Le P/APW entre l’enclume et le marteau

La session extraordinaire convoquée, pour aujourd’hui, par le wali de Béjaïa à l’effet d’adopter le budget primitif 2015, suscite d’ores et déjà moult interrogations. Au-delà du point inscrit à son ordre du jour, cette session serait une opportunité aux élus de l’opposition de soulever les «questions qui fâchent». Des questions en rapport avec le fonctionnement de l’assemblée depuis son installation en décembre 2012. Ainsi, les dysfonctionnements ayant émaillé le fonctionnement de l’APW, tus pendant deux ans, vont être mis sur le tapis par ces derniers pour, dit-on, lever, ne serait-ce qu’une partie du voile, sur la gestion peu orthodoxe de cette institution. Dans ce sillage, il serait notamment question d’aborder «les dessous» liés à la gestion du chapitre 914 et la manière dont des subventions ont été accordées par l’APW aux associations sportives et culturelles de la wilaya. Un autre point relatif à «l’abandon de mandat» par deux élus du FFS, l’un établi au Canada et l’autre en France, et ce, depuis deux ans, serait, nous dit-on, également soulevé par les 22 élus de l’opposition qui avaient déjà accusé, lors d’une conférence de presse, le groupe FFS de «faux et usage de faux». Ces deux élus, selon des indiscrétions, percevraient leurs indemnités d’élus alors qu’ils n’avaient jamais assisté aux travaux de l’APW. Chose qui pousserait, croit-on savoir, les élus de l’opposition à faire pression sur l’administration de wilaya à l’effet de diligenter une commission d’enquête pour situer les responsabilités des uns et des autres sur ces graves dépassements. Le P/APW, faisant face depuis plus de deux semaines à une forte pression de toutes parts, compterait boycotter la session d’aujourd’hui et laisserait ainsi la présidence de la séance à un commis de l’État, le wali en l’occurrence. Dans ce cas de figure, il sera déclaré en «abandon de poste» en vertu de la loi. «Il ne cesse (le P/APW, ndlr) d’accuser les élus de l’opposition de fuite en avant, mais lui aussi gagnerait à ne pas tomber dans le même égarement en boycottant la session d’aujourd’hui», estime un ancien cadre du parti, qui révèle que Mohamed Bettache n’a pas su anticiper la crise qui secoue l’assemblée. «Il a été berné par quelques cadres du parti qui voudraient à mon sens lui nuire», ajoute notre interlocuteur, en regrettant la démarche des élus du FFS, qui ont abandonné leurs prérogatives et laissé le wali décider de la date de la tenue de la session extraordinaire de l’APW à leur place.