SELLAL REJETTE SON OFFICIALISATION : Tamazight et la république des factotums politiques
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SELLAL REJETTE SON OFFICIALISATION : Tamazight et la république des factotums politiques
SELLAL REJETTE SON OFFICIALISATION : Tamazight et la république des factotums politiques
Chassez le naturel, il revient au galop. Cette semaine, nous avons retrouvé notre Premier ministre tel que nous le connaissions: un blagueur de mauvais goût au palmarès inégalable. Il vient en effet d'enrichir son bêtisier personnel.
Cela devait lui manquer terriblement depuis qu'il était astreint à coucher sur papier le plan d'action de son gouvernement, commandité par Bouteflika. Sa dernière bourde, celle commise en l'honneur des Chaouis, remontait à quelques jours avant la campagne des présidentielles. Cela faisait trop longtemps qu'il attendait le moment de nous en servir une autre, histoire de nous montrer qu'il n'a rien perdu de sa verve. Aussitôt son plan d'action adopté à l'Assemblée, notre homme s'est senti libéré enfin de cette tâche ô combien contraignante pour lui, il a donné libre cours à son incontrôlable médisance politique. Oui, ça existe. La preuve ? C'est notre Premier ministre himself.
Mais, cette fois, Sellal est allé sur un terrain étranger pour lui. Et qui requiert une expertise et des connaissances avérées pour quiconque voudrait s'y aventurer. Pas pour lui, néanmoins. Car lui est factotum du gouvernement et un factotum qui se respecte ne rechigne à aucune besogne, fut-elle au-delà de ses moyens. Il doit toucher à tout. D'autant plus qu'on n'exige pas de lui la perfection. Un factotum, ça vous bâcle le travail. Le plus souvent, du moins, car ils n'ont jamais le temps de se consacrer pleinement à une tâche. Et l'on sait, que d'ordinaire, un homme ne sait pas plusieurs choses à la fois.
Par malchance, le domaine dans lequel s'est engouffré M. Sellal, c'est celui du statut de tamazight. Glissant, si glissant comme terrain, qu'il est généralement déconseillé d'y mettre les pieds si l'on n'est pas suffisamment instruit du dossier, de ses tenants et de ses aboutissants. Politiquement et techniquement.
Le factotum a osé sans préalable ni précaution. Le résultat a été immédiat, instantané et, comme de bien entendu, catastrophique. Notre Premier ministre, un énarque qui ne maîtrise correctement aucune langue parlée sur la planète Terre (ça existe aussi, et la preuve s'appelle Sellal)), s'est improvisé, pour l'occasion, érudit en linguistique. Ah ! Les factotums !
Faut-il répondre aux déclarations de Sellal ? Les linguistes s'y refuseront, à coup sûr. Il y a des questions dont on ne débat qu'entre spécialistes et Sellal, bon factotum de la République, n'est spécialiste de rien. Hormis les blagues douteuses, bien sûr. Et les bourdes monumentales qui vont avec. Une réponse politique, alors ? Là aussi, le débat serait impossible : Sellal ignore apparemment tout du sens de l'officialisation d'une langue.
D'emblée, il s'est débarrassé de sa casquette politique si tant est qu'il en ait une de bien identifiée et émet sa sentence, sans sourciller. Tamazight ne peut pas être langue officielle. Elle a d'abord besoin d'être « standardisée », « normalisée » et que sais-je encore. Sellal a parlé. Alors trêve de débat, trêve revendication. Et trêve même de consultations pour une « constitution consensuelle ». Ouyahia devrait se sentir de trop. Serait-ce le prix à payer parce qu'il a oublié d'inviter M. Sellal Abdelmalek en tant que « personnalité nationale » ? Peut-être bien, car après tout, notre factotum national, à l'inverse de ceux qui se limitent à remplacer des lampes grillées et à ressouder des pieds de chaises fendus, est une personnalité nationale. Ses blagues chaotiques en ont fait une et, du même coup, lui ont assuré une bien plus grande célébrité que celle dont pourraient se prévaloir certains interlocuteurs du directeur de cabinet de la présidence. Et comme il n'a pas de casquette politique, il méritait bien d'être convié à El Mouradia.
Mais relativisons : aux dernières nouvelles, le Premier ministre se serait fait taper sur les doigts. On ne lui en veut pas d'avoir malmené tamazight. Non, car après tout, un tel acte relève du rôle naturel des fidèles Kabyles de services et, accessoirement, de celui des factotums politiques genre Premier ministre sous Bouteflika. On lui reproche plutôt d'avoir tranché publiquement sur une question supposée être sur la table des discussions. Et, du coup, d'avoir discrédité sans appel les consultations d'Ouyahia qui sont au cœur même du « processus politique » lancé par le régime pour noyer la demande de changement dans une constitution consensuelle frelatée. Relativisons encore car, semble-t-il, Sellal se serait « expliqué » en précisant qu'il n'avait exprimé qu'un... avis personnel. Mais qu'avait-il donc, notre factotum préposé aux diverses besognes édictées par les contremaitres, à émettre son opinion personnelle sur un dossier aussi chaud, aussi sensible ?
Mais, cette fois, Sellal est allé sur un terrain étranger pour lui. Et qui requiert une expertise et des connaissances avérées pour quiconque voudrait s'y aventurer. Pas pour lui, néanmoins. Car lui est factotum du gouvernement et un factotum qui se respecte ne rechigne à aucune besogne, fut-elle au-delà de ses moyens. Il doit toucher à tout. D'autant plus qu'on n'exige pas de lui la perfection. Un factotum, ça vous bâcle le travail. Le plus souvent, du moins, car ils n'ont jamais le temps de se consacrer pleinement à une tâche. Et l'on sait, que d'ordinaire, un homme ne sait pas plusieurs choses à la fois.
Par malchance, le domaine dans lequel s'est engouffré M. Sellal, c'est celui du statut de tamazight. Glissant, si glissant comme terrain, qu'il est généralement déconseillé d'y mettre les pieds si l'on n'est pas suffisamment instruit du dossier, de ses tenants et de ses aboutissants. Politiquement et techniquement.
Le factotum a osé sans préalable ni précaution. Le résultat a été immédiat, instantané et, comme de bien entendu, catastrophique. Notre Premier ministre, un énarque qui ne maîtrise correctement aucune langue parlée sur la planète Terre (ça existe aussi, et la preuve s'appelle Sellal)), s'est improvisé, pour l'occasion, érudit en linguistique. Ah ! Les factotums !
Faut-il répondre aux déclarations de Sellal ? Les linguistes s'y refuseront, à coup sûr. Il y a des questions dont on ne débat qu'entre spécialistes et Sellal, bon factotum de la République, n'est spécialiste de rien. Hormis les blagues douteuses, bien sûr. Et les bourdes monumentales qui vont avec. Une réponse politique, alors ? Là aussi, le débat serait impossible : Sellal ignore apparemment tout du sens de l'officialisation d'une langue.
D'emblée, il s'est débarrassé de sa casquette politique si tant est qu'il en ait une de bien identifiée et émet sa sentence, sans sourciller. Tamazight ne peut pas être langue officielle. Elle a d'abord besoin d'être « standardisée », « normalisée » et que sais-je encore. Sellal a parlé. Alors trêve de débat, trêve revendication. Et trêve même de consultations pour une « constitution consensuelle ». Ouyahia devrait se sentir de trop. Serait-ce le prix à payer parce qu'il a oublié d'inviter M. Sellal Abdelmalek en tant que « personnalité nationale » ? Peut-être bien, car après tout, notre factotum national, à l'inverse de ceux qui se limitent à remplacer des lampes grillées et à ressouder des pieds de chaises fendus, est une personnalité nationale. Ses blagues chaotiques en ont fait une et, du même coup, lui ont assuré une bien plus grande célébrité que celle dont pourraient se prévaloir certains interlocuteurs du directeur de cabinet de la présidence. Et comme il n'a pas de casquette politique, il méritait bien d'être convié à El Mouradia.
Mais relativisons : aux dernières nouvelles, le Premier ministre se serait fait taper sur les doigts. On ne lui en veut pas d'avoir malmené tamazight. Non, car après tout, un tel acte relève du rôle naturel des fidèles Kabyles de services et, accessoirement, de celui des factotums politiques genre Premier ministre sous Bouteflika. On lui reproche plutôt d'avoir tranché publiquement sur une question supposée être sur la table des discussions. Et, du coup, d'avoir discrédité sans appel les consultations d'Ouyahia qui sont au cœur même du « processus politique » lancé par le régime pour noyer la demande de changement dans une constitution consensuelle frelatée. Relativisons encore car, semble-t-il, Sellal se serait « expliqué » en précisant qu'il n'avait exprimé qu'un... avis personnel. Mais qu'avait-il donc, notre factotum préposé aux diverses besognes édictées par les contremaitres, à émettre son opinion personnelle sur un dossier aussi chaud, aussi sensible ?
Comme toutes les bévues précédentes de Sellal, celle-ci a enfoncé plus le pouvoir que la cible du factotum. Avec ces préjudices supplémentaires évidents que subit Ahmed Ouyahia, révélé dans son vrai rôle de factotum adjoint chargé d'enjoliver les façades de la maison du pouvoir. Mais entre Kabyles de service émargeant chez les mêmes commanditaires, on n'a d'autre choix que celui de s'entendre. Le consensus, quoi !
Mais relativisons, encore une fois, car les factotums ne sont jamais en cause. Ils ne font que ce pour quoi ils sont rémunérés. Et Sellal et Ouyahia ne font rien d'autre. Il est vrai que lorsqu'on a avoué soi-même qu'on n'aime pas la poésie, il est préférable d'en rester là et, surtout, de ne pas s'inventer quelque intérêt pour les langues, leur enseignement ou leur officialisation. L'autre, le factotum adjoint chargé du ravalement des façades, avait fait pire de toute façon: C'est Bouteflika et non Massinissa qui a fait de tamazight une langue nationale, nous avait-il dit.
La haine de la poésie, ça existe aussi. Et la preuve de son existence s'appelle encore Sellal. Je n'y suis pour rien, c'est Sellal lui-même qui a tenu à nous le faire savoir. Cela existe et c'est même un critère très apprécié par les régimes qui, pour leur part, ont fait l'aveu de ne pas aimer le Printemps. Alors question : pourquoi et comment voudrait-on que la poésie ou tamazight soient sublimées ou même appréciées à leur juste beauté par le factotum d'un régime qui, lui, vomit le Printemps, ses belles couleurs et ses senteurs enivrantes ?
Le Printemps berbère de 1980 ? Une œuvre du néocolonialisme français dont Tamazight est une des créations. A moins que ce soit l'impérialisme américain. Ou encore la main du sionisme international, carrément. Octobre 88 ? Un chahut de gamins. Le Printemps arabe ? Un complot des ONG qui, de surcroit, a permis au terrorisme d'augmenter sa capacité de nuisance et de nous menacer tout au long de nos frontières, comme vient de nous le dire un certain M. Lamamra qui, non sans nous étonner, fait montre, lui aussi, et de plus en plus, de talents insoupçonnés de factotum chargé des questions sahélo-maghrébines.
Car, comme la belle saison qui suscite l'émerveillement des hommes, les printemps politiques, qu'ils soient berbère, arabe, de Prague ou de Pékin, ne viennent que pour mettre fin aux hivers glaciaux des dictatures, tandis que le terrorisme, comme tous les fléaux dévastateurs que sont la faim, la pauvreté, l'ignorance, l'injustice, les maladies, l'inculture, la corruption, est l'enfant naturel et exclusif des dictatures. Le printemps n'enfantant, lui, que beauté, poésie, liberté et...tamazight.
Le Printemps berbère de 1980 ? Une œuvre du néocolonialisme français dont Tamazight est une des créations. A moins que ce soit l'impérialisme américain. Ou encore la main du sionisme international, carrément. Octobre 88 ? Un chahut de gamins. Le Printemps arabe ? Un complot des ONG qui, de surcroit, a permis au terrorisme d'augmenter sa capacité de nuisance et de nous menacer tout au long de nos frontières, comme vient de nous le dire un certain M. Lamamra qui, non sans nous étonner, fait montre, lui aussi, et de plus en plus, de talents insoupçonnés de factotum chargé des questions sahélo-maghrébines.
Car, comme la belle saison qui suscite l'émerveillement des hommes, les printemps politiques, qu'ils soient berbère, arabe, de Prague ou de Pékin, ne viennent que pour mettre fin aux hivers glaciaux des dictatures, tandis que le terrorisme, comme tous les fléaux dévastateurs que sont la faim, la pauvreté, l'ignorance, l'injustice, les maladies, l'inculture, la corruption, est l'enfant naturel et exclusif des dictatures. Le printemps n'enfantant, lui, que beauté, poésie, liberté et...tamazight.
Hassan Talbi
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
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Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
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