AOKAS Un potentiel touristique inexploité

Aokas, très opulente contrée du point de vue géographique et historique avec une diversité des sites naturels, grottes féeriques, mer et montagne qui se confrontent sans pour autant s’affronter, une population jeune et relativement instruite et d’innombrables avantages qui militeraient pour une meilleure embellie économique et culturelle. Pourtant, sur le terrain de la réalité, les avantages évoqués contredisent leur primordiale destinée. En effet, si l’on se penchait sur la situation économique de la région, on verrait très vite la léthargie qui caractérise l’essentiel des secteurs. La première richesse est la population. Sur ce plan, Aokas est plutôt bien pourvue ; elle a une population majoritairement jeune et fortement instruite et qui constitue la cheville ouvrière de tout développement. Ironie du sort, cette jeunesse est un fardeau ; faute de postes d’emploi valables, la tendance est à la débrouille : travail saisonnier, commerce... L’ensemble de la population active est constituée de diverses catégories. On y trouve, essentiellement, des employés de la fonction publique et des commerçants. A défaut, ce sont des salariés qui travaillent en dehors de la daïra, voire de la wilaya. En effet, les cadres et ceux qui ont été contraints de s’éparpiller c’est à dire la en diaspora faute de postes de travail à la mesure de leur qualification, ont préféré quitter la région pour des conditions avantageuses et un lendemain plus ou moins sûr. A ne pas perdre de vue les conséquentes rentrées de devises à travers la diaspora établie essentiellement en France. En effet, les pensions de retraite et les allocations pour les veuves font vivre bon nombre de familles. Selon un citoyen d’Aokas : «Ces morts font vivre les vivants». Cependant, l’utilisation de cette part de ressources laisse à désirer. Elle ne profite qu’au public directement concerné par leur caractère égocentrique et snob : construction de villas faramineuses et achat de voitures de luxe. Aucune initiative de fructification de cette manne conséquente n’est à répertorier, hormis quelques activités trop fragiles et sujettes aux aléas conjoncturels tels le transport, généralement informel, ou de rudimentaires activités mercantiles qui ne sont nullement productives de richesses. L’entrepreneuriat ne semble captiver personne. Mais si le tissu industrielle n’est pas assez développé, voire inexistant, ceci doit être vu comme un avantage, mais sans encadrement et sans mesures de protection de l’environnement, il mettrait en péril l’environnement qui est la source de la manne touristique. La splendeur et la diversité des sites naturels ne sont pas des moindres qui, avec un aménagement approprié cela fournirait une richesse sans pareille, du travail pour toute la population et des débouchés supplémentaires conséquents pour l’actuel tissu commercial. Au stade actuel, l’activité touristique est laissée à son sort. Une infime poignée d’hôtels d’une capacité d’hébergement largement en deçà de la demande et quelques camps de toile, dont la rentabilité est disproportionnée vu l’espace occupé et leur cycle de rotation, animent timidement l’activité touristique, essentiellement estivale. Pour profiter amplement de ces caprices qu’Aokas doit exclusivement à la providence, des mesures urgentes doivent être engagées pour répondre aux exigences du présent et surtout celles de l’avenir. Sans quoi, le parcours ne restera que cumul de retard.
Hafit Zaouche