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Jeune contestataire, la justice te brisera

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Jeune contestataire, la justice te brisera Empty Jeune contestataire, la justice te brisera

Message  moi Dim 29 Sep - 18:11

Le climat social dans le pays est des plus déplorables, s'inquiète l'universitaire Jamila Ben Mustapha. Notamment pour les jeunes qui sont dans le collimateur de la justice et subissent de sévères sanctions au nom des valeurs de l'islam.

Kapitalis
| Jamila Ben Mustapha

26 juillet 2013
| 0

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Amina Sboui, membre du groupe Femen, lors de son passage au tribunal de M'saken, à 150 km de Tunis, le 22 juillet 2013 - AFP Amina Sboui, membre du groupe Femen, lors de son passage au tribunal de M'saken, à 150 km de Tunis, le 22 juillet 2013 - AFP

Je pense que les cas d'emprisonnement de la militante féministe Amina Sboui et du blogueur Jabeur Mejri sont très significatifs de ce qui se passe en Tunisie. C'est là où le bât blesse et pourtant, l'opposition - à part un communiqué d'Al-Massar [Voie démocratique et sociale, parti crée en avril 2012] du 21 juillet - n'en parle pas et les médias le font peu.

Nous constatons que, périodiquement, des jeunes - comme le rappeur Weld El 15, mais, avant lui, Meriem, la jeune fille violée par trois policiers, accusée d'attentat à la pudeur !, Sofiane Chourabi [journaliste et blogueur], et Ghazi Béji [auteur du livre L'illusion de l'islam; le site tunisien Nawaat l'a interviewé en juin 2012] devenu exilé politique, ont maille à partir avec la justice.

Pourtant, l'adolescence, partout dans le monde, est un moment de rébellion légitime, de prise de conscience aiguë de l'injustice, et, briser la personnalité des jeunes, par une incarcération sévère, souvent injustifiée, déterminante pour leur avenir, serait un geste lourd de responsabilité, de la part de la justice.

Ne doit-on pas cependant établir une comparaison entre l'acte de dénudement de sa poitrine, par Amina - affirmation tapageuse (inadaptée au contexte?) de liberté d'une gamine de 19 ans, il ne faut pas l'oublier -, jugé comme transgressif, choquant, dans notre société, et le jihad nikah ? [Ce mariage de jouissance ou temporaire est autorisé par la loi islamique; actuellement des prédicateurs tentent de mobiliser des femmes tunisiennes pour contracter ce genre d'union avec des combattants islamistes, notamment en Syrie.]

Le jihad nikah autrement plus lourd de conséquences, sur le corps, semble pourtant admis et presque considéré comme moral par une frange de Tunisiens, alors qu'il s'agit là, clairement, de prostitution et d'avilissement des femmes ?

Une militante doit être fière de comparaître dans un procès

Ne réduisons pas cette jeune fille à la photo qu'elle a publiée sur les réseaux sociaux car son militantisme a évolué ; il s'est diversifié et enrichi. Son féminisme a pris des aspects politiques, nationaux.

Elle s'est, d'abord, rebellée contre la politique du gouvernement, sur l'avenue Habib Bourguiba, lors d'une manifestation de représentants du CPR [Congrès pour la République, le parti du président Moncef Marzouki].

Son refus du voile traditionnel ou sefsari, lors de sa comparution devant le juge, est un mouvement de révolte contre une pratique révolue et contraignante, sous prétexte d'abriter l'accusée du regard des autres, et elle l'a compris. Une militante doit être fière de comparaître dans un procès et avoir la tête haute et non, être noyée dans la culpabilité.

Ne voilà-t-il pas, ensuite, qu'elle se solidarise avec sa codétenue parce que cette dernière a subi la violence des gardiennes et qu'Amina soulève, ainsi, le problème des conditions carcérales des femmes, dans son pays ?

Le combat des grands utopistes et idéalistes

L'image de Yasser Arafat tatouée sur son bras, lors de son procès, montre, confusément, aussi, qu'elle veut s'inscrire dans son ère politico-culturelle et qu'on ne peut plus la restreindre, seulement, à être la représentante du mouvement étranger Femen, en Tunisie.

Elle ressemblerait, dans son combat solitaire à David luttant contre Goliath ou mieux, à Don Quichotte ? Or, n'y a-t-il rien de plus beau et de plus grandiose que le combat solitaire, tragique, souvent perdu, d'avance, des grands utopistes et idéalistes, mais exprimant un courage extraordinaire, mâtiné de beaucoup d'inconscience ? Et la valeur de ce genre de lutte n'est-elle pas d'être symbolique, de faire réfléchir, et de réveiller les consciences ?

Pour le cas de Jabeur Mejri, condamné [en mars 2012 et en appel en juin de la même année pour avoir publié sur Facebook des caricatures de Mahomet] à 7 ans de prison pour une caricature jugée blasphématoire, une peine sans commune mesure avec le "délit", on peut se demander pourquoi est-ce que ses juges veulent être plus royalistes que le roi et ne tiennent pas compte de tous les aspects du Coran qui poussent à la méthode de la douceur, dans le prosélytisme, et à l'acceptation de la différence de l'autre ? Pourquoi cet aspect de l'islam est-il, actuellement, complètement étouffé par beaucoup de ses représentants qui lui font la pire des publicités ?
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