L’Algérie, le Qatar, les affaires et le monopole des médias
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L’Algérie, le Qatar, les affaires et le monopole des médias
En ces débuts du XXIe siècle, la puissance des nations semble se mesurer à l’aune du poids économique et financier ainsi que de la gestion performante de l’information. Le micro-État du Qatar en est bien pourvu, contrairement à l’Algérie.
L'émir du Qatar, son épouse, Cheikha Mozah et Bouteflika. En effet, ce pays de moins de 12 000 kilomètres carrés, peuplé de près de deux millions d’individus (avec seulement 20% de nationaux), se permet de narguer des pays beaucoup plus vastes et peuplés que lui. Cette arrogance lui est procurée par de colossaux revenus pétroliers et gaziers ainsi que par la performance de sa puissante TV. Cette dernière, surnommée par le génie populaire algérien "Al Khenzeera" (la truie), accapare l’information du domaine politique et depuis peu, celle relative aux activités sportives. Grâce à sa puissance financière, elle écrase la concurrence sans lui laisser la moindre chance. L’ENTV vient d’en faire l’expérience en se trouvant prise en otage lors du match Algérie-Burkina Faso : refus d’«Al Khenzeera» de céder les droits à un prix raisonnable, tout en exigeant la réouverture de son bureau d’Alger, fermé depuis 2004 par les autorités. Après la neutralisation de la Télévision de l’État algérien, "Al Khenzeera" diffuse gracieusement ce match afin de démontrer sa "générosité" et surtout sa puissance : ce qu’est une démarche politique et non pas économique.
Face à cet impérialisme des temps nouveaux, les responsables de l’ENTV trouvèrent la solution pour ne pas léser les populations : retransmettre la rencontre sans autorisation. Cette rébellion contre l’ordre établi permit aux Algériens de regarder le match de l’Équipe nationale dans la dignité (ceux ne disposant pas de parabole, comme ceux refusant la répugnante aumône des Qataris). Voyant cela, les "Algériens de service", employés par "Al Khenzeera", montèrent sur leurs ergots en qualifiant les décideurs algériens de tous les noms : "C’est un acte de piraterie" ; "cette affaire ne restera pas là" (en sus de l’exhibition d’un écriteau pour condamner l’ENTV). Pourtant, c’est cette dernière qui les a formés et leur a permis d’être ce qu’ils sont aujourd’hui. Ces renégats défendant une télévision étrangère en attaquant celle de leur propre État (à ne pas confondre avec régime) révolta de nombreux Algériens : il fallait laisser ce rôle aux Qataris. Après tout, un individu payé pour défendre la grandeur d’un autre pays est un «mercenaire» ; s’il le fait au détriment de son propre pays, en Algérie on le désigne sous le terme de "harki". Néanmoins, si les Qataris se conduisent avec arrogance envers l’Algérie, c’est qu’ils se sentent en terrain conquis. Rappelons que notre régime leur permet de massacrer nos gazelles et nos outardes afin de satisfaire leur instinct bestial ; au plus fort du "tsunami arabe", leur Premier ministre hurla à la face de notre ministre : "Votre tour viendra" ; les autorités de notre pays refusèrent d’octroyer le projet de l’aciérie de Bellara à l’un de nos plus brillants capitaines d’industrie pour l’offrir aux Qataris. Comme dit le dicton populaire : "Baba, hagrouna" (Papa, ils nous ont opprimés) ; "Oulidi, âaqlouna" (Fiston, ils nous ont reconnus). Comment se fait-il qu’un crapaud domine un lion ? Approfondissons le sujet pour tenter de cerner la question.
Le Qatar est un micro-État, indépendant depuis 1971. En 1995, Hamad bin Khalifa Al Thani renversa son propre père afin de s’emparer des rênes du pouvoir. Dès son intronisation, le nouvel Émir entreprit la modernisation de son pays à un rythme effréné : bientôt, les masures des bédouins de Doha seront rasées afin d’y édifier de gigantesques gratte-ciels et de larges boulevards. Ce minuscule territoire aride, qu’on disait maudit de Dieu, renferme en ses entrailles d’immenses réserves pétrolières et surtout gazières qui font de lui l’un des pays les plus riches au monde. Cette manne financière servira à l’achat des actions dans les plus grandes firmes occidentales et au développement d’entreprises nationales de taille mondiale. Les Qataris ne découvrent l’existence de la télévision qu’en 1970. Mais la volonté de puissance de l’Émir l’incitera à lancer une chaîne de télévision d’informations en contenu ("Al Khenzeera") en 1996, avec l’aide précieuse des Israéliens. Ces derniers constant l’inefficacité sur les masses "arabes" de la propagande de la BBC et autre CNN encouragèrent l’émergence d’une télévision "locale" : "On est jamais mieux trahit que par les siens". Le résultat de cette association arabo-sioniste est visible dans l’opération «Tsunami arabe» qui a démembré les pays qui contestaient la suprématie d’Israël (Irak, Libye, Syrie, Égypte…). Malgré cette trahison, nous devons reconnaître l’efficacité des dirigeants de cet État-morpion qui joue dans la cour réservée aux grands. Mais cette efficacité s’explique par la gestion du pays par une seule famille (Al Thani), comme s’il s’agissait de sa propriété privée. Il en est autrement de l’Algérie.
En effet, ce fut la tendance opportuniste qui prit le dessus sur les révolutionnaires issus du 1er Novembre, du C.C.E, puis du GPRA. Depuis 1962, ces usurpateurs règnent par la force et le mensonge en méprisant les intérêts supérieurs de la nation. Ils semblent dépourvus du sens de la grandeur de l’État, car celui-ci n’est pour eux que «Baylek» (de l’époque ottomane) qu’il faut détrousser au profit de sa famille, ses amis, son clan, pendant qu’il est encore temps. Pour preuve : la majeure partie de ces «serviteurs» de l’État quittent le pays avec leur famille, une fois leur rapine terminée. Pourtant, au contraire du Qatar, l’Algérie est un paradis sur Terre : climat de quatre saisons (avec la mer la neige et le désert) ; une terre généreuse et un sous-sol gorgé de richesses ; le plus vaste pays d’Afrique (le Nord est à un jet de pierre d’Alicante et de Marseille, tandis que le Sud est aux portes du Mali et du Niger). Malgré ces atouts naturels, l’Algérie est transformée en une terre inhospitalière que ses enfants fuient en se jetant à la mer. Tout cela provient de la mauvaise gouvernance qui est la source de douloureuses conséquences.
Cette incompétence engendra la gabegie dans presque tous les domaines de la vie : l’économie est réduite à l’activité de l’importation des biens et des services, grâce aux revenus provenant des hydrocarbures. Le surplus de liquidités n’est pas investi, mais placé dans des bas de laine ou dans de volatils bons de Trésor américain ; en verrouillant le champ audio-visuel national, le régime réduit au silence le génie des Algériens en favorisant l’information étrangère ; si nous sommes colonisés économiquement et culturellement, la défense militaire (telle l’admirable opération de Tiguentourine) sera sans effet, car l’ennemi sera tapi dans les cités et dans tous les recoins du pays. Pour sortir de ce marasme, il faut des changements salutaires.
Le salut ne peut venir que des patriotes sincères, consciences des dangers qui guettent le pays. Il faut commencer par unifier nos forces en surmontant nos égoïsmes afin de lutter contre l’incompétence, le mensonge, la corruption et l’oppression. Ensuite, libération du champ économique et médiatique afin de permettre aux Algériens d’exercer leurs talents, car c’est la médiocrité de l’ENTV qui est responsable de l’exile de nos compatriote auprès des Qataris. Et enfin, la liberté de parole retrouvée (comme du temps du regretté Abdou B.), les Algériens pourront débattre librement afin de trouver les idées et les personnes aptes à hisser le pays sur la route du progrès, à l’exemple des petits Qataris.
Quant au piratage d’"Al Khenzeera" par l’ENTV, du point de vue du droit, c’est un délit. Mais les lois injustes sont faites pour des gens soumis : les hommes libres les piétinent sans regret. Une fois n’est pas coutume, nos responsables sont à féliciter pour leur révolte contre le nouvel impérialisme financier.
Boudjema Tirchi
L'émir du Qatar, son épouse, Cheikha Mozah et Bouteflika. En effet, ce pays de moins de 12 000 kilomètres carrés, peuplé de près de deux millions d’individus (avec seulement 20% de nationaux), se permet de narguer des pays beaucoup plus vastes et peuplés que lui. Cette arrogance lui est procurée par de colossaux revenus pétroliers et gaziers ainsi que par la performance de sa puissante TV. Cette dernière, surnommée par le génie populaire algérien "Al Khenzeera" (la truie), accapare l’information du domaine politique et depuis peu, celle relative aux activités sportives. Grâce à sa puissance financière, elle écrase la concurrence sans lui laisser la moindre chance. L’ENTV vient d’en faire l’expérience en se trouvant prise en otage lors du match Algérie-Burkina Faso : refus d’«Al Khenzeera» de céder les droits à un prix raisonnable, tout en exigeant la réouverture de son bureau d’Alger, fermé depuis 2004 par les autorités. Après la neutralisation de la Télévision de l’État algérien, "Al Khenzeera" diffuse gracieusement ce match afin de démontrer sa "générosité" et surtout sa puissance : ce qu’est une démarche politique et non pas économique.
Face à cet impérialisme des temps nouveaux, les responsables de l’ENTV trouvèrent la solution pour ne pas léser les populations : retransmettre la rencontre sans autorisation. Cette rébellion contre l’ordre établi permit aux Algériens de regarder le match de l’Équipe nationale dans la dignité (ceux ne disposant pas de parabole, comme ceux refusant la répugnante aumône des Qataris). Voyant cela, les "Algériens de service", employés par "Al Khenzeera", montèrent sur leurs ergots en qualifiant les décideurs algériens de tous les noms : "C’est un acte de piraterie" ; "cette affaire ne restera pas là" (en sus de l’exhibition d’un écriteau pour condamner l’ENTV). Pourtant, c’est cette dernière qui les a formés et leur a permis d’être ce qu’ils sont aujourd’hui. Ces renégats défendant une télévision étrangère en attaquant celle de leur propre État (à ne pas confondre avec régime) révolta de nombreux Algériens : il fallait laisser ce rôle aux Qataris. Après tout, un individu payé pour défendre la grandeur d’un autre pays est un «mercenaire» ; s’il le fait au détriment de son propre pays, en Algérie on le désigne sous le terme de "harki". Néanmoins, si les Qataris se conduisent avec arrogance envers l’Algérie, c’est qu’ils se sentent en terrain conquis. Rappelons que notre régime leur permet de massacrer nos gazelles et nos outardes afin de satisfaire leur instinct bestial ; au plus fort du "tsunami arabe", leur Premier ministre hurla à la face de notre ministre : "Votre tour viendra" ; les autorités de notre pays refusèrent d’octroyer le projet de l’aciérie de Bellara à l’un de nos plus brillants capitaines d’industrie pour l’offrir aux Qataris. Comme dit le dicton populaire : "Baba, hagrouna" (Papa, ils nous ont opprimés) ; "Oulidi, âaqlouna" (Fiston, ils nous ont reconnus). Comment se fait-il qu’un crapaud domine un lion ? Approfondissons le sujet pour tenter de cerner la question.
Le Qatar est un micro-État, indépendant depuis 1971. En 1995, Hamad bin Khalifa Al Thani renversa son propre père afin de s’emparer des rênes du pouvoir. Dès son intronisation, le nouvel Émir entreprit la modernisation de son pays à un rythme effréné : bientôt, les masures des bédouins de Doha seront rasées afin d’y édifier de gigantesques gratte-ciels et de larges boulevards. Ce minuscule territoire aride, qu’on disait maudit de Dieu, renferme en ses entrailles d’immenses réserves pétrolières et surtout gazières qui font de lui l’un des pays les plus riches au monde. Cette manne financière servira à l’achat des actions dans les plus grandes firmes occidentales et au développement d’entreprises nationales de taille mondiale. Les Qataris ne découvrent l’existence de la télévision qu’en 1970. Mais la volonté de puissance de l’Émir l’incitera à lancer une chaîne de télévision d’informations en contenu ("Al Khenzeera") en 1996, avec l’aide précieuse des Israéliens. Ces derniers constant l’inefficacité sur les masses "arabes" de la propagande de la BBC et autre CNN encouragèrent l’émergence d’une télévision "locale" : "On est jamais mieux trahit que par les siens". Le résultat de cette association arabo-sioniste est visible dans l’opération «Tsunami arabe» qui a démembré les pays qui contestaient la suprématie d’Israël (Irak, Libye, Syrie, Égypte…). Malgré cette trahison, nous devons reconnaître l’efficacité des dirigeants de cet État-morpion qui joue dans la cour réservée aux grands. Mais cette efficacité s’explique par la gestion du pays par une seule famille (Al Thani), comme s’il s’agissait de sa propriété privée. Il en est autrement de l’Algérie.
En effet, ce fut la tendance opportuniste qui prit le dessus sur les révolutionnaires issus du 1er Novembre, du C.C.E, puis du GPRA. Depuis 1962, ces usurpateurs règnent par la force et le mensonge en méprisant les intérêts supérieurs de la nation. Ils semblent dépourvus du sens de la grandeur de l’État, car celui-ci n’est pour eux que «Baylek» (de l’époque ottomane) qu’il faut détrousser au profit de sa famille, ses amis, son clan, pendant qu’il est encore temps. Pour preuve : la majeure partie de ces «serviteurs» de l’État quittent le pays avec leur famille, une fois leur rapine terminée. Pourtant, au contraire du Qatar, l’Algérie est un paradis sur Terre : climat de quatre saisons (avec la mer la neige et le désert) ; une terre généreuse et un sous-sol gorgé de richesses ; le plus vaste pays d’Afrique (le Nord est à un jet de pierre d’Alicante et de Marseille, tandis que le Sud est aux portes du Mali et du Niger). Malgré ces atouts naturels, l’Algérie est transformée en une terre inhospitalière que ses enfants fuient en se jetant à la mer. Tout cela provient de la mauvaise gouvernance qui est la source de douloureuses conséquences.
Cette incompétence engendra la gabegie dans presque tous les domaines de la vie : l’économie est réduite à l’activité de l’importation des biens et des services, grâce aux revenus provenant des hydrocarbures. Le surplus de liquidités n’est pas investi, mais placé dans des bas de laine ou dans de volatils bons de Trésor américain ; en verrouillant le champ audio-visuel national, le régime réduit au silence le génie des Algériens en favorisant l’information étrangère ; si nous sommes colonisés économiquement et culturellement, la défense militaire (telle l’admirable opération de Tiguentourine) sera sans effet, car l’ennemi sera tapi dans les cités et dans tous les recoins du pays. Pour sortir de ce marasme, il faut des changements salutaires.
Le salut ne peut venir que des patriotes sincères, consciences des dangers qui guettent le pays. Il faut commencer par unifier nos forces en surmontant nos égoïsmes afin de lutter contre l’incompétence, le mensonge, la corruption et l’oppression. Ensuite, libération du champ économique et médiatique afin de permettre aux Algériens d’exercer leurs talents, car c’est la médiocrité de l’ENTV qui est responsable de l’exile de nos compatriote auprès des Qataris. Et enfin, la liberté de parole retrouvée (comme du temps du regretté Abdou B.), les Algériens pourront débattre librement afin de trouver les idées et les personnes aptes à hisser le pays sur la route du progrès, à l’exemple des petits Qataris.
Quant au piratage d’"Al Khenzeera" par l’ENTV, du point de vue du droit, c’est un délit. Mais les lois injustes sont faites pour des gens soumis : les hommes libres les piétinent sans regret. Une fois n’est pas coutume, nos responsables sont à féliciter pour leur révolte contre le nouvel impérialisme financier.
Boudjema Tirchi
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: L’Algérie, le Qatar, les affaires et le monopole des médias
http://www.lematindz.net/news/12711-lalgerie-le-qatar-les-affaires-et-le-monopole-des-medias.html
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
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