Conférence du docteur Saïd Sadi à Boghni (Tizi Ouzou) “Il faut dire toutes les vérités, même les plus amères”

Conférence du docteur Saïd Sadi à Boghni (Tizi Ouzou)

“Il faut dire toutes les vérités, même les plus amères”




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Le docteur Saïd Sadi, ex-président du RCD, a animé, hier, une conférence sous le thème “Histoire et mémoire : destin et devenir”, à la salle des fêtes communale de Boghni (40 km au sud de Tizi Ouzou) devant une assistance nombreuse.
D’emblée, le conférencier reviendra sur ce qu’a suscité comme débat la première édition de son livre Amirouche : une vie, deux morts, un testament et, bien sûr, sur les témoignages livrés par d’autres acteurs dans la quatrième édition enrichie et complétée. Il avouera que certaines personnes, qui n’avaient pas voulu apporter leurs témoignages, se sont ensuite manifestées pour “se soulager et libérer leur conscience”.
“Ce sont des anciens du Malg qui ont témoigné sur les pratiques de Boussouf dans la liquidation de certains héros et sur ses desseins”, annoncera-t-il. Dans cet ordre d’idées, Saïd Sadi s’appuiera sur des exemples vérifiés auprès de ces témoins pour conclure que “le boussoufisme” est maintenu jusqu’au jour d’aujourd’hui. Pour lui, c’est le concept de clan qui avait une place prépondérante dans l’organisation des services de renseignements algériens durant la guerre de Libération nationale. Il se demandera, d’ailleurs, comment en si peu de temps, c’est-à-dire qu’à partir de 1957, la police politique de Boussouf est devenue le cœur de la Révolution. Analysant tous ces témoignages insérés dans cette quatrième édition, l’orateur déduira que ladite doctrine de “Boussouf” était basée sur la violence, le clanisme et le clientélisme. “Partant de là, vous constaterez que, depuis l’Indépendance et jusqu’à aujourd’hui, le régime se base sur la même matrice”, soulignera-t-il. “L’histoire de ce pays nous appartient. C’est notre mémoire et personne n’a le droit ni de la confisquer, ni de l’instrumentaliser, ni de la falsifier. Chaque citoyen a le droit de connaître cette histoire”, enchaînera-t-il. Et d’interpeller tous ceux qui détiennent des vérités qu’ils les disent même lorsqu’elles sont amères. “La Kabylie, connue pour sa mobilisation pour la libération du pays et pour toutes les autres luttes, doit servir de modèle pour la réappropriation de cette mémoire. C’est pourquoi des rencontres comme celle d’aujourd’hui doivent être multipliées. Peu importe la personne, l’essentiel est que d’autres vérités arrivent pour permettre aux jeunes générations de connaître leur histoire car on ne peut pas avancer si on ne revient pas sur notre passé pour avancer”, suggérera-t-il à l’assistance. Se basant sur les nouveaux témoignages de cette quatrième édition, Saïd Sadi réussira à éclairer l’assistance sur de nombreuses situations qui, jusqu’au jour d’aujourd’hui, sont restées floues, et c’est pour cela qu’il estimera qu’il est temps de mettre à la disposition du peuple algérien son histoire qui est la mémoire collective de toute la nation, en dépit de quelques vérités blessantes. Un débat fut ensuite ouvert et Saïd Sadi aura répondu aisément aux questions posées sur certaines affaires comme la liquidation de Bennaï Ouali, d’Amar Aït Hamouda et de M’barek Aït Menguellet. Au terme de cette conférence-débat, il dédicacera cette quatrième édition au public venu nombreux pour la circonstance.

http://www.liberte-algerie.com/actualite/il-faut-dire-toutes-les-verites-meme-les-plus-ameres-214212