l’amour pour ses amis, pour sa musique et pour la vie. Sa nature aux 4 vents lui permet de mener une vie au rythme de la réalité de sa guitare et de son amour fictif. Par-dessus son amour fichu qui s’est dressé comme une barrière psychologique à l’horizon de ses événements, Azedine de part son comportement d’un homme qui trouve son bonheur dans le peu de choses qu’il a, satisfait fort bien humblement, à la définition de Socrate qui dit que tout être réduit à la simplicité de sa nature par un savoir de ce qu’il est, est naturellement bon.
Comme dans l’amour il y’a toujours un perdant et, à l’inverse de ce poète qui avait la chance de gagner souvent, Azedine n’a eu la malchance de perdre qu’une fois, et une fois était de trop. Fidele à sa guitare, à ses fans et à un amour qu’il n’a jamais marchandé, Azedine, quels que soient ses manques et ses excès, mérite sans aucun doute, la palme de fidélité et la médaille d’or de l’authenticité.
Dans cette histoire d’amour positive à sens unique qui durera bientôt 40 ans, et que la négativité du destin n’arrive pas à neutraliser, on peut parler de la noblesse d’un sentiment plutôt que d’une histoire d’amour.
De la composante matérielle de ce monde, il ne lui reste plus que la guitare qui émet des sons qu’il partage avec les cœurs qui savent encore les recevoir. Vis-à-vis des richesses de son pays, il a toujours fait parti de ces algériens qui ont perdu la priorité aux financements du Sahara Occidental, de la Guerre Israélo-arabe et de la bombe du Pakistan. Dernièrement, il a pu, miraculeusement, dans son dernier souffle, battre les congolais au sprint final. En effet en 2010, quelques mois avant l’annonce de l’effacement de la dette du Congo par les autorités de son pays, on apprend de ses fans qu’il a obtenu un logement, au grand bonheur de ses admirateurs qui le félicitent de très bon cœur. Si ce n’est déjà trop tard pour un cadeau qu’on ne peut savourer au declin de sa vie.
Trahi par sa muse
Telle une géante rouge qui n’arrive pas à améliorer son espérance de vie par la faute d’une générosité excessive dans la gestion de ses réserves nucléaires, il a été poussé par son romantisme trop poussé à vivre un peu trop pleinement sa vie, qu’à l’âge de 50 ans passées, il sent le déclin de sa vie lui rappeler son obstination à refuser de tenir compte de l’intensité des vents, de la force des vagues et des hauteurs des marées. La malchance et l’insuccès qui ont ponctué sa vie d’artiste l’ont privé, certes, de beaucoup mais pas de sa faculté spontanée à produire du sourire. Doté d’un cœur qui ne triche pas, il porte sur ses frêles épaules le fardeau de la vie qui n’arrive pas à le faire fléchir. Sa muse qui l’a toujours conseillé et qui le maintenait dans un statut d’artiste sans gloire empêchait le fardeau de la vie de peser trop sur lui. Esclave d’un amour contrarié, il a préféré les chaines qui le relient au cœur de celle qu’il a toujours aimée que de se libérer avec un cœur vacant, vide de toute faculté d’aimer. Son authenticité l’avait empêché de tricher avec ses sentiments pour se caser dans l’ordre social par la sacro-sainte institution de mariage. Jamais sans sa guitare, il mène sa vie avec un cœur où demeure l’ombre de celle qui lui permet de vivre un amour virtuel en harmonie avec une musique réelle. Partisan de ces cœurs vrais qui ne marchandent pas avec l’amour, il a toujours préféré vivre en célibataire endurci que de détruire un amour aussi vrai pour se caser par décret dans un mariage sans amour qui aurait comme finalité de procréer pour peupler. Aujourd’hui, trahi par sa muse qui l’a toujours guidé dans sa vie, le long d’un monde impalpable où il n’y avait pas de matière à saisir, celle-ci [sa muse] semble l’avoir abandonné prématurément pour le livrer au poids des ans.
Ne t’en fais pas mon cher Azedine. Comme chantait le légendaire bluesman américain, BB King : There must be a better world somewhere (il doit y avoir un bien meilleur monde quelque part). Tu étais admiré pour avoir chanté en conformité avec tes sentiments et les choses qui t’ont inspiré, dans ton bras de fer avec les contraintes sociales, t’avais probablement perdu au change mais t’as humblement gagné en notoriété. Avec un tel cœur en amour massif, dans une société qui n’a jamais su rendre hommage aux siens, ton histoire est celle de ce pommier qui a été planté dans un milieu, artistiquement maudit, destiné plutôt à cultiver des fougères.
Notes
(*) Cette citation que j’avais, dans le texte original, attribuée à Aristote, appartient, plus probablement , à Socrate. Je m’excuse auprés de nos lecteurs
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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