APW DE BÉJAÏA: La majorité change de camp

APW DE BÉJAÏA
La majorité change de camp
Par Arezki SLIMANI - Mardi 09 Decembre 2014
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Le FFS perd sa majorité au profit d'une opposition qui a, hier, montré ses crocs sur fond d'une solidarité sans faille.

Coup de théâtre, hier, à l'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa. Une coalition de quatre partis, RCD, RND, FS et le FLN, s'est constituée en coalition, qui a eu raison de la majorité FFS aux commandes de l'APW. Le FFS perd sa majorité au profit d'une opposition qui a, hier, montré ses crocs sur fond d'une solidarité sans faille.
Les élus de quatre partis politiques ont boycotté les travaux de la session ordinaire prévue pour l'adoption du BP 2015 et de la répartition du chapitre 979. Conséquence, la session a été annulée en l'absence du quorum nécessaire pour valider les travaux. Le rendez-vous est fixé à dimanche prochain pour une session extraordinaire, conformément au Code la wilaya.
Bien avant même l'ouverture des travaux de la session ordinaire de l'APW de Bejaïa, hier, le ton a été donné par une élue du FLN, Mme Kafi, chargée de la lecture de la déclaration cosignée par le FLN, le FFS, le RCD et deux élus du RND.
Un véritable coup de gueule de l'opposition, qui dans sa déclaration reproche au parti majoritaire et notamment son président de «faillir à leur mission». Ce qui n'était que supputation quelques jours avant, est arrivé. Le FLN, deux élus du RND, le RCD et les dissidents du FFS, regroupés au forum socialiste, ont battu leurs cartes. «Usage abusif de procurations afin de parer à un abandon de mandat de trois ans, le groupe FFS à sa tête le président Bettache persiste dans sa logique en maintenant dans leurs fonctions des présidents de commission illégitimes, élus en violation de la loi en vigueur», note l'opposition, accusant le président de l'APW de faire «dans l'ignorance et la fuite en avant», quant à ses interpellation et son refus de se conformer à la loi», «hypothéquant l'avenir de notre région».
Le «retard dans l'adoption du budget primitif», la «fuite de responsabilité» et «les tentatives de diversion», comme ce fut le cas lors de la venue de la délégation interministérielle, sont rappelés dans le document comme pour illustrer «la fuite en avant de la majorité aux commandes de l'APW». Il en est de même pour «le refus du P/APW de prendre part à la délégation qui s'était rendue à Alger pour trouver une solution à l'épineux problème du gaz de ville de Chemini».
Devant autant «d'aberrations» et afin «d'alerter l'opinion», les coalisés ont boycotté les travaux de cette session estimant que «l'intérêt suprême de la région est une ligne rouge qu'aucune feuille blanche ne transgressera». La lecture de la déclaration faite, les élus de l'opposition quittent la salle laissant le soin à la majorité de commenter l'action de boycott. Le P-APW déclare, d'emblée, «son étonnement» par rapport à la décision de l'opposition, l'accusant à son tour de «fuite en avant». Il reconnaitra par la suite que «si l'APW est en panne, c'est parce qu'aucune commission ne travaille».
«L'APW piétine et nous n'avons pas le droit de cacher la vérité», ajoute-t-il. «Nous sommes prêts à changer les commissions», répond-il à l'opposition. Une opposition qui veut plus. Dans une lettre qui lui a été remise, il revendique le remaniement de tout l'exécutif de la wilaya et pour cela il n'eut pas de réponse.
A la lecture de la liste de présence, il s'est avéré que 22 élus manquent à l'appel. Le quorum n'étant pas atteint «je déclare la session annulée, je vous donne rendez-vous dimanche pour une session extraordinaire». Dans l'ancienne salle des plénières, les élus de l'opinion organisaient une conférence de presse au cours de laquelle, ils ont rappelé les motivations les ayant conduits au boycott de la session. Unanimement, ils ont reproché à la majorité aux commandes de l'APW «une non-gestion», matérialisée par un dysfonctionnement des commissions». «Ce boycott n'est qu'une alerte à l'endroit de l'opinion publique sur la gestion de l'APW», affirme le chef de groupe parlementaire du RCD. «Le travail des commissions n'est même pas respecté», accuse Said Djerroud du FLN. Quant au représentant du groupe forum socialiste «le FFS travaille en catimini», précisant que même «l'ordre du jour des sessions est établi à la fédération FFS».
Décidément, la nouvelle salle des plénières de l'APW de Béjaïa ne porte pas chance au parti d'Ait Ahmed. Il reste à savoir qu'en sera la prochaine session. Il y va même de l'avenir de cette majorité au sein de l'APW eu égard à la détermination de l'opposition, dont la coalition est une première du genre.

http://www.lexpressiondz.com/actualite/206850-la-majorite-change-de-camp.html