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Le semeur de bonheur de Farid Meghari sur les étals

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Message  moi Mar 10 Mai - 21:56

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Message  moi Mar 10 Mai - 21:57

Le semeur de bonheur de Farid Meghari sur les étals
Tout Homme Bien Portant
Peut Se Passer De Manger Pendant Deux Jours ;
De Poésie, Jamais. (Baudelaire)

Parution. On n’attendait pas autre chose de lui, lui le poète aux œuvres qui ne passent pas inaperçues, la toute dernière autant que ses devancières, Le soupir de ma plume et Le clapotement des vers connues des lecteurs d’Aokas et d’ailleurs. Le semeur du bonheur mérite à son tour qu’on s’y attarde. Lecture.
Aokas est assurément la terre des artistes. Ici, les arts sont profondément enracinés dans le sol des ancêtres. Ici, chaque village et chaque foyer a son artiste, parfois même plusieurs. Comprendre artiste dans les deux genres, masculin et féminin. Nous pouvons avancer sans trop nous tromper que la densité d’artistes au km2 est plus importante ici que dans la plupart des wilayas du pays. Ici, on vous parlera aisément de dessin, de peinture, de sculpture, de théâtre, de musique, d’écriture, mais surtout de poésie. Ici, on n’est pas poète, on naît poète ! Ici, le nouveau-né a tellement entendu dans le ventre de sa maman des déclamations poétiques qu’à sa naissance son vagissement ressemble à une envolée lyrique.
Méghari Farid est l’un de ces bébés. Né en 1972 à Aokas, il n’a pas cessé depuis 44 ans à donner la chasse aux inspirations qui lui ont permis de commettre plusieurs recueils de poésie dont entre autres Le soupir de ma plume et Le clapotement des vers publiés respectivement en 2005 et 2010, et le présent corpus intitulé Le mendiant du bonheur.
Mais qu’est-ce que la poésie ? L’auteur nous donne sa définition : « La poésie est tout un univers, un monde sans frontières, un moyen médusé qui nous fait plonger dans un monde parfait, nous fait pénétrer dans les autres dimensions où nous pouvons donner la vie à tout ce qui se tait dans l’homme et dans la chose. En fin, la poésie est une âme avant qu’elle soit un art, elle est aussi un don, un talent. Un poème est un cadeau né d’un lourd fardeau ».
Dans cette dernière œuvre, notre poète se livre à une sorte d’intro-extraversion où pensée et poésie s’empoignent, se lâchent, puis s’étreignent de nouveau avant de se libérer pour suivre des chemins contraires dans le firmament poétique.
La langue de Molière étant un trésor proposant un large éventail de paraboles, de métaphores, d’allégories et autres nuances linguistiques, Farid Méghari y puise à volonté les ingrédients pour préparer sa recette poétique qui deviendra sous sa plume impatiente des pièces de vers qu’on croque avec une véritable délectation.

Ô mon amour, toi seul existes
À cette heure pour moi du crépuscule triste
Où je perds à la fois le fil de mon poème
Et celui de ma vie et la joie et la voix
Parce que j’ai voulu te redire je t’aime
Et que ce mot fait mal quand il est dit sans toi

Le poète n’est-il pas un magicien du verbe qui va chercher la perfection, la beauté esthétique ? Suivant l’inspiration du moment, le stylo de notre poète se transforme en baguette magique pour étaler sur la feuille blanche le style haut qui emportera le lecteur loin avant de le déposer délicatement sur les limbes des feuilles et des corolles dont le parfum poétique est d’une douceur angélique.

Le printemps
Il est vêtu de sa robe
Et annonce sa couleur
À la lueur de l’aube
La rose caresse les fleurs
Au bord du ruisseau
L’eau murmure une mélodie
Dans son nid l’oiseau
Pousse son premier cri
Un doux soleil
Apparaît à l’horizon
La joie se réveille
Pendant la saison

Le poète nous montre la réalité du monde sous une forme inattendue. Cocteau dit de la poésie qu' « elle nous aide à voir ce que nous ne voyons plus par habitude ».
Le recueil de poèmes de Farid Méghari propose une évasion par le rêve et la méditation tout au long de quatre-vingts pages où trois chapitres (Amour fou, Paradis sur terre et Révolte et malheur) transportent le lecteur aux confins de cent frontières sans frontières.
Lem
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