Karim Akouche sur l’île de la Liberté
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Karim Akouche sur l’île de la Liberté
Karim Akouche sur l’île de la Liberté
Par Evelyne Abitbol
06/04/2015 - 12:04 mis a jour le 06/04/2015 - 12:03 par Evelyne Abitbol
Ça ne faisait pas 24 heures que Karim Akouche, écrivain et poète d’origine kabyle, était revenu à Montréal d’un séjour en Haïti, que nous nous sommes rencontrés. Sa première réflexion est sa crainte de renouer avec le froid québécois et les débats politiques stériles qui tournent sans cesse en vain autour de l’islamisme et l’austérité.
« Haïti est trop riche pour être pauvre »
Cette affirmation, dite pour la première fois par Robert Labrousse, industriel et secrétaire d’État à la coopération externe en Haïti, et reprise depuis par plusieurs écrivains, poètes et politiciens, dépeint parfaitement Haïti.
Ça ne faisait pas 24 heures que Karim Akouche, écrivain et poète d’origine kabyle, était revenu à Montréal d’un séjour en Haïti, que nous nous sommes rencontrés. Sa première réflexion est sa crainte de renouer avec le froid québécois et les débats politiques stériles qui tournent sans cesse en vain autour de l’islamisme et l’austérité.
Sa seconde réflexion a été de m’assurer qu’il n’irait pas immédiatement sur les médias sociaux, qu’il prendrait au moins une semaine ou deux, et peut-être davantage, avant de retrouver contre son gré la « pollution intellectuelle » des obsessions du moment. Il veut rester imprégné encore quelques jours de la chaleur humaine qu’il a rapportée dans ses bagages.
C’est avec le slogan Haïti est trop riche pour être pauvre, les yeux pleins d’étoiles, l’esprit rempli de pensées chaleureuses et d’espoir en l’humanité, qu’il est revenu.
En Haïti, « Les gens t’enlacent, te serrent dans leurs bras, même s’ils ne te connaissent pas et t’accueillent comme l’un des leurs. »
Les leurs ce sont les Montréalais Gary Klang et Anthony Phelps, les auteurs du livre Le Massacre de Jérémie, publié aux Éditions Dialogue Nord-Sud, que dirige Karim.
La promotion du livre, à l’origine du projet de voyage, s’est rapidement transformée en récitals de poésie, rencontres littéraires, lectures publiques, hommages et émissions de télévision et de radio ; pour y parler culture, littérature et politique. L’intérêt s’est embrasé rapidement. Sans compter les repas interminables avec les amis et les discussions animées.
Cette chaleur qu’on connaît dans les pays méditerranéens, nous la retrouvons décuplée dans les Caraïbes. La raison ? L’absence de neige, explique Karim dans un grand éclat de rire.
Si nul n’est prophète en son pays
Karim Akouche a encore une fois vérifié l’adage. Il a été reçu en grande pompe en Haïti. Ici au Québec, l’écrivain-artiste étranger est peu sollicité. Lorsqu’on est étranger, on est réduit à des danses folkloriques et à des mets exotiques, ou alors invité à participer à des polémiques liées aux pays d’origine. Comme si notre vie tournait autour de l’ailleurs alors que nous sommes intégrés au Québec que nous avons fait nôtre.
Notre peuple est grand par son Histoire, mais tristement petit par sa mémoire.
C’est à Pétionville que Karim Akouche et Gary Klang avaient élu domicile pour deux semaines, chez leur ami Robert Labrousse, le temps de faire le plein de soleil, d’amitié et de poésie. Quant à Anthony Phelps et son épouse Hélène, ils résidaient à Port-au-Prince.
Pour Karim, l’avenir du monde se trouve dans les Caraïbes. La peur de la montée intégriste, l’islamisme, que l’on vit et que l’on lit partout sur les médias sociaux, ici ou ailleurs, ce cancer, si quotidiennement présent dans nos vies, est totalement absent dans cette partie du monde.
Cette pause, loin des horreurs de Daesh transmises à la télé, dans les journaux et sur le web, a été bénéfique pour Karim. C’est en Haïti qu’il s’est davantage rendu compte que le débat sur la laïcité au Québec a été totalement galvaudé. Il regrette que les défenseurs de la laïcité, ceux qui combattent l’intégrisme, soient classés dans le camp des islamophobes et des intégristes laïques, alors que chaque jour l’obscurantisme religieux gagne du terrain.
« Là-bas, on n’en parle tout simplement pas. Il ne correspond à aucune réalité. La charia ne pourra pas se greffer à cette île. » Notre poète en est convaincu.
« Lorsque j’ai rédigé mon roman-conte J’épouserai le Petit Prince , j’avais pris une pause salutaire à la suite du débat décevant sur la Charte de la laïcité. Ma deuxième pause a été ce voyage en Haïti. »
La culture, le socle du peuple haïtien
« Le peuple haïtien est un peuple très accueillant. Il est riche de ses valeurs et digne dans sa misère... C’est indéniablement un peuple d’ouverture et de culture. »
Karim revient souvent sur la culture pendant qu’il me raconte son voyage et aussi sur la gastronomie que certains pensent inexistante dans ce pays : « J’ai des nouvelles pour eux ! » dit-il.
« Il y a un destin croisé entre Haïti et l’Algérie. Ces deux pays ont subi la colonisation de la France et tous deux ont réussi leur révolution. Haïti en 1804 et l’Algérie en 1962. Tous deux ont souffert du colonialisme. Mais l’après-révolution a été un échec. »
Duvalier
« Des réflexions émises par des négationnistes sur la période Duvalier sont surprenantes et similaires à celles faites sur la guerre d’Algérie. On nous dit que les Français ont construit des routes, des maisons, des infrastructures, mais on oublie les centaines de milliers de morts... Sous Duvalier, des milliers de personnes ont été tués. Ce triste pan de l’histoire devrait être enseigné... Il y a malheureusement une minorité de jeunes Haïtiens et de nostalgiques de la dictature de Duvalier qui imaginent qu’on peut trouver de la lumière dans les ténèbres de cette période... »
Le pays devrait, de l’avis de Karim Akouche, enclencher une période de réparation : « Je suis naturellement contre l’exécution de ceux qui ont participé à la dictature de Duvalier, mais je suis pour que ces tristes sires demandent pardon. Un mot, un seul : pardon. Ne serait-ce que pour que le pays puisse enfin passer à autre chose. »
Karim déplore l’absence de cette période dans les cours à l’université. « On n’enseigne que l’histoire ancienne tandis l’histoire récente est ignorée. »
« Le peuple haïtien a besoin de regarder son histoire en face. Il faut qu’il brise le tabou et qu’il parle de cette sanglante période de Duvalier. Le fait de l’occulter provoque parfois chez les nouvelles générations l’effet inverse de ce qui est recherché : l’idéalisation. »
Or, cette période fait partie de « la grande noirceur », aucune lumière ne pourra en sortir.
« Par la faute de l’État capitaliste, l’homme n’est pas seulement opprimé et limité, mais il se voit autrement qu’il n’est. » André Breton
Pendant que Karim me racontait dans les détails son voyage, je repensais, en l’appliquant au peuple haïtien, à ce que André Breton avait affirmé en parlant du peintre naïf Hector hyppolite :
« Sa vision parvient à concilier un réalisme de haute classe avec un surnaturalisme de toute exubérance. »
Je repensais aussi à l’accueil que Breton avait reçu en 1946 à l’île de la Gonâve
Haïti, le pays le plus pauvre au monde ?
À vue d’œil, rien de plus faux : Haïti n’est pas le pays le plus pauvre...
« Il y a un contraste. Il y a certes la misère des quartiers comme Cité Soleil, mais en même temps, et on ne doit pas le nier, il y a un potentiel énorme. Il y a une jeunesse vivante, cultivée, débrouillarde, une jeunesse qui force l’admiration. »
« Des dizaines de personnes se sont déplacées pour assister à nos débats. Elles ont posé des questions pertinentes. Les jeunes sont friands de tout ce qui parle de littérature, de ce qui peut porter sens, de la culture. Les jeunes sont ouverts et avides de savoir... »
Jean-Jacques Dessalines, le général Pétion, Aristide...
« Les Haïtiens ont une grande histoire. Ce sont eux qui ont aidé Simón Bolívar à libérer l’Amérique latine, qui ont montré le chemin de la libération à l’Afrique noire et aux États-Unis. Ce sont eux aussi qui, en 1804 - que l’on n’enseigne malheureusement pas, ont gagné la bataille de Vertières, jamais citée par ailleurs par l’historien Max Gallo. » qui a écrit plusieurs ouvrages sur Napoléon.
C’est une tache dans l’histoire de France alors que naquit, à la suite de violents combats, Haïti, la première République noire du monde.
« Ce sont les Haïtiens qui ont parachevé la Révolution française en intégrant les hommes de couleur. »
Un être chaleureux comme le peuple
À son arrivée au Québec, Karim Akouche a connu Gary Klang. C’est lui, l’Haïtien d’origine, qui lui a fait aimer Montréal. « C’est un être chaleureux comme le peuple qu’il représente. Je venais de France ; lui m’a fait aimer le Québec. »
« En le rencontrant, c’est tout un pan des Antilles qui s’ouvrait à moi. On m’invitait à des émissions de radio qui parlaient d’Haïti alors que je n’y avais jamais mis les pieds. »
« Je suis le Berbère le plus haïtien du monde », m’a-t-il annoncé en souriant.
« Les Haïtiens prennent leur temps. Leur nonchalance est une philosophie. » Lors d’une émission de télévision, Karim Akouche a dit que si l’homme occidental avait inventé la montre, nous qui venons du sud, nous avons inventé le temps. Avant, Haïti était un pays presque mien. Depuis mon voyage, il est devenu mien. Si Haïti n’avait pas de nom, je lui en inventerais un. Je l’appellerais l’« île de la Liberté »."
Vidéo : Émission Le Point - 23 mars 2015 Gary Klang et Karim Akouche.
www.youtube.com/watch?t=1518&v=w8MVmHWiVN8
Ce texte a été publié initialement sur le Huffington Post Québec à l’adresse : http://quebec.huffingtonpost.ca/evelyne-abitbol-/karim-akouche-sur-lle-de-_b_6996084.html
« Haïti est trop riche pour être pauvre »
Cette affirmation, dite pour la première fois par Robert Labrousse, industriel et secrétaire d’État à la coopération externe en Haïti, et reprise depuis par plusieurs écrivains, poètes et politiciens, dépeint parfaitement Haïti.
Ça ne faisait pas 24 heures que Karim Akouche, écrivain et poète d’origine kabyle, était revenu à Montréal d’un séjour en Haïti, que nous nous sommes rencontrés. Sa première réflexion est sa crainte de renouer avec le froid québécois et les débats politiques stériles qui tournent sans cesse en vain autour de l’islamisme et l’austérité.
Sa seconde réflexion a été de m’assurer qu’il n’irait pas immédiatement sur les médias sociaux, qu’il prendrait au moins une semaine ou deux, et peut-être davantage, avant de retrouver contre son gré la « pollution intellectuelle » des obsessions du moment. Il veut rester imprégné encore quelques jours de la chaleur humaine qu’il a rapportée dans ses bagages.
C’est avec le slogan Haïti est trop riche pour être pauvre, les yeux pleins d’étoiles, l’esprit rempli de pensées chaleureuses et d’espoir en l’humanité, qu’il est revenu.
En Haïti, « Les gens t’enlacent, te serrent dans leurs bras, même s’ils ne te connaissent pas et t’accueillent comme l’un des leurs. »
Les leurs ce sont les Montréalais Gary Klang et Anthony Phelps, les auteurs du livre Le Massacre de Jérémie, publié aux Éditions Dialogue Nord-Sud, que dirige Karim.
La promotion du livre, à l’origine du projet de voyage, s’est rapidement transformée en récitals de poésie, rencontres littéraires, lectures publiques, hommages et émissions de télévision et de radio ; pour y parler culture, littérature et politique. L’intérêt s’est embrasé rapidement. Sans compter les repas interminables avec les amis et les discussions animées.
Cette chaleur qu’on connaît dans les pays méditerranéens, nous la retrouvons décuplée dans les Caraïbes. La raison ? L’absence de neige, explique Karim dans un grand éclat de rire.
Si nul n’est prophète en son pays
Karim Akouche a encore une fois vérifié l’adage. Il a été reçu en grande pompe en Haïti. Ici au Québec, l’écrivain-artiste étranger est peu sollicité. Lorsqu’on est étranger, on est réduit à des danses folkloriques et à des mets exotiques, ou alors invité à participer à des polémiques liées aux pays d’origine. Comme si notre vie tournait autour de l’ailleurs alors que nous sommes intégrés au Québec que nous avons fait nôtre.
Notre peuple est grand par son Histoire, mais tristement petit par sa mémoire.
C’est à Pétionville que Karim Akouche et Gary Klang avaient élu domicile pour deux semaines, chez leur ami Robert Labrousse, le temps de faire le plein de soleil, d’amitié et de poésie. Quant à Anthony Phelps et son épouse Hélène, ils résidaient à Port-au-Prince.
Pour Karim, l’avenir du monde se trouve dans les Caraïbes. La peur de la montée intégriste, l’islamisme, que l’on vit et que l’on lit partout sur les médias sociaux, ici ou ailleurs, ce cancer, si quotidiennement présent dans nos vies, est totalement absent dans cette partie du monde.
Cette pause, loin des horreurs de Daesh transmises à la télé, dans les journaux et sur le web, a été bénéfique pour Karim. C’est en Haïti qu’il s’est davantage rendu compte que le débat sur la laïcité au Québec a été totalement galvaudé. Il regrette que les défenseurs de la laïcité, ceux qui combattent l’intégrisme, soient classés dans le camp des islamophobes et des intégristes laïques, alors que chaque jour l’obscurantisme religieux gagne du terrain.
« Là-bas, on n’en parle tout simplement pas. Il ne correspond à aucune réalité. La charia ne pourra pas se greffer à cette île. » Notre poète en est convaincu.
« Lorsque j’ai rédigé mon roman-conte J’épouserai le Petit Prince , j’avais pris une pause salutaire à la suite du débat décevant sur la Charte de la laïcité. Ma deuxième pause a été ce voyage en Haïti. »
La culture, le socle du peuple haïtien
« Le peuple haïtien est un peuple très accueillant. Il est riche de ses valeurs et digne dans sa misère... C’est indéniablement un peuple d’ouverture et de culture. »
Karim revient souvent sur la culture pendant qu’il me raconte son voyage et aussi sur la gastronomie que certains pensent inexistante dans ce pays : « J’ai des nouvelles pour eux ! » dit-il.
« Il y a un destin croisé entre Haïti et l’Algérie. Ces deux pays ont subi la colonisation de la France et tous deux ont réussi leur révolution. Haïti en 1804 et l’Algérie en 1962. Tous deux ont souffert du colonialisme. Mais l’après-révolution a été un échec. »
Duvalier
« Des réflexions émises par des négationnistes sur la période Duvalier sont surprenantes et similaires à celles faites sur la guerre d’Algérie. On nous dit que les Français ont construit des routes, des maisons, des infrastructures, mais on oublie les centaines de milliers de morts... Sous Duvalier, des milliers de personnes ont été tués. Ce triste pan de l’histoire devrait être enseigné... Il y a malheureusement une minorité de jeunes Haïtiens et de nostalgiques de la dictature de Duvalier qui imaginent qu’on peut trouver de la lumière dans les ténèbres de cette période... »
Le pays devrait, de l’avis de Karim Akouche, enclencher une période de réparation : « Je suis naturellement contre l’exécution de ceux qui ont participé à la dictature de Duvalier, mais je suis pour que ces tristes sires demandent pardon. Un mot, un seul : pardon. Ne serait-ce que pour que le pays puisse enfin passer à autre chose. »
Karim déplore l’absence de cette période dans les cours à l’université. « On n’enseigne que l’histoire ancienne tandis l’histoire récente est ignorée. »
« Le peuple haïtien a besoin de regarder son histoire en face. Il faut qu’il brise le tabou et qu’il parle de cette sanglante période de Duvalier. Le fait de l’occulter provoque parfois chez les nouvelles générations l’effet inverse de ce qui est recherché : l’idéalisation. »
Or, cette période fait partie de « la grande noirceur », aucune lumière ne pourra en sortir.
« Par la faute de l’État capitaliste, l’homme n’est pas seulement opprimé et limité, mais il se voit autrement qu’il n’est. » André Breton
Pendant que Karim me racontait dans les détails son voyage, je repensais, en l’appliquant au peuple haïtien, à ce que André Breton avait affirmé en parlant du peintre naïf Hector hyppolite :
« Sa vision parvient à concilier un réalisme de haute classe avec un surnaturalisme de toute exubérance. »
Je repensais aussi à l’accueil que Breton avait reçu en 1946 à l’île de la Gonâve
Haïti, le pays le plus pauvre au monde ?
À vue d’œil, rien de plus faux : Haïti n’est pas le pays le plus pauvre...
« Il y a un contraste. Il y a certes la misère des quartiers comme Cité Soleil, mais en même temps, et on ne doit pas le nier, il y a un potentiel énorme. Il y a une jeunesse vivante, cultivée, débrouillarde, une jeunesse qui force l’admiration. »
« Des dizaines de personnes se sont déplacées pour assister à nos débats. Elles ont posé des questions pertinentes. Les jeunes sont friands de tout ce qui parle de littérature, de ce qui peut porter sens, de la culture. Les jeunes sont ouverts et avides de savoir... »
Jean-Jacques Dessalines, le général Pétion, Aristide...
« Les Haïtiens ont une grande histoire. Ce sont eux qui ont aidé Simón Bolívar à libérer l’Amérique latine, qui ont montré le chemin de la libération à l’Afrique noire et aux États-Unis. Ce sont eux aussi qui, en 1804 - que l’on n’enseigne malheureusement pas, ont gagné la bataille de Vertières, jamais citée par ailleurs par l’historien Max Gallo. » qui a écrit plusieurs ouvrages sur Napoléon.
C’est une tache dans l’histoire de France alors que naquit, à la suite de violents combats, Haïti, la première République noire du monde.
« Ce sont les Haïtiens qui ont parachevé la Révolution française en intégrant les hommes de couleur. »
Un être chaleureux comme le peuple
À son arrivée au Québec, Karim Akouche a connu Gary Klang. C’est lui, l’Haïtien d’origine, qui lui a fait aimer Montréal. « C’est un être chaleureux comme le peuple qu’il représente. Je venais de France ; lui m’a fait aimer le Québec. »
« En le rencontrant, c’est tout un pan des Antilles qui s’ouvrait à moi. On m’invitait à des émissions de radio qui parlaient d’Haïti alors que je n’y avais jamais mis les pieds. »
« Je suis le Berbère le plus haïtien du monde », m’a-t-il annoncé en souriant.
« Les Haïtiens prennent leur temps. Leur nonchalance est une philosophie. » Lors d’une émission de télévision, Karim Akouche a dit que si l’homme occidental avait inventé la montre, nous qui venons du sud, nous avons inventé le temps. Avant, Haïti était un pays presque mien. Depuis mon voyage, il est devenu mien. Si Haïti n’avait pas de nom, je lui en inventerais un. Je l’appellerais l’« île de la Liberté »."
Vidéo : Émission Le Point - 23 mars 2015 Gary Klang et Karim Akouche.
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