Aokas honore feu le co-fondateur de l’académie berbère, Abdelkader Rahmani

20/09/15 lacite
Aokas honore feu le co-fondateur de l’académie berbère, Abdelkader Rahmani
Marche. Comme annoncé dans les médias et par affichage, la population d’Aokas était au rendez-vous samedi 19 septembre 20015 devant la Poste communale pour rendre hommage à Rahmani Abdelkader, cofondateur de l’académie berbère. 
 
Historien et écrivain, contraint à l'exil et à la solitude, Abdelkader Rahmani est décédé récemment à l'âge de 92 ans des suites d'une longue maladie dans le département d'Indre-et-Loire, au centre de la France.
Selon l’horaire prévu, à 10 h 30 précises, la procession solennelle s’ébranle pour traverser le village en direction de Tidelsin, village de l’homme de lettres et historien, défenseur actif de la culture amazighe.
Les marcheurs constitués de jeunes et de moins jeunes avancent lentement et silencieusement arborant, les uns des portraits de l’écrivain défunt sur lesquels quelques-unes de ces citations sont mises en exergue, les autres des emblèmes berbères.
Deux à trois kilomètres plus loin, le groupe arrive aux abords de la maison ancestrale des Rahmani, tombée en ruines. C’est perché sur ces décombres que tour à tour quelques personnes prennent la parole pour souligner le combat de cet illustre personnage qu’était Rahmani Abdelkader, fils du non moins célèbre Rahmani Slimane mandarin d’une stature intellectuelle qui n’est pas sans rappeler celles des deux humanistes immortels, Mouloud Feraoun et Mouloud Mammeri.
Les orateurs regrettent l’indifférence affichée par les pouvoirs publics à l’égard de nos grands hommes, à fortiori quand ceux-là défendent la personnalité algérienne dans toute l’acception du terme. Un jeune, qui s’est exprimé avec une réelle émotion, a mis en évidence le non suivi de ces hommages et autres cérémonies de circonstance dont l’objet est oublié à l’instant même de leur clôture. Avec insistance, il suggère d’ériger en mémoire à la figure historique disparue une stèle pour perpétuer son image et par là même ses œuvres et son combat légitime.
Après plusieurs interventions où l’accent est mis sur l’urgence de se ressaisir et de continuer la lutte pour la consécration de la culture berbère, le groupe est convié à prendre une collation offerte par les proches de Rahmani Abdelkader.
Homme de principes, de droiture, doté d'une morale irréprochable, Abdelkader Rahmani a été parmi les premiers à s'opposer à Boumediène et à son système militaire basé sur la force et sur l'arabisation. Ayant une vision ouverte et moderniste de l'Algérie, il sera vite condamné à mort par le même Boumediène, qui n'aimait pas que quelqu'un d'autre développe des idées différentes des siennes. La mort dans l'âme, Abdelkader Rahmani quittera l'Algérie quelques années après l'indépendance sans jamais pouvoir y retourner. En France, il relancera le projet de l'académie berbère et œuvrera pour une Algérie plurielle et reconnaissante des siens.
Rahmani a laissé derrière lui une œuvre riche, consacrée essentiellement à la langue et à la culture berbère.
Lem

http://lacitedz.net/content/aokas-honore-feu-le-co-fondateur-de-l%E2%80%99acad%C3%A9mie-berb%C3%A8re-abdelkader-rahmani

https://www.youtube.com/watch?v=WNDXg0WFMI4&feature=youtu.be

Aokas honore feu le co-fondateur de l’académie berbère, Abdelkader Rahmani
Marche. Comme annoncé dans les médias et par affichage, la population d’Aokas était au rendez-vous samedi 19 septembre 20015 devant la Poste communale pour rendre hommage à Rahmani Abdelkader, cofondateur de l’académie berbère. 
 
Historien et écrivain, contraint à l'exil et à la solitude, Abdelkader Rahmani est décédé récemment à l'âge de 92 ans des suites d'une longue maladie dans le département d'Indre-et-Loire, au centre de la France.
Selon l’horaire prévu, à 10 h 30 précises, la procession solennelle s’ébranle pour traverser le village en direction de Tidelsin, village de l’homme de lettres et historien, défenseur actif de la culture amazighe.
Les marcheurs constitués de jeunes et de moins jeunes avancent lentement et silencieusement arborant, les uns des portraits de l’écrivain défunt sur lesquels quelques-unes de ces citations sont mises en exergue, les autres des emblèmes berbères.
Deux à trois kilomètres plus loin, le groupe arrive aux abords de la maison ancestrale des Rahmani, tombée en ruines. C’est perché sur ces décombres que tour à tour quelques personnes prennent la parole pour souligner le combat de cet illustre personnage qu’était Rahmani Abdelkader, fils du non moins célèbre Rahmani Slimane mandarin d’une stature intellectuelle qui n’est pas sans rappeler celles des deux humanistes immortels, Mouloud Feraoun et Mouloud Mammeri.
Les orateurs regrettent l’indifférence affichée par les pouvoirs publics à l’égard de nos grands hommes, à fortiori quand ceux-là défendent la personnalité algérienne dans toute l’acception du terme. Un jeune, qui s’est exprimé avec une réelle émotion, a mis en évidence le non suivi de ces hommages et autres cérémonies de circonstance dont l’objet est oublié à l’instant même de leur clôture. Avec insistance, il suggère d’ériger en mémoire à la figure historique disparue une stèle pour perpétuer son image et par là même ses œuvres et son combat légitime.
Après plusieurs interventions où l’accent est mis sur l’urgence de se ressaisir et de continuer la lutte pour la consécration de la culture berbère, le groupe est convié à prendre une collation offerte par les proches de Rahmani Abdelkader.
Homme de principes, de droiture, doté d'une morale irréprochable, Abdelkader Rahmani a été parmi les premiers à s'opposer à Boumediène et à son système militaire basé sur la force et sur l'arabisation. Ayant une vision ouverte et moderniste de l'Algérie, il sera vite condamné à mort par le même Boumediène, qui n'aimait pas que quelqu'un d'autre développe des idées différentes des siennes. La mort dans l'âme, Abdelkader Rahmani quittera l'Algérie quelques années après l'indépendance sans jamais pouvoir y retourner. En France, il relancera le projet de l'académie berbère et œuvrera pour une Algérie plurielle et reconnaissante des siens.
Rahmani a laissé derrière lui une œuvre riche, consacrée essentiellement à la langue et à la culture berbère.
Lem