Dda Kamal Hamadi au Zenith: cette force tranquille, cette source prolifique et intarissable de la culture kabyle

Azul

J'ai eu une immense plaisir de rencontrer Dda Kamal, il y a environ trois ans, dans un bistro Kabyle à la Gare de l'Est. C'est un homme d'une simplicité et d'une courtoisie incommensurable. Il m'avait, entre autres, expliqué comment il a eu l'idée d'introduire le premier le "bouzouki grec" dans son orchestre. C'est toute une fierté que de voir notre diaspora communier ainsi au Zenith avec un de ses génies gardiens de son identité séculaire.

Lire :
http://iflisen2008.over-blog.com/article-29726446.html

Voici l'heureux Événement du Grand Zénith Berbere en hommage à Kamel Hamadi
Le Vendredi 3 Avril 2009 à 20h30 au Zénith de Paris

Avec

• Kamel Hamadi
• Idir
• Mohamed Allaoua
• Kore & Bellek
• Leslie
• Cherif Kheddam
• Akli Yahiatene
• Kheloui Lounes
• Malika Domrane
• Zedek Mouloud
• Malika Yami
• Djamel Alem
• Taleb Rabah
• Ferhat
• Akli D
• Karima
• Nadia Baroud
• Atmani
• Rachid Mesbahi

Et de nombreux invitées...

L’hommage rendu par Berbère TV, initiatrice de l’événement en partenariat avec Aigle Azur et La Dépêche de Kabylie, à Kamel Hammadi au Zénith de Paris dans la soirée d’avant-hier, a tenu toutes ses promesses.

Le chapiteau du Parc de la Villette était, bien avant 20h, envahi par des foules nombreuses (7 000 personnes) composées de jeunes et de moins jeunes venus prendre part à ce spectacle on ne peut plus original puisque le maître de la chanson kabyle a pu, par son aura, rassembler la crème des protagonistes kabyles toutes générations confondues, jamais réunis jusque-là sur une même scène. Aussi la présence de Mme Fadéla Amara, secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville, qui a tenu à être présente parmi les siens, a rajouté l’événement d’importance.

Depuis la matinée, tout était mis en place par une équipe d’organisateurs déjà rodée par ce genre d’événements. Rien n’est laissé au hasard, toutes les tâches sont bien réparties et chacun connaît bien son rôle, le seul moyen d’être à la hauteur de ce fait inédit.

Les foules de jeunes présents sur les lieux avant l’heure et brandissant des drapeaux berbères, des maillots de la JSK et toutes sortes de symboles de l’identité kabyle affichée avec fierté, donnaient comme un avant-goût d’une soirée très prometteuse, mais ce qui rajoutait du plaisir est ces quelques jeunes filles en robes kabyles, c’est loin d’être un déguisement, car ces jeunes se donnent l’effort d’être fidèlement attachés à la culture kabyle. Revenons à la soirée. Dans l’enceinte du Zénith, devenue l’endroit de prédilection des grands événements kabyles à Paris, les gradins sont bondés de foules qui attendent avec impatience le show qui leur est réservé, elles envahissent même l’arène au point où il n’y a plus de place pour danser ! Cela nous donne la chair de poule. " Regardez ce public merveilleux", me lance un organisateur fier d’avoir contribué à cette réussite. C’est en effet une organisation exemplaire où la rigidité de suivre les consignes strictes de sécurité d’accueil et de planification cohabitent fort bien avec la souplesse, l’ambiance et l’anticonformisme que suscite ce genre d’événement où l’esprit est plutôt bon enfant. Et comment ne pas l’être surtout en voyant Dda Kamel, dans son beau costume répondre aux félicitations des uns et des autres avec sourire et élégance ! Un jour très important pour lui en dépit de sa carrière qu’il a derrière lui, car l’artiste est toujours sensible à toutes les attentions qu’on lui prête. Le cœur était vraiment à la fête du moment que tout était mis en œuvre par l’organisation. Dans le hall d’entrée des artistes et des invités, un couscous convivial est au menu, des boissons et des fruits dans les loges des artistes, on s’échange les salutations et les belles conversations et même les visites avant de monter à tour de rang sur la scène. La famille sportive est également au rendez-vous avec la présence des ex-joueurs de la JSK, en l’occurrence Moussa Saïb et Rachid Addane dans les coulisses.

Animée par un Kamal Tarwiht toujours exubérant au point de perdre la voix, la soirée a commencé par un petit mot de Kamel Hammadi, très ému, remerciant les organisateurs et le public nombreux venu lui affirmer sa reconnaissance et son respect. Presque tous les chanteurs ont décidé d’interpréter des tubes composés par Kamel Hammadi, une manière de mettre la lumière sur la beauté et la richesse de ses compositions ; Karima, celle qui a eu la chance d’interpréter quelques chansons de Kamel Hammadi avec une présence vocale toujours au top, a mis directement le public en liesse, puis c’est à Farid Gaya, Lounès Kheloui et Ferhat d’enflammer une foule déjà conquise.



Présence très remarquée de Idir



Idir a choisi d’interpréter une chanson composée par Dda Kamel à El Hadj El Anka Izriw yeghlev lehmali, un tube des années soixante qu’Idir a bien fredonné même si cela ne faisait pas partie de son registre, une preuve que notre ambassadeur a des bonnes notions en chaâbi. Nadia Baroud a eu le privilège de s’offrir un duo avec Kamel Hammadi à travers Yidem Yidem Alamma yefna laamer.

Puis Takfarinas avec la chanson Ayetxeddemedh alkas bien traduite au mode Takmania avec une voix resplendissante et une frappe de mandole envoûtante. Durant la pause, les organisateurs ont tenu à rendre hommage sur scène à Kamel Hammadi et à ses deux amis de toujours, Cherif Kheddam et Taleb Rabah, en remettant à chacun un burnous, symbole de la pureté et de la culture kabyles. En la remerciant de sa présence, la ministre de la Ville Fadéla Amara est invitée également sur scène acclamée par le public et réjouie de voir autant de monde scander son nom, Mustapha Saâdi lui remet un burnous et Kamal Tarwiht lui lance : tabargazt" pour qualifier en kabyle son combat pour les droits de la femme. Après Dina Yanni, Kenza Fareh, Rimka, Magic System ont donné une dimension hip-hop et Rn’B à l’événement qui a beaucoup attiré les jeunes.

Mais celui qui a créé une avalanche humaine et fait complètement fondre l’autre partie du public est Mohamed Allaoua. Très attendu sur scène, il a enchanté son public, toujours en hystérie, notamment avec sa chanson Assed ar ghuri. Puis c’est au tour d’Akli D. d’offrir une exclusivité au public en interprétant une chanson de son nouvel album et dont le compositeur n’est autre que Kamel Hammadi. Lukane Snegh Lbulitik est une chanson d’actualité faite sur mesure à l’artiste qui l’a aussi bien interprétée. Aït Menguellet, venu spécialement du pays, a terminé avec une chanson de Kamel Hammadi bien entendu Ilmezien avant de lui remettre, sur scène, un cadeau qu’il lui a ramené spécialement de Kabylie offert à Dda Kamel par les habitants de son village. En le remerciant, Dda Kamel a souligné tout son amour et son soutien à Aït Menguellet qu’il a connu très jeune et qu’il a vu grandir pour devenir un grand monsieur. Il a également lancé un appel au public d’être présent lors du prochain concert de son ami Aït Menguellet qui aura lieu le 17 mai dans la même salle.

A la fin, tous les artistes invités étaient remontés sur l’estrade pour interpréter unanimement une dernière chanson. Et quoi de mieux que la célèbre Idurar nnegh aalayen Yessean lharma Fkaned irgazen ghlayen Yessean lqima et quoi de plus super que de rendre un tel hommage à ces hommes de grande valeur que les montagnes ont enfantés !

De Paris Djillali Dejrdi

d_djerdi@yahoo.fr