Vous voulez de l’argent, invitez Bouteflika

«Si vous voulez avoir beaucoup d’argent, invitez officiellement
Bouteflika à visiter la région», a affirmé un élu du RND en s’adressant
à ses pairs de l’APW de Béjaïa, lors de sa dernière session ordinaire
la semaine écoulée.

Perçue comme une forme de «chantage», la sortie de l’élu RND a suscité
une vive indignation au sein de la majorité des élus siégeant à l’APW,
notamment ceux du FFS et du RCD.

«Béjaïa est une partie intégrante du territoire algérien. De ce fait,
elle ouvre également droit à une part des richesses du pays, comme
toutes les autres wilayas avec ou sans la visite du président, qui n’a
pas besoin d’invitation pour se rendre dans une région d’Algérie pour
une visite officielle comme il l’a fait jusque-là», se sont indignés
des élus.

Par Le soir

vous voyez, l'algerie n'est pas au algérien,elle est pour bouteflika tous seul
genre de Ali baba et les 40 voleurs

Quel argument !!! Pour relancer la croissance à béjaia, on doit inviter boutef. C'est insensé. On dirait qu'on est pas des algeriens, à bejaia. Je sais pas si les autres wilaya où il dépense sans compter s'ils l'ont invité.

On a pas besoin d'un escroc, voleur, égoïste, et on peut lui attribuer toutes les saletés qui puissent exister pour en avoir les miettes de notre pétrole.

Election présidentielle en Algérie : Bouteflika en Kabylie, sincère ou courtisan ?
Actualité - Politique



A la lecture des comptes rendus des meetings animés à Tlemcen puis Bordj Bou Arréridj et Sétif, on constate qu'il préparait déjà le terrain, pour ses déplacements à Béjaïa et Tizi Ouzou. Jugez-en.
Certaines parties de ses discours s'adressent à la population de Kabylie. De Tlemcen il reproche pour la première fois aux islamistes d'avoir ruinés le pays, et de « l'avoir mené à la catastrophe ». Premier clin d'œil, quand on connaît les sentiments anti islamistes des kabyles, qui étaient à l'avant garde de la lutte contre ce courant.

A Sétif il va plus loin encore. Il déclare, « le laïc est plus musulman que l'islamiste ». Le laïc c'est le kabyle. Il accuse ces mêmes islamistes de politiser la religion. Il menace même, en promettant que l'état ne permettra plus ça, «l'instrumentalisation de la religion c'est fini, c'est fini, c'est fini! ». Comment peut t-il y avoir un revirement aussi catégorique ? Ce n'est pas tout, à Sétif il proclame « nous sommes d'abord des africains et des amazighs, arabisés par l'islam par la suite... ». Pour rappel jusqu'alors c'était « islamité, arabité et amazighité ». Là il ne parle même pas d'arabité, c'est à donner le tournis. C'est avec toutes ces déclarations, que Bouteflika aborde ses visites en Kabylie.

A Béjaïa il annonce la couleur en proposant une réconciliation, « je sais que vous êtes remontés contre nous, mais il faut ouvrir une nouvelle page aujourd'hui ». Concernant la question de l'identité, il lance à la face d'une assistance acquise, « Vous n'êtes pas les seuls amazigh, je suis amazigh, nous sommes tous des amazigh ». Pour la première fois, il fait allusion aux douloureux événements d'avril 2001, « Il est de notre devoir aujourd'hui, de nous incliner devant la mémoire des victimes... ».



A Tizi Ouzou, il s'est offert pour la première fois en 10 ans de pouvoir, un petit bain de foule. Chose inimaginable il y a quelques mois. Visiblement réjoui par l'accueil auquel il ne s'attendait pas, il déclare de prime abord, « Avec cet accueil chaleureux, je peux dormir tranquille ». Il qualifie même cette rencontre « d'historique ». On le comprend, quand on sait qu'il a toujours été le mal venu en Kabylie. Ses visites se sont toujours terminées en queue de poisson. Tout en avouant ne pas savoir ce qui a provoqué la tragédie, il lance un clin d'œil en direction des familles des victimes du printemps noir « je ne peux ne pas m'incliner devant les martyres de 2001 ». Il reconnaît publiquement pour la première fois, le statut de martyres aux 124 victimes.

A Tizi il est revenu sur la question de l'identité en déclarant « Je suis un authentique amazigh... ». Tout en déniant le droit à vivre avec leur identité à des millions d'algériens, Chadli, Ben Bella et d'autres hommes du sérail ont toujours tenu ce langage, face aux revendications identitaires. Y a t-il quelque chose de changé depuis ? Pas fondamentalement. Cela ne les a pas empêché de continuer à proclamer le caractère sacré de l'islamité et de l'arabité du peuple algérien, même si avec les pressions de la protesta kabyle ils ont bien voulu rajouter en 3ème position amazighité. Ils ont continué à défendre la langue arabe plus fort que les arabes eux mêmes, et l'islam plus fort que ceux chez qui il est né.



Nous autres qui revendiquons la reconnaissance de notre identité depuis des lustres, nous ne sommes pas d'authentiques amazhighs. Comme pour l'islamité et l'arabité, ils vont encore être plus berbères que ceux qui se sont toujours proclamés en tant que tels. Allons-nous assister à l'appropriation de l'amazighité comme ce fut pour l'arabité et l'islamité ? De Tizi Ouzou, Bouteflika n'a pas omis de lancer un avertissement aux islamistes très actifs dans la région, en les intimant de « réintégrer la société faute de quoi, le peuple et les services de sécurité sont là pour leurs répondre ».

Ce qu'on peut retenir de son passage en Kabylie, c'est que les thèmes développés sont ceux pour lesquels la population est très sensible: identité et islamisme. Certes il a promis des budgets spéciaux, mais le volet économique n'a été qu'effleuré. Normal, tout le monde sait que la région accuse un retard énorme, et qu'elle a besoin d'un programme d'urgence pour rattraper le reste du pays.

On est tenté de croire que c'est une opération de charme à l'endroit de la Kabylie, à l'approche de l'élection présidentielle. La Kabylie ce foyer de politisation citoyenne, détient le record absolu de l'abstentionnisme. Car on a du mal à imaginer qu'un homme puisse comme ça, du jour au lendemain, changer de convictions. Surtout de la part de quelqu'un qui nous a habitué à dire un jour une chose, et le lendemain son contraire. Il n'y a qu'à se rappeler son passage à Tizi Ouzou il y a quelques années, pour aller le lendemain à Constantine répéter plusieurs fois « Tamazight ne sera jamais une langue officielle ». Comme s'il allait toujours être de ce monde, pour l'empêcher d'être officielle.



Aujourd'hui, de nouveau l'élection, le ton change, il est plus conciliant. Plus que jamais auparavant, la hantise du boycott est bien là et elle peut faire dire bien des choses. Bouteflika n'est pas homme à s'accommoder des positions qui ne sont pas les siennes, et d'un taux mitigé aux élections. La conquête de la Kabylie lui permettra de régner comme un roi, en maître absolu sur l'Algérie, tel est son rêve. Pour y arriver, il est capable de nous faire croire encore bien plus que ça. Sauf si au pays des miracles...L'avenir nous contredirait alors.

Par Mus