PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
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Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
http://www.fichier-pdf.fr/2015/04/17/livre-paris-alger-1/
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
Napoléon III a dit un mot sage (peut-être
soufflé par un ministre) : « Ce qu’il faut à l’Algérie,
ce ne sont pas des conquérants, mais des initiateurs.
» Or, nous sommes restés des conquérants
brutaux, maladroits, infatués de nos idées toutes faites.
Nos moeurs imposées, nos maisons parisiennes, nos
usages choquent sur ce sol comme des fautes grossières
d’art, de sagesse et de compréhension. Tout ce
que nous faisons semble un contresens, un défi à ce
pays, non pas tant à ses habitants premiers qu’à la
terre elle-même.
Extrait de Guy de Maupassant, texte établi à
partir de l’article « Alger à vol d’oiseau », paru
dans Le Gaulois du 17 juillet 1881 et publié
dans le recueil de voyage, Au soleil.
Dans les années 1980, il était
de bon ton de comparer les potentialités économiques
de l’Algérie et de la Californie. Ah bon ? « Nous avons
eu notre libération, explique Kamel Daoud, l’auteur de
Meursault, maintenant nous voulons la liberté
Interrogé par les auteurs
sur ce rapport colonisé colonisateur, l’écrivain algérien
Boualem Sansal livre une analyse d’une grande lucidité.
« Il y a comme une fatalité, les pays qui au cours de
l’histoire ont été “unis” dans cette relation resteront
indéfiniment dans ce rapport de dominant-
dominé.
Ce couple est particulièrement fidèle. Avec le temps,
il peut arriver qu’on ne sache plus qui est le colonisateur
et qui est le colonisé. Aujourd’hui on entend
dire en France que les Maghrébins et en particulier les
Algériens ont colonisé la France, et en Algérie on parle
tantôt de néocolonialisme tantôt d’islamisation de la
France. »
Plus de cinquante
ans après un divorce d’une violence extrême, le couple
franco-
algérien n’a toujours pas fait le deuil de cette
relation si particulière qui les unit
soufflé par un ministre) : « Ce qu’il faut à l’Algérie,
ce ne sont pas des conquérants, mais des initiateurs.
» Or, nous sommes restés des conquérants
brutaux, maladroits, infatués de nos idées toutes faites.
Nos moeurs imposées, nos maisons parisiennes, nos
usages choquent sur ce sol comme des fautes grossières
d’art, de sagesse et de compréhension. Tout ce
que nous faisons semble un contresens, un défi à ce
pays, non pas tant à ses habitants premiers qu’à la
terre elle-même.
Extrait de Guy de Maupassant, texte établi à
partir de l’article « Alger à vol d’oiseau », paru
dans Le Gaulois du 17 juillet 1881 et publié
dans le recueil de voyage, Au soleil.
Dans les années 1980, il était
de bon ton de comparer les potentialités économiques
de l’Algérie et de la Californie. Ah bon ? « Nous avons
eu notre libération, explique Kamel Daoud, l’auteur de
Meursault, maintenant nous voulons la liberté
Interrogé par les auteurs
sur ce rapport colonisé colonisateur, l’écrivain algérien
Boualem Sansal livre une analyse d’une grande lucidité.
« Il y a comme une fatalité, les pays qui au cours de
l’histoire ont été “unis” dans cette relation resteront
indéfiniment dans ce rapport de dominant-
dominé.
Ce couple est particulièrement fidèle. Avec le temps,
il peut arriver qu’on ne sache plus qui est le colonisateur
et qui est le colonisé. Aujourd’hui on entend
dire en France que les Maghrébins et en particulier les
Algériens ont colonisé la France, et en Algérie on parle
tantôt de néocolonialisme tantôt d’islamisation de la
France. »
Plus de cinquante
ans après un divorce d’une violence extrême, le couple
franco-
algérien n’a toujours pas fait le deuil de cette
relation si particulière qui les unit
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
La première fois qu’un drapeau algérien a semé le
trouble à Paris, c’était le 14 juillet 1958.
Le sujet de la binationalité entre la France et l’Algérie
s’est en réalité imposé en 2001 avec l’envahissement
de la pelouse du Stade de France par de jeunes
supporters d’origine algérienne, ou du moins maghrébine,
sous le regard effaré et impuissant de nombreux
ministres, dont le chef du gouvernement de l’époque,
Lionel Jospin. Avant de se lancer sur la pelouse, les
assaillants avaient pris soin de siffler copieusement La
Marseillaise.
Au début des années 2000,
apparaît l’idée qu’il faut donner à ces jeunes Français
issus de l’immigration un sentiment d’appartenance à la
société française.
Mais une décennie plus tard, malgré
les milliards de la politique de la ville déversés sur ces
quartiers difficiles, les drapeaux algériens dérangent
toujours la société française.
trouble à Paris, c’était le 14 juillet 1958.
Le sujet de la binationalité entre la France et l’Algérie
s’est en réalité imposé en 2001 avec l’envahissement
de la pelouse du Stade de France par de jeunes
supporters d’origine algérienne, ou du moins maghrébine,
sous le regard effaré et impuissant de nombreux
ministres, dont le chef du gouvernement de l’époque,
Lionel Jospin. Avant de se lancer sur la pelouse, les
assaillants avaient pris soin de siffler copieusement La
Marseillaise.
Au début des années 2000,
apparaît l’idée qu’il faut donner à ces jeunes Français
issus de l’immigration un sentiment d’appartenance à la
société française.
Mais une décennie plus tard, malgré
les milliards de la politique de la ville déversés sur ces
quartiers difficiles, les drapeaux algériens dérangent
toujours la société française.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
« Des visas ! », « Des visas ! », « Des visas ! » Le mot
restera dans les mémoires de tous ceux qui accompagnaient
Jacques Chirac en 2002 pour ce premier voyage
d’État d’un président de la République française en
Algérie.
À Alger, comme à Oran,
les Algériens, les jeunes surtout, étaient descendus dans la
rue pour réclamer le droit de venir en France. Ils avaient
sorti des drapeaux, français et algériens, qui flottaient au
vent.
« Les Algériens n’ont jamais
compris pourquoi ils devaient demander l’autorisation
pour venir en France, explique un diplomate. Ils
ont toujours considéré cette formalité injuste et vexatoire.
»
restera dans les mémoires de tous ceux qui accompagnaient
Jacques Chirac en 2002 pour ce premier voyage
d’État d’un président de la République française en
Algérie.
À Alger, comme à Oran,
les Algériens, les jeunes surtout, étaient descendus dans la
rue pour réclamer le droit de venir en France. Ils avaient
sorti des drapeaux, français et algériens, qui flottaient au
vent.
« Les Algériens n’ont jamais
compris pourquoi ils devaient demander l’autorisation
pour venir en France, explique un diplomate. Ils
ont toujours considéré cette formalité injuste et vexatoire.
»
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
L’immigration, fonds
de commerce de l’extrême droite française, devient
un sujet très sensible en France.
de commerce de l’extrême droite française, devient
un sujet très sensible en France.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
Les Algériens acceptent
difficilement le droit commun où le nouveau ministre
de l’Intérieur veut justement les faire entrer. Jusqu’en
1986, ils n’avaient même pas besoin de visa pour venir
en France.
difficilement le droit commun où le nouveau ministre
de l’Intérieur veut justement les faire entrer. Jusqu’en
1986, ils n’avaient même pas besoin de visa pour venir
en France.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
Entre février 1985 et septembre 1986, sept
attentats meurtriers frappent la France. Le gouvernement
français, incapable de surveiller correctement ses
frontières, impose le visa aux
attentats meurtriers frappent la France. Le gouvernement
français, incapable de surveiller correctement ses
frontières, impose le visa aux
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
Le terrorisme algérien isolera encore un peu plus le pays.
La France a perdu une quarantaine de ses ressortissants
en Algérie durant la décennie noire des années 1990.
La France a perdu une quarantaine de ses ressortissants
en Algérie durant la décennie noire des années 1990.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
« Les Algériens nous ont beaucoup reproché de les avoir
lâchés à cette époque, se souvient Jean-Pierre Chevènement.
Je ne me sens pas concerné par le reproche car je me suis
régulièrement rendu en Algérie pendant cette période pour
apporter mon soutien au gouvernement, celui de Reda
Malek ou du général Zeroual. Devenu ministre de l’Intérieur
en 1997, j’ai accordé des visas aux personnes menacées
dès que je suis arrivé en fonction. J’avais des informations
précises sur ce qui se passait là-bas. Nous avons fait sortir
des intellectuels, des journalistes, des femmes qui nous
étaient signalés. Entre 1993 et 1995, Charles Pasqua avait
également anticipé avec “l’asile territorial”. Lionel Jospin
était plus réservé vis-à-vis du régime des militaires. Il faut se
souvenir de cette période au cours de laquelle le journal Le
Monde faisait des pages et des pages sur le “Qui tue qui ?”,
installant dans une partie de l’opinion l’idée que les généraux
et les islamistes, c’était la même chose1. »
lâchés à cette époque, se souvient Jean-Pierre Chevènement.
Je ne me sens pas concerné par le reproche car je me suis
régulièrement rendu en Algérie pendant cette période pour
apporter mon soutien au gouvernement, celui de Reda
Malek ou du général Zeroual. Devenu ministre de l’Intérieur
en 1997, j’ai accordé des visas aux personnes menacées
dès que je suis arrivé en fonction. J’avais des informations
précises sur ce qui se passait là-bas. Nous avons fait sortir
des intellectuels, des journalistes, des femmes qui nous
étaient signalés. Entre 1993 et 1995, Charles Pasqua avait
également anticipé avec “l’asile territorial”. Lionel Jospin
était plus réservé vis-à-vis du régime des militaires. Il faut se
souvenir de cette période au cours de laquelle le journal Le
Monde faisait des pages et des pages sur le “Qui tue qui ?”,
installant dans une partie de l’opinion l’idée que les généraux
et les islamistes, c’était la même chose1. »
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
Depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir en 2012,
le gouvernement a considérablement assoupli sa politique
de visas vis-
à-vis de l’Algérie. En 2014, la France
a distribué quelque 300 000 visas aux Algériens – 23 000
pour les étudiants – dont 40 % sont des visas de circulation,
c’est-à-dire de long séjour. Selon une source
diplomatique, 75 % des demandes déposées reçoivent
une réponse positive.
le gouvernement a considérablement assoupli sa politique
de visas vis-
à-vis de l’Algérie. En 2014, la France
a distribué quelque 300 000 visas aux Algériens – 23 000
pour les étudiants – dont 40 % sont des visas de circulation,
c’est-à-dire de long séjour. Selon une source
diplomatique, 75 % des demandes déposées reçoivent
une réponse positive.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
Le consulat général d’Alger est avec celui
de Moscou celui qui délivre le plus de visas français au
monde. Début 2015, il détiendrait aussi le record du
délai le plus long pour obtenir un rendez-
vous. La pression
migratoire reste forte en Algérie. Le consul général
de France à Annaba, la quatrième ville du pays, en a fait
les frais. En février 2014, la presse algérienne annonce
que le diplomate Sameh Safty, nommé à ce poste en
octobre 2012, « serait partant ». Le conditionnel est
de trop. Ce quinquagénaire, auparavant en poste à
Alexandrie (Égypte), est bien sur le départ. Les journalistes
algériens expriment leur surprise, voire des regrets.
Ils louent son « excellente réputation », détaillent ses
multiples activités et concluent : « Il est évident que le
consul général de France dérange 1. » Un mois auparavant,
un autre journal annonçait une « bonne nouvelle
pour les demandeurs de visas au consulat de France à
Annaba » : « Non seulement les conditions d’accueil
sont désormais meilleures […], mais aussi le taux de
refus [de visas] va diminuer puisqu’il sera réduit à
seulement 20 %. » À la fin de l’article, le consul préféré
de Moscou celui qui délivre le plus de visas français au
monde. Début 2015, il détiendrait aussi le record du
délai le plus long pour obtenir un rendez-
vous. La pression
migratoire reste forte en Algérie. Le consul général
de France à Annaba, la quatrième ville du pays, en a fait
les frais. En février 2014, la presse algérienne annonce
que le diplomate Sameh Safty, nommé à ce poste en
octobre 2012, « serait partant ». Le conditionnel est
de trop. Ce quinquagénaire, auparavant en poste à
Alexandrie (Égypte), est bien sur le départ. Les journalistes
algériens expriment leur surprise, voire des regrets.
Ils louent son « excellente réputation », détaillent ses
multiples activités et concluent : « Il est évident que le
consul général de France dérange 1. » Un mois auparavant,
un autre journal annonçait une « bonne nouvelle
pour les demandeurs de visas au consulat de France à
Annaba » : « Non seulement les conditions d’accueil
sont désormais meilleures […], mais aussi le taux de
refus [de visas] va diminuer puisqu’il sera réduit à
seulement 20 %. » À la fin de l’article, le consul préféré
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
d’Annaba est même qualifié de « plus proche diplomate
français du public algérien ». En a-
t-il été trop proche ?
Mi-
2014, Sameh Safty a été discrètement « rappelé à
Paris », formule élégante pour désigner le rapatriement
d’un diplomate soupçonné d’avoir commis une
faute. Ex-
premier secrétaire à l’ambassade de France
à Washington, Sameh Safty avait peu d’expérience
consulaire à son arrivée en Algérie. Selon un proche
du dossier, il lui est reproché de n’avoir pas pris les
mesures suffisantes – malgré plusieurs rappels – pour
mettre fin à un trafic de visas à l’intérieur du consulat.
Une première enquête de l’inspection générale du
ministère des Affaires étrangères (IGAE) a été menée
en juillet 2013 à Annaba sur l’existence d’une « nébuleuse
» de petits trafiquants qui prétendaient pouvoir
décrocher des visas pour des demandeurs, moyennant
rémunération. Plusieurs filières auraient coexisté : l’une
d’entre elles aurait alimenté un réseau de prostitution.
Le premier rapport rédigé alors est « très critique » pour
le consul, convoqué une première fois en septembre
2013 : il lui est demandé de remettre de l’ordre dans le
service des visas, notamment en licenciant les personnes
soupçonnées de délivrer des visas moyennant finances.
Au bout de six mois, l’Inspection des affaires étrangères
opère une inspection surprise. Deux fonctionnaires
vont vérifier sur place, sans prévenir, si le consul a pris
les mesures suffisantes. Une opération rare. Selon leurs
conclusions, le diplomate n’aurait pas fait le nécessaire
pour stopper le trafic des visas. Il est alors « rappelé »
à Paris. Sameh Safty1 a depuis occupé un poste à la
français du public algérien ». En a-
t-il été trop proche ?
Mi-
2014, Sameh Safty a été discrètement « rappelé à
Paris », formule élégante pour désigner le rapatriement
d’un diplomate soupçonné d’avoir commis une
faute. Ex-
premier secrétaire à l’ambassade de France
à Washington, Sameh Safty avait peu d’expérience
consulaire à son arrivée en Algérie. Selon un proche
du dossier, il lui est reproché de n’avoir pas pris les
mesures suffisantes – malgré plusieurs rappels – pour
mettre fin à un trafic de visas à l’intérieur du consulat.
Une première enquête de l’inspection générale du
ministère des Affaires étrangères (IGAE) a été menée
en juillet 2013 à Annaba sur l’existence d’une « nébuleuse
» de petits trafiquants qui prétendaient pouvoir
décrocher des visas pour des demandeurs, moyennant
rémunération. Plusieurs filières auraient coexisté : l’une
d’entre elles aurait alimenté un réseau de prostitution.
Le premier rapport rédigé alors est « très critique » pour
le consul, convoqué une première fois en septembre
2013 : il lui est demandé de remettre de l’ordre dans le
service des visas, notamment en licenciant les personnes
soupçonnées de délivrer des visas moyennant finances.
Au bout de six mois, l’Inspection des affaires étrangères
opère une inspection surprise. Deux fonctionnaires
vont vérifier sur place, sans prévenir, si le consul a pris
les mesures suffisantes. Une opération rare. Selon leurs
conclusions, le diplomate n’aurait pas fait le nécessaire
pour stopper le trafic des visas. Il est alors « rappelé »
à Paris. Sameh Safty1 a depuis occupé un poste à la
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
« Cette affaire pose le
problème de l’emploi de salariés locaux au sein des
consulats, souligne un diplomate. Elle n’est pas propre
à l’Algérie, mais elle révèle la pression dans un pays où
la population n’a jamais admis de devoir demander la
permission de venir en France. »
problème de l’emploi de salariés locaux au sein des
consulats, souligne un diplomate. Elle n’est pas propre
à l’Algérie, mais elle révèle la pression dans un pays où
la population n’a jamais admis de devoir demander la
permission de venir en France. »
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
3
Des immigrés sans histoire
Des immigrés sans histoire
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
Samia
Ghali, la sénatrice de Marseille, d’origine algérienne,
fait ce constat sans concession. « Le parti socialiste ne voulait pas d’une Arabe à la mairie de Marseille1. »
Ghali, la sénatrice de Marseille, d’origine algérienne,
fait ce constat sans concession. « Le parti socialiste ne voulait pas d’une Arabe à la mairie de Marseille1. »
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
En 2012, l’Assemblée
nationale n’a accueilli que cinq députés originaires
du Maghreb, tous d’origine algérienne : Kader
Arif (Haute-
Garonne), Kheira Bouziane (Côte-
d’Or),
Chaynesse Khirouni (Meurthe-
et-Moselle) et Razzy
Hammadi (Seine-
Saint-Denis) et… Malek Boutih. Tous
socialistes.
nationale n’a accueilli que cinq députés originaires
du Maghreb, tous d’origine algérienne : Kader
Arif (Haute-
Garonne), Kheira Bouziane (Côte-
d’Or),
Chaynesse Khirouni (Meurthe-
et-Moselle) et Razzy
Hammadi (Seine-
Saint-Denis) et… Malek Boutih. Tous
socialistes.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
« Un hommage posthume à Mouloud Aounit1, l’ancien
président d’origine algérienne du Mouvement pour le
rapprochement et l’amitié entre les peuples, le Mrap,
était organisé, raconte-
t-il, Il n’y avait pas de représentant
du gouvernement. Cela m’a choqué. »
Malek Boutih fait partie de cette génération d’« enfants
d’immigrés » qui a émergé en tant que groupe social
au début des années 1980.
président d’origine algérienne du Mouvement pour le
rapprochement et l’amitié entre les peuples, le Mrap,
était organisé, raconte-
t-il, Il n’y avait pas de représentant
du gouvernement. Cela m’a choqué. »
Malek Boutih fait partie de cette génération d’« enfants
d’immigrés » qui a émergé en tant que groupe social
au début des années 1980.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
seulement 30 % des immigrés de plus de
60 ans ont pris la nationalité française.
60 ans ont pris la nationalité française.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
L’immigration entre ces deux pays n’est comparable à
nulle autre. Malgré les larmes et le sang versés, les haines
recuites, les biens spoliés, l’émigration des Algériens vers
la France n’a cessé de croître après la guerre d’Indépendance…
nulle autre. Malgré les larmes et le sang versés, les haines
recuites, les biens spoliés, l’émigration des Algériens vers
la France n’a cessé de croître après la guerre d’Indépendance…
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
Elle permet toutefois de comprendre l’incongruité
de la démarche et surtout la frustration ressentie.
Cette population de travailleurs immigrés a toujours été
un instrument entre la France et l’Algérie. Comme un
couple de divorcés qui réglerait ses comptes sur le dos
des enfants. Qui a perçu les dégâts du programme d’aide
au retour initié à la fin des années 1970 sur cette population
? Après 1976 et le deuxième choc pétrolier, Valéry
Giscard d’Estaing s’était mis en tête de renvoyer quelque
400 000 immigrés algériens « chez eux ».
de la démarche et surtout la frustration ressentie.
Cette population de travailleurs immigrés a toujours été
un instrument entre la France et l’Algérie. Comme un
couple de divorcés qui réglerait ses comptes sur le dos
des enfants. Qui a perçu les dégâts du programme d’aide
au retour initié à la fin des années 1970 sur cette population
? Après 1976 et le deuxième choc pétrolier, Valéry
Giscard d’Estaing s’était mis en tête de renvoyer quelque
400 000 immigrés algériens « chez eux ».
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
La compagnie
Elf et les hauts fonctionnaires français n’avaient toujours
pas digéré la brutale nationalisation des hydrocarbures algériens
Elf et les hauts fonctionnaires français n’avaient toujours
pas digéré la brutale nationalisation des hydrocarbures algériens
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
En 1978, Lionel Stoléru, secrétaire d’État
chargé des travailleurs manuels et immigrés, annonce
que la France envisage le départ de 100 000 ressortissants
algériens chaque année pendant cinq ans.
C’est
l’affolement dans les foyers. La France voulait profiter
de l’occasion pour modifier la structure de sa population
immigrée en augmentant la part des Marocains
au détriment des Algériens. Selon Patrick Weil, historien,
pendant plus d’un an les négociateurs vont jouer
au chat et à la souris1. Les Algériens plaidaient pour
le volontariat, au nom de « la dignité humaine ». Leur
économie ne pouvait pas accueillir une population de
500 000 personnes en cinq ans. La promesse du million
de centimes contre un départ au bled, le troc de la carte de
séjour contre une voiture neuve… sont autant de rumeurs
et de projets qui ont traumatisé les foyers immigrés.
« À ce moment-
là, les immigrés ont compris que personne
ne voulait d’eux, raconte Hocine Addou, membre de
l’Union de la communauté algérienne du Sud. Dans le
cadre de l’Amicale des Algériens en Europe, nous avions
monté un partenariat pour favoriser le retour volontaire.
Des grandes entreprises françaises formaient des
immigrés pendant un an. Ces derniers rentraient ensuite
au pays avec l’assurance d’obtenir un logement et un
emploi dans leur région d’origine. Nous avons formé
ainsi 1 500 stagiaires. Nous aurions pu monter jusqu’à
35 000 par an, mais l’Algérie a tout bloqué sans raison.
Ils ont préféré faire venir de la main-
d’oeuvre chinoise.
C’était à n’y rien comprendre…2 »
chargé des travailleurs manuels et immigrés, annonce
que la France envisage le départ de 100 000 ressortissants
algériens chaque année pendant cinq ans.
C’est
l’affolement dans les foyers. La France voulait profiter
de l’occasion pour modifier la structure de sa population
immigrée en augmentant la part des Marocains
au détriment des Algériens. Selon Patrick Weil, historien,
pendant plus d’un an les négociateurs vont jouer
au chat et à la souris1. Les Algériens plaidaient pour
le volontariat, au nom de « la dignité humaine ». Leur
économie ne pouvait pas accueillir une population de
500 000 personnes en cinq ans. La promesse du million
de centimes contre un départ au bled, le troc de la carte de
séjour contre une voiture neuve… sont autant de rumeurs
et de projets qui ont traumatisé les foyers immigrés.
« À ce moment-
là, les immigrés ont compris que personne
ne voulait d’eux, raconte Hocine Addou, membre de
l’Union de la communauté algérienne du Sud. Dans le
cadre de l’Amicale des Algériens en Europe, nous avions
monté un partenariat pour favoriser le retour volontaire.
Des grandes entreprises françaises formaient des
immigrés pendant un an. Ces derniers rentraient ensuite
au pays avec l’assurance d’obtenir un logement et un
emploi dans leur région d’origine. Nous avons formé
ainsi 1 500 stagiaires. Nous aurions pu monter jusqu’à
35 000 par an, mais l’Algérie a tout bloqué sans raison.
Ils ont préféré faire venir de la main-
d’oeuvre chinoise.
C’était à n’y rien comprendre…2 »
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
1. Patrick Weil, La France et ses étrangers : l’aventure d’une politique
de l’immigration de 1938 à nos jours, Calman-Lévy, 1991.
2. Entretien avec l’un des auteurs, le 6 janvier 2015.
de l’immigration de 1938 à nos jours, Calman-Lévy, 1991.
2. Entretien avec l’un des auteurs, le 6 janvier 2015.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: PARIS ALGER : UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
En 2014, le ministère de l’Intérieur recensait
737 000 immigrés d’origine algérienne. Entendons-
nous
sur le terme. Un immigré est un étranger qui réside en
France sans y être né.
737 000 immigrés d’origine algérienne. Entendons-
nous
sur le terme. Un immigré est un étranger qui réside en
France sans y être né.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
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