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Béjaïa Café littéraire à la maison de la culture Rencontre avec Kamal Bouamara

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Message  rebai_s Sam 10 Jan - 22:16

Le deuxième invité de la nouvelle activité de la maison de la culture de Béjaïa: “café littéraire” en ce jeudi 8 janvier 2009, a été le Dr Kamal Bouamara.

La conférence qu’il a donnée, avant de passer aux débats, portait sur l’utilisation de la langue tamazight plutôt que sur son œuvre personnelle, et cela, par la modestie que l’on lui connaît malgré son long parcours de l’ingéniorat en agronomie à l’INA d’El Harrach au doctorat d’Etat en tamazight à l’université de Béjaïa en passant par l’Inalco. C’est ainsi que durant la conférence, Kamal Bouamara ne cessera d’expliquer les raisons de l’utilisation insuffisante de la langue maternelle par les berbères en général. Il plus loin en pointant du doigt la presse berbèrophone absente et le rôle des médias lourds tout en insistant sur l’existence d’une production littéraire en tamazight. En parlant de la télévision, Kamal Bouamara dira : “L’imaginaire de nos enfants est remplacé par un imaginaire japonais… etc”, avant d’ajouter : “Toutefois, il y a beaucoup d’écrivains d’expression berbère, et même kabyle plus précisément, qui retravaillent cet imaginaire en reprenant nos légendes.” Il citera l’exemple de Aâziz-Aâzuzu et de Aheddad Lqalus qu’il n’a pas été le seul à reprendre. Pour Kamal Bouamara, “en reprenant cette littérature traditionnelle, on fait un lieu entre le passé et le présent et on travaille la langue maternelle.”

Durant les débats, Kamal Bouamara l’écrivain a cédé la place à Kamal Bouamara le militant pour l’émancipation de tamazight.

En fait, il s’est comporté en “militant idéal”. D’ailleurs, il dira : “Je n’écris pas en tamazight pour affirmer mon identité car je n’ai pas à le démontrer : je suis algérien et berbère”, avant de lancer : “Je ne suis pas un homme politique et je ne défends aucune idéologie. Mais, j’estime qu’il est de mon devoir d’écrire dans ma langue maternelle.” N’eut-été cet intervenant un a insisté par deux fois que Kamal Bouamara soit invité au “café littéraire”, pour parler de ses œuvres, les débats n’auraient porté que sur la question politique de la cause amazighe. D’ailleurs, l’invité du jour répondra à une question concernant les échos du lectorat en tamazight en disant : “La presse et l’audiovisuel francophones ont l’avantage de faire des lectures en français. Par contre, il y a un problème par rapport à la lecture en tamazight. Il n’y a qu’à constater l’absence d’une presse berbérophones. Pire même, les essais qu’il y a eu, dans un passé récent, n’ont pas duré.” Toutefois, Kamal Bouamara déclarera que la situation n’est pas aussi catastrophique que cela puisque des études sont faites à l’université notamment par les étudiants qui font même des sondages pour savoir quel auteur est ou n’est pas là. Il répondra ensuite à l’utilisation des “nouveaux” mots en tamazight en disant: “Sans être contre l’usage de nouveaux mots, si une langue n’est pas comprise par le public, c’est un échec”, avant de préciser que, lui-même, fait tout pour écrire en kabyle accessible à tout le monde. et d’ajouter : “Il y a des situations contraignantes qui nous obligent à utiliser des nouveaux mots. ” Concernant son œuvre principale, El Bachir Amellah, Kamal Bouamara dira que ce poète n’était pas du tout documenté à l’instar de Si Mohend U Mhand, et qu’il a été le premier à le faire, à l’Inalco d’abord (thème de son mémoire) puis à l’université de Béjaïa pour son doctorat en 2004. Ensuite, il généralisera en comparant les thèmes de la poésie ancienne et actuelle. A cet effet, il dira : “En Kabylie, le fait de chanter librement l’amour était un tabou. Durant les années 80, le seul qui avait brisé le tabou était Mohand-Saïd Fahem. Là, il parlera de l’hypocrisie sociale puisque d’un côté, les gens achetaient ses cassettes et de l’autre, ils le dénigraient en le traitant de “déplacé”.

Le reste des débats portera essentiellement sur le contexte politique et Kamal Bouamara répondra en toute liberté. Pour commencer, c’est la transcription qui est abordée. Il dira : “Cela fait un siècle que tamazight est écrite et ce n’est pas en 2009 qu’on inventera une nouvelle transcription. Allusion faite à l’écriture en lettres arabes.” Il précisera ensuite que le problème de la transcription n’est pas encore réglé en Algérie. Par contre, l’Etat marocain a opté pour le tifinagh et les Touaregs du sud algérien continuent à utiliser le tifinagh authentique. Car, en fait, même en ce qui concerne le tifinagh, il y en a plusieurs en plus de l’authentique des Touaregs. En effet, il y a plusieurs propositions du tifinagh : celui des marocains et celui de Salem Chaker. Quant à l’Algérie officielle, elle n’a pas encore tranché sur cette question même si les auteurs berbérophones écrivent essentiellement en caractères latins.

Kamal Bouamara terminera en remettant en cause la manière dont a été constitutionnalisée tamazight : “Il est anormal que l’arabe soit une langue officielle et pas tamazight qui est absente dans tous les textes officiels. Dire qu’il ne peut y avoir deux langues officielles dans un pays est absurde.

Ce sont les hommes qui font les lois”. Il ira plus loin : “S’il faut qu’il y ait une seule langue officielle en Algérie, tamazight est la mieux placée pour l’être, car c’est la plus vieille langue”. Il continuera en disant qu’il n’y a pas de volonté politique pour travailler tamazight puisque les textes d’application sont inexistants. Il ne suffit pas de déclarer que “tamazight est langue nationale.” Enfin, pour Kamal Bouamara, tout le monde a intérêt à apprendre plusieurs langues, mais, en commençant par sa langue maternelle. D’ailleurs, il dira : “Ceux qui disent que tamazight ne servira à rien, pour l’avenir de leurs enfants, sont mentalement déséquilibrés.”

Tarik Amirouchen
Dépêche de kabylie du 10 01 2009.
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Message  rebai_s Sam 10 Jan - 22:26

Bouamara Kamel président de jury du festival de poésie d'expression amazighe qu'organise l'association culturelle Adrar n Fad d'Ait Smail, c'est lui le concepteur des critérologies d'évaluation de ce même festival, c'est l'un des militants de la première heure et mérite beaucoup d'hommages, il est de taille de DDA LMOULOUD et autres...
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Message  rebai_s Mar 13 Jan - 12:55

rebai_s a écrit:Le deuxième invité de la nouvelle activité de la maison de la culture de Béjaïa: “café littéraire” en ce jeudi 8 janvier 2009, a été le Dr Kamal Bouamara.

La conférence qu’il a donnée, avant de passer aux débats, portait sur l’utilisation de la langue tamazight plutôt que sur son œuvre personnelle, et cela, par la modestie que l’on lui connaît malgré son long parcours de l’ingéniorat en agronomie à l’INA d’El Harrach au doctorat d’Etat en tamazight à l’université de Béjaïa en passant par l’Inalco. C’est ainsi que durant la conférence, Kamal Bouamara ne cessera d’expliquer les raisons de l’utilisation insuffisante de la langue maternelle par les berbères en général. Il plus loin en pointant du doigt la presse berbèrophone absente et le rôle des médias lourds tout en insistant sur l’existence d’une production littéraire en tamazight. En parlant de la télévision, Kamal Bouamara dira : “L’imaginaire de nos enfants est remplacé par un imaginaire japonais… etc”, avant d’ajouter : “Toutefois, il y a beaucoup d’écrivains d’expression berbère, et même kabyle plus précisément, qui retravaillent cet imaginaire en reprenant nos légendes.” Il citera l’exemple de Aâziz-Aâzuzu et de Aheddad Lqalus qu’il n’a pas été le seul à reprendre. Pour Kamal Bouamara, “en reprenant cette littérature traditionnelle, on fait un lieu entre le passé et le présent et on travaille la langue maternelle.”

Durant les débats, Kamal Bouamara l’écrivain a cédé la place à Kamal Bouamara le militant pour l’émancipation de tamazight.

En fait, il s’est comporté en “militant idéal”. D’ailleurs, il dira : “Je n’écris pas en tamazight pour affirmer mon identité car je n’ai pas à le démontrer : je suis algérien et berbère”, avant de lancer : “Je ne suis pas un homme politique et je ne défends aucune idéologie. Mais, j’estime qu’il est de mon devoir d’écrire dans ma langue maternelle.” N’eut-été cet intervenant un a insisté par deux fois que Kamal Bouamara soit invité au “café littéraire”, pour parler de ses œuvres, les débats n’auraient porté que sur la question politique de la cause amazighe. D’ailleurs, l’invité du jour répondra à une question concernant les échos du lectorat en tamazight en disant : “La presse et l’audiovisuel francophones ont l’avantage de faire des lectures en français. Par contre, il y a un problème par rapport à la lecture en tamazight. Il n’y a qu’à constater l’absence d’une presse berbérophones. Pire même, les essais qu’il y a eu, dans un passé récent, n’ont pas duré.” Toutefois, Kamal Bouamara déclarera que la situation n’est pas aussi catastrophique que cela puisque des études sont faites à l’université notamment par les étudiants qui font même des sondages pour savoir quel auteur est ou n’est pas là. Il répondra ensuite à l’utilisation des “nouveaux” mots en tamazight en disant: “Sans être contre l’usage de nouveaux mots, si une langue n’est pas comprise par le public, c’est un échec”, avant de préciser que, lui-même, fait tout pour écrire en kabyle accessible à tout le monde. et d’ajouter : “Il y a des situations contraignantes qui nous obligent à utiliser des nouveaux mots. ” Concernant son œuvre principale, El Bachir Amellah, Kamal Bouamara dira que ce poète n’était pas du tout documenté à l’instar de Si Mohend U Mhand, et qu’il a été le premier à le faire, à l’Inalco d’abord (thème de son mémoire) puis à l’université de Béjaïa pour son doctorat en 2004. Ensuite, il généralisera en comparant les thèmes de la poésie ancienne et actuelle. A cet effet, il dira : “En Kabylie, le fait de chanter librement l’amour était un tabou. Durant les années 80, le seul qui avait brisé le tabou était Mohand-Saïd Fahem. Là, il parlera de l’hypocrisie sociale puisque d’un côté, les gens achetaient ses cassettes et de l’autre, ils le dénigraient en le traitant de “déplacé”.

Le reste des débats portera essentiellement sur le contexte politique et Kamal Bouamara répondra en toute liberté. Pour commencer, c’est la transcription qui est abordée. Il dira : “Cela fait un siècle que tamazight est écrite et ce n’est pas en 2009 qu’on inventera une nouvelle transcription. Allusion faite à l’écriture en lettres arabes.” Il précisera ensuite que le problème de la transcription n’est pas encore réglé en Algérie. Par contre, l’Etat marocain a opté pour le tifinagh et les Touaregs du sud algérien continuent à utiliser le tifinagh authentique. Car, en fait, même en ce qui concerne le tifinagh, il y en a plusieurs en plus de l’authentique des Touaregs. En effet, il y a plusieurs propositions du tifinagh : celui des marocains et celui de Salem Chaker. Quant à l’Algérie officielle, elle n’a pas encore tranché sur cette question même si les auteurs berbérophones écrivent essentiellement en caractères latins.

Kamal Bouamara terminera en remettant en cause la manière dont a été constitutionnalisée tamazight : “Il est anormal que l’arabe soit une langue officielle et pas tamazight qui est absente dans tous les textes officiels. Dire qu’il ne peut y avoir deux langues officielles dans un pays est absurde.

Ce sont les hommes qui font les lois”. Il ira plus loin : “S’il faut qu’il y ait une seule langue officielle en Algérie, tamazight est la mieux placée pour l’être, car c’est la plus vieille langue”. Il continuera en disant qu’il n’y a pas de volonté politique pour travailler tamazight puisque les textes d’application sont inexistants. Il ne suffit pas de déclarer que “tamazight est langue nationale.” Enfin, pour Kamal Bouamara, tout le monde a intérêt à apprendre plusieurs langues, mais, en commençant par sa langue maternelle. D’ailleurs, il dira : “Ceux qui disent que tamazight ne servira à rien, pour l’avenir de leurs enfants, sont mentalement déséquilibrés.”

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Message  Azul Lun 18 Mar - 19:50

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