SaÏd Sadi lors d’une conférence animée avant-hier à Iferhounène “Les générations futures doivent inventer leur 1er Novembre”
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SaÏd Sadi lors d’une conférence animée avant-hier à Iferhounène “Les générations futures doivent inventer leur 1er Novembre”
SaÏd Sadi lors d’une conférence animée avant-hier à Iferhounène
“Les générations futures doivent inventer leur 1er Novembre”
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“Novembre a apporté la démonstration qu’il ne suffit pas de briser les chaînes pour être libre.”
C’est au cœur du Djurdjura, à Iferhounène, une région qui a donné à la Révolution algérienne 1 600 martyrs issus des trois communes, Illiltène, Iferhounène et Imsouhal que le Dr Saïd Sadi a donné, avant-hier soir, une conférence intitulée “Novembre : origine, vécu et projection”, sur l’esplanade de la mairie, dans le cadre de la célébration du 1er Novembre.“Pour les jeunes nations (…), le débat est une condition de progression et une exigence éthique. J’ai vu, avec le livre consacré au colonel Amirouche, que des vérités occultées ont été rétablies et que chaque témoignage appelait un autre”, a affirmé Saïd Sadi, pour souligner la nécessité de “débattre librement, de confronter les faits et les propos pour aider à la restitution au peuple de son plus précieux capital : sa mémoire”.
Abordant le thème de sa conférence, le Dr Sadi dira d’emblée que “Novembre n’a pas été initié ou managé par les hommes les plus expérimentés ni les plus connus. Sur le plan militaire, le
1er Novembre, insuffisamment préparé, fut globalement un échec. Pourtant, après quelques mois de flottement, l’appel a été lancé, relayé, amplifié et traduit dans les faits avec des moments de grandeur, de reflux et de tragédies”.
Le conférencier estime que “Novembre a été plus réactif que prospectif. Cela s’est traduit par des cafouillages militaires en cascade et une incapacité politique à réagir à la propagande coloniale”. “Il a fallu attendre le mois de mars 1955 pour que Abane, entre-temps sorti de prison, reprenne les choses en main pour organiser une dynamique qui aboutira au Congrès de la Soummam en 1956”, soutiendra le Dr Saïd Sadi qui a tenu à rapporter un témoignage de Bentobbal.
Bentobbal m’avait déclaré en 1991 : “Sans Abane, nous étions des chefs de bande qui auraient fini par s’entretuer ; sans le Congrès de la Soummam, la révolution serait morte.” C’est dire que le Congrès de la Soummam avait donné un cadre, une voix et un visage à la Révolution algérienne sur la scène internationale. L’autre point sur lequel a insisté le
Dr Sadi est le rôle obscur qu’ont joué Ben Bella et Boussouf durant la Révolution. Le premier, Ben Bella, “fut aussi sponsorisé par Nasser qui en fera ce que d’aucuns n’ont pas hésité à appeler un honorable correspondant. La double contrainte France-Égypte ne cessera plus jamais de peser sur le cours de la Révolution algérienne jusqu’à préfigurer les organes, la doxa et l’équipe qui confisquera le pouvoir algérien”.
Au sujet du rôle de Boussouf, Sadi s’interroge : “Comment ce responsable a-t-il pu disposer d’une expertise de noyautage et d’infiltration de tous les organes de la Révolution dès sa nomination, en août 1956, après le Congrès de la Soummam, alors que de telles performances requièrent des années de formation dans les académies les plus performantes ?”
Pour Saïd Sadi, “la compréhension exhaustive et saine de la Révolution sera toujours problématique tant que l’on n’aura pas sereinement et complètement décortiqué les origines, les méthodes et les objectifs du système Boussouf”.
L’autre handicap qui, selon le Dr Sadi, avait favorisé les manœuvres françaises et égyptiennes a été la direction collégiale. “La direction collégiale fut source de tergiversations, de rivalités et même de blocage des instances de la Révolution avec des conséquences humaines et politiques qui ont considérablement compliqué et, probablement, prolongé la guerre.”
“Dès l’automne 1956, c'est-à-dire un mois après avoir pris ses fonctions en tant que responsable de la Wilaya V, Boussouf ordonne l’exécution de Lotfi qu’il avait convoqué à son PC basé au Maroc.” L’après-guerre a été préparé par des groupes bien déterminés dont il est impérieux aujourd’hui de mieux éclairer les parcours, la formation et les connexions tout au long de leur existence. Arrêté et donc neutralisé, Ben M’hidi, comme d’ailleurs Abane, n’a eu aucune chance. Un constat frappant, selon Saïd Sadi : tous les dirigeants impliqués dès le premier jour et qui n’auront pas survécu à la guerre partageaient la même qualité d’engagement et aussi “ce refus de se laisser circonvenir par un clan occulte ou une sollicitation étrangère”.
Il relèvera encore qu’au début des années 50, “des cercles influents et d’intelligence occidentale qui savaient que le colonialisme du XIXe siècle en tant qu’instrument d’asservissement du Sud était obsolète” ont dû “placer des relais conscients ou instrumentalisés qui, le moment venu, seront actionnés”.
“À 60 ans de distance, on peut retenir du 1er Novembre trois choses que l’indépendance n’implique pas : liberté, justice et progrès. Quand un peuple est décidé à se libérer, rien ne peut entraver sa marche quelles que soient les erreurs ou les fautes des dirigeants auxquels il est soumis. Mais Novembre a apporté aussi la démonstration qu’il ne suffit pas de briser les chaînes pour être libre. C’est la capacité de se battre, de s’imposer et de se faire entendre des autres qui fait qu’un peuple est éligible à part entière dans la communauté des nations”, dira en conclusion le Dr Saïd Sadi.
Et de renchérir : “Novembre fut une réponse à une situation donnée, dans un moment donné, les générations futures doivent inventer leur 1er Novembre.” En marge de cette conférence, Saïd Sadi a dédicacé la 4e édition de son livre sur le colonel Amirouche.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: SaÏd Sadi lors d’une conférence animée avant-hier à Iferhounène “Les générations futures doivent inventer leur 1er Novembre”
http://www.liberte-algerie.com/actualite/les-generations-futures-doivent-inventer-leur-1er-novembre-213362
moi- Nombre de messages : 8760
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