Le Portail des Hommes Libres
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
LEGO Icons 10331 – Le martin-pêcheur
35 €
Voir le deal

L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ?

3 participants

Aller en bas

L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ? Empty L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ?

Message  you and me Mer 22 Avr - 2:43

Mohammed GUÉTARNI Docteur Es Lettres Université De Chlef


Ce fut un temps où l’université algérienne était le fleuron du pays, sa pépinière de cadres et d’élite intellectuels.

Ce fut un temps où elle était la voie royale de la réussite sociale.

Ce fut un temps où le « professeur-chercheur » - en tant que cadre supérieur de la nation - avait le même prestige et la même considération que le cadre politique.

Ce fut un temps où ce même professeur-chercheur percevait dix fois le SMIG et menait un standing de vie à la hauteur de ses efforts consentis et de ses compétences (Bac+10). Ce temps-là est-il à jamais révolu ?

Le silence politique suicidaire sur une institution d’envergure comme l’université ne présage pas un bon augure. Est-il vrai qu’aucun responsable politique n’a rien à (re)dire, pas même le ministre chargé de ce secteur ô combien stratégique ?

Aujourd’hui, enseignants et étudiants semblent abattus. Les enseignants, mal rémunérés et surtout mal considérés, préfèrent mettre leurs compétences au service d’autres pays qui apprécient la valeur du savoir et de ses détenteurs, au grand dam de l’Algérie. Ce qui vide nos universités de leurs cadres à compétences reconnues. Le chef de l’État, lui-même, lors de son discours prononcé à l’occasion de l’ouverture de l’année universitaire 2006-2007 à Batna, reconnaît que: « Nous formons pour les autres ». Oui, mais quelles sont les mesures idoines et urgentes prises (ou à prendre) au sommet de l’État pour arrêter - sinon freiner - cette véritable hémorragie intellectuelle qui a vidé l’Université algérienne de sa substance jusqu’à la rendre exsangue ? Quand les déclarations politiques seront-elles concrétisées en objectifs viables et fiables ?

Nous avons eu l’occasion de dire, dans ces colonnes, que la matière grise vaut autant - sinon plus - que la matière première. N’étant intellectuels de renom, nous n’avons pas, hélas, été entendus. Les étudiants souffrent dans leur chair - et surtout dans leur esprit — le manque d’un encadrement performant pour une formation « ès qualités ». La dévalorisation des diplômes, voire la « déqualification » de la formation ont fait que l’université est devenue une sorte de « parking pour chômeurs diplômés ». Cette idée, même si elle n’est pas fondée, décourage nos jeunes et leur fait perdre toute motivation pour les études. « Le saint esprit » de l’université du temps du père et celui du fils n’est plus le même. Certains enseignants se voient contraints d’exercer une activité seconde pour arrondir leurs fins de mois rachitiques pour la plupart.

Il n’est un secret pour personne que le salaire de l’enseignant-chercheur, actuellement, est très loin d’être en adéquation avec le coût de la vie et de son doctorat en tant que dernier degré universitaire. Les conditions de la recherche sont insatisfaisantes. Il y a tout lieu de croire qu’il existe une politique qui accule les cadres nationaux de haut niveau vers la porte de sortie, les obligeant à quitter le pays au vu et au su des pouvoirs publics. « Dans un pays [le nôtre] où les artistes, universitaires, chercheurs, savants, intellectuels sont traités comme des pestiférés » (1). Sommes-nous « Persona non grata à ce point, dans notre propre pays ? » Si oui, par qui et pourquoi ? C’est là le point.

Pourtant aucun pays au monde ne peut ignorer, ni encore moins se désintéresser de la rentabilité sociale de l’université. Sa négation signifie le refus de reconnaître le mérite de l’élite intellectuelle. S’il y a hiérarchisation de la société, cela doit se faire au seul niveau du mérite individuel ou du groupe, c’est-à-dire des cadres performants dont a besoin l’Algérie.

Sans sombrer dans le défaitisme, l’université algérienne est souffrante. Un diagnostic clinique s’impose par des praticiens intègres et performants. Le calme qui prévaut actuellement relève plus d’un dépit que d’une sérénité. Enseignants et étudiants refusent d’assister aux obsèques de leur institution. Il serait gravissime de la part des pouvoirs publics de se fermer les yeux et de se boucher les oreilles face à une situation dont le pourrissement va crescendo. Pourquoi ne pas créer des « Unités d’Enseignement et de Recherche » (U.E.R.) à l’instar des grandes universités dans le monde où les enseignants partagent leurs compétences avec leurs collègues des universités nationales, régionales et - pourquoi pas - internationales et aussi avec leurs étudiants pour garantir une meilleure relève ? Ce serait un moyen, pour l’université algérienne, de contribuer concrètement et efficacement au développement du pays et de lutter contre l’incompétence, la médiocrité et surtout contre l’immobilisme social. Ceci est possible grâce à des hommes qui n’ont jamais renoncé à donner le meilleur d’eux-mêmes sans qu’il ne leur soit rendu le moindre hommage ni la moindre reconnaissance de leur vivant. Le savoir, chez nous, est-il tombé dans une pareille insignifiance , alors que nous faisons partie de la Oumma de « IKRA’A » ? L’intellectuel, pourtant loué par Dieu l’Omniscient, est-il considéré comme un apprenti sorcier ? L’université est-elle devenue « la fleur du mal ?»

Quelle que soit la réponse apportée à ces interrogations inquiétantes, il y a lieu d’en retenir une: ne point marginaliser la société ni de décevoir les milliers de jeunes universitaires. Ce présent article est un diagnostic préventif. Mieux vaut prévenir que... guérir l’incurable.



(1) Yasmina Khadra. In Le Quotidien d’Oran du mardi 17/10/2006. P. 07.
you and me
you and me

Nombre de messages : 2902
Date d'inscription : 29/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ? Empty Re: L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ?

Message  Red@_Senoune Mer 22 Avr - 3:00

C'est malheureusement vrai, ce qui est écrit sur l'article. Mais que fait l'Etat qui ne cesse de nous rappeler que l'algérie forme pour d'autres pays ou encore, on parle du pillage d'intellectuelles, pour freiner ou même stopper ce triste phénomène.


Dernière édition par Red le Mar 19 Mai - 17:25, édité 1 fois
Red@_Senoune
Red@_Senoune

Nombre de messages : 1986
Localisation : earth
Date d'inscription : 13/12/2008

Revenir en haut Aller en bas

L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ? Empty Re: L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ?

Message  you and me Mer 22 Avr - 3:23

l'universite algerienne est un endroit pour tout faire sauf les etudes.
you and me
you and me

Nombre de messages : 2902
Date d'inscription : 29/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ? Empty Re: L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ?

Message  aokas-aitsmail Mar 5 Avr - 21:23

Aokas triste

aokas-aitsmail

Nombre de messages : 1819
Date d'inscription : 01/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ? Empty Re: L’université Algérienne: lieu d’élite ou... parking pour chômeurs diplômés ?

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum