Béjaïa L’Assemblée s’est réunie hier en session extraordinaire L’APW débat sur les derniers événements

La question de savoir qui est derrière la tournure dramatique prise par la grève des commerçants a été longuement ressassée par les élus de l’APW, réclamant des pouvoirs publics une enquête minutieuse à même d’identifier les commanditaires des actes de pillages et de saccages de biens privés et publics perpétrés par de jeunes émeutiers lundi et mardi derniers. Sollicité par les élus pour des éclaircissements, le nouveau wali de Béjaïa, M. Mohamed Hattab, a axé son intervention sur la nécessité de conjuguer les efforts pour «gagner la confiance des citoyens». «Béjaïa a des atouts. Nous devons gagner la confiance des citoyens pour lui redonner la place qui lui sied», a-t-il dit, tout en qualifiant la situation qu’a vécue la wilaya de Béjaïa la semaine dernière de «malheureuse». Le chef de l’exécutif de la wilaya a, au passage, indiqué que «142 policiers ont été blessés lors de ces fâcheux événements, dont deux sont à présent dans un état crique», saluant les initiatives des acteurs associatifs et autres qui ont lancé des appels au calme et à la retenue. Visiblement inquiet sur le devenir de la région, le wali Mohamed Hattab s’interroge : «Où va Béjaïa ?».

Cela est d’autant plus plausible, a-t-il précisé, «que les émeutiers s’en prenaient à chaque mouvement de rue aux mêmes bâtiments, succursale de la SNTA, magasins d’électroménagers, banques, sièges des opérateurs de téléphonie mobile, des commissariats de police, agences de la Sonelgaz…». Tout en s’interrogeant sur les «commanditaires de ces actes de vandalisme», le wali estime que «Béjaïa mérite autre chose», d’où, a-t-il préconisé, l’urgence de «lever certaines contraintes à même de booster le développement local». Dans une déclaration distribuée à la presse dans le hall de la salle des congrès de la wilaya, le FFS a salué, dans une résolution de son conseil fédéral qui s’est réuni avant-hier en session extraordinaire, «la population de Béjaïa pour sa maturité et son esprit de responsabilité pour avoir réussi à déjouer un plan machiavélique visant la destruction de la cohésion sociale». Pour le plus vieux parti de l’opposition, «la situation que vit Béjaïa est la résultante de divers facteurs, tous issus d’une gestion unilatérale et chaotique des affaires du pays», citant au passage le recours de l’administration aux «sages et notables», comme ce fut le cas la semaine dernière à Amizour, où des repris de justice auraient été conviés à une réunion d’urgence, tout en excluant les élus municipaux. Le FFS a décidé lors de son conseil fédéral de mettre en place «un collectif d’avocats pour suivre le dossier des personnes injustement arrêtées», tout en promettant de poursuivre la campagne d’explication des dispositions de la loi de finances 2017 qu’il qualifie «d’antisociale», rejetée par les parlementaires du parti.