LE COMPLOT DES COLONELS FOURVOYES PAR gamal abd el nasr et son responsable de la securite fathi dib
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LE COMPLOT DES COLONELS FOURVOYES PAR gamal abd el nasr et son responsable de la securite fathi dib
AZUL
LE COMPLOT DES COLONELS FOURVOYES PAR GAMAL ABD EL NASR ET FATHI DIB SON RESPONSABLE DE SECURITE
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LE COMPLOT DES COLONELS FOURVOYES PAR GAMAL ABD EL NASR ET FATHI DIB SON RESPONSABLE DE SECURITE
CREDIT TEXTE :GUERRE D'ALGERIE AUX SOURCES DE NOVEMBRE
LE COMPLOT DES COLONELS VISANT A DESTITUER LE G P R A
< Septembre 2013
Le complot des colonels
Par aziz3d dans Accueil le 29 Juin 2013 à 20:09
Si, depuis le 13 Mai 19581, le gouvernement français devait compter avec «ses» colonels, le G.P.R.A, de son côté ne devait pas négliger les siens. Dans les deux camps la politique gouvernementale était loin de satisfaire tous les militaires!
Depuis février, la rationalisation du travail avait amené le C.C.E, à créer un C.O.M, (commandement opérationnel militaire) confié à l’ouest à Boumediene (imposé par Boussouf) secondé par le colonel Sadek tous deux dirigeaient des Wilayas 4 et 5 et à l’Est à Mohammedi Saïd de la Wilaya 3, secondé par Mohamed Lamouri, Ammar Benaouda, et Amara Bouglèz. La formule échoua particulièrement à l’Est.
Effectivement si les deux chefs du C.O.M Ouest menaient leur travails d'une main de fer, le C.O.M Est lui, était devenu très vite un vrai foyer de divergences et d'antagonismes. A la fin du mois de septembre 1958, le C.C.E, réuni au Caire, rendit son ultime décision avant d'être remplacer par le G.P.R.A., portant la dissolution pure et simple du C.O.M. et accusant ses membres de défaillance2 et d'incapacité à appliquer les décisions du commandement.3
Au contraire du commandement Ouest, le C.O.M Est, avait posé de multiples problèmes qui trouvaient leurs sources dans l’embrouillamini inextricable des conflits entre la wilaya 1, la base de Souk-Ahras et la wilaya 2. Alors que c'est justement pour tenter d’apaiser ces rivalités de personnes, de races et de tribus, que le C.C.E avait dû faire une place aux côtés de Mohammedi Saïd aux représentants de chacune des zones en conflit. C’est ainsi que le chef du C.O.M de l’eEst était assisté du commandant Ben Aouda, un ancien de la wilaya 2 chargé de la logistique à l’extérieur, du colonel Amara Bouglès, chef de la zone de Souk-Ahras, et du colonel Lamouri, chef des Aurès.
Mais très vite Bouglèz soupçonnait une coordination entre Benaouda et Bentobal -tous deux anciens responsables de la Wilaya 2- afin de le neutraliser et se rapproche a cet effet de Mohamed Lamouri. La gestion de Mohammedi Saïd -fidèle collaborateur de Krim Belkacem- était tout-autant loin d'être irréprochable, Mohammedi Saïd avait pour sa part accusés de vouloir le renverser. Excédé, le C.C.E, avait pris la décision que l'on sait et des sanctions avaient été prononcées, Lamouri avait été dégradé au rang de capitaine et expulsé à Djedda. Quant à Amara Bouglèz -aussi dégrader- se verra interdit de toute activité avant d'être expulsé en Irak4. Inutile de préciser l'état d'esprit de ces colonels à l'égard du tout nouveau G.P.R.A., organe suprême de la révolution. Surtout que les peines étaient jugées excessivement lourde à l'encontre les chefs de la Wilaya 1 et de la base de l'Est comparer à celles prononcer contre ces autres de la Wilaya 2 et 3, où Benaouda sera éloigner pour trois mois à Beyrouth, quand au premier responsable du C.O.M Est, Mohammedi Saïd, premier à être accusé d'incompétence, il sera rattaché au G.P.R.A., pour être chargé un mois plus tard de diriger la nouvelle organisation dénommée l'Etat-major de l'Est.
Ferhat Abbas se souviens que de passage au Caire, les trois colonels lui rendirent visite.
- Les deux premiers s’exécutèrent et rejoignirent leur lieu d’affectation. Quant à Lamouri, touché dans son amour-propre, il se plaignit amèrement. Il reprocha au ministre de n’avoir pas sanctionné Mohammedi Saïd : «Il l’a épargné, me dit-il, parce qu’il est kabyle comme lui!». Il refusait de se rendre à Djedda. je le raisonnais et lui promis d’intervenir auprès de Krim pour que la sanction soit levée dans les plus brefs délais, dira t-il.5 Mais il en devendra rien, car c’est justement au Caire que tout se noua. Nasser, par l’intermédiaire de son éminence grise Fathi Ed-Dib, chef des services spéciaux, contacta Lamouri et Nouaouara. Car en Egypte on n’a pas oublié la réaction du Raïs à la conférence de Tanger6 et la fureur égyptienne lors de la constitution du G.P.R.A, et du transfert de son siège à Tunis. Nasser venait de trouver le moyen de reprendre une influence certaine sur la direction de la révolution algérienne. Pour cela une seule solution: se débarrasser des 3B qui tenaient entre leurs poignes implacables les destinés du F.L.N, et les remplacer par des hommes qui lui seraient favorables.
Fathi Ed-Dib laissa entendre au colonel Lamouri qu’il bénéficierait de l’aide égyptienne -finances et armes- pour réaliser son rêve le plus cher: se débarrasser du G.P.R.A, et le remplacer par un autre d’où seraient impitoyablement éliminés les colonels Ben Tobbal, Boussouf, Belkacem Krim et Mahmoud Chérif! Il suffisait d’amener au complot un certain nombre d’autres officiers mécontents. Et ils ne manquaient pas. Lamouri et Nouaouara (son adjoint de la wilaya 1) contactèrent immédiatement Amara Bouglès, son adjoint Ouchria et le capitaine Ahmed Draïa, tous anciens de la zone de Souk-Ahras. Lamouri qui avait cru à une simple manœuvre des services spéciaux égyptiens s’aperçut que Nasser lui-même attachait une particulière importance à la réussite du plan quand Fathi Ed-Dib lui annonça que, pour asseoir leur pouvoir à la tête du nouveau G.P.R.A., le gouvernement égyptien leur consentirait une aide financière appréciable et le déblocage immédiat d’un considérable stock d’armes!
Le colonel Lamouri, âme du complot, essaya de contacter certains colonels de l’intérieur, Amirouche en particulier, dont il savait l’opposition au G.P.R.A. mais ne parvenant pas à établir une liaison suffisamment sûre, Lamouri y renonça, en coordination avec un certain Mostefa Lakhal, il se rendit clandestinement en tunisie et provoqua une réunion de tous les conjurés au Kef où ils pourraient mettre les dernières touches au complot qui devrait renverser le G.P.R.A.
C’est un certain Guerram, un jeune informateurs de Mahmoud Chérif et élément de l’Aurès, réfugié en Tunisie, qui vint apporter l’information qui allait provoquer l’échec du complot.
«Mon frère, qui est chauffeur de la base de la wilaya 1 en territoire tunisien, expliqua-t-il, doit aller chercher demain le colonel Lamouri à Ben-Gardane, à la frontière tuniso-libyenne. On parle de révolte chez les djounoud de Souk-Ahras et de l’Aurès. Et mon frère doit conduire Lamouri au Kef où il y aura une grande réunion.» Immédiatement, Mahmoud Chérif téléphona aux 3B.
Aussi tôt une opération de contrôle est organiser. D’après Guerram, Lamouri rencontrerait Amara Bouglès, Ouchria, Ahmed Draïa, qui tous avaient quitté leur poste sans autorisation du G.P.R.A. Cela suffisait pour justifier une «demande d’explication». La présence des membres des deux anciens états-majors de la wilaya 1 et de la zone de Souk-Ahras suffirait pour entraîner dans un putsch les djounoud de leurs bases respectives. D’autant que le moral de l’armée des frontières avait considérablement baissé depuis l’échec d’une attaque générale décidée par Krim le 1er novembre 1958 contre le barrage tunisien. Les colonels Lamouri et Amara Bouglès entraîneraient sans difficulté des hommes qui redoutaient chaque jour qu’on les envoyât à l’assaut de la « ligne de la mort » dans des conditions quasi-impossibles.
Sans perdre de temps les colonels du G.P.R.A, se rendirent chez Taïeb Mehri, le ministre de l’Intérieur de Bourguiba, pour l’aviser que le colonel Lamouri «en résidence au Caire» et téléguidé certainement par les services spéciaux égyptiens allait pénétrer sur le territoire tunisien. Taïeb Mehri téléphona immédiatement au poste de Ben-Gardane où on lui confirma le passage d’une Mercedes qui était venue chercher le colonel Lamouri, porteur d’un passeport en bonne et due forme.
- C’est une affaire qui concerne la sécurité de mon pays, conclut Taïeb Mehri. Je vais m’en occuper.»
Taïeb Mehri redoutait depuis longtemps un «coup de Nasser». Les relations entre Bourguiba et le président égypcien étaient à ce point mauvaises que la Tunisie avait rompu ses relations diplomatiques avec la R.A.U.7 Il était clair que, grâce à Lamouri, Nasser allait faire coup double: se venger de Bourguiba et du G.P.R.A. Surtout qu'il n'est sans rappeler que la majorté de la Wilaya1 avait soutenu Salah Benyoucef8 depuis le début de la révolution.
La réunion des conjurés au Kef fut confirmée pour le lendemain à 22 heures par le frère de Guerram, l’informateur, qui était lui aussi convoqué à la «réunion générale des chefs de la rébellion».
« Je m’en charge, annonça le ministre de l’Intérieur tunisien. Je vous confierai les coupables. »
Le lendemain à 22 heures le local du F.L.N., une maison à un étage, isolée dans la périphérie du Kef, était encerclée par la gendarmerie tunisienne. Lamouri, Amara Bouglès et une vingtaine d’officiers stupéfaits étaient arrêtés et livrés au G.P.R.A, qui laissa filer le «petit poisson» terrorisé, pour ne garder entre ses mains que les meneurs.
Ben Tobbal procéda lui-même à leur interrogatoire dans la prison du F.L.N, à Denden, en dehors de Tunis. Les preuves abondaient. Les conjurés avaient eu l’imprudence -parmi tant d’autres- d’établir par écrit un ordre du jour: «Accusation et jugement des membres du G.P.R.A, pour non-activité. Remplacement de certains membres du G.P.R.A. Exclusion et jugement des colonels Boussouf, Krim, Bentobal et Mahmoud Chérif.»
L’instruction dura trois mois au cours desquels Bentobal et les enquêteurs accumulèrent les preuves des rapports entre les colonels rebelles et les services spéciaux égyptiens. Lamouri avait même noué, par leur entremise, des rapports avec les yousséfistes opposants tunisiens à Bourguiba!
Une délégation représentante de la Base de Souk-Ahras vient alors à la rencontre de Krim Belkacem et de Bentobal pour tenter un apaisement et négocier une porte de sortie de la crise, Chadli Ben Djedid en sera membre, en contre-partie aux demandes de clémence envers leurs chefs détenus, formuler cette dernière, Bentobal réclame la livraison d'Ahmed Draïa qui aurait filé entre les mailles de l'arrestation musclé organiser par les forces tunisiennes. La délégation accepte et livre l'homme en question, des garantis sur le sort des chefs du complot leur seront accordés. Mais les 3B ne tiendront pas paroles. Et c'est ainsi que le G.P.R.A., réuni exceptionnellement, fixa la composition du tribunal qui jugerait les rebelles. Président: Houari Boumediene; procureur général: Ali Menjli, commandant les troupes le long de la frontière tunisienne; juges: colonel Sadek, assisté de trois capitaines. Les colonels, Lamouri, Ahmed Nouaoura, Mohamed Aouachria et le Commandant Mostefa Lakhal9, furent condamnés à mort et exécutés dans la nuit du 15 au 16 mars 1959. Les commandants Belhouchet, M'Saadia et Ahmed Draïa s'en tirèrent avec deux ans de prison.
Les conditions de leurs mises-à-mort reste tabou, Mehdi Cherif10 nous rapportera un témoignage poignant plus de 50 ans après l'indépendance (sans être en mesure de recouper l'information): «Ben Chérif (Ahmed) a prit un fil-de-fer, dit-il, lui d'une part Abdelmajid Allahom de l'autre, ils ont commencé par étrangler le colonel Mohamed Lamouri, en second ils ont tué Ahmed Nouaoura, le troisième était Aouachria, il s'est enfuit et tourné en-rond dans la cour de la caserne, ils lui ont couru après, attraper, tombé parterre, ils l'ont exécuté -de la même manière- que le peuple m'excuse d'utiliser ce terme, après les avoir ligoté Ben Chérif leurras uriné dessus avant de les exécutés».
La gestion de l'affaire Lamouri, la parole non tenu des 3B a rompu les derniers liens de confiance qui pouvaient exister entre d'un côté une grande partie des Aurèsiens -qui grade encore un très mauvais souvenir de l'exécution d'Abbas Laghrour- les officiers de la base de l'Est et du G.P.R.A. de l'autre. Sans savoir, le triumvirat venaient de perdre de grandes chances de rester au commande dans l'Algérie indépendante au profit de l'alliance Ben Bella-État major, mais pour l'instant les 3B avaient le pouvoir et entendaient bien le conserver. Ils l'avaient prouvé une nouvelle fois en réglant à leur manière le « complot des colonels ».
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1.Le putsch d'Alger ou coup d'état du 13 mai mené conjointement à Alger par l'avocat et officier parachutiste de réserve Pierre Lagaillarde, les généraux Raoul Salan, Edmond Jouhaud, Jean Gracieux, l'amiral Auboyneau avec l'appui de la 10 division parachutiste du général Massu et la complicité active des alliés de Jacques Soustelle.
2.En allusion au refus d'appliquer l'ordre de Krim Belkacem d'attaquer les lignes morice et challe.
3.En allusion au fiasco de l'attaque des lignes le 01 novembre 1958.
4.Chadli ben Djedid, Chadli Bendjedid Memoires, Tome 1: 1929-1979.
5.Ferhat Abbes: Autopsie d'une guerre, L'aurore.
6.Conférence de Tanger: organisée à Tanger-Maroc du 27 au 30 avril 1958, par les représentants du néo-Destour tunisien Bahi Ladgham, Ahmed Tlili, Abdelhamid Chaker, du FLN algérien Ferhat Abbas, Abdelhafid Boussouf, Abdelhamid Mehri, et de l'Istiqlal marocain Allal El Fassi, Ahmed Balafrej, Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka, la conférance fut l'élément fondateur de l'Unité du Grand Maghreb Arab.
7.R.A.U: La République arabe unie est un pays créé en 1958 par l'union de l'Égypte nassérienne et de la Syrie, et, pendant une courte période, du Yémen, et disparu en 1961, bien que l'Égypte continuât à être appelée sous ce nom jusqu'en 1971.
8.Saleh Benyoucef: De lieutenant et ami de Bourguiba, il devient son ennemi irréductible. Selon Ben Youssef, son adversaire est coupable de pratiquer une « politique de reniement et de trahison » à l'égard du peuple tunisien et de la révolution algérienne.
9.Mostefa Lakhal: Recherché par les services Algériens bien avant le complot des colonel, Moustefa Lakhal était déjà condamné a mort par le FLN bien avant le complot.
10.Mehdi Cherif: Ancien Moudjahid et secrétaire général de l'ANP.
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